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CHRONOLOGIE APOLLO

LA MISSION APOLLO 12

Après le succès de la mission Apollo 11 en juillet 1969, le pari du président Kennedy est gagné, la lune est maintenant derrière. En septembre, le président Nixon annonce que les missions Apollo s'arrêteront à Apollo 20. Prenant les devants, la NASA planifie une réduction de coût avec une planification des missions à raison de deux par an, ce qui permettra de mieux entraîner les équipages entre les vols, de modifier et améliorer le matériel et mieux choisir les sites d'atterrissage. La masse des équipements lunaire sera augmentée, la mobilité des astronautes augmentée avec l'ajout d'un Rover permettant de réaliser trois sorties de 7 heures chacune.

Apollo 12 est une mission "H", la première d'une série de trois avec Apollo 13 et 14. Le site d'atterrissage choisit est l'océan des Tempêtes à 1500 km à l'Est de la mer de la Tranquilité, site d'Apollo 11. Géologiquement, il est plus intéressant que ce dernier avec des cratères et un terrain relativement jeunes. Afin sur ce site a atterrit en avril 1967 la sonde Surveyor 3 que les astronautes devront retrouver. Surveyor a atterrit sur les pentes d'un cratère.





Le 7 novembre, il est 18 h lorsque démarre le compte à rebours de la mission Apollo 12. De 5 jours, il a été porté à 7 afin qu'une suspension puisse avoir lieu le W-E, permettant d'économiser 10 000 $ en heures supplémentaires pour les ouvriers du KSC. Ainsi le 8, il est interrompu durant 31 heures pour reprendre le 9 à T- 84 heures avec le remplissage des réservoirs du vaisseau Apollo en hélium. 38 heures 22 minutes de pause ont été aménagé au cas ou...

Le 12, une alerte est déclenchée, l'enveloppe thermique d'un réservoir d'hydrogène d'Apollo commence à s'échauffer. La NASA passe aussitôt commande à la firme Beechcraft, mais finalement le réservoir d'Apollo 13 sera substitué. Sa mise en place intervient dans la nuit et le matin du 13, le remplissage peut commencer.  

Le compte à rebours final peut alors débuté à la grande satisfaction de l'équipage de la mission. Un report du lancement après le 14 obligera un ajournement de un mois afin de se retrouver dans les mêmes conditions sur le site près de la sonde Surveyor 3.

L'équipage est composé de trois astronautes de l'US Navy avec deux grands vétérans et un bleu.  Charles "Pete" Conrad 39 ans, est le commandant de la mission. Du haut de ses 1,67 m, il est le plus petit astronautes de la NASA. C'est à Patuxent River dans le Maryland que Conrad fait la connaissance de Richard Gordon 40 ans, le pilote du module de commande. Ce dernier prédestiné à devenir dentiste appris le pilotage des avions par hasard. Alors que Conrad a été sélectionné dans le groupe 2, Gordon lui vient du groupe 3. Le troisième larron se nomme Alan Bean, il a 37 ans. Originaire du Texas, il rencontre Conrad  qui l'incite à devenir astronaute.

Les trois marins embarquent dans le vaisseau Apollo 12, composé du CSM Yankee Clipper, en souvenir d'une série de navire fabriquée au 18eme siècle dans les chantiers de Baltimore et du LM Intrepid, nom d'un voilier de guerre.

Les jours précédent le lancement, les trois hommes se sont entrainés à bord d'un KC 135, prenant un dernier cours de géologie avec Harrison Schmitt, volant en T38 en révisant une dernière fois leur plan de vol en simulateur. 

Le 14 novembre, l'équipage est réveillé à 12 h 06 par Thomas Stafford. Après un petit déjeuner pris avec James Mc Divitt et Stafford, ils enfilent leur scaphandre.
A 14 h 15, l'équipage part pour le pad 39A dans un break climatisé. Au sommet du lanceur Saturn, ils prennent place dans le module de commande et en verrouille l'écoutille à 15 h 05.
Dehors tout se déroule sans problème, la seule inconnue étant la météo. depuis quelques jours, le temps est incertain. La veille il a plut. Pour le moment, le ciel est couvert mais le soleil semble pointé un rayon dans la matinée. Vers 16 heures, un vent de Nord rabat de gros nuages noirs et la pluie est annoncée au moment du départ. 

Le directeur de tir hésite

Le décollage d'Apollo 12 se passe sans accroc...jusqu'à T + 38 secondes après l'allumage quand la foudre vient frapper la gigantesque Saturn V (ce à l'insu de tout le monde). 

