ORION MPCV & SLS


2018

Janvier, les équipes de l'unité mobile n°3 de la "Navy Explosive Ordnance Disposal" aidées de bateaux spéciaux, le USS Anchorage et le USS New Orleans travaillent ensemble aux manoeuvres de récupération de la cabine Orion au large des cotes de San Diego.

   

La maquette d'Orion qui servira pour le vol "Ascent Abort 2" arrive au centre de Langley pour une mise en peinture. Ce module a servit pour les essais PA 1. La mission sera un essai d'éjection de la cabine durant un décollage pour tester le système d'éjection en vol.

Une maquette de la cabine Orion en test chez Lockheed martin à Waterton Facility dans le Colorado et le modèle de vol en intégration au KSC pour le vol EM1

Février, VAB, les techniciens s'entrainent à la manutention des segments de maquettes de SRB avant l'assemblage des boosters de vol proprement dits. Du temps du STS, tout le matériel, les segments SRB, le réservoir externe et l'Orbiter passait par l'allée de transfert avant d'être hissé dans un des baies. Pour le SLS, les segments SRB arrivent du RSPF dans la baie 4.

Les équipes travaillent avec 2 segments SRB et 2 vide, des cylindres de métal simulant l'extérieur d'un segment pour combiner différentes combinaisons et configurations. Chaque segment est inerte mais simulent de manières réalistes le poids et l'équilibre d'un segment de vol. Les segments sont transférés du RPSF vers le VAB sur des palettes. Là, ils sont hissé grâce à l'interface "384 beam" vers la station de travail 3 de la baie pour être assemblé. En début d'année, les techniciens ont travailler à l'assemblage des 2 cylindres de métal, puis d'un cylindre et du segment central sur la station 2. Des opérations qui se font en environnement protégé par un film de plastique autour du poste de travail. Aux opérations d'assemblage succèdent celle de démontage, car le segment central ne peut être laissé sur le cylindre de métal sans être soutenu par la grue. Le segment est remis sur sa palette pour un nouveau cycle d'entrainement. Le segment arrière a été assemblé dans le RSPF juste à coté du VAB, puis amené dans le VAB sur sa palette.

   

Vue générale de la baie 4 du VAB où se montent les segments SRB du SLS avec le segment arrière, un segment central inerte et les 2 cylindres de métal..

Détail d'un des 2 "384 beam" attaché aux grue de 385 tonnes du VAB destiné à lever les segments dans le bâtiment grâce à une interface qui reprend le mode de couplage des segments avec clavettes et chevilles.

Le budget prévisionnel de la NASA pour 2019 concernant Orion annonce le vol EM 1 pour 2020, EM 2 en 2023 pour le lancement du module d'habitation du Lunar Orbital Platform-Gateway (Nouveau nom de Deep Space Gateway). La NASA prévoyait un vol automatique pour EM 1 avec le SLS Bk1, le lancement du Europa Clipper vers Jupiter avec le SLS Bk1B et le vol EM 2 habité avec la station électique PPE (Power & Porpulsion Elements) vers la lune. EM 3 devait lancer le module d'habitation.

Le ML destiné à lancer le SLS "penche" ! En effet, les modifications successives faites au ML depuis 2012 font pencher la tour ombilicale vers le lanceur. Et l'installation des bras de service, en cours actuellement ne fait qu'aggraver la situation. La NASA pour le moment se semble pas trop inquiété et rassure tout le monde. L'ajout des autres bras de service a d'ailleurs été suspendu.
Le coût originel pour modifier la tour pour le SLS devait être de 54 millions $. Or de 2012 à 2015, la NASA a dépensé 281 millions de $ en modification qui ne sont toujours pas terminées. 400 millions $ sont encore prévus pour terminer les modifications pour le premier vol en 2019-2020. Le coùut total avoisinera les 900 millions en 8 ans pour modifier une tour dont la construction a durée 2 ans.
Une tour qui ne devrait servir que pour un seul vol, devant être ensuite re modifier pour le lanceur SLS Bk1s avec un nouvel étage cryogénique plus haut. La NASA demande depuis la fin de 2017 des fonds pour construire un autre ML, 300 millions $, ce qui ferait gagner du temps et de l'argent que de devoir une nouvelle fois modifier le ML existant.

