2003
Janvier, Columbia est sur le pad 39A en attente de son départ pour la mission scientifique STS 107 avec 7 astronautes à bord. Atlantis est dans l'OPF 1 prête à être amener dans le VAB pour la mission STS 114. Endeavour est dans l'OPF 2 en préparation pour la mission STS 115. Discovery enfin est dans l'OPF 3 en révision pour sa longue période de maintenance OMDP jusqu'en 2003. La NASA prévoit pour 2003 au moins 6 missions dont 5 vers ISS: _ STS 107 le 16 janvier avec Columbia et un équipage de 7 astronautes (Rick Husband, Willie McCool, Michael Anderson, Kalpana Chawla, David Brown, Laurel Clark et le PS Ilan Ramon de l' ISA) pour une mission de recherche scientifique. La mission était initialement prévu en juillet 202. _ STS 114 le 1er mars avec Atlantis et un équipage de 7 astronautes (Eileen Collins, James Kelly, Soichi Noguchi, Stephen Robinson, et l' expedition 7 Yuri Malenchenko RSA, Alexander Kaleri RSA , Edward Lu) pour la mission ULF1 vers ISS (module MPLM et une rotation d' équipage) _ STS 115 le 23 mai Endeavour et 6 astronautes (Brent Jett, Christopher Ferguson, Joseph Tanner, Daniel Burbank, Steven MacLean CSA et Heidemarie Stefanyshyn-Piper) pour la mission 12A (livraison des segments P3-P4). _ STS 116 le 24 juillet avec Atlantis et 7 astronautes (Terrence Wilcutt, William Oefelein, Robert Curbeam, Christer Fuglesang suédois et ESA, l' expedition 8 Michael Foale, William McArthur, Valery Tokarev RSA) pour la mission 12A1 avec le module Spacehab. _ STS 117 le 2 octobre avec Endeavour et 6 astronautes (Frederick Sturckow, Mark Polansky, James Reilly, Richard Mastracchio, Joan Higginbotham et Patrick Forrester) pour la mission 13A (segments S3-S4) _ STS 118 en novembre avec Columbia et 7 astronautes et l' expédition 9 Gennady Padalka (RSA), Michael Fincke et Oleg Kononenko (RSA) pour la mission 13A.1 / ITS S5, SPACEHAB. Ce sra la 21 eme mission vers ISS. STS 119 avec Atlantis sera chargé d' amener début 2004 l' équipage de rotation 10 composée de Leroy Chiao, John Phillips et Salizhan Sharipov (RSA). 12 janvier, début du compte à rebours pour Columbia STS 107. Le 16 janvier, Columbia décolle du pad LC 39A
du centre Kennedy à 16 h 39 heure française pour une mission de 16 jours à
caractère scientifique. En effet, dans la soute de l'Orbiter se trouvent le
double module Spacehab RDM (Research Double Module) de 8 tonnes, la palette
externe Frestar de 2 tonnes et le système EDO (pour accroître la durée en
orbite) de 3200 kg. La mission se déroule sans problème majeur,
l'équipage travaillant 24 heures sur 24 en deux équipes , rouge pour Husband,
Chawla, Clark, Ramon et bleu pour Mc Cool Brown et Anderson. Le 21, le
déshumidificateur de l'air et son système de secours sont tombés en panne
faisant augmenter la température dans l'habitacle sans conséquence grave. 15 heure, la navette Columbia se désintègre lors de son retour dans l'atmosphère tuant son équipage. 16 ans après
l'accident de Challenger, c'est un nouveau "bad day" pour l'amérique. La NASA a perdu la liaison avec Columbia à 15
h heure française alors que l'Orbiter survolait le Taxas à Mach 18 et
61712 m d'altitude en direction de la Floride. Tout semblait normal juste avant. L'Orbiter
était en train d'effectuer son premier virage après le blackout, un virage de
57°. A ce moment, MCC appelle le commandant: Lors d'une conférence tenue la veille au MCC de Houston, le directeur de la rentrée Leroy Cain se demandait si le détachement d'un morceau de la protection thermique du réservoir pendant le décollage pourrait influer sur le retour. Dans le film du lancement, un morceau de la protection thermique du réservoir externe se serait détaché et aurait heurté le bord d'attaque de l'aile gauche. Des débris de Columbia encore fumant ont été repérés au sol au Texas. Dans l'après midi, à
l'issue de la conférence de presse "technique" organisé au
KSC, la NASA donne quelques éléments de réponse sur la perte de
Columbia lors de sa rentrée dans l'atmosphère. Quelques minutes avant 8
h (heure centrale) une première indications montre la perte de senseur de
température sur les élevons de l'aile gauche et une monté en température
de l'aile. De plus, une perte de pression dans le train d'atterrissage
gauche est aussi signalée.
