Le 22 septembre 2014, Space X donne le
premier coup de pioche de son "Spaceport" dans le Sud Texas à 35 km de
Bronsville, sur Boca Chica Beach, 5 km au nord de la frontière avec le
Mexique qui borde la rivière "Rio Grande".
Le représentant du Texas Filemon Vela, le président de
Space X Elon Musk et le gouverneur du Texas Rick Perry.
Le nouveau pad de tir de Space X doit être
opérationnel en 2016. L'état du texas a investit près de 15 millions $
dans le développement du complexe et les législateurs ont permit la
fermeture de la plage au public lors des lancements. Le site servira
pour les lancements en GTO. 12 tirs par an ont été autorisés, dont un de
nuit.
Space X va construire 3 pads de tir et 2 zones de retour.
Proposition d'installations de Space X au Texas en 2013
Mars 2016, les travaux progressent
lentement sur le site au Texas à cause d'importants mètres cubes de
terre à apporter pour surélever le niveau de près de 2 mètres sur un sol
très sablonneux.
Vue d'un drone su site, l'océan est à gauche
Vue aérienne du site en février 2017. La
plateforme en hauteur accueillera les hangar d'assemblage, le terrain
carré le pad de tir.
Mai, une des 2 antennes qui suivront le
lancement du Falcon 9 a été placé sur son socle de béton. Elle est
arrivée de Canaveral par camion l'automne dernier. Un autre socle a été
coulé pour une seconde antenne qui arrivera en fin d'année. Elles
serviront pour suivre les lancements des cabines Dragon vers ISS.
Les antennes de la station de poursuite pour les vols
habités dragon sont à 500 mètres du "mission control"
Janvier 2019, vue aérienne du site avec la
construction du Starshiphopper destiné aux essais d'atterrissage en
basse et haute altitude. Le site de Boca Chica devait à l'origine servir
pour le lancement des Falcon 9 et Heavy en plus des installations de
Californie et Floride. Les plans actuels de Space X visent à développer
la base pour le Starship et le Super Heavy Vehicule, ex BFR, sans
que cela ne change profondément le dessin du site. Après quelques années
sans changement, les constructions se sont focalisés sur la préparation
du vaisseau Starship, avec la création de route, rampe d'accès à l'est
du pad de tir, enfouissement de canalisations et structures diverses.
Boca Chica et le KSC serait les 2 pad capable de lancer le Starship. Le
site sera aussi une station de poursuite pour Space X. Une paire
d'antennes parabolique a été amené de Floride en 2016 et monté récemment
sur ses supports d'alimentation. Elles devraient servir pour le vol DM 1
du Dragon en 2019.
Vue générale du site de Boca Chica vue depuis un drone
avec au centre le "mission Control" où est actuellement assemblé le
Starship Hopper et le pad en cours de terrassement à 3 km à l'est
en bordure de la mer.
Le Starship Hopper vue le 12 janvier 2019 et le pad de
tir du BFR (photos Austin Barnard)
L'année 2019 voit aussi la construction
d'infrastructures se poursuivre. Une seconde tente semi permanente,
beaucoup plus grande, est installée, et une structure brise-vent d'une
trentaine de mètres de haut est construite. Le site de lancement reçoit
de nouveaux réservoirs d'une plus grande capacité ainsi qu'une aire
d'atterrissage. En , la construction du premier prototype grandeur réelle,
Starship Mk1, s'achève. Cependant, en fin d'année, les infrastructures
de production et de lancement restent très rudimentaires. Le pas de tir
est une dalle de béton surmonté d'un treillis en acier, et une grande
partie de la construction des prototypes de Starship s'effectue en plein
air dans un environnement venteux, sableux et poussiéreux.
Suborbital
Launch Site (SoLS)
C'est une zone d'essais polyvalente,
principalement destinée aux essais et au développement initial
du vaisseau Ship du Starship, y compris de multiples essais en
vol suborbital. Comme son nom l'indique, il s'agit du site de
lancement principal pendant la campagne d'essais en vol
suborbital du Starship. Après l'achèvement de la campagne
d'essais suborbitaux, il a continué à être utilisé pour
effectuer des essais cryogénique et des tirs statiques pour les
Ship, avec une diminution progressive dans le temps.