MAF, l'intertank STA qui relie les réservoirs LH2 et LOX du "core" du SLS part pour rejoindre le centre Marshall par bateau. Cette structure a été fabriqué sans soudure, par boulonnage à la fin de l'année 2017, après l'assemblage du modèle de vol. Sa rigidité est assurée par des nervures extérieures. La structure est le point de connexion des 2 SRB. Elle abrite également l'avionique et l'électronique.

   

27 février, installation du bras d'accès pour l'équipage sur le ML.

Profit de la mission EM 1

Mars, la NASA fait un point sur l'état d'avancement de la production du SLS. Au MAF à la Nouvelle Orléans, les principaux éléments de l'étage "core" de test et de vol sont en cours de fabrication. En parallèle aux travaux de mise en place de la protection thermique des réservoirs de vol se déroule la mise en place des canalisations et câblages sur d'autres éléments avant d'être connectés ensemble. La bati moteur est la section la plus critique qui devrait être prête pour livrer l'étage au complet début 2019. Au MAF, Boeing fabrique en parallèle un étage "core" de test, le STA et le premier étage de vol 101. L'étage STS sera testé au centre Marshall subissant toute une série d'essais sur sa structure, élongation, étirement, traction afin de valider sa capacité à supporter les charges pendant son vol, avec des marges de sécurité. Le "core" du SLS est constitué de 5 éléments principaux, la jupe avant, le réservoir LOX, l'intertank, le réservoir LH2 et le bâti moteur. Après le bati moteur STA envoyé au printemps 2017, c'est l'intertank STA qui a rejoint le centre Marshall. Cet été, les 2 réservoirs STA devraient suivre. Ils seront en configuration de vol, recouvert de mousse isolante uniquement sur certains parties pour les essais structuraux. Après les essais de charge du "core" STA, l'étage de vol 101 sera testé au banc à Stennis. (Photos NASA et P Sloss NSF)

   

La jupe avant du premier étage "core" du SLS au MAF. C'est la partie la plus complète à ce jour, avec sa protection thermique, les plates ombilicales et les câblages principaux. L'informatique et l'avionique est en test et sera installé (3 ordinateurs de vol, centrale inertielle, contrôleur de commande et de télémesure et système de transmissions).

   

L'intertank de vol au MAF, recouvert de sa protection thermique. La structure abrite la poutre de liaison qui attache la partie avant des 2 SRB, ainsi que des composants du réservoir LOX et LH, comme les 2 canalisations d'alimentation en LOX de 40 cm de diamètre qui sortent de part et d'autre de la structure et glisse le long du réservoir LH2 pour alimenter les 4 moteurs RS 25. L'intertank abrite également 4 batteries, des gyromètres, un contrôleurs d'acquisition de données, un contrôleur de commande et de télémétrie et une caméra.

   

Le réservoir LH2 de vol et le bâti moteur de vol. Ce dernier abritera le MPS, le système moteur avec les canalisations d'alimentation en LOX et LH2, les 4 moteurs et leurs équipements. Le carénage de "queue" sera assemblé à sa base.

Le module de commande Orion AA 2 arrive au JSC en mars. Après intégration, il sera envoyé à Plum Brook Station dans l'Ohio pour subir des tests en chambres acoustiques. En septembre, le module reviendra au JSC pour être attaché à son propulseur et teste avant le départ pour le KSC en décembre et le test AA 2 en 2019. Ce sera le dernier test du système d'éjection et ses 3 moteurs avant le vol habité.