4 février, le travail reprend au KSC. Dans l'OPF 3 les techniciens de USA continuent la révision OMPD de Discovery.
17 février, après deux semaines d'enquête,
les recherches de la commission CAIB continuent toujours pour savoir ce qui est
arrivé à Columbia le 1er février dernier au dessus du Texas. Les débris
retrouvés de part et d'autre de la cote Ouest du pays ont été ramené au KSC
afin d'essayer de reconstituer l'Orbiter dans un hangar désaffecté. Le film de l'ascension de Columbia le 16
janvier montre le détachement d'un morceau d'isolant du réservoir externe à
la 80eme secondes de vol et son impact sur le dessous de l'aile de columbia.
Selon les experts, le débris d'une masse d'un kilogramme environ n' aurait pu
érafler, racler que seulement 5 à 20 tuiles mais il ne pourrait constituer le
facteur premier de la destruction de Columbia. La mauvaise qualité des images
ne permettent pas de voir si il a eu d'autres impacts plus tard avant la
satellisation. Parallèlement, au KSC, les membres de la commission d'enquête CAIB visitent les installations sol dédiées au Shuttle afin de se familiariser avec les procédures. L'équipe visite le bâtiment de préparation des moteurs SSME, celui de fabrication des tuiles thermiques, le hangar de désassemblage des boosters SRB, les OPF et le VAB où Atlantis est assemblé à son stack de propulsion. L'Orbiter sera démâté dans la semaine et ramené dans son OPF.
25 février, Atlantis monté sur
sa plateforme de lancement MLP3 est sortie de la baie 3 du bâtiment d'assemblage VAB et
rentré dans la baie 1 adjacente. Elle sera démâtée et ramenée dans l'OPF 1.
Une manoeuvre similaire avait été réalise en 1987 avec Atlantis après
l'accident de Challenger mais de la baie 1 à la baie 3. Même si les deux baie
du VAB sont identiques, seule la baie 1 parait pouvoir réaliser les opérations
de "destacking". Le fait que la grue de la baie 3 ait été changé et
quelle ait un certain "jeu" explique peut être ce fait. 14 mars, Atlantis est démâté de son stack de propulsion et remis sur ses roues pour être amené dans l'OPF 1.