SpaceX effectue des tests de prototypes
suborbitaux sur le site de lancement suborbital, à la fois pour
des essais au sol et en vol. Le premier saut d'essai en vol
libre a eu lieu le 25 juillet 2019 avec le Starhopper, sorte de
réservoir muni de 4 jambes d'atterrissage, et le premier vol
d'essai à haute altitude le 9 décembre 2020 avec le vaisseau
Ship SN8. À cette époque, la plateforme suborbitale B a rejoint
la plateforme suborbitale A. Pour s'adapter aux vaisseaux
orbitaux, une prise de déconnection rapide a été ajouté sur le
pad B. Cependant, après le vol réussi du SN15 le 5 mai 2021,
aucun autre vol suborbital n'a été effectué sur ce site. Au
total, 4 sauts à basse altitude et 5 vols à haute altitude ont
eu lieu depuis le site, dont 2 depuis la plateforme B et les
autres depuis la plateforme A. Une fois les vols suborbitaux
terminés, les tests cryogéniques des vaisseaux et des
propulseurs ont été transférés à Massey Outpost le 5 mai 2023.
Le site d'atterrissage des Ship a ensuite été réaménagé pour les
réservoirs du site de lancement orbital OLM après le vol de SN15
Le Booster B3 a été déployé sur le pad A en
juillet 2021 avec un test de pression ambiante, de résistance
cryogénique et après l'installation de 3 moteurs Raptor un tir
statique le 19. Le 1er aout, le B3 est mis au rebut, il ne sera
pas testé avec 9 moteurs. L'étage est découpé en 2 parties, le
réservoir de Méthane enlevé puis découpé en pièces. L'étage avec
uniquement son réservoir LOX inférieur reste sur le pad A
jusqu'en janvier 2022 où l'ensemble est définitivement mis au
rebut et découpé.
Le pad SoL-A a été déclassé en premier en
décembre 2023 puis démonté en 2024, suivi de près par le pad
SoLS-B. Le vaisseau 30 fut le dernier à utiliser une plateforme
suborbitale. Aujourd'hui, l'ancien SoLS accueille la plateforme
orbitale B/2/Ouest.
2020, les travaux s'accélèrent. Le site
de construction se dote au premier trimestre de 2 grosses tentes semi
permanentes de 150 mètres de long pour 12 mètres de haut, ainsi que d'un
bâtiment d'assemblage appelé Midbay, d'environ 50 mètres de haut,
capable d'accueillir l'assemblage de deux vaisseaux Starships
simultanément. La construction d'un bâtiment similaire débute en avant de s'achever 3 mois plus tard. Appelé Highbay et
d'une hauteur de presque 80 mètres, il est destiné à accueillir
l'assemblage du premier étage Super Heavy ainsi que l'empilement et le
soudage de la coiffe d'un Starship sur le corps principal d'un Starship.
Du côté du site de lancement, 2 supports de tests en treillis métallique
temporaires sont installés, ainsi que de nouveaux réservoirs de
stockage. La construction d'un pas de tir permanent en béton débute en Ce pas de tir est
destiné a accueillir les lancements de vols orbitaux du Starship. La
construction de ce pas de tir s'intensifie après le vol du Starship SN15
avec un objectif d'être opérationnel dès juillet 2021. , Orbital Launch
Mount et la tour de lancement et d'intégration OLIT, Orbital Launch &
Integration Tower. Dans l'été, les 8
segments de la tour sont montés grâce à une grue Liebherr 11350 a près de 122 m de hauteur.
Cette tour comporte des bras avec grue permettant d'assembler un second étage Starship au-dessus de
l'étage SuperHeavy. Elle assure également
le remplissage du carburant et comburant. Enfin, cette tour servira
également à attraper un booster SuperHeavy lors de son retour
après un lancement dans le but d'effectuer une réutilisation rapide.
Pour cela, 2 bras coulissant sur la tour sont mis en place, baptisés "Mechazilla".
Décembre 2020, piliers de l'OLM
Mai 2021, le pad OLM se dote également de
toutes les infrastructures nécessaires à un lancement orbital de
Starship, notamment les installations cryogéniques de stockage et
d'alimentation en carburant. Plusieurs gros réservoirs destinés au
stockage de l'oxygène liquide et de méthane liquide sont ainsi installés
après avoir été construits sur le site suivant la même technique que la
fusée. La tour de lancement est entièrement
empilée fin juillet 2021, lorsqu'une grue a hissé la neuvième et
dernière grande section d'acier jusqu'au sommet de la tour. La
construction du support de lancement (« Étape Zéro ») a débuté en
juillet 2020, lorsque les armatures des fondations profondes ont
commencé à émerger du sol. Peu après, six grands supports de lancement
circulaires en acier ont été érigés qui supporterait le poids colossal
de la table de lancement une dizaine de mois plus tard. Le support a été
construit à pleine hauteur le 31 juillet 2021, avec le déploiement et la
mise en place par grue de la table de lancement de 370 tonnes, fabriquée
sur mesure sur le site de fabrication au cours des mois précédents.