Mai, la NASA va utiliser 2 ML pour lancer le SLS, augmentant ainsi la capité d'envoyer des lanceurs habités et en version cargo automatique. La première mission "fret" du SLS sera Europa Clipper qui sera lancé par un Block 1. Cette version volera 4 fois avant que ne soit mis en service la version Block 1B avec un nouveau ML à partir de 2025.
Dans les plans initiaux de la NASA, le SLS Block 1 devait réaliser tous les vols d'essais. La mission EM1 et 2 étaient des missions "miroirs" avec une cabine Orion inhabitée envoyée en orbite autour de la lune pour EM1 et répéter l'opération avec une cabine habitée pour EM2. Les changements ont été nombreux par la suite, avec notamment l'idée d'envoyer d'une cabine habité dès le premier vol, proposition annulée en mai 2017 du à la nécessité d'utiliser le plus rapidement possible le SLS en version Block 1B. La principale différence entre le SLS Bk1 et 1B réside dans un nouvel étage supérieur, le DCSS de ULA sera remplacé par l'EUS plus long. Ombre au tableau, cet étage EUS n'est pas encore prêt et ne le sera pas avant 2025, obligeant la NASA a utiliser le Block 1 plus longtemps que prévu.
Le ML1, dérivé du ML d'Ares est en cours de construction au KSC. Dans les plans de la NASA, il devait être modifié après le vol EM1 automatique pour lancer le Block 1B. 2 ans de travail étaient prévus pour rehausser la tour et l'adapter au nouveau étage supérieur, d'où le "trou" entre les 2 premiers vols du SLS. Le ML, dont l'ensemble des bras de service vient d'être attaché à sa structure penche légèrement du fait du poids de ces équipements. La NASA, consciente du "problème" surveille et gère... Il est prévu d'enlever quelques bras de la structure afin de la redresser avant de la rentrer dans le VAB et mettre des cales. Ensuite, ils seront à nouveau réinstallés.  Le ML sera alors préparé pour le vol EM1 en 2020.

       

La NASA livre dans le VAB la "Core Engine Service Plateform" pour le SLS. Elle sera positionné sous le Ml

Depuis quelques semaines, il est acquis que la NASA aura un second ML pour le SLS en version Block 1B. Les études vont démarrer, les premiers contrats seront passés cet été et la construction démarrera l'an prochain et prendra 3 à 5 ans. La pluparts des bras ombilicaux seront les mêmes que sur le ML1, seul seront nouveaux les bras alimentant l'étage EUS.

La NASA va donc pouvoir remettre sur la table son plan initial et faire voler une cabine Orion automatique et habité sur un même SLS Block 1. Par la même, il sera possible aussi de lancer la sonde Europa Clipper par un SLS Block 1, en attendant la version Block 1B. Des études sont en cours pour quantifier les pertes de performances du Block 1 par rapport au Block 1B, dans l'allongement du temps de vol par rapport au plan de vol initial. La NASA pourrait aussi demander un autre lanceur pour propulser la sonde, comme le Falcon Heavy dont le prix à 100 millions $ est hautement plus compétitif que le SLS , annoncé à 500 millions $.
Dans le nouveau plan de la NASA, le vol EM3 serait le premier vol du SLS habité et une 4e mission pourrait s'intercalé avant la mise en service du SLS Block 1B-EUS-ML2. La tour ML1 devrait terminer sa vie en "backup" du Block 1B ou pour les missions cargo.

   

Le module de service en intégration chez Airbus

Fin mai, le Crawler 2 est amené sur le pad 39B, dont le déflecteur de flammes vient d'être terminé. Le 24 mai, un test du système de déluge par eau est réalisé confirmant le bon fonctionnement du déflecteur dans la tranchée.

Juin, le Crawler CT2 est amené sous le ML du SLS pour des opérations de levage et de pesé. Les plans sont d'amener le Ml sur le pad 39B cet été (en août vers le 15, juillet était envisagé au départ) puis le ramener dans le VAB pour des tests MEVV.

   

La FFR 1 du centre de contrôle au KSC. Les consoles dans les salles ont été modernises depuis Apollo et le Shuttle. Le pont supérieur comprend une station de travail en développement pour le directeur de lancement du vol EM 1.