23 avril, après trois mois d'enquête, la
commission chargé de mettre en lumière les circonstance de l'accident de
Columbia le 1er février dernier s'apprête à terminer son enquête. Les
membres de la CAIB pensent avoir isolé la cause du drame: un scellé de l'aile
gauche (joint "T") a été heurté par un morceau de mousse isolante
tombé du réservoir externe lors du décollage le 16 janvier à la 80 eme
seconde de vol. Ce scellé s'est décroché le lendemain créant une brèche par
laquelle se sont engouffrés des gaz atmosphériques lors du retour de la
navette dans l'atmosphère le 1er février provoquant la désintégration de la
navette. La CAIB a donc éliminer 9 des 10 scénarii envisagés tout au long de l'enquête. Alors que Columbia plongeait dans l'atmosphère ce 1er février, la drame se mettait en place. Dès les premières couches d'air au dessus d'Hawai (8h 49mn 09s), le plasma de gaz chaud du au frottement contre le véhicule commence à pénétrer à travers la brèche entre les panneaux RCC 8 et 9 du bord d'attaque de l'aile gauche. Doucement, il longe l'aile pénétrant dans la structure jusqu'au logement du train d'atterrissage. Un à un les capteurs de température tombent en panne tandis que l'Orbiter pénalisé par une aile en feu tente vainement de corriger sa trajectoire (8h 52mn). Des éléments commencent à se détacher, ils seront vus et filmés par des dizaines d'observateurs au sol. Le plasma sort par la trappe du train d'atterrissage (8h 57mn), l'aile est presque complètement détruite. 8h 59mn 32s, les communications avec l'équipage sont coupé, Columbia se brise 30 secondes plus tard. Les tests réalisés à Wright Patterson AFB montrent que l'objet qui est vu se détacher de Columbia au second jour de vol par les radars de l'USAF est bien un joint de scellement de type "T". Cet incident n'avait pas été détecté lors du vol, mais a été découvert par les analyses effectuées après la catastrophe. Les joint "T" sont fixés entre les panneaux RCC en carbone renforcé sur le bord d'attaque de l'aile. 22 panneaux boulonnés au longeron de l'aile assurent son 'isolation thermique lors de la rentrée dans l'atmosphère. 25 avril, Sean O'Keefe annonce la composition de l'équipage de la première navette à reprendre les vols après l'accident de Columbia, qui sera commandé par une Américaine et comprendra un astronaute japonais. La date de cette mission n'est pas encore fixée mais la Nasa vise une reprise des vols dès que les conditions de sécurité auront été améliorées sur la navette pour tenir compte des recommandations à venir de la Commission d'enquête sur l'accident de Columbia (CAIB), qui a provoqué la mort de sept astronautes le 1er février dernier. L'équipage dont les membres n'ont pas changé depuis leur assignation en 2002 sera composé de Eileen Collins, CDR, James Kelly PLT et deux MS Stephen Robinson et le Japonais Soichi Noguchi, de l'agence spatiale japonaise (NASDA). A cet équipage devraient s'ajouter les trois membres du futur équipage de la Station spatiale internationale, devant aller remplacer l'Américain Edward Lu et le Russe Iouri Malentchenko, conduits à bord de l'ISS par un vaisseau Soyouz. Le commandant Collins a déjà effectué trois missions sur la navette, dont une au poste de commandement. Ce sera le deuxième vol pour le co-pilote Kelly, le troisième vol pour l'astronaute Robinson, qui devrait réaliser trois sorties dans l'espace, et le premier vol pour l'astronaute Noguchi, qui sera le deuxième japonais à se rendre sur l'ISS. Les équipages des prochaines missions restent inchangé avec pour STS 115 avec Brent W. Jett, Jr CDR, Christopher J. Ferguson PLT, Heidemarie M. Stefanyshyn-Piper, Joseph R. (Joe) Tanner, Daniel C. Burbank, et Steven G. MacLean (canada) comme MS.
L'administrateur de la NASA
table sur une opportunité de reprise des vols fin 2003 alors que le numéro 3
de la Nasa, Michael Kostelnik a pour sa part évoqué en milieu de semaine une
reprise des vols entre janvier et mars 2004. Concernant l'accident de Columbia, M. O'Keefe a précisé que les enquêteurs avaient réussi à collecter environ 70.000 fragments de la navette qui s'est désintégrée à son retour sur Terre, ce qui représente près de 40% de son poids total. Il a salué les efforts des équipes au sol pour ce résultat, alors que dans les jours suivant la catastrophe "les experts m'avaient dit qu'on aurait de la chance si on récupérait 15%" de la navette, désintégrée au-dessus de plusieurs Etats du sud des Etats-Unis, dont principalement le Texas. 26 avril, lancement de
l'expédition 7 à destination de ISS avec le vaisseau Soyouz TMA 2 composé
deux deux hommes le russe Yuri I. Malenchenko et l'américain Edward T.