 

Les photos prises au lancement le montre parfaitement: Saturn 507 a été atteint par la foudre deux fois, 36 secondes après le départ à 1800 m d'altitude et à 52 secondes, l'éclair ayant suivit le sillage des moteurs F1 pour rebondir sur un autre nuage. Heureusement, le matériel n'a pas souffert. L'équipage ressent une secousse qui ébranle la capsule. Conrad donne l'alarme lorsque les données de tous les systèmes électriques tombent à zéro. Le directeur de vol Flight Director, Gérard Griffin reçoit des appels paniqués de tous les contrôleurs. John Aaron, le contrôleur EECOM voit l'écran de sa console fourmiller de lumières clignotantes et de chiffres alarmants. Toutefois, il remarque que les ampérages du système électrique, loin d'être à 0 indiquent encore 6 ampères. Ceci lui rappelle une situation analogue vécue quelque temps auparavant lors d'un compte à rebours simulé. Alors même que le directeur de vol songe à demander à l'équipage d'Apollo 12 d'allumer les fusées de secours au sommet du lanceur (pour éjecter la cabine), Aaron lui demande simplement l'autorisation de faire basculer un interrupteur sur la position "Auxiliaire". Validé par le FD, Bean pousse le disjoncteur et instantanément tous les affichages redevienent normaux. 15 minutes plus tard, Apollo 12 est en orbite terrestre. Par la suite, Aaron fut nommé officieusement par ses collègues "l'homme-fusée au regard d'acier". 

Après une mise en orbite parfaite, le vaisseau Apollo prend la direction de la lune.

Dans la nuit du 15  au 16, une manoeuvre est réalisée non pas pour corriger la trajectoire de vol mais pour changer cette trajectoire. Lors d'Apollo 11, la trajectoire était du type "retour naturel" le vaisseau étant sur une orbite à très grand apogée passant derrière la lune. En cas de problème lors d'une manoeuvre, le retour sur terre pouvait se faire sans allumage de moteur par simple gravité. Le principal inconvénient de la trajectoire était sa gourmandise en carburant. Avec Apollo 12, dans un soucis d'économie et parce que les vaisseaux sont plus lourd, la mise sur insertion lunaire a été dans un premier temps du type "retour naturel". Ce 16 novembre, à 0 h 15, le moteur SPS du CSM est allumé durant 8,8 s pour remettre le train spatial sur une nouvelle orbite lui permettant de pénétrer dans le domaine lunaire. La correction prévue est annulée. 

Le 17, l'équigravispshère est passé à 14 h 38. Conrad et Bean passent dans le Lm pour en vérifier l'équipement.

Le 18, la lune est contournée à 4 h 33, les liaisons sont alors coupé, la satellisation va avoir lieu. Le moteur SPS est allumé à 4 h 47 durant 5 mn 54 s. A 5 h 07, alors que le contact est rétablit, Apollo 12 est sur orbite lunaire à 114-313 km. Après deux révolutions, l'orbite est circularisée à 100-122 km.

Conrad et Bean passent dans le LM Intrepid qui se sépare du CSM à 5 h 15 le 19 novembre. La manoeuvre est réalisé alors que le CSM est placé perpendiculaire à la trajectoire afin de pas créer de perturbations. L'éloignement est télévisé en direct depuis le CSM. Le module de commande fait le tour du LM l'examinant sous tous les angles avant de s'en éloigner lors du passage derrière la lune. La nouvelle orbite permettrait en cas de problème de rejoindre le LM rapidement. A 6 h 45, le moteur du LM est allumé pour réduire sa vitesse et transférer l'orbite à 110-15 km.  

La descente dure une bonne demi-heure, le moteur du LM s'allume à 7 h 42 pour le freinage final, les astronautes prenant les commandes à 150 m d'altitude. Le site choisit par Conard est non pas à l'Est du Surveyor, mais à l'Ouest du site plus plate. 

7 h 54 mn 29 s, Intrepid est sur la lune. Surveyor est à 300 m. Pendant l'heures qui suit, le sol demande des mesures aux astronautes afin de repérer le lieu exact de leur arrivée. Le soleil, bas sur l'horizon à 5° ne facilite pas leur tache. Intrepid s'est posé sur une bande étroite entre deux cratères de 200 et 100 m de diamètre, celui de droite renfermant Surveyor 3.

A 10 h 15, les deux hommes prennent leur déjeuner et après avoir endossé leur scaphandre, l'écoutille est ouverte.

