RETOUR A LA PAGE D'ACUEIL

CHRONOLOGIE APOLLO

 

 

L' insigne de la mission est dominé par l' image d' Apollo, le dieu du soleil Grec. Suspendu dans l' espace au dessus de la tête d' Apollo, un dessin contemporain de l' aigle américain, les lignes rouges représentant celle du drapeau US, les trois étoiles symbolisant les trois astronautes de l' équipage. Le fond est bleu foncé avec la lune, la planète Saturne et une galaxie. La lune est partiellement caché par les ailes de l' aigle suggérant la visite d' un corps céleste par l' homme dans un esprit de conquête. la force de l' aigle et le regard d' Apollo dans la même direction vers Saturne et la galaxie implique les buts de l' homme dans l' espace l' exploration des planètes et des étoiles. Les couleurs de l' emblème sont rouge, bleu et blanc comme le drapeau US. L' or symbolise l' age d' or des vols spatiaux qui démarre avec Apollo 17. L' image de l' Apollo utilisée dans cet insigne est l' Apollo de Belvedere une sculpture exposée au Vatican à Rome. L' emblème a été dessiné par Robert T. McCall avec les astronautes.

 

7 décembre 1972, 7 décembre 2002, il y a 30 ans, trois hommes partaient vers la lune pour la dernière fois. L' aventure lunaire commencée 11 ans plus tôt allait se terminer avec cette mission. Apollo 17 est la dernière des missions lunaire du programme Apollo. depuis juillet 1969, elles ont permis à 10 hommes de marcher sur la lune; Eugene Cernan et Jack Schmitt seront les deux derniers.  

19 décembre, après un vol de 12 jours et demi, la frêle cabine Apollo baptisée America amerrissait dans le Pacifique fermant derrière elle le premier chapitre de l' exploration de la lune par des hommes.

Apollo 17 fut la plus longue et la plus belles des missions lunaires. Les astronautes Cernan et Schmitt séjournèrent 75 heures sur le sol lunaire et restèrent 22 heures en dehors du LM. Au cours des trois excursions , les deux hommes rapportèrent 110 kg de roches en sillonnant la vallée Taurus Littrow durant 30 km.  

Le site choisi pour le dernier volet de cette aventure est une vallée baptisée Taurus-Littrow, dans la mer de la Sérénité, un paradis pour un géologue d'après l'équipe responsable du choix des sites d'alunissage. C'est d'ailleurs un géologue Harrisson H. Schmitt, ou Jack, qui est nommé pilote du module lunaire pour cette mission. Le choix du site est réalisé avec un soin particulier sachant que ce serait le dernier. Il est fait avant le lancement d' Apollo 16 et influencé par les découvertes et les mystères rencontrés lors des vols précédents. La cible de ce dernier vol est sujet à controverses. Tycho au Sud et le cratère Tsiolkovsky sur la face cachée sont des sites de grand intérêt, mais hors des moyens techniques actuel. Le pic de Copernic parait jouable mais les mesures d' Apolo 12 en font un endroit connu maintenant. Les sites dits "volcanique" retiennent l' intérêt des scientifiques. En juin 1971, Descartes est sélectionné pour Apollo 16 et Alphonsus pour Apollo 17. Où alunir dans cette immense zone ? Avant d' être redirigé vers Fra Maura, Apollo 14 devait alunir sur le site Littrow. Les observations de Worden à bord du CM Apolo 15 confirme la richesse du site en bordure de la mer de la  Sérénité. Février 1972, le site est officialisé comme cible d' Apollo 17.  

A l'origine, l'équipage était composé de Gene Cernan, Ron Evans et Joe Engle. Cette équipe était l'équipage de réserve d'Apollo 14. Jack Schmitt était membre de l'équipage d'Apollo 18, au côté de Dick Gordon et Vance Brand. Cependant, suite à la suppression de la mission Apollo 20, puis Apollo 18 et 19 en 1970 et aux remaniements qui suivirent, la communauté scientifique américaine déplorait qu'aucun scientifique de formation n'ait été affecté sur une mission lunaire. Pourtant, 6 scientifiques faisaient parti du corps des astronautes depuis juin 1965, et 11 scientifiques supplémentaires avaient été sélectionné en août 1967. Ces deux sélections avaient pour but d'inclure des "Scientist-Astronaut" à la NASA, qui ne comptait alors que des pilotes d'essai à l'époque. 