Lu. Il remplaceront l'expédition 6 (Ken Bowersox, Nikolai Budarin et Don
Pettit) en orbite depuis novembre 2002. Ces derniers retourneront sur terre le 4
mai prochain à 2 h 03 TU à bord du Soyouz TMA 1. 20 mai, le réservoir externe assemblé au stack de propulsion destiné à Atlantis STS 114 est désassemblé et stocké dans le VAB. 1er juin, les activités au
centre spatial continue. Après l'arrivée en décembre dernier des derniers
composants de la poutre S6 destinée à la station ISS, la NASA reçoit par
avion Beluga du NODE 2, le second des trois modules connectés à la station
attachés au US Lab et destiné à attacher le module japonais et les modules
logistiques MLMP. Le Node 2 permettra d'amarrer l'Orbiter et sera mis en orbite
par STS 120 pour terminer l'assemblage de la station. 13 juin, le directeur du KSC Roy Briges est nommé directeur du centre Langley en Virginie par Sam Okeefe administrateur de l'agence spatiale. Il remplacera Del Freeman, 62 ans qui partira en retraite en août. Roy Bridges, 59 ans, ancien astronaute (Challenger 51 F en 1985) puis directeur du KSC depuis 6 ans. James Kennedy directeur adjoint assurera l'intérim en attente d'un remplaçant. Après le départ de Ron Dittemore en avril et celui de Arthur Stephenson directeur du centre Marshall responsable des réservoirs externe le 20 mai dernier, c'est le troisième départ lié à l'accident de Columbia. D'autre part, deux vétérans de l'espace, qui ont volé sur Apollo et sur la navette spatiale, vont prendre la tête d'un groupe chargé de la reprise des vols suspendus après l'accident de Columbia. L'ancien commandant d'Apollo, Thomas Stafford qui a volé sur Gemini et Apollo, et l'ancien commandant de la navette, Richard Covey "aideront la Nasa en évaluant ses plans de reprise des vols", a déclaré M. O'Keefe en estimant que les deux astronautes avaient les connaissances nécessaires pour mettre en oeuvre les recommandations du Conseil d'enquête sur l'accident de Columbia (CAIB) attendues durant l'été. Le groupe dirigé par les deux astronautes est composé d'une série d'experts et de responsables de l'industrie spatiale qui travailleront en vue d'une reprise des vols de la navette au début 2004. 19 juin, la NASA ne fera voler qu'un seul Orbiter en 2004 sur les trois restants au KSC. En effet, l'équipe responsable chargée de la reprise des vols, présidée par l'astronaute Jim Halsell recommande de commencer en juillet l'OMDP de Endeavour âgé de 11 ans afin de moderniser son poste de pilotage jusqu'en mai 2005. Il y aura donc deux Orbiters en période de maintenance en même temps au KSC, puisque Discovery termine la sienne actuellement. La reprise des vols envisagée pour le 18 décembre par l'administrateur O Keefee semble être utopiste en vertu des nouvelles rêgles de sécurité, notamment imposant les lancements de jour. Ainsi, il ne serait pas possible de lancer avant le 21 janvier le temps d'équiper les navettes de caméras filmant la chute d'objet du réservoir. 26 juin, la NASA annonce que James W Kennedy, l'ancien directeur adjoint du KSC sera nommé directeur du centre spatial, en remplacement de Roy Bridges muté au centre Langley. 2 juillet, la NASA par
l'intermédiaire de Bill Parsons, responsable du management du STS (en
remplacement de Ditemoore) annonce quelques changements à la tête de l'agence
spatiale. Portrait du directeur adjoint du KSC Woodrow Whitlow Jr qui succédera à J Kennedy le 31 août prochain. 18 août, le Crawler Transporter n°2 sort le MLP 1 du VAB pour "une balade" sur la crawlerway vers le pad 39A. Les CT ont récemment subit des modifications et améliorations notamment concernant la cabine de pilotage et l'échappement. 26 août, 7 mois
après la perte de Columbia, la commission d'enquête CAIB remet officiellement
son rapport sur les causes probable de l'accident du 1er février 2003. Ce
rapport confirme ce que l'on sait maintenant depuis plusieurs mois. Les 13 enquêteurs
sont convaincus qu'un morceau d'isolant venu frapper l'aile gauche de Columbia
durant le décollage le 16 janvier a ouvert une brèche dans le bouclier
thermique, qui s'est révélée fatale lors de la rentrée dans l'atmosphère le
