SON HISTOIRE...EN IMAGES ET ANECDOTES, 1980, 90 et
2000


Centre ville, 1984


André Roman, maire de Sisteron de 1979
à 1983 avec Daniel Spagnou qui lui succédera en mars de la même année.
Avant, Sisteron rimait avec « bouchon », avec
l'arrivée de l'autoroute A51, les habitants et les estivants espéraient
un peu plus de fluidité en traversant la ville. C'était pas gagné
d'avance...
L'idée de fluidifier la traversé de la ville date de
1968. On étudie la possibilité de dévier la circulation par la rive
gauche de la Durance. Malgré le tunnel sous la Citadelle, les bouchons
persistent en ville, surtout l'été et le WE. Mars 1979, Escota prend
concession de l'A51. Elle doublera l'axe Rhodarien, afin de placer la
région PACA en position de relais entre l'Europe du nord et celle du
Sud, désenclavant les départements Alpins. Les discutions sont
nombreuses quand à l'utilité de cet autoroute, pour l'économie locale.
La municipalité décide d'attirer la clientèle en modernisant l'offre et
l'équipement de la ville. Ainsi un nouveau camping est ouvert en juin
1988, un plan d'eau sera crée aux Marres et la zone d'activité au Nord
sera étendue pour les nouvelles entreprises. Les travaux sont lancés en
février 1988 et dureront jusqu'en juin 1990. A la Baume, l'autoroute va
passer sous le quartier, il faut défriché le terrain, exproprié, démolir
les maisons et commencer à creuser un tunnel dès juillet. Le tunnel «
Nord » est formé de deux tubes de 500 m de long, 9,60 m de large et 6,80
m de hauteur. Il est inauguré le 8 décembre 1988. Parallèlement, deux
ponts-viaducs sont édifiés sur la Durance à quelques pas du château de
La Cazette et au droit de Salignac. Le réseau des voies départementales
est réaménagé vers Saint-Geniez et La-Motte-du-Caire. Le C.D. 4 doit
être retracé au-dessus de la future autoroute à flanc de rocher. Pour
permettre le passage de la nouvelle route, un second tunnel est percé
entre mars et septembre 1989. La liaison entre Manoque et Aubignosc est
inaugurée en décembre 1988. Les viaduc à Peipin sont achevés. Deux
échangeurs sont construits au nord et au sud de la ville. Primitivement
absents, ils ont été ajoutés en février 1989 et aideront au
développement local.

Afin de préserver la qualité de vie dans le quartier
de La Baume, des aménagements paysagers sont décidés : plantation
d'arbres, placette, mur de protection. Ainsi pourra s'estomper peu à peu
le souvenir des travaux souvent bruyants… Avec six mois d'avance sur le
calendrier prévisionnel, le tronçon autoroutier entre Aubignosc et
Sisteron est inauguré le 28 juin 1990. C'est la fin du « bouchon de
Sisteron » - en particulier, pour les estivants !

La placette de la Baume et la sortie d'un des 2 tunnels
de l'A51
| LE NOM DES RUES...
Tout Sisteronais connait les "4 coins" dans le
centre ville à l'intersection de la rue Droite, rue Saunerie,
rue Mercerie et l'androne du descend de la Citadelle. La rue
Droite n'était pas droite mais "dreche" signifiant qu'elle
montait fort en pente. Rue Saunerie, parce que réservée aux
Sauniers, c'est à dire à tout ce que le sel conservait: viande,,
charcuteries, pissons, épices. Rue Mercerie où vivaient et
exerçaient les merciers (fils, tissus et draps de lit).
Autre rue connue, la rue du Rieu, du latin "rivus" ruisseau car
elle recueillait l'eau qui venait des Combes vers la Durance. La
Pousterle, "pousterlo" en provençal vient du latin Posterula
"petite porte. La rue du Glissoir qui rejoint le quartier de
Bourg Reynaud doit son nom au fait qu'elle était et est toujours
très glissante quand il pleut. La rue Deleuze, du nom de Joseph
Deleuze, né dans cette rue en 1755, un grand botaniste. Son
caniveau central recueillait l'eau de la rue du Rieu. Enfin, la
rue de Provence, qui longtemps s'est appelé rue du Portail,
rappelle que la porte de Provence était située en haut de la rue
Droite et permettait d'entrer dans la ville close entourée de
remparts...
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Le parc d'activité Val de Durance qui prolonge la
zone artisanale est né en 1990. Elle couvre 35 hectares et emplie au
travers de 16 entreprises 285 personnes. 10 ans plus tard, on compte 62
entreprises employant 600 personnes. En 2008, le parc s'agrandit et
atteint 45 hectares. Il emploie près de 900 personnes dans 90
entreprises. 2011, le parc s'agrandit, il fait 65 hectares. il compte
110 entreprises et 1100 emploies.

Le plan d'eau a été aménagé dans les années 90.