La dernière mission Apollo 17 approchait, et aucun scientifique n'avait encore posé sur la Lune. C'était donc l'unique chance pour qu'un vrai géologue de formation foule le sol lunaire, bien que les astronautes des missions précédentes aient effectué un excellent travail. Suite aux pressions de la communauté scientifique, Deke Slayton se résolu à offrir la place de pilote du module lunaire d'Apollo 17 à Jack Schmitt, au lieu de Joe Engle. Pourtant, Deke Slayton aurait préfèrer laisser ce siège à Joe Engle, un pilote d'essai ultra-qualifié, qui avait gagné ses ailes d'astronautes dans l'Air Force avec le programme X-15, avant même d'entrer à la NASA. Ce fut un réel choc pour Engle, qui voyait ainsi son rêve disparaître... Cette décision fut également difficile à accepter pour Cernan et Evans, qui travaillait avec Engle depuis longtemps. A force de passer des longues journées ensembles dans les simulateurs ou lors de séances d'entraînement, les 3 hommes étaient devenu amis

Désormais, il faut laisser les sentiments de côté, et se concentrer sur la mission. Le nouveau trio Cernan-Evans-Schmitt fonctionne parfaitement. Cette équipage est très diversifié : Cernan, un aviateur de l'U.S. Navy, pilote de chasse et d'hélicoptère totalisant plus de 5,000 heures de vol sur de nombreux types d'appareils différents et 200 atterrissage sur porte-avions. Pilote sur Gemini 9 et pilote du module lunaire sur Apollo 10, la grande répétition avant le premier alunissage, Cernan est un astronaute très expérimenté, qui connaît parfaitement les systèmes du LM.
Ron Evans, lui aussi aviateur dans la Navy et instructeur de combat, a servi au Vietnam. Il a été sélectionné en avril 1966 par la NASA, et est sur son premier vol spatial.
Jack Schmitt a reçu son doctorat de géologie à Harvard. Il a été sélectionné en tant qu'astronaute par la NASA en juin 1965. Comme tous les autres astronautes scientifiques sélectionnés avec le groupe 4, il a dû suivre une formation de pilote de chasse de 53 semaines sur la Williams Air Force Base, et il a fini parmi les meilleurs de la promotion, qui compte pourtant de vrais pilote de chasse de l'Air Force. Schmitt a joué un rôle important dans l'intégration de la géologie dans l'entraînement des astronautes. Maintenant, il est un pilote de module lunaire extrêmement performant, en plus d'être un excellent géologue, qui va maintenant découvrir un nouveau monde, un véritable paradis pour géologues.

KSC-72PC-436.jpg (167552 octets)

L' équipage d' Apollo 17 Cernan, le commandant est devant avec derrière Schmitt, pilote du LM et Evans, pilote du CM (dr).

 

Le lancement a lieu le 7 décembre 1972, avec prés de 2 h 40 de retard. Le compte à rebours s' est déroulé sans gros problème depuis le 3 décembre. Le 6, le décompte reprend après une pause de 9 h 53 à H-22 heures. Les astronautes qui ont pris un rythme décalé en vue d' un lancement de nuit sont réveillé chaque jour plus tard.
Au KSC, 2400 journalistes sont présents pour le lancement. Du coté politique, on note 200 parlementaires, 81 ambassadeurs, le vice président Spiro Agnew, 59 personnalités politiques étrangères et 4200 invités de la NASA. Sur les abords des plages et sites d' observation, on compte un millions de personnes.
Le lancement étant programmé de nuit, les équipes d' hommes grenouilles chargées de la récupération du CM en cas d' amerrissage forcé ont reçu un entraînement spécial.