12 h 44, Conrad pose son pied sur le sol lunaire: "C'est un petit pas pour Neil, mais un grand pour moi !!" lance t'il. Au passage, l'astronaute a démasqué la caméra fixée sur l'étage de descente du LM. Il est rejoint par Bean et ensemble sous l'oeil complice des témoins de Houston, le matériel commence à être déballé. 

Pour cette mission, c'est une caméra TV couleur qui est embarquée. Bean la décroche du LM et va l'installer au loin afin d'avoir une vue d'ensemble du site. Cette caméra ne va malheureusement pas retransmettre d'autres images. Il la dirige malencontreusement vers le soleil brûlant le tube Vidicon. Malgré les tentatives de l'astronaute avec son marteau, elle semble hors d'usage. Sur terre, le milliard de téléspectateur devant leur écrans de TV est privé d'images de la lune. Comme l'astronaute le dira au retour, cette caméra a été livré avec beaucoup de retard, à quelques jours du lancement et l'équipage n'a pu s'entraîner avec. Que cela ne tienne, l'équipage prendra de nombreuses photos. 

Malgré cela, la mission peut continuer: après la plantation du drapeau étoilé et d'une bannière destinée à capturer le vent solaire, la station ALSEP est installée non pas au SE du LM mais au NO à 120 m de lui. Conrad éprouve quelques difficultés à enfoncer la barre de Plutonium dans le SNAP. Cette station est la première a utilisé un générateur nucléaire. Le générateur a été emballé dans un container blindé attaché sur l'étage de descente du LM afin de le le protéger au cas ou il traverserait l'atmosphère. C'est à coup de marteau que l'élément rentre dans le coeur du générateur. "Ne partez jamais sur la lune sans votre marteau" dira Conrad. Le câblage des différents éléments de l'ALSEP pose aussi quelques problèmes. Si au sol, les câbles restent bien à plat par terre, sur la lune ils se gondolent et se tortillent du fait la faible gravité. La mise en place de la station est long, les astronautes ayant du mal à travailler avec leur scaphandre. Conrad ne trouve pas le rocher pour poser le séismomètre. 

La sortie duré près de 4 heures. A 17 h 47, les deux hommes regagnent le LM. Débarrassés de leur sac de survie, Ils dînent, puis installés dans deux hamacs aménagés dans leur cabine, ils s'endorment. 

Réveillés à 2 h 25, le 20 après un nuit excellente, les astronautes remettent leur scaphandre et se préparent pour la seconde sortie. A 4 h 58, Bean est à nouveau sur le sol lunaire. Au programme, remettre la caméra en marche, inspecter la station ALSEP, photographier le cratère de Surveyor, travailler sur Surveyor, revenir au LM et prélever un dernière carotte du sol. 

La caméra ne peut être remis en marche. A défaut, le câble est coupé pour pouvoir la ramener sur terre. Que cela ne tienne, elle n'aurait pas permit de voir les astronautes toucher la sonde Surveyor, tout au plus, on les aurait vu s'éloignant du LM à contre jour. Par contre de très nombreuses photos seront prises. Avant de ramasser un caillou, une photo est prise avant et après et quand cela est possible un gnomon est mis dans le champ afin de vérifier les ombres et les couleurs. 

Conrad et Bean se dirigent vers l'ALSEP, puis repartent vers l'Ouest contournant le cratère "Head" large de 150 m. Suivant le Sud, ils atteignent un petit cratère de 25 m "Sharp" à 450 m du LM. Repartant vers l'Est, ils contournent le cratère "Bench" puis abordent le cratère "Block" par le Sud. A bord de ce dernier, la sonde Surveyor 3. Contrairement au site d'Apollo 11, l'océan des Tempêtes est un site très poussiéreux, les astronautes en soulèvent beaucoup lors de leur marche, ils sont noir comme des charbonniers ! Le terrain est en outre varié, strié, tachetés et pulvérulent. 

A 7 h 10, Surveyor est en vue à 30 m au bord du cratère "Block". L'approche est faite en lacet prudemment. Devant la sonde, des photos sont prises. Conrad constate qu'elle n'a pas souffert depuis son arrivée en avril 1967. Seule la couleur a changé, de blanc, elle est passée au gris. La caméra est récupérée, son câble sectionné avec 5 tubes de soutien.

Le temps passe et il faut penser à rentrer. Longeant le cratère, il retournent au LM par l'Est. Un ultime carottage est réalisée avant de monter dans le LM a 8 h 45.  Les deux sorties ont dure 7 heures 50 minutes.   

