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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

LA MISSION STS 1

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John Young et Robert Crippen dans le cockpit

 

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Habillage Walkout vers le LC 39A

Dimanche 12 avril, après 30 heures de réunion, les responsables d' IBM constructeur des ordinateurs de bord de l' Orbiter trouvent le remède au problème de l' avant veille. C' est un défaut de synchronisme entre deux des 5 ordinateurs qui est la cause du report du tir. En couplant les quatre ensemble, sous la surveillance du cinquième, tout va mieux. Le lancement est prévu à 12 TU, soit 7 heure du matin au KSC. Près de un million de personnes sont venues assister au départ de Columbia, les motels sont plein jusqu' à Orlando dans un rayon de 80 km. Dans la nuit, ce sont des kilomètres de phares qui serpentent le long des routes d' accès à la base. L' euphorie du programme Apollo est revenue. Dans la soirée, on commencé les délicates opérations de remplissage du réservoir extérieur. 2 h 05, les astronautes sont réveillés par Slayton. Après une douche et un rasage, les deux hommes prennent un petit déjeuner, œufs brouillés, toast, steack et jus d' orange. 3 heures du matin, c' est la séance d' habillage, Young et Crippen enfilent leur combinaison orange, dérivées de celle des pilotes de SR 71. Départ pour le pad de tir à 3 h 45, vingt minutes de trajet, monté dans l' ascenseur, accès à la passerelle, Dernière vérification dans la salle blanche et installation dans le cockpit. Le Shuttle étant à la verticale, l' accès à l' habitacle se fait par le " middeck " puis en " crapahutant " par dessus les sièges. Les deux astronautes vont restés ainsi durant quelques heures jusqu' au moment de la mise à feu. Il est 5 h 18 mn lorsque l' écoutille est fermée.

6 h 18 mn, un arrêt permet de vérifier les modes d' interruption en vol. 6 h 40 mn, le décompte reprend à T moins 20 mn. T moins 9 mn ,soit 6 h 51 mn, début de la séquence synchronisée. 6 h 59 mn 57 s, les trois moteurs principaux SSME s' allument, soulevant un énorme nuage de vapeur d' eau. Columbia plie sous la poussée. 7 h 00 mn 03 s 983 millième, les deux boosters SRB s' allument, les 2023750 kg du STS 1 Columbia poussés par les 2710000 kg de ses moteurs décolle du pad et commence à s' élever dans le ciel de Floride. Le bruit qui arrive quelques secondes après sur le site de presse est insupportable, la tribune est secouée. La monté de Columbia est rapide, très vite, elle s' incline pour prendre son azimut. Au bout de 2 mn et 15 s, à 44 km d' altitude, les deux boosters se séparent, ils retomberont dans l' Atlantique et seront récupérés. Au bout de quatre autres minutes, Columbia est sur le dos à l' horizontale. 7 h 8 mn 41 s, MECO ! extinction des moteurs principaux. Seize secondes après le réservoir est largué, c' est le seul élément qui n' est pas récupéré. Columbia est à 118 km d' altitude et file à 26715 km/h.

Première photo du lancement distribuée par le KSC le matin du 12 avril (NASA 81-H-285).
Les photos en couleur seront distribuées le lendemain.

7 h 10 mn 14 s, le commandant allume les moteurs orbitaux pour satelliser Columbia sur une première orbite à 120/244 km. Après une demi-révolution, elle est circularisée à 273/277 km, inclinée à 40° sur l' équateur.

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Lancement

 

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Lancement Séparation SRB

 

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Récupération SRB En orbite

Premier travail des astronautes, la vérifications d' interminables check-lists avant de procéder à l' ouverture des portes de la soute, cette opération prenant près de 4 mn, les deux portes étant ouvertes l' une après l' autre. Il est 8 h 20 mn, lorsque apparaît la soute béante longue de 18 m et large de 4,5. L' ouverture de ces portes est indispensable, car se trouvent à l' intérieur quatre panneaux, des radiateurs chargés de dissiper la chaleur emmagasinée par tous les équipements de bord. Pour ce premier vol, la soute est vide, seul trône en son milieu un appareil sur pied destiné à mesurer l' environnement autour de l' Orbiter. Première surprise pour l' équipage et le MCC à Houston, il manque des tuiles thermiques sur les carénage des pods OMS. Au sol, les contrôleurs se veulent rassurant, le directeur de vol, Huchintson déclare que les tuiles qui manque ne sont pas très importante pour la rentrée, elles n' ont à cet endroit que de faibles températures à supporter. Dans le doute, il sera demander à l' USAF lors d' un survol d' Hawai de photographier le dessous de l' Orbiter afin de contrôler s' il ne manque pas d' autres tuiles.

A bord de Columbia, la vie s' organise. Les deux hommes ont enlevés leur scaphandre et sont maintenant " en bras de chemise ". Un petit coup d' aspirateur, et ils prennent leur premier repas en orbite, il est 13 h 35 mn, heure de Houston (21 h 35 TU). La première nuit de sommeil se passe dans le poste de pilotage, sur les sièges et c' est par un air de guitare de Roy Mc Call qu' ils sont réveillé au son de " Columbia, the mean machine ".