H-30 s, 21 h 52 mn 30 s, le compte à rebours est stoppé. A 22 h 01, on annonce une reprise à H-30 mn. Un problème de pression insuffisante dans le réservoir d' oxygène du S4B a été détecté par l' ordinateur. Le décompte reprend mais s' arrête à nouveau à H-8 mn, il faut mesurer la pression du réservoir car le système de mesure est tombé en panne.
 Le MIT développa une parade informatique qui est envoyée au KSC. Pendant ce temps là, Evans en profite pour faire un somme, les deux autres rouspétant à cause des ronflements. 
00 h 25, le décompte reprend et ne s' arrête pas. 00 h 33 mn 51 s locale Saturn 512 quitte le pad 39A du KSC. C' est le seul et unique lancement de nuit d' une Saturn 5, il illumine le centre comme en plein jour et est vue à plus de 800 km de distance. 

00 h 45 mn, après 11 mn 53 s de vol, le S4B met le train spatial Apollo 17 en orbite terrestre à 175 km, presque circulaire. Du fait du retard pris au lancement, la durée du vol trans-lunaire sera raccourcit par un allumage plus long du moteur J2 du S4B à 3 h 45, après deux révolutions, le train spatial passant au dessus de la Jamaique. Il fonctionne 5 mn 51 s au lieu de 5 mn 45 s. 

La transposition du CSM America et du LM Challenger n' est pas télévisé, il est 3 h 15 du matin aux USA, les américains dorment. Après une rotation de 180°, America se joint à Challenger 15 mn plus tard et prend son autonomie à 5 h 18. L' étage  S4B désormais inutile est dirigé vers la lune sur laquelle il s' écrasera comme ses prédécesseurs le 20 à 14 h 32 mn. Le CM est nommé "America”, en hommage à l' effort américain pour le programme Apollo. Le LM est nommé “Challenger,” indiquant les défis du futur, après Apollo.

Le voyage vers la lune est pour le moins tranquille, les trois hommes ont néanmoins du mal à trouver le sommeil, Schmitt se plaignant de maux de tête. Les astronautes en profitent pour réaliser la seule photo de la terre en entier. On y voit l' Afrique du Sud et le pole Sud. La première photo de la terre en entier date d 10 novembre 1967 prise par ATS 3. La seconde journée commence par de l' exercice physique, un dîner et du repos, l' équipage dormant presque 8 heures d' affilées. Apollo est maintenant 213 000 km de la terre au milieu du trajet vers la lune.

Seulement une des 4 corrections de trajectoire à mi course est nécessaire durant le vol. Elle a lieu le 8 à 11 h 03 mn 00 avec l' allumage du SPS durant 1,6 s, le vaisseau voguant à 4450 km-h.

Le LM est inspecté et préparé pour l' alunissage avec le transfert des outils, objets et chargeurs de films. Des expériences scientifiques sont réalisées sur la convection des fluides en prévision des missions Skylab l' année prochaine.

La troisième nuit commence le 9 à 00 h 44 et dure 10 heures, le contrôle-sol ont un mal fou à réveiller les trois hommes. La journée commence par l' écoute du match de football des Cowboys de Dallas contre les Redskins de Washington. Le LM est une nouvelle fois inspecté, les deux marcheurs lunaires ayant pour la circonstance revêtus leur tenue lunaire pour s' y habituer.
12 h 33, les horloges de bord et celle de Houston sont avancées de 2 h 40 mn, afin de résorber le retard pris au lancement. Apollo est à 85 000 km de la lune. 20 h 16 le point d' équigravisophère est franchit, à 463 000 km de la terre et 61900 km de la lune.

Le 10, l' équipage se prépare pour la satellisation. Le panneau recouvrant le SIM du module de service est éjecté à 12 h 18. Le SIM est en fait une partie du module remplie d' instrument destiné à observer la lune depuis son orbite, c' est à Evans qu' incombera cette tache pendant que les deux autres marcheront sur la lune.
Apollo passe à 14 h 37 derrière la lune, les communications sont alors coupées.
Comme pour Apollo 8 et les missions qui suivirent, l' angoisse est visible au sol.
14 h 49, le moteur SPS du module de service place le vaisseau sur une orbite lunaire 94/316 km. Dans l' après midi, elle est descendue à 24-106 km.