 

Repos, repas, c'est la remonté vers le CSM. 15 h 25 mn, le moteur de l'étage de monté est mis à feu après un séjour de 31 h 31 mn 18 s sur la lune. La monté est d'abord droite puis s'incline, la vitesse atteignant 7 mn 10 s plus tard, 1700 m-s permettant de mettre le véhicule sur une orbite 16-87 km. La poursuite dure 90 minutes, le LM est en vue du CSM. 19 h 01, amarrage en douceur des vaisseaux sur une orbite 104-145 km. 20 h 27, Conrad et Bean passent dans le module de commande occupé par Gordon. 

Contrairement à Apollo 11, l'étage de monté du LM ne sera pas laissé sur orbite sélène. En provoquant son écrasement près du site d'atterrissage, la NASA espère enregistrer les réactions du séismomètre ALSEP. Détaché à 21 h 19, Intrepid après une révolution touche la lune à 23 h 17 à 75 km du site. L'énergie libérée de 800 kg de TNT provoque un cratère de 7 m sur 10, profond de 60 cm. La propagation des sons dans l'écorce lunaire fera penser que la lune résonne comme une cloche.

La désatellisation de la lune a lieu le 21 à 21 h 46 derrière la face cachée. L'impulsion crée permet juste de quitter le domaine lunaire très lentement, économie oblige !
A 22 h 02, le contact est rétablit avec la terre. Une émission TV fait voir l'équipage à 1500 km de la lune en parfaite santé. 

Le voyage retour est parfait. Le 23, une conférence de presse est donné à 1 h du matin, le CSM est à 250 000 km de la terre. Une dernière correction de trajectoire est réalisée à 18 h 44 afin de parfaire les conditions de rentrée dans l'atmosphère. Une éclipse de soleil est admirer par l'équipage à 46 000 km de la terre. 

21 h 32, le module de service est largué. Le module de commande se retourne et atteint les premières couches de l'atmosphère à 21 h 44 à 39 645 km-h. Le black out dure 3 mn 14 s. La cabine amerrit à 21 h 58 à 4250 km au Sud Ouest d'Honolulu, à 4600 m du porte avion Hornet. la mission a duré 10 jours 4 heures et 36 minutes.

La cabine qui s'est retournée à l'impact se redresse grâce au gonflage de trois ballons. A l'intérieur, Bean reçoit un appareil photo sur l'arcade sourcilière. Très vite, les hélicoptères sont là, des canots sont largués avec des plongeurs. Des combinaisons spéciales anti-contamination sont passées aux astronautes. A 22 h 35, la porte est ouverte, Gordon sort en premier suivit de Bean et Conrad.

A bord du porte avion, les astronautes ont une discutions téléphonique avec le président Nixon. Après une escale à Honolulu, ils seront transféré au Lunar Receiving Lab de Houston où se poursuivra leur quarantaine jusqu'au 10 décembre.

 

En analysant les éléments de Surveyor 3 ramené par l'équipage, les équipes scientifiques découvrirent avec stupeur que l'un des composants comportait le virus de la grippe qui avait survécu au vide spatial pendant presque 3 ans.
Mais encore fallait-il connaître l'origine du virus en question. Finalement il s'est avéré que l'un des techniciens chargé du montage de Surveyor 3 avait éternué sur le composant en question.

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Au retour d'Apollo 11, Paris Match s’était fendu de 48 pages : Aldrin jeune joueur de rugby au collège, Collins à un bal costumé, Neil dans la fanfare du lycée. Cliché pleine page de Jane Armstrong, zoom sur son regard anxieux, et papa et maman Armstrong tombant dans les bras l’un de l’autre. Pour Apollo 12, aucune photo choc et seulement 8 pages dont 4 de bandes dessinées. Faute de reportage télé, l’hebdomadaire a demandé à Hergé, célèbre auteur des albums prémonitoires de Tintin, Objectif Lune (1953) et On a marché sur la Lune (1954), de résumer cette nouvelle aventure en quatre petites planches.
Tintin Apollo 12 part 1.jpg (105714 octets) Tintin Apollo 12 part 2.jpg (283930 octets) Tintin Apollo 12 part 3.jpg (238886 octets) Tintin Apollo 12 part 4.jpg (302725 octets) Tintin Apollo 12 part 5.jpg (278419 octets)
Contrairement à celui d’Apollo 14, le S IVB d’Apollo 12 ne s'écrasa pas sur la lune. L'équipage le largua le 15 novembre 1969, tandis qu’il s’y trouvait encore un peu de carburant. Une fois les astronautes à une distance de sécurité respectable, les contrôleurs au sol rallumèrent le moteur fusée du S IVB. Ils souhaitaient injecter le réservoir de 20 m de long sur une orbite héliocentrique, mais les choses ne se passèrent pas comme prévu : la poussée dura un peu trop longtemps. Au lieu de se mettre en orbite autour du soleil, le S IVB se mit sur une orbite à peu près stable autour de la Terre et de la Lune. Puis, le S IVB d'Apollo 12 disparut – personne ne sait quand. Peut-être que les actions gravitationnelles conjuguées du Soleil et de la Lune s'accumulèrent jusqu'à l’éjecter hors de l'orbite terrestre en 1971. Dans ce scénario, il aurait tourné autour du soleil pendant trente et un ans, jusqu'à ce qu'il soit de nouveau capturé par la gravité terrestre en 2002.