L'usine MAF en juillet avec au premier plan la section moteur du SLS et le réservoir LH2 au fond.

Juillet, préparation dans la baie 4 du VAB des éléments du vol AA 2 (Ascent Abort 2) Orion LAS prévu en avril 2019. Les 3 cylindres métalliques ont été envoyé au KSC pour être assemblé. Lors du test, un booster ATK sera lancé du LC46 de Canaveral avec au sommet le LAS et une maquette de la cabine Orion pesant 10 tonnes à une altitude 10 000 mètres au bout de 55 secondes de vol. La cabine volera encore 15 secondes jusqu'à 13 000 mètres avant d'être séparé de son moteur et revenir au sol sous ses parachutes. Le test devra démontrer la capacité du moteur LAS à éjecter la cabine lors de l'ascension du lanceur SLS en cas d'anomalie de vol.

      

A droite, maquette inerte du moteur du LAS qui sera testé sur le SLC 46 avant le vrai vol en avril 2019.

23 juillet, la cabine Orion qui a volé en décembre 2014, Vol EFT 1 est mis en exposition dans le jardin de la maison blanche à Washington DC pour le "Made in America Product Showcase". Annoncé en 2004 sous le nom de CEV, le vaisseau est renommé "Orion" en 2005, puis Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV) en 2010. Le premier prototype est lancé en 2014 et siége maintenant dans le jardin de la maison blanche comme exemple du fait "made in America". La suite, ce sera en 2023 où le MPCV emportera des astronautes vers ISS. Pendant ce temps là, Dragon a été mis en chantier en 2014 et doit être lancé dans l'été pour un test et avec un équipage en 2019 ou 2020. Le module de service est fabriqué par Airbus en partie aux USA.

Du 2 au 13 août, le CT2 avec sur son "dos" le MLP 1 du Shuttle réalise divers tests et manoeuvres entre le VAB et le pad 39B. C'est la première fois depuis 2009 que la Crawelway allant au pad B est utilisée. Le Crawler récupère le MLP 1 sur le site de parking ouest et l'emporte jusqu'au pad B, réalisant divers aller-retour entre la pad et le seuil de la HB3. Il était prévu de monter en haut du pad et redescendre plusieurs fois. Le CT 2 reste garé sur la Crawelway, au niveau du site de l'ancienne tour MSS le WE du 11. Il retourne sur son parking le 13, déposant le MLP 1. Il récupère ensuite dans la HB 2 le MLP3 le 23 et continue les mêmes manœuvres de test sur le Crawler faisant plusieurs voyages vers le pad à différentes vitesses jusqu'à la fin du mois. Pour ces dernières manoeuvres, le MLP 3 a été positionné sur le Crawler selon le profit "Apollo" avec le centre de gravité décalé de 7 mètres vers l'arrière de la plateforme alors qu'il est décalé vers l'avant pour un transport Shuttle. Le CT avec le MLP3 est ensuite garé devant la baie 2 du VAB, puis une fois le MLP déposé dans la baie, il retourne sur son site de maintenance. Le rollout avec le ML SLS est prévu le 31 aout.

Les 4 points interface entre le Crawler et le MLP forme un carré de 27 m de coté. Lorsque le MLP a été construit pour supporter le poids du Saturn 5, ils ont été disposés vers l'avant du transporteur afin d'équilibrer la charge et compenser le poids énorme de la tour ombilicale. Les 2 points support à l'avant étaient centré sur la milieu de la fosse à 14,5 du bord de la plateforme. Pour pouvoir supporter le Shuttle, les points support ont été reculé, afin de bien équilibrer le stack SRB-ET et orbiter. Ainsi les 2 points support ont été avancés de 7 mètres vers l'avant, juste à coté des points interface des anciennes colonnes qui étaient glissés sous le LUT au décollage du Saturn 5.