11 décembre, le réveil se fait en fanfare à 7 h 45 à la 10 eme révolution lunaire, l' alunissage est pour bientôt. Les astronautes Cernan et Schmitt pénètrent dans le LM à 10 h et en vérifie les commandes. La séparation à lieu alors que la face cachée est survolée à 12 h 20.

Les manoeuvres commencent lors du second passage derrière la lune: America relève son orbite à 100-130 km au cas où il faille récupérer Challenger en urgence. De son coté, Cernan abaisse le périgée de l' orbite du LM à 13 km. 14 h 28, Houston donne son feu vert pour l' alunissage. 

Challenger alune son moteur à 14 h 42 mn 55 s avec 10% de sa poussée nominale. Utilisant leur radar, les astronautes repèrent leur terrain et comme suspendu en l' air, le LM hésite encore quelques secondes, puis se pose. Il est 14 h 55 mn. "C' est le plus grand moment de ma vie" dit Cernan. 
Challenger est sur le site Taurus Littrow par
20.18809 ° N et 30.77475 °East, à 200 m à l' est et 80 m au sud du point prévu.

a17pan1150302.jpg (165246 octets)

L' émotion passée, les astronautes contemplent le site depuis les hublots du LM. Ils endossent leur scaphandre et se préparent à sortir. Le LM est dépressurisé à 18 h 55 et l' écoutille ouverte 3 mn après. Cernan reconnaissable grâce à ces bandes rouges aux jambes, aux bras et sur sa tête descend le premier. Il est 19 h 01 mn lorsqu' il pose son pied sur le sol lunaire. La descente n' est pas filmée, il n' y a pas de caméra installé dans le MESA du LM. La couverture vidéo ne démarrera qu' une heure après lorsque la caméra sera installée sur le Rover. Que cela ne tienne, les médias US ne sont pas au rendez vous. Pour Apollo 11 en juillet 1969, la terre entière est devant son poste de TV à regarder les images floues imprécises du premier pas de Armstrong. Personne à l' époque ne réalise l' exploit des astronautes. Pour Apollo 12, la caméra est tourné malencontreusement tourné vers le soleil et tombe en panne. Apollo 13 tient le monde en haleine alors que les astronautes Lowell, Haise et Swigert sont en perdition. Un an plus tard, l' intérêt de la lune est ravigoté par la "partie de golf " de Shepard. Avec Apollo 15 et 16, une voiture roule sur la lune, mais personne n' est là pour regarder ces exploits.  

Pendant 5 mn, Cernan est seul sur le sol lunaire, Schmitt est encore dans le LM. L' astronaute prend la direction du Sud et commence à sautiller sur le sol comme un kangourou. Il s' éloigne de 120 m et revient.

LanderScene.jpg (96525 octets)

Lorsque Schmitt le rejoint, ils déplient ensemble le Rover du LM. Cernan prend place et commence à rouler "pour l' essayer". Le montage est terminé à 19 h 30 avec la mise en place de l' antenne parapluie et celle faible gain tandis que le matériel est chargé à bord. En passant près de la roue arrière droite du Rover, Cernan casse son garde boue avec son marteau qui dépassait de sa poche de jambe. Il faudra trouver une solution pour la seconde sortie, la poussière que soulèvera la jeep va encrasser tout le matériel et les équipements même du véhicule. La première emission TV démarre à 20 h 07 faisant découvrir au gens de Houston la vallée de Taurus, toute grise ressemblant au Sahara. 

Le drapeau lunaire est planté sur le sol, déplié et salué durant la traditionnelle cérémonie patriotique.

AS17-134-20387.jpg (108826 octets)    as17-134-20384.jpg (115168 octets)

Apollo 8 avait montré le premier lever de terre vue de la lune, voici la terre au dessus des astronautes Cernan et Schmitt pour saluer le drapeau

La station ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package) commence à être installé sur le sol à 185 m au NO du LM. La station comprend le Lunar Seismic Profiling Experiment, le Heat Flow Experiment, le Lunar Surface Gravimeter Experiment, le Lunar Ejecta and Meteorites Experiment et le Lunar Atmospheric Composition Experiment, le tout alimenté par un générateur radio-isotopique à plutonium. 
Une carotte du sol est prélevée et l' expérience Traverse Gravimeter Experiment réalisée également pendant le déploiement de la station. L' expérience TGE sera aussi emportée pendant les excursions, à chaque arrêt sera mesurer les variations de gravitation lunaire. 

