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PROJET GEMINI

GEMINI XI

Les quatre étoiles représentent les 4 objectifs principaux de la mission. Le chiffre romain XI s'élevant de la terre indique la haute altitude de vol de la cabine. Les dessins représentent l'amarrage avec Agena et la sortie EVA de Gordon. Le nom des astronautes est en bas normalement séparé par une étoile. Le patch est normalement bleu or couleur de la marine, corps des astronautes.  

 


Le lancement de GT11 a été prévu le 9 septembre 1966, mais durant le compte à rebours, pendant le remplissage des réservoirs du Titan 2 en N2O4, une fuite est détectée. Le trou est rapidement colmaté après inspection aux rayons X, et le lancement reporté au lendemain.

Le 10 septembre, tout est prêt pour un lancement de l'Atlas à 9 h 48 et du Tian 2 à 11 h 25. Mais le décompte doit être de nouveau suspendu, un problème sur l'un des moteurs de l'Atlas est détecté panne sur le système de guidage du moteur central). Les opérations sont annulées et repoussées au 12.

Le 12, tout semble OK. Alors que le compte à rebours de l'Atlas se déroule sans incidents, on apprend que les techniciens ont du mal à refermé l'écoutille de la cabine sur les astronautes. Léger retard de 16 mn et finalement l'Atlas TLV 5306 porteuse de l'Agena GATV 5006 peut décollé du LC14 à 8 h 05 suivit à 9 h 42 du Titan 2. La mise en orbite de la cible et de Gemini est parfaite. L'Agena est à 289-307 km, Gemini à 160-279 km. 

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L'objectif premier de la mission est le rendez vous avec la cible Agena dès la première révolution. En second, l'équipage devra réaliser des entraînement au rendez vous dans l'espace et Gordon doit battre deux records de "marche" dans l'espace, en se déplaçant entre les deux engins spatiaux. D'autre part, 11 expériences seront réalisés et les astronautes amèneront leur vaisseau attaché à l'Agena sur une orbite à très haut apogée. 

A bord de Gemini, Charles Conrad dont c'est le second vol et Richard Gordon. L' équipage a été sélectionné le 21 mars 1966, Neil Armstrong et Bill Anders sont en réserve.+

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Après la mise en orbite, les astronautes rejoignent et s'amarrent à l'Agena dès la première orbite, manoeuvre la plus rapide jamais effectuée à ce jour. Dès le début de la poursuite, les pulsations cardiaques des deux pilotes font plus que doubler. S'aidant de leur radar d'approche, ils repèrent leur objectif à 110 kilomètres s'en approchent et effectuent la jonction. Il ne s'agit pas là d'une simple performance technique mais d'une véritable répétition de la manoeuvre que les astronautes, quittant la Lune à bord du module lunaire, devraient effectuer pour rejoindre le module de commande en orbite. Conrad puis Gordon répètent encore la manoeuvre puis volent en formation avec l'Agena, avant de s'y amarrer de nouveau pour la nuit.

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Le lendemain (MET 24 h 02 mn), Gordon effectue sa première sortie extra-véhiculaire prévu pour durer 115 minutes. Au programme, le retrait d'une caméra placée dans l'adaptateur, retrait d'une boite pour piéger les rayons cosmiques (expérience S9), expérimentation d'un outils de vissage électrique et la fixation d'un câble de 30 m entre la cabine et l'Agena. Première opération, nettoyer les hublots de la cabine souillés par la fusée porteuse. Gordon se dresse sur son siège avec son cordon ombilical de 9 m à ses cotés. Fixant son appareil photo et sa caméra, il commence péniblement à califourchon sa marche vers l'Agena. Très fatigué, il s'arrête sur le nez devant la cabine pour se reposer. A grand peine, il atteint l'Agena et fixe le câble. la sortie doit être écourtée, l'astronaute transpire fortement et sa respiration est est difficile. Aidé par Conrad, Gordon regagne la cabine après 33 mn. Lentement, l'astronaute reprend "des couleurs", travailler dans l'espace est décidément une opération très délicate et fatigante. 

Le 14 septembre, les astronautes rééditent l'exploit de GT10: propulsé par le moteur de leur Agena, le train spatial est mis en orbite haute à 1365 km. A cet altitude, l'équipage peut voir d'un seul coup d'oeil 9000 km de territoire. C'est avec les photos de l'espace que seront faites les cartes géographiques de demain.

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La mer rouge vue de l'espace, une des plus belles photos prises depuis l'espace par les hommes.

Après deux passages à l'apogée, l'orbite est abaissée par l'allumage de l'Agena en rétro-fusée, le train spatial se retrouve sur une orbite 290-304 km. Une séance photo (expérience S13) est réalisée par Gordon debout sur son siège attaché par un câble alors que les USA sont survolés (MET 46 h 6 mn). Le ciel UV est aussi photographié, les photos prises par Collins lors de la dernière mission ayant été perdues. L'opération dure 2 heures 10.

L'opération "pesanteur artificielle" peut alors commencer. Comme les deux vaisseaux sont relié par un câble de 30 m, il suffit de le tendre pour créer une micro gravité dans la cabine. Facile à réaliser en théorie, la manoeuvre prend du temps la haut dans l'espace. Le câble s'accroche à une poignée de l'Agena et il faut de longue minutes pour le retendre. D'un tour toutes les 90 minutes, la rotation du train spatial est accéléré avec un tour toutes les 9 minutes, créant une pesanteur de 1-6000 eme de g. Accélérant de nouveau, la rotation passe à 55°-minute, mais le mouvement désordonné de l'ensemble oblige l'arrêt de l'opération.

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Dernière manoeuvre orbitale avant le retour sur terre, un rendez vous à vue avec l'Agena qui circule sur une orbite plus basse. L'opération est mené de main de maitre, mais elle a consommé beaucoup de carburant. 

Le retour est prévu pour la première fois en automatique, la calculatrice de bord, la plateforme inertielle et les moteurs de contrôle avant vont contrôlé la descente dès l'allumage des moteurs. La trajectoire suivit plongera la cabine en un point de l'Atlantique près du Guam chargé de la récupération. Gemini amerrit à 2700 m du Guam à 24° 15 mn N et 70° O, à 5 km du point prévu, battant le record de précision de GT9. L'équipage est récupéré par le USS Guam 24 minutes après, la cabine une heure après. 

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Le problème du travail dans l'espace n'est toujours pas résolu. Gordon n'a pas été en mesure d'utiliser les instruments et les mains courantes placées sur le vaisseau. La combinaison spatiale est pénible à porter avec ses 21 couches superposées. Gordon est tellement fatigué qu'il a transpiré trois fois plus que prévu. La fixation du câble à la fusée (un travail de trente secondes en principe) a pris trente minutes. Gordon a eu également du mal à se tenir à califourchon sur le vaisseau et la fusée. Il déclare à plusieurs reprises qu'il se sentait glisser ou plutôt "flotter" en bas de son étrange monture.