31 aout, rollout du ML SLS vers le pad 39A. La plateforme est sécurisé le 1er septembre. La structure reste sur le pad une semaine et revient le 7 septembre dans le VAB pour 7 mois de travaux, contrôles, essais et validation des systèmes dans la baie 3. Le ML sera ensuite amené sur le pad 39 pour 4 autres mois de test avant de revenir dans le VAB pour le montage des éléments de la mission EM1. Un rollout aura lieu pour des tests avec remplissage en carburant du lanceur, puis après un ultime retour dans le VAB, le ML sera amené sur le pad pour le lancement.

       

Rollout et rollback du ML du SLS, 40 ans après les Saturn 5 d'Apollo. Le ML du SLS est aussi grand que les LUT Apollo avec ses 115 mètres de hauteur. De couleur rouge, ils avaient 9 bras de service pour alimenter le lanceur lunaire. De couleur gris, le ML du SLS n'a que 5 bras. Pendant une semaine, les ingénieurs ont vérifiés que les interfaces du ML s'alignaient bien avec celle du pad, notamment le "water deluge", le système de contrôle environnemental, les arrivées d'air et d'azote gazeux par les ombilicaux. Les ingénieurs ont aussi vérifié les canalisations de carburant et les commandes avec le centre de lancement , le LCC. Durant ses 7 mois dans le VAB, le ML sera examinés du haut en bas, les bras restés, déployés, rétractés depuis le LCC.

   

Avant de rentrer dans la baie 3 du VAB, le bras CAA d'accès des astronautes est replacé en position de lancement, vers l'avant. Vue rapporchée d'un des 5 bras de service, le Core Stage Inter-Tank Umbilical (CSITU).

   

Image similaire, prise en janvier 1966, avec le premier rollout vers le pad 39A du ML 1 LUT1 Apollo et en septembre 2018, rollout et rollback du ML du SLS.

13 aout, l'administrateur de la NASA Jim Bridenstine visite l'usine MAF et le 15 le centre Marshall de Huntsville.

Septembre, le carénage du lanceur AA 2 est sur le LC46 de Cap Canaveral pour des tests. Ce carénage est juste un adaptateur entre le simulateur Orion (5 mètres de diamètre) et le moteur proprement (2,7 mètres de diamètre) dit qui propulsera l'ensemble à haute altitude. Le moteur du AA 2 est un Orbital ATK SR 118, le moteur du premier étage d'un missile US Peacepecker désactivé en 2002. Il sera placé au centre de l'adaptateur et Orion au sommet. Le carénage, amené en 3 parties depuis Meritt Island est dans la baie 4 du VAB. Le moteur LAS de la mission AA 2 est dans le Launch Abort System Facility du KSC et le simulateur Orion en test au centre de la NASA de glenn's Plumbrook avant d'être ramené à Houston. Fin aout, le carénage a été transféré sur le LC46.

Septembre, simulation au MAF avec le déplacement du "core Pathfinder" en acier.

12 septembre, le dernier des 8 tests de qualification du système de parachute de la cabine Orion se termine à Yuma en Arizona.

17 septembre, Holly Riddings est nommé chef des "Flight Director" au centre de contrôle des vols habités de Houston. C'est la première femme à commander un groupe de FD depuis le MCC. Elle remplace Norm Knight qui tenait ce rôle depuis 2012. Riddings a sous sa coupe 32 FD qui s'entrainent pour les vols ISS, et les vols habites USCV et Orion. Ridding a rejoint la NASA en 1998 et devient Flight Director en 2005. (STS 126 en novembre 2008)