Le déploiement prend normalement la majeure partie du temps de la sortie, mais du temps supplémentaire sera nécessaire pour monter le centre de la station et récupérer les carottes. Une nouveauté, le "géophone" qui sera destiné à écouter la lune lors du déclenchement d' une dizaine de charges que les astronautes planteront dans le sol au cours de leur excursions. Le Lunar Surface Cosmic Ray Experiment est déployé sur une jambe du LM, il sera récupéré à la fin de la troisième EVA et ramené sur terre. 

Le premier forage avec une perceuse Black & Decker est plus dur que prévu, la mèche s' enfonce comme dans du beurre (3 m de profondeur) mais reste coincée. Cernan et Schmitt dépenseront toute leur force pour la retirer 20 minutes plus tard.

Après la mise en place de l' ALSEP, les deux astronautes embarque à 23 h 50 dans le Rover et se dirigent vers la première des 10 stations d' intérêt géologique à 1,5 km de la, le cratère Steno. 

 

La station 1 est située à 150 m au NO du bord du cratère Stone, au milieu de la vallée Taurus Littrow. La station originelle a d' abord été prévu sur le cratère Emory au SE et à 2,5 km du LM. A cause du retard pour récupérer la carotte du sol et déployer l' ALSEP, l' excursion a été raccourcie et rapprochée. Lors de la formation du cratère Stone, des éjectas de matières sont sortis à la surface et se sont déposés tout autour. Le but de cet arrêt est la collecte d' échantillons de ses matériaux. Les astronautes déposent aussi les charges du Lunar Seismic Profiling Experiment, prennent des mesures avec le gravimètre, collectent des pierres et réalisent des photos panoramique du site. La sortie se termine à 7 h 06 mn 46, elle a duré 7 h 12 mn, 14 kg d' échantillons sont recueillis. 

a17pan1222614.jpg (156322 octets) Panoramique station 1

Dans le LM, les astronautes quittent leur tenue et mangent avant de se reposer quelques heures après une journée de 23 heures de travail.

Au sol, la joie des géologues est visible, Schmitt a fait du bon boulot. Les roches recueillis sont vésiculaires, les stries quelles contiennent font penser à un refroidissement lent. Les gros rochers semblent être volcaniques, mais sans preuves formelles. 

La seconde EVA commence le 12 décembre à 18 h 28 mn 06 après un réveil en musique sur l' air de "La chevauchée des Walkiries". Sur les conseils de John Young, quatre cartes plastifiées sont utilisées pour réparer le garde boue du Rover. Les deux astronautes roulent maintenant vers l' Ouest au pied du massif Sud. Au bout de 7,9 km (73 mn après), le Rover est stoppé sur les pentes du massif Sud, près du cratère Mansen. Pendant près d' une heure les astronautes restent sur cette station 2 près d' une dépression nommée Mansen. Cet endroit n' est pas un cratère d' impact mais une sorte de tranchée qui longe la base de la montagne. La station 2 est géologiquement très intéressante et nécessite une petite rallonge de temps afin de mieux explorer l' endroit. Le temps passant très vite, ordre est donné de retourner vers le LM. 

as17-137-20957.jpg (119011 octets)

La terre s' élève à 20° au dessus du massif Sud. 
Pour la première fois dans une mission Apollo, la terre est visible par les astronautes depuis le site d' alunissage. Les autres mission avaient des sites trop proche de l' équateur et la terre se trouvait donc trop haute pour être visible sur les photos.

Au retour, Cernan pousse le Rover à 18 km-h pour rejoindre la station 3 près du petit cratère Lara. A cause du retard pris au massif Sud, l' arrêt ne dure que 20 mn au lieu des 45. Cernan fore le sol et Schmitt récolte non sans mal des pierres. La fatigue se fait sentir et les gestes sont moins précis et le temps passe plus vite. Au bout de 37 mn, ils faut partir, les astronautes réalisant quelques panoramiques du site au téléobjectif 500 mm.

