BAIKONOUR


Tout ce qui tombe du ciel, tu peux le garder. Ceci est la loi non écrite des steppes kazakhes. Une loi avidement respectée par les habitants d’un petit village qui récupèrent pour les revendre les débris des fusées lancées depuis la base spatiale de Baïkonour. Nazira a de plus en plus de mal à dissimuler son amour pour le jeune opérateur radio qui renseigne le village sur les tirs, Iskander. Tout le monde l’appelle Gagarin parce qu’il est fasciné par ce qui se passe à Baïkonour et en particulier par la belle astronaute française Julie Mahé. Quand la capsule spatiale de Julie atterrit par erreur au milieu de la steppe, Iskander trouve l’astronaute, rendue amnésique par le choc. Follement épris, Gagarin va inventer un gros mensonge…il convainc Julie, devenue amnésique, qu’ils sont fiancés.
Mais même le plus romantique des mensonges ne peut demeurer secret pour toujours…

Le réalisateur a choisit de réaliser son film sur place dans les steppes du Kazakstan et en Russie. Marie De Villepin joue le rôle d'une astronaute française qui part dans l'espace à bord d'un vaisseau Soyouz et rejoint la station ISS. Touriste de l'espace, la jeune fille est regardé à la télévision par le jeune Kazakh d'un village qui passe sa vie à suivre sur ces radars et sa radio les retombés d'étages et autres débris de fusées lancées depuis Baikonour.

Le film a été tourné entre septembre et novembre 2010 à Baikonour, la Cité de l'espace à Moscou et dans les steppes du Kazakh. Marie de Villepin a du subir toutes sortes d'épreuves pour entrer dans le rôle de son personnage. A l'image des astronautes, elle a du plongé dans le bassin Neutral Buoyancy Facility de la Cité des Etoiles, réaliser des vols en zero G dans l'A300 de Novespace, rester des heures dans les simulateurs du Soyouz habillée en tenue Sokol. A Baikonour, les acteurs ont été filmés arrivant sur le pad, en tenue de vol Sokol, quelques heures avant que soit lancer le Soyouz du vol Progress M 08M. Marie de Villepin a du plonger dans la grande piscine de la Cité des Etoiles par 11 m de fond pour simuler une EVA. La jeune actrice de 24 ans  a visité la base russe et fut témoins des lancements du Soyouz TMA 01M et du Progress M08M en octobre 2010. La première visite fut juste une visite témoin pour voir un vrai lancement et ainsi planifier les lieux où les scènes seraient joué dans le film. Lors de la seconde visite, juste avant le tir du Progress, l'équipe a pu filmer les scènes qui amène l'astronaute Julie au lancement. Comme lors des lancements réel, le prête orthodoxe était pour bénir l'équipage avant le décollage Un rite traditionnel où la jeune actrice a pu être abondamment rafraîchie et purifiée par l'eau bénite.
Baikonour est un des seuls films a avoir été tourné sur la base la plus secrète du monde. Dans les années 1970, l'URSS avait produit un film "Ukroshcheniye ognya (Taming the Fire) qui racontait l'histoire d'un chef concepteur, basé sur la vie de Korolev.

Baikonour, un film de science-Fiction réalisé par Veit Helmer avec Alexander Asochakov, Marie de Villepin, Sitora Farmonova, Erbulat Toguzakov. Le film était en projection en avant première au 26eme rencontres cinéma de la ville de Manosque le 6 février 2013 en présence du réalisateur. Rencontre avec Veit Helmer...

Veit Helmer est un réalisateur et producteur allemand né en 1958 à Hanovre. Il réalise son premier long métrage en 1999, Tuvalu. Baikonour est son 4eme film.

Toutes les scènes en zéro G ont été faite à Bordeaux dans l'A300 de Novespace. "Je n'ai pas fait des paraboles avec mon équipe, le nombre de places étaient limités. Seul mon directeur de la photo et Marie de Villepin ont fait 20 paraboles. Moi, j'ai uniquement fait les répétitions, j'ai fait 11 paraboles, c'est pas mal. Pour la scène avec les timbres tamponnées, j'ai recruté un "acteur" dans l'avion, en fait un expérimentateur".