5 octobre, La NASA annonce l'arrêt provisoire du développement de l'étage supérieur EUS, Exploration Upper Stage (EUS). Les sous traitants ont eu ordre de stopper immédiatement le travail. Officiellement, c'est une pause de 100 jours, mais officieusement, il se dit qu'il ne faut pas espérer une reprise du travail avant 1 an minimum et plus probablement plusieurs années. L'étage central a suffisamment de problème de budget/planning pour qu'ils ne planifient plus qu'une série de vol du Block 1 repoussant indéfiniment le Block 1B et le Block 2 dans un future lointain. Ce qui fait que le projet SLS a encore moins de perspective que ce à quoi il était déjà accroché, si la version officieuse est réelle.
Boeing qui développe l'étage doit travailler pour en améliorer les performances. L'étage devait initialement être utilisé pour le second vol du SLS, EM2. La NASA a décidé en début d'année de le repousser au 4e vol, vers 2024. La NASA a demandé d'améliorer les performes de l'étage EUS pour qu'il puisse envoyer des charges utiles au delà de la lune afin de construire la grande station orbitale "Lunar gateway". Avec ce nouveau retard, le SLS devra voler avec son étage supérieur de base ICPS sur 2 missions supplémentaires, le vol habité EM 2 et le vol du Delta Clipper vers Jupiter. L'étage, non "man rated" sera modifié pour envoyé des hommes en orbite.

10 octobre, audit du OIG (Office of the Inspector general) sur la gestion du SLS.

"Au rythme actuel, nous prévoyons que Boeing dépensera au moins 8,9 milliards de dollars d'ici 2021, soit le double du montant initialement prévu, alors que la livraison du premier étage principal, le "Core Stage" a été reporté de deux ans et demi entre juin 2017 et décembre 2019 et pourrait encore être reporté.
Entre juin 2014 et août 2018, Boeing a dépensé plus de 600 millions de dollars de plus que prévu pour développer les Core Stages 1 et 2. Les responsables de la NASA ont confirmé que, pour la seule année financière 2018, Boeing avait dépensé 226 millions de dollars de plus que prévu. Ce développement est dû en grande partie à des problèmes de gestion, techniques et d’infrastructure liés à la piètre performance de Boeing, par exemple, ses responsables ont toujours sous-estimé l’ampleur des tâches à accomplir, et donc la taille et les compétences de la main-d’œuvre requise. En plus, des logiciels et du matériel de commande et de contrôle nécessaires aux essais sur le Core Stage accusent un retard de 2 ans sur la planification, tandis que des incidents liés aux équipements et un événement météorologique extrême ont contribué à augmenter les coûts et délais. Individuellement, chacun de ces problèmes n’avait causé que des problèmes mineurs de coût et de calendrier, mais pris dans leur ensemble, ils ont entraîné un glissement de deux ans et demi par rapport au calendrier de livraison du Core Stage et des augmentations de coûts d’environ 4 milliards de dollars pour le développement de les deux premiers Core Stages. En outre, les problèmes de coûts et de calendrier de Boeing vont probablement s'aggraver du fait que le SLS n'a pas encore subi son «test de fonctionnement écologique» [Green Run Test] - une étape majeure qui intègre et teste les composants du Core Stage.

Sur la base du taux de dépense actuel de Boeing, la NASA devra augmenter la valeur du contrat d’environ 800 millions de dollars pour achever la première phase principale devant être livrée au Kennedy Space Center en décembre 2019. Si le lancement de l’EM-1 a lieu en juin 2020, plus de 400 millions de dollars - pour un total de 1,2 milliard de dollars - devraient être ajoutés au contrat. Ce montant assurerait uniquement la livraison du Core Stage 1 et ne comprendrait pas les milliards supplémentaires nécessaires pour achever les travaux sur le Core Stage 2 et l'étage cryogénique EUS. En conséquence, compte tenu des retards de développement du projet, nous avons conclu que la NASA ne serait pas en mesure de respecter sa fenêtre de lancement EM-1 actuellement prévue entre décembre 2019 et juin 2020.

Nous avons constaté que plusieurs mauvaises pratiques de gestion des contrats de la NASA avaient contribué aux dépassements de coûts et de calendrier du programme SLS. ... "

5 novembre, le premier module de service de vol d'Orion part pour les USA. Assemblé à Brême, en Allemagne, sous maîtrise d'oeuvre d'Airbus Defense and Space et sous responsabilité de l'ESA. l'ESM (European Service Module) fournira oxygène, eau, électricité, régulation thermique et propulsion pour la capsule habitée au long cours. La livraison de l'ESM pour le premier vol d'Orion (actuellement prévu en 2020). Le module est basé sur la technologie du cargo ATV. Le contrat avec la NASA est passé en janvier 2013, au détriment de Lockeed, pressentie. Airbus emporte la maitrise d'oeuvre en novembre 2014.