La course continue avec la station 4 près du cratère Shorty de 100 m de diamètre. Alors que le site parait sans intérêet, Schmitt découvre un sol orange sur les parois interne du cratère. Mais le temps manque pour une études plus profonde, ils ne prennent que quelques échantillons orange (crée par l' impact d' une météorite de glace) et des roches de balsa, vieille de 100 millions d' années.

a17pan1454903.jpg (323917 octets) Panorama station 4

as17-137-20990.jpg (281167 octets)

"Le sol orange " découvert en bordure du cratère Shorty

Dernier arrêt avant la fin de la sortie, la station 5 près du cratère Camelot (600 m de diamètre) à 2 km du LM. Sur place, les astronautes découvrent un lieu plein de rochers de toutes tailles, excavés du sous sol de la vallée lors de l' impact d' une météorite. Le Rover s' arrête entre Camelot et Horatio. 25 mn sont consacrés à l' exploration du site avant le retour définitif vers le LM. Cette seconde sortie a duré 7 heures et 37 minutes, qui a permit de récolter un peu plus de 30 kgs d'échantillons en parcourant 20 km en 8 arrêts. 

a17.1464906_gpan.jpg (225227 octets) Panorama station 5

A 1 h 54 le 13 décembre, les astronautes remontent dans le LM. Une légère surpression d' oxygène est détectée mais rapidement réglée, une valve étant resté ouverte. Pour leur seconde nuit sur la lune, Cernan ne dort que 3 heures et Scmitt 6.

La dernière EVA commence à 17 h 32 mn, au programme 5 stations et 12 km à rouler vers le cratère Nord. Le soleil est maintenant haut dans le ciel à 40° au dessus de l' horizon, les astronautes pouvant alors regarder devant eux en relevant leur visière sans être ébloui par le soleil. La terre elle est à 60° au dessus de l' horizon montrant son dernier quartier.
La première, la station 6 est à 3 km du LM à la base du massif Nord, Tracy s Rock. Le site est comparable à celui de la station 2 avec des matériaux éjecté lors de l' impact d' un bolide pour former la mer de la Sérénité et Tracys Rock est l' une de ces projections.

as17-140-21496.jpg (188118 octets)    as17-146-22345.jpg (206822 octets)    AS17-146-22367.jpg (261010 octets)

Schmitt devant Tracy's Rock, station 6-Le Rover à la station 7 "Les collines sculptées"-Station 8

L' avant dernier arrêt est la station 9 près du cratère Van Serg. Contrairement à Shorty, pas de sol orange ni de trace de volcanisme, mais un sous sol blanc dont Houston demande immédiatement un carottage. La station 10 (cratère Sherlock)  est annulée par manque de temps. 

a17pan1682042.jpg (280812 octets) panorama station 9

A leur retour, les astronautes donnent un dernier cou d' oeil à la station ALSEP dont certains instruments ne marchent pas. Avant de regagner le LM, les deux hommes découvrent la plaque commémorative de la dernière mission lunaire, sur l' échelle du LM: "C' est ici que l' homme a achevé ses premières explorations de la lune en décembre 1972 A.D" "Puisse l' esprit de paix dans lequel nous sommes venus se refléter dans la vie de toute l' humanité"

as17-134-20482.jpg (214191 octets)