Le plan d'eau réalisé en bordure de la Durance dans les
années 1990.
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JOSEPH GALEGO
Galégo, un nom
qui évoque à coup sur quelques choses , même pour le non initié.
Joseph Galégo est l'inventeur de la pince qui porte son nom et
c'est un Sisteronais. En juin 2012,
au Centre de
Secours Principal de Sisteron, Joseph Galègo, 95 ans recevait
les insignes de chevalier dans la Légion.
Une haute distinction, octroyée par décret du Président de la
République Nicolas Sarkozy le 6 avril dernier, au titre du
Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités
territoriales et de l'immigration, pour 75 années de service.
Une longue carrière et un charisme qui font de Joseph Galègo,
une figure Sisteronaise, bien connue et estimée de tous.

Joseph
Galègo, a exercé le métier de mécanicien, carrossier avec
passion pendant de longues années à Sisteron, avant de prendre
une retraite bien méritée. Métier qui l’a amené un jour sur un
terrible accident de la route où il fut des plus difficiles de
sortir la victime, de la cabine d’un camion encastrée dans un
arbre. C’était le 19 septembre 1970, sur la route entre Sisteron
et Château-Arnoux, et à cette époque, les sauveteurs n’avaient
que quelques outils à leur disposition : hache, pied-de-biche,
barre à mine, cric de voiture, cric SNCF et chalumeau
oxhydrique. Des outils qui étaient loin de permettre une
intervention rapide à un moment où chaque minute compte. Ce
jour-là, il décide qu’il fallait que cela change, qu’il fallait
absolument trouver le moyen de sortir les victimes accidentées
au plus vite des véhicules dans lequel elles se trouvaient
prisonnières et c’est ainsi que naîtra un appareil capable
d’écarter les tôles : deux bras reliés à leur extrémité par une
crémaillère réglable, avec un vérin de dix tonnes placé au
centre des bras. Rebaptisé désincarcérateur de blessés, cet
appareil sera présenté au centre de protection civile de Valabre
dès l’hiver 1971. Les autorités compétentes reconnaissent très
vite l’utilité d’un tel appareillage que l’on retrouvera vite
dans deux véhicules de désincarcérateur à Manosque et à
Sisteron.
Joseph Galégo
s'est éteint à 97 ans, en décembre 2015.

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Les "Visitandines" accueillent les
personnes âgés depuis 1987 dans le cadre d'un ancien couvent de la
Visitation du 17e siècle, en plein centre ville.
Cet immeuble en forme de U à 2 étages possède un cloître entouré
d'arcades. Il se trouve derrière la Cathédrale.
Le bâtiment sui était voué à la démolition à pu,
grâce à la Société immobilière de la Caisse
des dépôts et Consignations d’alors et à la SA HLM de l’époque « Le
Nouveau Logis Provençal », être complètement réaménagé. Pas moins de 15
millions de Francs de l’époque avaient été investis pour réhabiliter ces
57 logements, ce qui avait donné du travail à de nombreuses entreprises
locales et départementales pendant plus de deux ans !

A coté dans la chapelle se trouve
le musée "terre et temps" qui retrace la mesure du temps de l'homme et
de la terre, ainsi que des expositions temporaires. Cette
chapelle fut dans les années 30-40 et 50, un cinéma et une salle de
spectacle, le "Variété" puis en 2000 le musée "terre et temps". Le
vaisseau central culmine à 16 mètres de haut.

FAIRE UN PONT POUR DE BON A LA
PAPETERIE

Ce pont là, remis à neuf en 2013 par la mairie de
Sisteron a eu plusieurs nom dans sa vie. Grounias qui fut transformé en
Gournias, mot signifiant « abreuvoir », puisque de nombreux réceptacles
à eau furent découverts sur le site en bordure du Jabron. Le pont prend
aussi le nom de « pont de la papeterie », puisque un moulin à papier est
construit au bord de la rivière en 1638. Modernisé plusieurs fois, il
est doté d’une haute cheminée de briques au 19e siècle et fonctionne
jusqu’après la Seconde Guerre mondiale. Il fut jusqu’en 1950 le seul
endroit possible pour se rendre du village de Valbelle à Sisteron,
notamment en cas de monté des eaux. La réalisation d’un autre pont à
Valbelle facilitera la vie des riverains.
Le pont du Gournias désert une quinzaine de
familles du quartier de la Loubière, un centre équestre et un
producteur de pommes avec une production de 600 tonnes par an. Le
nouveau pont plus large et surtout plus solide grâce à l’injection de
béton et la mise en place de tirants d’ancrage dans les piliers. La
suppression d’un poteau EDF haute tension a permit d’élargir le virage
en rive droite. L’ensemble des travaux a été réalisé par la ville de
Sisteron pour un montant de 350 000 euros. Les contraintes
environnementales ont obligé les services technique à déplacer
provisoirement les nid à chauve souris qui seront de nouveau relogés
sous le pont avant l’hiver.
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MUSEE DU VIEUX
SISTERON
Fondé en 1950 par
Pierre COLOMB, le musée archéologique est classé musée de France. Les collections
archéologiques du musée du Vieux Sisteron sont d’une rare beauté.
Majoritairement issues des fouilles locales elles évoquent les
différentes étapes de cette évolution. Il est important de signaler un
ensemble exceptionnel provenant d'un mausolée (fin du 1er,
début 2ème siècle), construit par une riche famille
gallo-romaine qui vivait à Sisteron au Haut-Empire, d’une collection de
pièces de monnaie anciennes et de vestiges de monuments d’époque romane.
Y est entreposé et exposé aussi tout ce qu'il a été découvert lors des
fouilles de Sisteron, comme le fameux mausolée de l'hôpital de la ville
trouvé lors des travaux de 1947 pour construire les immeubles adjacents.
Le musée contient toute une série de tableaux et gravures sur le
Sisteron ancien dont le fameux portrait d’Hippolyte Suquet, né en 1885
et disparu en 1958. L’exposition
permanente du musée du Vieux Sisteron permet ainsi de découvrir
des objets rappelant le cadre de vie, les pratiques funéraires, les
croyances, la vie religieuse, l'artisanat, de l'Antiquité à l'époque
contemporaine.