1er février. Une partie encore inédite du rapport de 250 pages porte sur les réformes d'organisation conseillées à la NASA pour éviter des erreurs de jugements aux conséquences catastrophiques lors de futures missions. Dans le but de comprendre le processus des erreurs qui ont conduit à la tragédie, les enquêteurs ont passé en revue les échanges de courriers électroniques entre ingénieurs, durant la mission, qui décrivaient les conséquences potentiellement dramatiques de l'impact d'un morceau d'isolant contre les panneaux protégeant la navette. Les responsables de l'agence ont assuré n'avoir jamais vu ces messages, ni entendu de mises en garde. de plus, ils avaient rejeté une offre du Pentagone d'utiliser ses satellites espions pour photographier la navette et détecter d'éventuels problèmes, lorsque le département de la Défense avait eu vent d'un incident au décollage. Résultat de la compilation de 35.000 documents et de centaines d'auditions d'experts, d'anciens et d'actuels responsables de la NASA, le rapport destiné au Congrès devrait peser sur le débat déterminant le budget de l'agence spatiale. La NASA se dit prête à répondre à 100 % aux recommandations du rapport La reprise des vols STS est prévu pour 2004 au printemps si tout se passe comme prévu car la NASA doit maintenant revoir son plan de vol pour la mission STS 114 qui serra commandé par Eilleen Collins. En effet, la mission prévoit de réaliser une EVA pour inspecter les tuiles de l'Orbiter ce qui devrait limiter le temps pour décharger le matériel nécessaire à la station. En plus, seul deux astronautes occupent ISS actuellement au lieu de trois, ce qui réduit la min d'oeuvre à bord. Une partie du chargement pourrait être amené par un autre vol Shuttle ou un Soyouz. De plus, la masse de la charge utile sera limité par l'emport dans la soute du kit de réparation des tuiles thermiques et de la rallonge destinée au bras RMS de la navette pour observer le dessous de la voilure. Avant le 1er février, la mission STS 114 prévoyait d'approvisionner la station à l'aide du module MPLM et de réaliser trois EVA (Stephen Robinson et l'astronaute japonais Soichi Noguchi) pour installer de nouveaux gyroscopes, monter une plateforme externe de rangement et monter un système de caméras et appareils photos sur la station. Le 9 septembre, la NASA vise le 11 mars 2004
au plus tôt pour le lancement de la navette Atlantis vers la Station spatiale
internationale. Dans un rapport de 156 pages, l'agence décrit les modifications
sur la navette et les procédures de lancement pour améliorer la sécurité des
vols et des équipages. Le plan mentionne la date du 11 mars, début d'une
fenêtre de lancement allant jusqu'au 6 avril.
Sur le plan budgétaire, la NASA n'a pas encore chiffrer les surcoûts occasionnés par cette série de modifications promettant simplement d'identifier les besoins budgétaires. KSC, OPF 1, Atlantis est l'objet de toutes les considérations. L'Orbiter est minutieusement préparé, contrôlé, vérifié pour la mission 114 l'année prochaine. Les techniciens d'United Space Alliance remplacent les points d'attache des panneaux RCC à l'intérieur de l'aile tandis que d'autres examinent les points d'attache extérieur. Les entretoises servant à fixer les panneaux RCC sont remises en place suivit des premiers panneaux. Les vérins qui contrôle le mouvement des tuyères des moteurs SSME sont aussi vérifiés. Dans l'OPF 2, des caméras sont fixés sous la carlingue afin d'examiner la corrosion de la cellule d'Endeavour. De l'autre coté, les pods OMS sont enlevés. Autour du centre, à Cocoa Beach, un télescope du système Distant Object Attitude Measurement System (DOAMS),est calibré. Il servira pour les prochains lancements. Au Solid Rocket Booster Assembly and Refurbishment Facility (ARF), les parties avant des boosters SRB sont préparés pour l'installation de caméras. Dans le hangar près de la SLF du centre où sont "exposés" les débris de Columbia, les équipes commencent à ranger toutes les pièces en vue de leur transfert dans une zone du bâtiment d'assemblage VAB pour un stockage permanent. Un dernier tour avec les médias permet de faire un point définitif. Près de 83 000 morceaux ont été envoyé au KSC représentant 38% de la masse de Columbia. Dans le Rotation, Processing and Surge Facility, près du VAB, une maquette d'un segment de SRB permet de vérifier la consistance du grain de propergol. Un technicien solidement attaché par un harnais est glissé dans l'élément. Dans l'OPF le "body flap" de Discovery est remis en place. Octobre, la NASA ne pense pas
pouvoir tenir la date d'avril 2004 pour la reprise des vols avec Atlantis. Fin
2004 serait plus optimiste. La mission STS 114 doit subir certains remaniements.