Cernan découvre la plaque commémorative

 Avant de remonter dans le LM, Cernan prend soin de garer le Rover assez loin au Sud Ouest derrière le LM (à 145 m) pour que la caméra TV puisse filmer la remonté de l' étage emportant les deux astronautes. Pour Apolo 15, la caméra du Rover est restée fixe. Avec Apollo 16, le mouvement pour suivre l' étage de remonté du LM n' était pas assez rapide. Apollo 17 est la seule et unique chance pour Ed Fendell au MCC, surnommé "Captain video" un personnage de séries pour enfants dans les années 50 (en fait le INCO Instrumentation and Communications Officer) pour assurer la manoeuvre à l' aide de potentiomètre en anticipant de 2 secondes le décollage du LM. A l' aide d' un pinceau, il nettoie la lentille de la caméra. Puis se mettant à genoux, il écrit avec son doigt sur le sol TDC pour Tracy Dawn Cernan, les initiales de sa fille âgée de 9 ans. 
L' astronaute récupère "en souvenir" les cartes ayant faits office de garde boue sur le Rover ainsi que une partie de celui de la roue opposé. Avant de remonter dans le LM, Schmitt lance son marteau au loin, Cernan prend son envol et sa retombée sur 4 photos formant ainsi le cratère "hammer" qu' il crée. Plus tard, en examinant les clichés des astronautes, on calcula que le marteau se trouvait à quelques 44 m devant le LM. 

AS17-143-21941.jpg (186063 octets)

Schmitt se tient devant le drapeau US, il vient de lancer son marteau: c' est la dernière photo d' un astronaute Apollo sur la lune.

La sortie a duré 7 h 15 mn 42 et se termine le 14 à 1 h 40 mn avec la fermeture de l' écoutille. 66 kgs d'échantillons sont ramenés à bord du LM. Pendant leurs trois sorties, Cernan et Schmitt auront parcouru 35 kms avec la jeep.

A 15 h 31, l' écoutille est une dernière fois ouverture afin de débarrasser le module des équipements lunaire, scaphandre, outils et poubelles.

Les derniers hommes à avoir foulé le sol lunaire décollent le 14 décembre à 16 h 55 mn filmé d' une main de maître par la caméra TV du LRV couronnant ainsi la plus incroyable série d'expéditions dans l'histoire de l'Humanité. Le CSM boucle alors sa 49 eme révolution. Les astronautes ont passé 75 heures sur la lune, dont 22 h 04 dehors du LM pour ramasser 110,4 kg de roches en parcourant 30,5 km avec le Rover. 
Le LM vue de la lune est télévisé pendant 37 secondes puis disparaît des écrans. 7 mn de vol propulsé sont nécessaire pour gagner une orbite 17-92 km, à 230 km derrière America. Survolant la face cachée, l' orbite est circularisée. Les deux engins sont face à face et c' est la jonction du LM  au CSM à 18 h 10 mn à la seconde tentative. 

Après transfert de l' équipage et des échantillons, Challenger est largué à 23 h 51 mn 31 ( il tombera sur la lune vers 2 h du matin à 11,2 km de la cible prévue par 19°56 N 30° 32 E). Après un repos bien mérité, la journée du 15 décembre se passe calmement, l' observation depuis l' orbite lunaire étant automatiquement faite per le SIM depuis une orbite à 50-52 km.

Les 8 charges explosives laissées sur le sol pendant les trois EVA vont maintenant parlées. Commandant leur explosion, les ondes sismiques crée sont alors enregistrées afin de modéliser la surface de la lune sous 3 km d' épaisseur. La caméra du Rover permet même de voir la seconde charge exploser, un éclair et un nuage de poussière. Cette caméra tombe malheureusement en panne, le sol avait espéré des images jusqu' à la Noel.

Le 15, il est 10 h 13 quand l' équipage est réveillé pour sa dernière journée autour de la lune.
La désorbitation a lieu à 6 h 31 mn 14, à la 75 eme révolutions tandis que l' impact du LM est enregistré par les 4 géophones et chaque station ALSEP des missions Apollo 12, 14, 15 et 16. 

Le 16, l' attraction lunaire est quitté à 8 h 32, alors qu' Apollo est à 370 000 km de la terre, la trajectoire est excellente, il ne sera pas fait de correction. Le programme de la journée est la sortie d' Evans. Ce dernier revêt le scaphandre de Cernan et sort du module de commande pendant 1 h 06 pour aller récupérer dans le SIM du module de service les cassettes des films pris en orbite, les bandes du sondeur radar et le tube contenant 5 souris. Trois voyages sont nécessaire à Evans pour réaliser ce travail sous l' oeil des caméras TV de Houston.  Il rentre dans le module à 16 h 17.

