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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

2003

Janvier, Columbia est sur le pad 39A en attente de son départ pour la mission scientifique STS 107 avec 7 astronautes à bord. Atlantis est dans l'OPF 1 prête à être amener dans le VAB pour la mission STS 114. Endeavour est dans l'OPF 2 en préparation pour la mission STS 115. Discovery enfin est dans l'OPF 3 en révision pour sa longue période de maintenance OMDP jusqu'en 2003. 

La NASA prévoit pour 2003 au moins 6 missions dont 5 vers ISS:

_ STS 107 le 16 janvier avec Columbia et un équipage de 7 astronautes (Rick Husband, Willie McCool, Michael Anderson, Kalpana Chawla, David Brown, Laurel Clark et le PS Ilan Ramon de l' ISA) pour une mission de recherche scientifique. La mission était initialement prévu en juillet 202.

_ STS 114 le 1er mars avec Atlantis et un équipage de 7 astronautes (Eileen Collins, James Kelly, Soichi Noguchi, Stephen Robinson, et l' expedition 7 Yuri Malenchenko RSA, Alexander Kaleri RSA , Edward Lu) pour la mission ULF1 vers ISS (module MPLM et une rotation d' équipage) 

_ STS 115 le 23 mai Endeavour et 6 astronautes (Brent Jett, Christopher Ferguson, Joseph Tanner, Daniel Burbank, Steven MacLean CSA et Heidemarie Stefanyshyn-Piper) pour la mission 12A (livraison des segments P3-P4).

_ STS 116 le 24 juillet avec Atlantis et 7 astronautes (Terrence Wilcutt, William Oefelein, Robert Curbeam, Christer Fuglesang suédois et ESA, l' expedition 8 Michael Foale, William McArthur, Valery Tokarev RSA) pour la mission 12A1 avec le module Spacehab.

_ STS 117 le 2 octobre avec Endeavour et 6 astronautes (Frederick Sturckow, Mark Polansky, James Reilly, Richard Mastracchio, Joan Higginbotham et Patrick Forrester) pour la mission 13A (segments S3-S4)

_ STS 118 en novembre avec Columbia et 7 astronautes et l' expédition 9 Gennady Padalka (RSA), Michael Fincke et Oleg Kononenko (RSA) pour la mission 13A.1 / ITS S5, SPACEHAB. Ce sra la 21 eme mission vers ISS. 

STS 119 avec Atlantis sera chargé d' amener début 2004 l' équipage de rotation 10 composée de Leroy Chiao, John Phillips et Salizhan Sharipov (RSA).

12 janvier, début du compte à rebours pour Columbia STS 107.

Le 16 janvier, Columbia décolle du pad LC 39A du centre Kennedy à 16 h 39 heure française pour une mission de 16 jours à caractère scientifique. En effet, dans la soute de l'Orbiter se trouvent le double module Spacehab RDM (Research Double Module) de 8 tonnes, la palette externe Frestar de 2 tonnes et le système EDO (pour accroître la durée en orbite) de 3200 kg. 
80 expériences  sont au programme de ce vol dans 32 charges utiles (3700 kg) couvrant les domaines de la biologie (7), la recherche biomédicale et les contre mesures (7), les sciences spatiales et l'observation de la terre (4), les sciences physiques (6), le développement de produits spatiaux (5) et les nouvelles technologies (3).
Parmi les charges utiles, 9 sont commerciales, 4 de l'ESA, une du programme ISS Risk Mitigation et 18 de l'OBPR de la NASA. La palette Freestar emporte 6 expériences dont une israélienne pour l'étude de la poussière et des aérosols dans l'atmosphère en Méditerranée et au Sahara.
C'est la dernière mission scientifique d'une navette US puisqu'il est prévu que les autres charges scientifiques soient envoyé sur la station ISS.   
Sept astronautes ont pris place dans Columbia
_ Le commandant Rick husband, second vol, vient de l'Air Force, sélectionné en décembre 1994 (Gp 15), vole sur STS 96 en mai 1999 
_
Le pilote William Mc Cool, premier vol(Navy) pilote sélectionné en avril 1196 (Gp 16) 
_ Le MS David Brown, premier vol vient de la (Navy) sélectionné en avril 1196 (Gp 16)
_
Le MS Laurel Clark, premier vol vient de la Navy sélectionné en avril 1196 (Gp 16) 
_ Le MS Kalpana Chawla, second vol, civil sélectionné en décembre 1994 (Gp 15), vole sur STS 87 en décembre 1997 
_Le MS Michael Anderson, second vol, vient de l'Air Force, sélectionné en décembre 1994 (Gp 15) vole sur STS 89 en janvier 1998
_ et le PS l'israélien Ilan Ramon, qui réalise son premier vol