En utilisant la caméra de bord, le sol propose une vue panoramique et touristique du poste de pilotage, l' on aperçoit Young assis sur son siège et Crippen manipulant des interrupteurs. Afin de tester les capacités de manœuvre de l' Orbiter, une séance de pilotage est prévue à la 17 eme révolution. Young au commande, tenant le manche de sa main gauche, il fait monter, descendre et tourner Columbia, aussi docilement qu' un avion de ligne. La seconde journée en orbite permet aussi de vérifier tous les systèmes et équipements de bord. Ce n' est que vers 18 h, heure de Houston que les deux hommes se couchent.

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La cabine En orbite Young En orbite Crippen

14 avril, troisième et dernière journée dans l' espace, le retour est prévu sur la base d' Edwards, en Californie à 10 h 20 mn, heure de Houston. Le MCC donne de bonnes nouvelles, le ventre de Columbia n' a pas été endommagée, la rentrée se fera sans problème. 5 h 20 mn, heure de Houston, le MCC donne le " go " et peu avant 6 h les portes de soute sont refermées. Young et Crippen remettent leur scaphandre et se sanglent sur leur siège.

La manœuvre de retour consiste tout d' abord à mettre Columbia le derrière vers l' avant afin que l' allumage des moteurs OMS décrochent de l' orbite. Puis, Columbia se retourne et commence sa rentrée. A 120 km d' altitude, les Iles Hawai sont survolées. 9 h 50, heure de Houston, c' est la rentrée et quatre minutes plus tard, le Black out radio. Douze longue minutes ou l' air qui entoure l' Orbiter est tellement ionisé qu' il interdit toutes communications.

10 h 8 mn 7 s, " Houston control " s' écrit Young. " OK Columbia " répond Joe Allen, le Capcom. Suivent toute une série de manœuvres destinées à réduire l' altitude et la vitesse de Columbia, des virages en " S " à fort facteur de charge. La base est survolée à 18 000 m d' altitude à Mach 2,2. Un virage en " U " et voilà Columbia qui arrive dans l' axe de la piste 23, à 15 000 d' altitude et 60km de distance.

Au sol, sur la base, des centaines de caravanes sont garées au bord du lac pour assister au retour d' une navette. On compte 2 000 000 personnes, des orchestres, des campeurs. Seul 2000 invitations et 40 000 laisser passer ont été distribués pour accéder directement à la base. 3000 m d' altitude, 500 km/h, Columbia n' est plus qu' à 15 km.

Approche, arrondi final, sortie du train d' atterrissage, la vitesse tombe 325 km/h. 10 h 21 mn 40 s, heure de Houston (18 h 21 mn 40 s TU), Columbia se pose. La roulette avant se baisse et l' énorme planeur roule encore sur 3000 m avant de s' arrêter. Il y a 50 heures 20 mn et 40 s que Columbia est parti du KSC.

A Houston, c' est l' explosion de joie, les bouchons sautent et le champagne coule à flot.

Suivant les consignes, les deux hommes restent à bord. Avant que quelques uns ne s' approchent de l' Orbiter, il faut le " sécuriser ", c' est à dire écarter tous dangers de pollution, d' explosion à cause des résidus de carburants toxiques présents dans l' Orbiter. Ce travail incombe à l' équipe SCAPE, Self Contained Atmospheric Protection Ensemble, dotée de ventilateur, d' aspirateur, de renifleur et de pompe.

11 h 24 mn, les deux hommes peuvent quitter leur vaisseau. Young descend en premier, et commence par inspecter son engin, tel un pilote de ligne pendant une escale.

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Le retour Le retour Le retour

 

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L' atterrissage Opération
 "post land"

Le bilan de ce premier vol est très positif, hormis quatre incidents à signaler : 
_ Les boosters SRB sont retombés trop vite dans l' océan. Leur récupération a eu lieu comme prévu et leur réutilisation est prévu pour la mission STS 6 en décembre 1982 moyennant un coût de 14 millions $ ; 
_ La climatisation à bord a été trop énergétique, les astronautes ont eu froid ;
_ Des tuiles thermiques se son détachées au lancement à cause d' une surpression plus importante que prévue sur le pad de tir, les dommages sur ce dernier se sont révélés plus important que prévus  ; 
_ Un APU est tombé en panne ;

Columbia pour son premier vol est réalisé quelques grandes premières:
_ C' est le premier vaisseau réutilisable;
_ C' est le premier vaisseau spatial emportant un équipage pour son premier vol;
_ C 'est le premier vaisseau à cheval sur son réservoir de carburant;
_ C 'est le premier vaisseau spatial utilisant des boosters réutilisable (eux même sont les premiers boosters à propergols solide utilisés pour des vols habités);
_ C 'est le premier vol d' un avion spatial doté d' ailes;
_ C 'est le premier vaisseau emportant 18 tonnes de charge en orbite dans une soute de 18 m sur 4,5 et embarquant 10 astronautes en même temps. 

41 000 ont été témoins de l' envol de Columbia le 12 avril. Les ouvriers et leurs familles, les visiteurs et les invités ont crée le plus gros embouteillage routier depuis 1969 avec le lancement d' Apollo 11.  Parmi les invités du lancement outre les 2700 journalistes et professionnels, les célébrités pat Boone, John Denver et Nichelle Nichols de la série Startrek, Georges Lucas "Star Wars",  Steven Spielberg, Neil Armstrong, Rocco Petrone, ancien directeur de lancement Apollo, le sénateur de Floride Bill Nelson.

Photos Galaxy Contact NASA