L'ESM, c'est un puzzle de 20000 pièces de haute technologie, qui doit en même temps être suffisamment fiable pour qu'on lui confie la vie de 2 à 4 astronautes. 8,6 tonnes de carburant, avec un moteur principal et 32 propulseurs auxiliaires RCS. Une fois chargé et prêt pour le vol, l'ESM pèsera à lui seul plus de 13 tonnes, ses panneaux solaires lui donnant une envergure de 19m une fois le module décroché. Contrainte supplémentaire, c'est la NASA qui a choisi le moteur du module de service, en souhaitant l'installation d'un moteur SSOMS (Space Shuttle Orbital Maneuvering System) utilisé par le Shuttle. Un premier modèle "structurel" (même masse et dimensions que celui de vol) a été livré au KSC en décembre 2015, puis un modèle de qualification en 2017 avec toute la plonberie et les contrôleurs.
La NASA a un second contrat pour la fabrication d'un autre ESM pour le vol EM 2. La structure primaire est fabriquée et l'électronique est en intégration.
 
   
Le module de service Orion de structure au KSC et vue du second module à Brême en Allemagne chez Airbus.

1er novembre, les équipes de la NASA et du Dod terminent une semaine d'entrainement en mer pour valider les opérations "post landing" de la cabine Orion. Embarqué à bord du USS John Murtha de la NAvy, dans l'océan pacifique, les équipes ont réalises plusieurs simulations dans le cadre de tests baptisés "Underway Recovery Test 7.

Novembre, tests QM1 du LAS d'Orion par Aerojet Rocketdyne au Redstone Test Center, à Huntsville. Ce tests des moteurs, d'une duré 1,5 secondes a été réalisé pour le vol EM2

 

19 novembre, l'administrateur adjoint de la NASA Stephen Jurczyk, évoque l'idée d'abandonner le SLS au profit des lanceurs privées de Space X et Blue Origin si ces derniers arrivent à faire voler leur lanceurs lourds, le BFR et le "New Glenn". "Je pense que si ces engins arrivent à la phase de commercialisation, nous considérerons l'abandon du système gouvernemental et un transfert des ressources pour acheter des lancements sur ces fusées", a déclaré Stephen Jurczyk, "Nous n'avons pas encore formellement engagé de discussion pour savoir comment nous pourrions travailler de concert avec SpaceX sur la BFR, et éventuellement arriver à une mission vers Mars (...) Mais j'ai le sentiment que cela va arriver". Le SLS a déjà couté plus de 12 milliards $ et le cout estimé d'un lancement avoisinerait les 5 milliards.

 
       
 
La salle de tir FFR 1 du LCC, la salle Young-Crippen, pendant un exercice d'entrainement au vol EM 1. Devant les consoles, sur la rangé la plus haute de la salle, qui donne une vue imprenable sur le pad 39B, la directeur de lancement Charlie Blackwell-Thompson. Nommé en janvier 2016 pour ce premier vol du SLS, elle a rejoint la NASA en 2004 à la division lancement et retour et officie notamment sur STS 116, 117 et 118. C'est la première femme directeur de lancement à la NASA au Kennedy Space Center.Elle est entourée d'une équipe de 91 personnes, moitié moins que lors des lancements du Shuttle.Le compte à rebours pour le SLS durera 45 heures et 40 minutes, au bout duquel, Charlie recevra les "go" et "no go" pour lancer le SLS.

12 décembre, un essais sur un moteur RS25 au centre Stenis est arrêté au bout de 10 secondes. On aperçoit des flammes et des vibrations sur le moteur.

14 décembre, le réservoir LH2 STA quitte l'usine de Michoud pour le centre Marshall à Hunstville par bateau.

 

2019