Amarré à ISS, Atlantis et son équipage devront valiser les nouvelles
procédures de réparations du bouclier thermique notamment les panneaux RCC.
Les astronautes disposeront d'outils pour colmater les petits trous mais ne
pourront rien faire contre des fissures telles que celles qui ont entraîné la
catastrophe de Columbia. L'équipage commandé par Eileen Collins, devait
initialement transporter 4 astronautes plus le nouvel équipage de relève ISS
(3 personnes). A priori, une seule personne pourrait être embarquée pour ISS
et 6 astronautes qui s'assureront de la sécurité du vol. Une mission sera intercaler entre STS 114 et 115, la mission STS 121 (en novembre 2004 avec Discovery) qui livrerait les gigantesques panneaux solaires pesant plus de 18 tonnes. Il est toujours prévu qu'Atlantis emporte les modules cargo italiens. Les opérations d'assemblage d'ISS recommenceront mi-2005 repoussant la mise en place du module européen ESA Columbus à 2007. Par ailleurs, les 11 membres du Aerospace Safety and Advisory Panel (ASAP) qui avaient été critiqués par le rapport de la commission Gehman, ont démissionné. ASAP avait été créé en 1967 après l'accident tragique d'Apollo 1. Le budget d'ASAP n'était que de 550 000$ par an (Par comparaison, le CAIB a dépensé 15 millions de dollars pour son rapport sur Columbia). D'après Mike Mott, vice président de Boeing NASA Systems, les navettes doivent voler jusqu'à la fin du programme ISS en 2018. « Les navettes et la station font partie d'un système intégré ». L'OSP (Orbital Space Place), même s'il volait dès 2010, ne remplacera pas la navette. Aujourd'hui, personne ne sait encore à quoi pourrait ressembler le successeur de la navette. Mott pense que la NASA attribuera entre 10 et 12 milliards de dollars de contrat dans les 3 à 4 ans à venir. 23 octobre, Thiokol réalise un essai au sol d'un booster SRB à 5 segments pendant 128 secondes. Ce troisième d'une série de quatre essai (Engineering Test Motor-3) permettra de qualifier le booster dont la chargé a été augmenté de 25% (5eme segment) de même que la poussée (plus 120 tonnes) et la poussée. Le programme à l'origine prévu pour augmenter les performances du Shuttle et réduire les risques en cas de problèmes vise maintenant à essayer ces nouvelles technologies pour des dérivés de propulseurs solides. Il n'est pas prévu d'équiper le Shuttle de ces boosters pour l'instant. ces tests de mise à feu sont réalisés par ATK Thiokol Propulsion Division, filiale de Alliant Techsystems Inc., basée )à Promontory, Utah, au nord de Salt Lake City. Les restrictions de vol du Shuttle énoncées après l'enquête sur l'accident de Columbia contraignent la NASA à ne lancer leur navette que 6 mois dans l'année. En effet elles imposent de pouvoir filmer l'ascension du véhicule jusqu'à la séparation du réservoir externe en visibilité du soleil, donc des lancements de jour. Comme la majorité des missions seront associées à la construction de la station ISS, les fenêtres de lancement seront en plus assujetties aux complexes lois de la mécanique céleste. Néanmoins, la NASA espère pouvoir lancer le Shuttle de nuit si elle améliore son système d'imagerie en vol. Les recommandations imposent de filmer le Shuttle dès le lancement et jusqu'à la séparation des boosters et d'en proposer au minimum trois vues différentes. Des avions équipés de caméras permettraient d'apporter des vues supplémentaires jusqu'à la mise en orbite. Pour le moment, l'agence a modifié la moitié de son parc de caméras au sol ainsi que celle qui seront monté sur le véhicule (réservoir et boosters). Pour la première fois, la NASA a ajouté des caméras haute définition à son réseau d'imagerie et ouvert un nouveau laboratoire