En septembre 2002, cet étage aurait été observé par un astronome amateur en Arizona dérivant dans l' espace orbitant autour de la terre. Le point lumineux, 25 000 fois trop faible pour être aperçu à l'oil nu, enregistré sur les images CCD correspond à un vestige des débuts de l'ère de la conquête spatiale. Long de 18 mètres, J002E3 tourne autour de notre planète en 48 heures depuis avril. À présent, l'élément pourrait venir se crasher sur le sol lunaire avant 2003. Du coup, les chercheurs envisagent de réactiver de vieilles expériences sismiques déposées sur la surface sélène par Apollo 12, 14, 15 et 16. But : en apprendre davantage sur la composition de la croûte et du manteau de l'astre des nuits. "S'il se produit sur la face visible de notre satellite, le choc sera observable depuis la Terre. Les détecteurs modernes sensibles à l'infrarouge seront capables d'enregistrer l'impact. Il reste 3 % de chance pour que le débris aille se consumer dans l'atmosphère terrestre dans les dix ans à venir. Après son séjour dans l'espace, l'objet a dû passer par un point de Lagrange (où les gravités de la Terre et du Soleil se compensent) de la même façon que la comète Shoemaker-Levy 9 s'était approchée de Jupiter en 1994 avant de la heurter.

Que sont ils devenus ?

En novembre 1999, Charles "Pete" Conrad aurait célébré le trentième anniversaire de son séjour sur la Lune. Mais voilà qu'à l'âge de 69 ans, il s'est tué dans un accident de motocyclette en Californie le 8 juillet. Des douze hommes qui ont foulé le sol lunaire entre 1969 et 1972, Conrad est le troisième à être décédé (après James Irwin et Alan Shepard).

Après la mission Apollo 12, Conrad a séjourné à bord du laboratoire Skylab dont Conrad était le plus fier. L'équipage de trois hommes qu'il commandait à été lancé en mai 1973, onze jours après la mise en orbite de la station spatiale. Mais Skylab avait été sérieusement endommagé lors du lancement et l'équipe de Conrad a littéralement sauvé le projet. "J'ai mis bien davantage ma vie en jeu durant cette mission que lors de mon séjour sur la Lune", commentera-t-il plus tard.

Par la suite, Pete Conrad s'est lancé dans une carrière privée tout en gardant une présence publique. Tour à tour Vice président de ATC, puis de Douglas Corporation à partir de 1976. À la fin des années 1970, il est apparu dans une campagne publicitaire d'American Express mettant en vedette d'illustres inconnus. "Moi, le troisième homme à avoir marché sur la Lune, personne ne me reconnaît! Mais grâce à la carte…"

Il s'est ensuite consacré à la commercialisation de l'espace en fondant sa propre entreprise, la Universal Space Lines. Pince-sans-rire, il espérait même retourner dans l'espace en déclarant : "Si la NASA ne me renvoie pas sur la Lune, je devrai le faire par moi-même!" 


Alan Bean

Commandant de la mission Skylab 3 en juillet 1973, et commandant de réserve de la Mission Apollo-Soyouz, il a pris sa retraite de la Marine avec le grade de Capitaine en Octobre 1975 et de la NASA le 26 Juin 1981 pour vivre de son art : la peinture. Alan Bean restitue sur ses toiles l’atmosphère lunaire qu’ont rencontré les explorateurs de notre satellite.

Alan Bean a passé 1671 heures 45 minutes dans l'espace, dont 10 heures 46 lors de sorties EVA et 7h45mn sur la Lune.

 

  Richard Gordon

Après Apollo 12, il se retire de la marine et de la NASA en janvier 1972. Il participe à diverse firmes américaines et en 1984, il est conseiller technique pour la série "Space" adapté d'une nouvelle de James Michener en jouant le rôle de "Capcom".