La mission se déroule sans problème majeur, l'équipage travaillant 24 heures sur 24 en deux équipes , rouge pour Husband, Chawla, Clark, Ramon et bleu pour Mc Cool Brown et Anderson. Le 21, le déshumidificateur de l'air et son système de secours sont tombés en panne faisant augmenter la température dans l'habitacle sans conséquence grave.
Le 1er février, Columbia est attendu sur la piste 33 du KSC en Floride à 9 h 15 mn 50 EST (15 h 15 heure française).

15 heure, la navette Columbia se désintègre lors de son retour dans l'atmosphère tuant son équipage. 16 ans après l'accident de Challenger, c'est un nouveau "bad day" pour l'amérique.
C'était le 113eme vol du Shuttle depuis 1981, la 88eme mission depuis l'accident de Challenger et la 28eme mission de Columbia.

La NASA a perdu la liaison avec Columbia à 15 h heure française alors que l'Orbiter survolait le Taxas à Mach 18 et 61712 m d'altitude en direction de la Floride. Tout semblait normal juste avant. L'Orbiter était en train d'effectuer son premier virage après le blackout, un virage de 57°. A ce moment, MCC appelle le commandant: 
"And Columbia, Houston, we see your tire pressure messages and we did not copy your last." (A vous Columbia, ici Houston. Nous avons reçu vos derniers messages sur la pression des pneus. Nous n'avons pas capté le dernier (message)... ".
Columbia: "Roger, ah, ba (unintelligable)"(Bien reçu, mm..." non intelligible).

Les films de la NASA et d'amateurs pris lors de la rentrée montrent clairement le détachement de deux éléments de l'Orbiter avant sa désintégration. Apparemment l'aile gauche se serait détachée entraînant soit l'OMS juste derrière ou la dérive verticale. Il suit une première explosion tandis que la boule de feu du à la rentrée vire au blanc par augmentation de la chaleur. Columbia perd ensuite d'autres éléments avant de se désintègre en plusieurs morceaux (au moins 7 repérés). Au sol, la trace de Columbia est suivit et entendu par des milliers de gens.

Lors d'une conférence tenue la veille au MCC de Houston, le directeur de la rentrée Leroy Cain se demandait si le détachement d'un morceau de la protection thermique du réservoir pendant le décollage pourrait influer sur le retour. Dans le film du lancement, un morceau de la protection thermique du réservoir externe se serait détaché et aurait heurté le bord d'attaque de l'aile gauche. Des débris de Columbia encore fumant ont été repérés au sol au Texas.

Dans l'après midi, à l'issue de la conférence de presse "technique" organisé au KSC, la NASA donne quelques éléments de réponse sur la perte de Columbia lors de sa rentrée dans l'atmosphère. Quelques minutes avant 8 h (heure centrale) une première indications montre la perte de senseur de température sur les élevons de l'aile gauche et une monté en température de l'aile. De plus, une perte de pression dans le train d'atterrissage gauche est aussi signalée. 
Selon les dernières données:
_ 07 h 53, perte de quelques senseurs de température.
_ 07 h 56, température des roues du train en hausse.
_ 07 h 58, explosion du senseur de température 3 sur l'aile gauche, perte des mesures. 
_ 07 h 59, la température des pneus du train d'atterrissage gauche dépasse la valeur limite.  
A partir de ce moment, l'Orbiter prend feu.
Les dernières données arrivent à 8 h 59 mn 22 a.m. EST au temps MET (mission elapsed time) de 15 jours, 22 heures, 20 minutes, 22 secondes, l'altitude est de 207135 pied et la vitesse M 18.3.
Apparamment, la NASA n'a pas pris au sérieux la perte d'un morceau de l'isolation thermique du réservoir (ou un autre élément) qui a heurté l'aile gauche pendant l'ascension le 16 janvier dernier.
Les vols de Shuttle sont désormais suspendus ainsi que les opérations au sol. Atlantis STS 114 dont le lancement était prévu le 1er mars reste dans le VAB assemblé à son stack de propulsion.