de traitement et d'analyse (3 millions $). Un avion NASA WB-57F embarqueraient deux caméras en altitude afin de filmer le Shuttle lors de la mission 114 en 2004. Avec les caméras au sol, la lueur des flammes des boosters empêchent de voir le reste du véhicule et de repérer la chue d'un éventuel débris. Au sol, l'agence spatiale américaine a ajouté 10 caméras au sol aux 13 qui existaient déjà, dans l'espoir d'être en mesure de déceler un éventuel incident. Trois types de caméras mobiles seront disponibles, toutes doublées d'appareils photos: à courte portée (du lancement jusqu'à 57 secondes de vol), à moyenne portée (110 secondes de vol) et à longue portée (165 secondes). Les caméras à longue portée sont les plus impressionnantes, dotées d'objectifs dont la longueur focale atteint 10 000 millimètres, des canons comparés aux objectifs de 600 mm déjà impressionnants utilisés par certains photographes professionnels. Le prix de ces bijoux optiques: 400 dollars par centimètre de focale, soit 400.000 dollars par objectif. La vitesse de ces caméras traditionnelles atteint 100 images à la seconde, contre 60 images/seconde pour les anciennes caméras de la NASA. Elles vont être doublées de caméras numériques à haute définition. Les images numériques, dont la définition demeure inférieure au film classique, offrent l'avantage de la fiabilité et de la rapidité puisque les images pourront être examiner dans l'heure suivant le lancement, au lieu des 24 à 30 heures nécessaires pour le traitement du film.
Vue du nez en carbone d'Atlantis au sol. Il sera envoyé chez Vought à Fort.Worth, Texas, un sous traitant de Lockheed Martin pour des tests. Remise en place du pods OMS sur Atlantis. Généralement ils sont démontés et inspectés tous les 4 vols. 7 novembre, la NASA nomme les noms des trois MS qui seront ajoutés à l'équipage de la mission STS 114. Andrew Thomas, Wendy Lawrence et Charles Camarda rejoindront la commandant Eileen Collins, le pilote James Kelly et les MS Stephen Robinson et Soichi Noguchi du Japan Aerospace Exploration Agency nommé en 2001. Il n'y aura pas de rotation d'équipage pour la station au cours de ce vol, la mission ayant été remplacé par un vol de démonstration "post Columbia" visant à qualifier sur orbite les techniques de dépannages de la protection thermique des Orbiters. De plus, la NASA envisagerait sérieusement d'arrêter l'exploitation du Shuttle lorsque l'assemblage de la Station Spatiale Internationale sera terminé. Une circulaire, datant de septembre et intitulée " Space Shuttle Decision Timeline ", envisage de retirer les navettes à la mi-2013. Cette hypothèse est basée sur une diminution du besoin en tonnage des expériences scientifiques menées à bord de la station, et de la diminution des besoins en pièces de rechange. La NASA envisagerait même de réduire voire de supprimer l'équipage des navettes dès mi-2010. A moyen terme, la circulaire prévoit " l'US Core Complete " pour mi-2006, après 9 vols de navettes dont 2 vols prévus pour qualifier les modifications post-Columbia. Les partenaires internationaux de l'ISS pourront résider à bord de l'ISS à partir de mi-2009, avec un total de 5 vols par an. Le développement de l'OSP (Orbital Space Plane) serait accéléré pour que dès 2008, un véhicule de secours (CRV) soit disponible, et dès 2010, le véhicule de transfert (CTV) soit opérationnel. Cependant, le seul moyen de redescendre des expériences ou du cargo de la Station restera toujours les navettes spatiales, même après 2013, avec ou sans équipage. Le Freedom Star qui sert à récupérer les boosters SRB après leur retombée dans l'Atlantique a récemment été restauré à Fort Georges Island, juste à coté du centre spatial. Ce