Sculpture gallo romaine retrouvée au
quartier des Plantiers, elle est en batière et du date du 4e ou
5e siècle.
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15 AOUT 2017
L’événement avait son
importance. Le 15 août 2017, lors de la cérémonie commémorative
du 15 août 1944, dans la petite chapelle de la Citadelle, Daniel
Spagnou, maire de Sisteron a lu le discours prononcé par Emile
Paret, alors maire de Sisteron, un an après les bombardements
sur la ville. Un discours « témoin » du drame retrouvé il y a
peu par un habitant. Ce drame, il y a 73 ans est une blessure
pour la ville qui a du mal a se cicatriser. « Normalement, en
cette période, je suis en vacance nous explique Daniel Spagnou.
L’importance de ce texte et la venue de l’évêque Nault dans
cette chapelle, une première depuis 50 ans. Je me devais d’être
là pour rendre hommage à tous ces morts et ses victimes. La
première bombe est tombé ici sur la chapelle. Le 15 août,
Sisteron est toujours une journée de deuil. Ce jour là, on
n’organise pas de fête. »

Dans ce discours, , alors
que la ville est encore blessée par l’impact des 250 bombes
lâchés au dessus d’elle, le maire rendait « un hommage pieux à
la mémoire des victimes du bombardement aérien. Victimes du
devoir frappées à leur poste, victimes innocentes frappées alors
qu’elle vaquaient à leurs occupations quotidienne » Une
cérémonie au cours de laquelle monseigneur Nault, évêque de
Digne devait donné sa bénédiction. Un moment chargé d’émotion
pour la soixantaine de personnes présentes dans la chapelle
Notre Dame du château au sommet de la Citadelle, chapelle
durement impactée par les bombes, quasiment détruite et
reconstruite dans les années 1970. Au premier rang des fidèles
réunis, madame Michel, témoin, il y a 73 ans du désastre.
« J’avais 17 ans, à l’époque. Quand les bombes ont commencé à
tomber, je me suis réfugiée sous les voûtes en bordure de la
route du pont de la Baume. Pour regagner la ville, j’ai du avec
d’autres passé par-dessus les ruines de ce qu’était devenu la
porte du Dauphiné et par la Citadelle » Madame Michel se
souvient du discours du maire Emile Paret, ce 15 août 1945 au
champ de foire, actuelle mairie. « La population sisteronaise
venait de vivre des jours d’angoisse, de terreur, depuis deux
mois et demi : la Gestapo, la Feld-Gendarmerie, s’en donnaient à
cœur joie, pour arrêter, déporter, fusiller nos concitoyens, et
c’est au moment où nous avions une lueur d’espoir de voir notre
cité débarrassée des hordes nazis, qu’un bombardement insensé,
dû, je ne sais à quelle confusion ou retard de transmission,
venait semer la mort et la ruine sur notre chère cité. » Le 15
août, vers 16 heures, « en moins de temps qu’il n’en faut pour
le dire, deux vagues d’avions, presque simultanément,
transformaient les abords du Pont du Buëch, la Baume, la Porte
du Dauphiné, la Saunerie, la Place de la Mairie, la Coste, la
Citadelle, en un amas de poutres, de décombres de toutes sortes,
sous lesquels gisaient nos malheureux compatriotes. » Les
bombardements dureront jusqu’au 19 août avec l’attaque et la
destruction du viaduc de chemin de fer et du pont routier du
Buech, touchant aussi le quartier de l’hôpital et du Rieu. Le
bilan pour la petite ville de Sisteron qui compte 3378 habitants
est lourd : 96 décès reconnus dans la population, une trentaine
de disparus, 105 blessés. 106 immeubles ont été complètement
détruits, 304 soufflés.
Depuis 1946, les
commémorations du 15 août se font chaque année au cimetière de
la ville.

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