 

STS 107 Columbia
16 janvier-1er février, mission scientifique

 

STS 107

Photos, textes, documents NASA

PHOTOS DE LA MISSION JSC HOUSTON

MISSION STS 107 DONNEES
TRAGEDIE DE COLUMBIA, L'ENQUETE

4 février, le travail reprend au KSC. Dans l'OPF 3 les techniciens de USA continuent la révision OMPD de Discovery.

 

17 février, après deux semaines d'enquête, les recherches de la commission CAIB continuent toujours pour savoir ce qui est arrivé à Columbia le 1er février dernier au dessus du Texas. Les débris retrouvés de part et d'autre de la cote Ouest du pays ont été ramené au KSC afin d'essayer de reconstituer l'Orbiter dans un hangar désaffecté.
La seule certitude des enquêteurs aujourd'hui, les gaz chauds de la rentrée dans l'atmosphère ont attaqué la structure en aluminium de l'Orbiter et détruit l'intérieur de l'aile gauche. 
La question est maintenant de savoir par où est entré le gaz chaud ? La réponse a cette question permettra de savoir comment et pourquoi Columbia s'est désintégré ?
En se basant sur ce que l'on sait, il y a deux endroits par où le plasma a pu rentré:  
_ Le bord externe de l'aile gauche qui aurait été frappé pendant l'ascension et que montrerait la photo de l'USAF prise au dessus du Nouveau Mexique.
_ La trappe du train d'atterrissage gauche qui aurait été dans la trajectoire du débris pendant l'ascension et dont l'instrumentation interne a faillit pendant la rentrée. 

Le film de l'ascension de Columbia le 16 janvier montre le détachement d'un morceau d'isolant du réservoir externe à la 80eme secondes de vol et son impact sur le dessous de l'aile de columbia. Selon les experts, le débris d'une masse d'un kilogramme environ n' aurait pu érafler, racler que seulement 5 à 20 tuiles mais il ne pourrait constituer le facteur premier de la destruction de Columbia. La mauvaise qualité des images ne permettent pas de voir si il a eu d'autres impacts plus tard avant la satellisation.
La photo de l'USAF prise à Mach 18 et à 65 km d'altitude, bien que flou laisserait voir le bord gauche de l'aile apparemment déchiqueté et une traînée de particules sur l'arrière. Bien que des morceaux de l'aile gauche ait été retrouvé, rien de prouve ces dommages pour l'instant.
La trappe protégeant le train d'atterrissage retient également l'attention des enquêteurs car les pertes de mesures des capteurs partent de cette zone. Il est vrai que le système de protection thermique présente une cassure à cet endroit de part la présence de ces portes. Des joints thermiques servent bien sur à isoler le compartiment et à assurer la continuité avec le reste des tuiles sous le ventre de l'Orbiter, mais la NASA reconnaît que cette région est assez vulnérable et lors de la préparation des Orbiter un soin tout particulier y est apporté. Un rapport demandé deux jours avant le drame aux experts du centre de Langley en Virginie indique que si l'étanchéité de ces portes était compromise, on irait droit vers un drame. La roue du train perdrait son intégrité structurelle et exploserait projetant des débris de partout dans l'aile.       

Parallèlement, au KSC, les membres de la commission d'enquête CAIB visitent les installations sol dédiées au Shuttle afin de se familiariser avec les procédures. L'équipe visite le bâtiment de préparation des moteurs SSME, celui de fabrication des tuiles thermiques, le hangar de désassemblage des boosters SRB,  les OPF et le VAB où Atlantis est assemblé à son stack de propulsion. L'Orbiter sera démâté dans la semaine et ramené dans son OPF.  

La commission CAIB dans le "SSME Shop", le  Thermal Protection System shop, 
le hangar AF SRB Disassembly Facility et le VAB.