navire sert aussi à tirer les réservoirs extérieur depuis l'usine de Michoud OPF 3, 11 novembre, mise en place de la canalisation "17 inches" servant à alimenter les moteurs SSME de Discovery en carburant LOX LH2. Mise en place d'une caméra sur la jupe arrière d'un SRB monté sur le MLP en préparation des tests de vibration prévu le 17 novembre. Le 17 novembre, comme prévu le MLP 3 sur lequel deux boosters SRB ont été boulonnés est sortie de la baie 1 du VAB est est transporté quelques centaines de mètres plus loin sur la crawlerway. Cette opération réalisée à vitesse variable afin de mesurer les vibrations engendrées lors de la sortie et de la rentrée du stack dans le bâtiment. Le MLP et le crawler sont munies de capteurs, sondes et caméras qui permettront de mesurer et d'enregistrer toutes ses données. D'autres sorties sont prévues pour les prochains mois sans les boosters. Le MLP a été ensuite rentré dans la baie 3 du bâtiment. Ce n'est pas la première fois qu'une telle opération est réalisé dans le programme; en 1980, une paire de SRB avait été sortie du VAB en préparation du vol STS 1 et en 1986, une autre paire de boosters avaient été "baladé" afin de tester leur déformation pendant les "rollout". 300 millions $, c'est ce que coûtera la remise en état et en service de la navette spatiale américaine. Ce chiffre se décompose en 60 millions dépensés d'ici à la fin 2003 et 175 millions en 2004 pour les modifications de la navette et de son système de lancement, et 45 millions en 2004 pour le fonctionnement du nouveau Centre d'ingénierie et de sécurité de la Nasa (NESC), chargé du contrôle de la navette. Les modifications les plus coûteuses sur les deux ans (65 millions) sont celles menées sur le réservoir externe de la navette. En deuxième position en termes de coût (57 millions) arriveront les nouvelles procédures permettant l'inspection de la navette par les astronautes alors qu'ils se trouveront en orbite, et la mise au point de techniques leur permettant de réparer dans l'espace des dommages subis par le bouclier thermique. Le troisième poste (44 millions) recouvre les modifications au système de caméras permettant de suivre la navette pendant les premières minutes de décollage, de façon à détecter les anomalies au lancement et prendre des mesures pour sauver l'équipage. Ce total est estimé à 280 millions, pour les modifications déjà décidées et chiffrées. La facture pourrait augmenter à mesure que se rapproche la date de reprise des lancements, fixée à septembre 2004. A ces coûts s'ajoutent les frais de l'enquête menée pour identifier les causes de l'accident de Columbia, qui totalisent 152,4 millions de dollars. Cette somme se décompose en 112,6 millions dépensés par la NASA pour aider le Comité d'enquête indépendant, 18,7 millions pour le CAIB et 21,1 millions pour collecter les morceaux de la navette qui s'était désintégrée au dessus du Texas et de la Louisiane. 3 décembre, la NASA nomme 4 astronautes qui participeront à la mission STS 121 prévu après STS 114. Elle sera commandé par le vétéran Steven W. Lindsey (USAF), Mark E. Kelly (USN) et Carlos I. Noriega et Michael E. Fossum comme MS. La mission permettra de terminer les tests du matériels STS ainsi que de ravitailler la station en vivres et équipements. Le 5 décembre, Atlantis est sortie de l'OPF 1 et amené dans la baie 4 du VAB le temps de réaliser la visite de contrôle annuelle des systèmes de levage, des grues et plateformes de services du hangar. Le 9 décembre, VAB HB 3, les techniciens du KSC commencent le démontage des SRB monté en février dernier pour STS 114. Le 16 décembre, Atlantis est ramené dans l'OPF 1.
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