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PROJET GEMINI

GEMINI V

C'est le premier badge officiel d'une mission spatiale. Ce premier badge fut créé et imposé par l'équipage à la NASA. Tous les vols spatiaux qui suivront garderont cette tradition d'un badge pour chaque mission. 

Le badge de cette mission montre un chariot de la conquête de l'Ouest avec l'expression "8 Days or bust", ce qui peut se traduire par "Tiens bon 8 jours ou abandonne". La mission devait justement battre le record de durée d'une semaine dans l'Espace. Les noms des 2 astronautes figurent sur le badge.

Ce badge se portait au niveau de la poitrine, du coté droit. Il est connu sous le nom de "Cooper patch" (badge de Cooper)

 

 

L'objectif premier de la mission est de réaliser un rendez vous en orbite avec le paquet REP, une petite cible émettrice et démontrer la capacité de réaliser des vols de longue durée de 8 jours (durée d'un vol vers la lune) avec étude de toutes les conséquence sur la perte de poids des astronautes. Les objectifs second sont d'évaluer les premières piles à combustibles embarquées, réaliser 17 expériences et tenter une rentrée contrôlée et guidée.

L' équipage de GT 5 est sélectionné le 8 février 1965, avec aux commandes Gordon Cooper (vétéran de Mercury) et Charles Conrad, Neil Armstrong et Elliott See étant en réserve.

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En juillet, la mission est retardé afin d'allonger le temps d'entrainement de l'équipage. Au Cap, la cabine GT5 est installé au sommet du titan 2. La mission doit durer 8 jours au lieu des 7 prévus.

Prévu le 19 août, le lancement est retardé de trois heures suite aux difficultés rencontrées pendant le remplissage de l'hydrogène liquide des piles à combustibles Hidrox. A H-10 mn, une panne d'un dispositif de contrôle ajourne le lancement tandis qu'un orage menace le centre spatial.

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Le 21, l'opération est menée de main de maître, GT 5 est lancé à 8 h 59 mn 59 s du LC 19 et se place correctement sur son orbite.

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GT5 GPN-2002-000191.jpg (927565 octets)  GT5 recup etage.jpg (89088 octets) A noter le premier essai de récupération d'un étage du Titan 2 en mer par le USS Dupont a 450 miles au NE du Cap.

Après la mise en orbite à 170-350 km, l' équipage se met au travail. Première opération, le largage d'une petite cible, le REP Rendez vous Evaluation Pod (baptisé petit fripon) et simulation d'approche. Il y a seulement une heure que le vol a démarré , qu'un problème avec l'alimentation en oxygène des piles Hydrox compromet la suite du vol. En effet si les piles tombent en panne, seuls les batteries de bord assureraient la poursuite du vol, mais seulement durant 40 heures sans marges de sécurité. Un retour anticipé est programmé à la 6eme orbite, dans le Pacifique. Aussitôt, le dispositif d'urgence est mis en branle.

LES PILES HYDROX

A bord, Conrad et Cooper tentent de réparer la pile, de la faire redémarrer sans qu'il soir possible d'accéder aux pièces essentielles situé au dehors dans le module de service adaptateur.

Dans les heures qui suivent, la pression des réservoirs des piles semble se stabiliser. Au sol, décision est prise de repousser le retour à la 18eme révolution. Un nouveau plan de vol est établi qui sera réexaminer au jour le jour afin de poursuivre au mieux la mission. L'opération de rendez vous avec le REP est annulée, la cible n'étant plus en vue de la cabine. 

La pile ne cesse de donner des signes de faiblesse. La puissance tombe rapidement le 22 août, réduisant la température à l'intérieur de la cabine. Malgré la perte du "petit fripon" et le manque de carburant, le directeur de Vol Christopher Kraft décide de réaliser quand même une simulation de rendez vous avec une cible fantôme au cours du troisième jour. L' équipage effectue quatre manœuvres en deux révolutions sur les indications du sol et se retrouve à quelques km de la cible "virtuelle" la manquant.

A partir du 24 mars, la mission rentre dans sa "routine". Mais dès le 26, alors que l'équipage entame leur 5eme jour dans l'espace, battant le record du soviétique Bykowsky dans Voskhod (119 h 6 mn), les spécialistes au sol craignent qu'ils en craquent. Maintenant la pile produit trop d'eau !
Les problèmes s'accumulent, la panne de deux fusées de manoeuvre latérales lance la cabine dans un mouvement de roulis incessant.

En dépit des nombreux problèmes rencontrés, les astronautes ne perdront jamais leur sang-froid. Ils travaillent avec tant d'ardeur lors des premières révolutions qu'ils en perdent le sommeil. Par contre, les dernières orbites leur permettent de flâner un peu. Ils ont tellement de temps libre que Conrad se plaint de ne pas avoir amener un livre avec lui... Il ne leur reste rien à faire sinon dormir et écouter de la musique. Parmi les occupations, une petite discussion avec l'ancien astronaute Scott Carpenter, devenu "aquanaute", qui se trouve alors dans son laboratoire océanographique "Sealab", à 750 m de profondeur au large de la Californie. Depuis leur orbite, ils peuvent aussi observer le lancement d'un missile Minutman depuis la base de Vandenberg et d'un Thor Delta depuis Cap Canaveral. 

Au final, la mission est incroyablement ennuyeuse et longue, le vaisseau dérivant seul sur son orbite, pour, la plupart du temps, conserver le carburant. Un accident avec des crevettes lyophilisées, a comme conséquence, de remplir la carlingue, de petits satellites roses. Pour les astronautes, Gemini 5 est une "une boîte à ordures". Ils sont obligés de garder les mêmes sous-vêtements avec par dessus les combinaisons pressurisées. Seul le casque et les gants peuvent être enlevés, ce qui devient assez douloureux. L'absence d'activité physique les affaiblit de jour en jour. Comme les deux hommes se connaissent et s'entraînent ensemble depuis près de 2 ans, ils n'ont rien à se dire et à se raconter. C'est la mission la plus ennuyeuse que les deux astronautes aient faite. 

Le 29, c'est le retour. Suite à de mauvaises données transmises par le sol, la rentrée ne peut être contrôlée, la cabine amerrit après 120 révolution à 7 h 55 mn 14 s EST par 29° 44 mn N et 69° 45 mn O à 170 km du point prévu. L'équipage est récupéré par le USS Champlain après 90 mn d' attente et le vaisseau à 11 h 50.

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Afin que le vol puisse être dûment enregistré, un des responsables des archives Internationales plaça deux billets de un dollar à bord du vaisseau avant le lancement et il attendit ensuite dans l'océan Atlantique, sur le navire de récupération, pour récupérer les billets à l'amerrissage. Sa mission consistait à comparer les numéros de série de ces billets. Cette étrange procédure faisait partie des règlements internationaux pour l'homologation des records. John Glenn avait ainsi emporté son permis de conduire à bord de la capsule Friendship-7, et Alan Shepard, un billet de la Banque Fédérale.

Avec ce vol, les USA prennent finalement le record de durée dans l'espace à la Russie, et montrent aussi que l'homme peut vivre en apesanteur pendant la durée qu'exigeait une mission lunaire. Gemini 5 bat tous les records avec 190 heures 56 minutes passées dans l'espace, 120 révolutions accomplies et un total de séjour dans l'espace de 225 heures et 15 minutes pour Gordon Cooper, premier astronaute à effectuer deux vols orbitaux. Enfin, les tests médicaux, réalisés pendant et après la mission, furent très positifs, montrant que les vols de longue durée étaient possible, et cela était essentiel dans le cadre du programme de missions lunaires Apollo.