"Je suis obligé de produire mes films car ils ne sont pas facile, il y a beaucoup de risque. Par exemple, j'avais  l'autorisation de tourner à Baikonour mais pas d'y accéder car cela dépendait de la FSP, l'organisme qui suit le KGB. Eux n'ont pas le droit de rentrer là-bas. Il a donc fallu changer de plan de travail. J'ai d'abord tourner dans le village sans savoir si réellement j'allais pouvoir rentrer dans Baikonour. Finalement, on a la permission de rentrer. Baikonour, c'est comme Berlin il y a 20 ans, un mur. Je ne sentais comme à la maison".

Baikonour, bien qu'au Kazakhstan est sous la loi de l'état de Russie. "J'avais les autorisations pour tourner là-bas mais pas au Kazakhstan à coté. Il a donc fallu que je trouve un moyen pour que je les obtienne. Le "petit grand" rôle de la fille gardienne de moutons à la fin du film a été donné à la petite fille du président Kazakh".

"Pour les acteurs qui représente les habitants de la Steppe, j'ai choisit des gens de villages autour. L'acteur principal, Alexander fait ses études à St Petersburg. Ce n'est pas un vrai Kazakh, mais il a la gueule d'un Kazakh. La fille du village vient d'Ouzbékistan. Il y a quelques acteur Kazakh comme le grand père. En fait j'ai eu 10 nationalité différentes pour ce film qui sont venu se rencontrer dans les steppes".

La confrontation entre les 2 villages pour récupérer les métaux n'est pas réelle. "Si course il y a, c'est en fait entre Roskosmos et les villageois pour récupérer les premiers les éléments des fusées. J'ai imaginé cette confrontation entre ces 2 villages pour le film. Il n'y a pas de villages proprement dit où les maisons ne sont réalisées qu'avec des éléments de fusées récupérées. Moi, j'ai fait un montage avec des photos prises dans une dizaine de village près de "Cheskaska" pour que ce village devienne réel près d'Almati, la vielle  capitale. C'est une ville où j'ai pu loger mon équipe de 40 personnes. Une ville moderne avec casino dans les steppes originales du Kazakhstan comme à Baikonour".
Dans la réalité, il y a des villages qui organise la récupération des éléments de fusées pour gagner leur vies. Des organismes internationaux essaient d'éduquer les gens à être très prudent dans la manipulation avec les produits chimiques que constituent les ergols UDMH et péroxyde d'azote.

Dans le film, les Kazakh sont payés en boite de viande en contre partie des métaux récupérés. Dans la réalité, il s'agit d'un commerce en argent. La devise du film "Tout ce qui tombe du ciel, tu peux le garder" n'est pas réelle. Elle est malheureusement devenu une réalité lorsque le film a été montré là-bas. Une journaliste a même écrit que c'était un écrit des temps anciens, une tradition alors que c'était tout simplement une inventions de mon scénariste".

"Je n'ai pas pu avoir de cabine Soyouz pour le tournage, il a fallu que je fasse une maquette pour la scène du retour sur terre. Le reste des scènes a été tourné dans les simulateurs de la Cité des Etoiles à Moscou. C'est uniquement à cet endroit qu'on a eu accès à des Soyouz, les russes pensant toujours qu'on les espionnent ! Toutes les prises de fusées sont réelles. Je n'ai acheté que 2 prises d'un opérateur car je ne pouvais pas trop approcher près du pad de tir. Par contre, il s'agit d'un vrai scaphandre Sokol qu'on a utilisé, non officiellement prêté par les russes de la Cité. D'ailleurs, il a fallu que je donne 2000 dollars car quelqu'un avait dérobé le casque avant de partir".

LE FILM EN LUI MEME...

Même s'il ne va pas ravir les passionnés que nous sommes, le film a me mérite de nous montrer des vues de Baikonour et de la steppe du Kazakhtan, ce qui rappellera de nombreux souvenirs à certains. C'est d'ailleurs l'un des seuls films cinéma tourné là-bas depuis l'ère soviétique. L'histoire, mélange de conte de fées et de modernité est gentil, Marie de Villepin ne semble pas à sa place, par contre l'acteur qui joue Gagarine, Alexander est excellent.
 

Départ pour ISS

A chaque lancement, les villageois partent récupérer les débris du lanceur qui retombent

Gagarine retrouve l'astronaute française inanimée dans la steppe

Echange Sokol contre tenue locale