Le Starship SN20 et le Super Heavy Booster 4 ont
validé les installations et étant déployés sur le site de lancement pour
un empilement complet. Le 6 août 2021, le SN20 a été empilé sur le
Booster 4 pour des vérifications d'ajustement et des tests de
compatibilité avec la tour.
Février 2022, SpaceX teste sa tour de
lancement et ses "bras attrapeur de fusées" en assemblant pour la
seconde fois le booster B4 et le vaisseau SN20.
L'OLM est une
infrastructure très complexe de la tour de lancement qui
soutient le propulseur Super Heavy lorsqu'il est sur le pas de
tir. 6 piliers en acier supporte la table de lancement, elle
même équipée de 20 pinces pour maintenir le propulseur en place
avant le décollage et d'un dispositif de déconnexion rapide
fournissant le carburant et comburant liquide, les gaz et
l'électricité. Juste en dessous se trouve une plaque d'acier
massive qui utilise l'eau comme déflecteur de flamme . L'eau est
fournie par les réservoirs de déluge d'eau situé à proximité,
qui utilise du gaz comprimé pour propulser l'eau sur la plaque
d'acier sous l'OLM.
La tour d'intégration est une structure de
service qui remplit plusieurs fonctions pour faciliter
l'assemblage, le lancement et la réutilisation des lanceurs
Starship. Avant le lancement, ses bras en forme de baguettes
permettent d'empiler le propulseur Super Heavy sur l'OLM et
l'étage supérieur du Starship au dessus. Juste avant le
lancement, la tour « Ship Quick-Disconnect Arm » assure les
connexions carburant et électrique à l'étage supérieur du
Starship. Après le lancement, le rôle de la tour est transféré
aux opérations de récupération. Ses bras, auparavant utilisés
pour l'assemblage, servent ensuite à récupérer le propulseur
Super Heavy de retour, un processus initialement démontré lors
du cinquième essai en vol du Starship . Cette conception réduit
la masse et la complexité mécanique de la fusée en supprimant
les jambes d'atterrissage, et permet une réutilisation plus
rapide en replaçant la fusée directement sur l'OLP.
La tour est construite à partir de sections de
treillis en acier gris foncé et équipée d'un paratonnerre et
d'une petite station météorologique au sommet. Les bras « en
baguettes » sont fixés à un chariot et commandés par une poulie
située au sommet de la tour. Cette poulie est reliée par un
câble à un treuil et à une bobine situés à la base de la tour.
Grâce au treuil et au chariot, les bras mécaniques peuvent se
déplacer verticalement, soutenus par des roulements fixés sur
les côtés du chariot. Un actionneur hydraulique linéaire déplace
les bras horizontalement. Des rails, montés au sommet des bras,
permettent de positionner le propulseur ou le vaisseau spatial.
La ferme orbitale se décompose de la façon suivante:
3 réservoirs verticaux de LOX
2 réservoirs verticaux de LN2
2 réservoirs verticaux de CH4 (hors service)
1 réservoir vertical d'H2O
5 réservoirs horizontaux de CH4, qui remplacent les 2 verticaux et 2
réservoirs supplémentaires pour le stockage et la recondensation du
méthane gazeux.
2023, Space X prépare le premier vol test orbital du
Sharship, avec le Booster 7 et le Starship S24, une répétition générale
du lancement a lieu en janvier suivit de plusieurs tests statique du
Booster Super Heavy. Le décollage a lieu le 20 avril du pad 1, et bien
que plusieurs moteurs ne se soient pas allumé, le vol se déroule sans
problème. A la séparation du Booster, le contrôle du lanceur est perdu
puis détruit en vol. L'un des objectifs
principaux était de s'éloigner au plus loin du pas de tir pour ne pas
l’abîmer en cas d'explosion. Si le pas de tir n'a effectivement pas été
détruit, le décollage a causé de nombreux dégâts : certains réservoir de
carburant ont été percés et la dalle de béton située sous la table de
lancement a été pulvérisée. De nombreux débris ont été projetés,
détruisant notamment une voiture garée à proximité. De la poussière,
probablement composée de sable, s'est répandue dans une zone comprenant
plusieurs villes. En juillet, le système de
déluge sous le pad est repensé. Sur le béton, sous l'OLM, les ingénieurs
installent une plaque d'acier refroidie par eau avec un système de
déluge d'eau pour limiter les dommages de la structure au moment de
l'allumage des 33 moteurs Raptor. Approuvé par la FAA et le Fish & Wild
Service, il a été validé en mai dans le centre de Mc Gregor.