18 décembre, le matériel commence à être ranger en prévision du retour sur terre. 15 h 06, Apollo 17 est à mi parcours de son voyage de retour. Suit la traditionnnelle conférence de presse à bord du CM America destiner à faire un premier bilan de cette mission oh combien exceptionnelle. Au sol, 625 journalistes sont là pour écouter les astronautes.

Le 19 décembre, c' est la dernière nuit à bord d' America. C' est à minuit que l' équipage se couche. Réveillé à 8 h 05, il s' emploie à préparer le retour. Une mini correction est faite à 11 h 11, puis vient le largage du module de service à 13 h 56. Désormais seul, le module de commande pénètre dans les couches de l' atmopshére 15 mn plus tard.

Le black out dure 3 mn 19 et après une descente sous un ciel radiaux, le module déploie ses parachutes. 14 h 25 mn 05 s, il touche l' océan Pacifique, à 560 km au S-O des Samoa à 4 km du porte avion Ticonderoga (qui avait déjà récupéré Apollo 16). La cabine flotte sans tanguer, les ballons sont quand même gonflés. Arrivés sur place, les hommes grenouilles stabilise la cabine par un collier ce qui permet d' ouvrir l' écoutille et de passer des vêtements propres aux astronautes. Sortis vêtus de beige, ils sont remontés dans l' hélicoptère et ramenés sur le pont du porte avion. à 15 h 25.

L' accueil est chaleureux, l' équipage donnant un discours devant les commandants et personnalités politiques venues pour l' évènement. 

Après un dîner de gal, le président Nixon téléphone aux astronautes: "L' exploration de l' espace ne fait que commencer et cela n' a été que la première étape de notre voyage". Et de rappeler la prochaine venue d' un engin extraordinairement révolutionnaire, la navette spatiale qui rendra les voyages dans le cosmos aussi routinier que les vols des avions de lignes...  

BILAN

La mission Apollo 17 est la plus réussie, la plus intéressante et celle dont les retombés scientifiques seront les plus importantes de toutes les missions lunaires. Au nombre des records, elle est le plus long vol lunaire humain 301 heures 51 mn comparé à Apollo 15 (295 h 11 mn). Le poids de roches récoltées est de 115 kg contre 94 pour Apollo 16, ce qui fait au total 384 kg pour toutes les missions. Apollo 17 a passé 23 heures 12 mn sur la lune contre 21 h 37 pour Apollo 6. Enfin le module de commande a passé 147 h 48 mn en orbite lunaire contre 145 h 48 pour Apollo 16.

Apollo 17 se classe au second rang pour la durée totale des 27 vols humains réalisés par les USA depuis 1961. Seul GT 7 a été plus long avec 330 h 36 mn. Autotal, les astronautes américains ont passé 3258 h 47 mn dans l' espace contre 2145 h 36 mn pour les soviétiques.
En orbite lunaire, Evans a pris 3554 photos avec la caméra photogrammétrique et 1603 avec la panoramique.

 

ap17-72-HC-907.jpg (142268 octets) QUE SONT ILS DEVENUS ?

Gene Cernan qui réalisait son 3eme vol depuis 1965 quitte la NASA en 1976 et cré en 1981 Cernan Corp chargée de consulting en aéronautique. Cernan est aussi commentateur TV pour les lancements de navette au KSC.
Ronald Evans dont c' était son premier vol fut doublure pour l"' équipage d' ASTP en 1975. Il travaille ensuite au développement du STS en tant que responsable de l' entraînement des astronautes. En 1977, il quitte la NASA. Il est mort le 17 avril 1990 d' une crise cardiaque à Scottsdale Arizona.
Jack Schmitt restera le seul scientifique à avoir marcher sur la lune par le moment. Devenu administrateur adjoint de la NASA, il la quitte en 1975 pour se lancer dans une carrière politique. il est élu sénateur du Nouveau Mexique en novembre 1976. Il ne sera pas réélu 6 ans après. 

 

QUELQUES LIENS

APOLLO,  
L' HISTOIRE 
CHRONOLOGIQUE 
DE L' HOMME SUR LA LUNE

QUELQUES VIDEOS (click de droite et enregistrez sous...)