Pour le second tir, IFT 2, le 18 novembre suivant, les
dommages sur le pad ont été jugé mineurs.
En mai 2024 débute la construction du second pad OL-2,
près de l'ancien site de lancement suborbital.
Les premiers tronçons de la tour sont arrivés le 14 mai
2024. Les travaux de fondation de la deuxième tour ont été repérés le 25
mai et le coulage du béton a débuté en juin. L'installation de la
structure a débuté mi-juin. L'empilement de la tour étant terminé le 21
août.
Le vol IFT 5, le 13 octobre, permet la capture en vol
du Booster B12 par les bras de la tour du pad 1.
Le 27 janvier 2025, les bras « baguettes » de la tour
de lancement sont soulevés et installés sur la tour du pad 2. Ces bras
bénéficient d'une nouvelle conception plus courte, quelque chose que
SpaceX a testé en attrapant B12 en octobre 2024 et B14 en janvier 2025
plus près de la tour sur OLP-1, démontrant que des bras plus longs ne
sont pas nécessaires. Il est prévu que les bras de la tour de lancement
de l'OLP-1 seront remplacés par une conception plus courte quelque temps
après la mise en service de l'OLP 2.Actuellement, seul
l'OLP-2 est capable d'attraper un vaisseau spatial en raison des bras de
la tour de lancement ayant une lèvre plus petite sur les rails
d'atterrissage. Le 6 février 2025, les équipes ont travaillé à
l'installation du câble de mouflage sur la tour, ce qui facilite
l'installation du câble principal utilisé pour déplacer les bras
Chopsticks verticalement sur la tour.
SpaceX a également travaillé sur la table de lancement
de la plateforme 2, dont une grande partie de la structure principale
est achevée. Il présente également des améliorations par rapport à celui
de la plateforme 1, notamment l'intégration d'une plaque d'acier
refroidie par eau à son niveau supérieur pour le protéger à chaque
lancement, ainsi que l'ajout d'un système de déviation de flamme déjà
utilisé sur les bancs d'essai verticaux de Massey et de McGregor. Ce
système utilise de nombreux tubes en acier pour créer un seau de flamme
qui réduit les niveaux sonores et protège l'infrastructure. Le support
de lancement a été déployé sur le site de lancement le 6 mai 2025, et
mis en place le 12 mai.
Au cours d'un essai de remplissage en carburant avec
le Starship S36 le 18 juin, le banc de Massey est totalement détruit
suite à une soupape de surpression d'azote qui a cédé sous la pression,
provoquant la rupture du réservoir de Méthane. Le banc et les réservoirs
de méthane ont été gravement endommagés. Space X va devoir utiliser le
pad 1 pour ces tir statiques en ajoutant un adaptateur sur la table de
lancement.
Massey sert de principale
zone d'essai cryogénique pour tous les vaisseaux et booster et
sert également à évaluer les aspects structurels des réservoirs
d'essai. L'évaluation des réservoirs d'essai se fait à l'aide de
la cage d'essai structurelle, d'essais cryogéniques et parfois
d'essais cryogéniques destructifs. Les vaisseaux et les
propulseurs d'appoint sont également soumis à des simulations
des forces appliquées à l'arrière des véhicules par les moteurs,
à l'aide de palet de poussée.
Le site de Massey était initialement connu et
exploité sous le nom de Massey's Gun Range avant son acquisition
par SpaceX en 2022. SpaceX a acquis ce terrain car il offrait
une zone suffisamment vaste pour tester des prototypes loin du
site de lancement, ce qui n'affectait pas les opérations. Le
premier vaisseau à y effectuer un essai cryogénique fut le
Starship S25le 5 mai 2023, et le premier vaisseau à y effectuer un essai
de tir statique fut Starship S26le 3 juin 2024, les pad d'essai suborbital ayant été mises
au rebut et ne permettant plus de tirs statiques.
Une tranché d'évacuation des flammes a été
construite remplaçant le pad suborbital, pour faire place au pad
OLM 3.
Les vols IFT 7 en janvier et IFT 8 en mars permettent
la récupération des Boosters B14 et 15.
Le 14 octobre, le pad 1 est déclassé pour être mis au
standard des vaisseaux V3 et suivant. La
plateforme modernisée sera dotée d'une fosse anti-flammes avec
déflecteur et d'un nouveau support de lancement avec pont refroidi par
eau.