25 février, Atlantis monté sur sa plateforme de lancement MLP3 est sortie de la baie 3 du bâtiment d'assemblage VAB et rentré dans la baie 1 adjacente. Elle sera démâtée et ramenée dans l'OPF 1. Une manoeuvre similaire avait été réalise en 1987 avec Atlantis après l'accident de Challenger mais de la baie 1 à la baie 3. Même si les deux baie du VAB sont identiques, seule la baie 1 parait pouvoir réaliser les opérations de "destacking". Le fait que la grue de la baie 3 ait été changé et quelle ait un certain "jeu" explique peut être ce fait. 
De plus, il y a deux choses à considérer concernant le temps passé dans le VAB. La première est la tendance des portes de la soute à absorber l’humidité. Elles sont faites de matériaux composites et peuvent se voiler, se déformer si elles sont exposées à l’air humide de Floride pendant plus de 60 jours. Il y a aussi un temps limite à cause de la pression des pneus et la NASA n’aime pas la laisser chuter de plus de quelques psiI (Pounds per Square Inch) avant le lancement. Donc, ils est pris en compte le taux théorique de fuite des pneus entre le roulage depuis l’OPF et la date prévue d’atterrissage.    

14 mars, Atlantis est démâté de son stack de propulsion et remis sur ses roues pour être amené dans l'OPF 1.

   

23 avril, après trois mois d'enquête, la commission chargé de mettre en lumière les circonstance de l'accident de Columbia le 1er février dernier s'apprête à terminer son enquête. Les membres de la CAIB pensent avoir isolé la cause du drame: un scellé de l'aile gauche (joint "T") a été heurté par un morceau de mousse isolante tombé du réservoir externe lors du décollage le 16 janvier à la 80 eme seconde de vol. Ce scellé s'est décroché le lendemain créant une brèche par laquelle se sont engouffrés des gaz atmosphériques lors du retour de la navette dans l'atmosphère le 1er février provoquant la désintégration de la navette.
La commission d'enquête se réunira avec des responsables de la NASA dans la semaine pour commencer à établir le scénario de la catastrophe. La rapport final n'est pas attendu avant le milieu de l'été.

La CAIB a donc éliminer 9 des 10 scénarii envisagés tout au long de l'enquête. Alors que Columbia plongeait dans l'atmosphère ce 1er février, la drame se mettait en place. Dès les premières couches d'air au dessus d'Hawai (8h 49mn 09s), le plasma de gaz chaud du au frottement contre le véhicule commence à pénétrer à travers la brèche entre les panneaux RCC 8 et 9 du bord d'attaque de l'aile gauche. Doucement, il longe l'aile pénétrant dans la structure jusqu'au logement du train d'atterrissage. Un à un les capteurs de température tombent en panne tandis que l'Orbiter pénalisé par une aile en feu tente vainement de corriger sa trajectoire (8h 52mn). Des éléments commencent à se détacher, ils seront vus et filmés par des dizaines d'observateurs au sol. Le plasma sort par la trappe du train d'atterrissage (8h 57mn), l'aile est presque complètement détruite. 8h 59mn 32s, les communications avec l'équipage sont coupé, Columbia se brise 30 secondes plus tard.

Les tests réalisés à Wright Patterson AFB montrent que l'objet qui est vu se détacher de Columbia au second jour de vol par les radars de l'USAF est bien un joint de scellement de type "T". Cet incident n'avait pas été détecté lors du vol, mais a été découvert par les analyses effectuées après la catastrophe. Les joint "T" sont fixés entre les panneaux RCC en carbone renforcé sur le bord d'attaque de l'aile. 22 panneaux boulonnés au longeron de l'aile assurent son 'isolation thermique lors de la rentrée dans l'atmosphère.

25 avril, Sean O'Keefe annonce la composition de l'équipage de la première navette à reprendre les vols après l'accident de Columbia, qui sera commandé par une Américaine et comprendra un astronaute japonais.

La date de cette mission n'est pas encore fixée mais la Nasa vise une reprise des vols dès que les conditions de sécurité auront été améliorées sur la navette pour tenir compte des recommandations à venir de la Commission d'enquête sur l'accident de Columbia (CAIB), qui a provoqué la mort de sept astronautes le 1er février dernier.

2003 STS114 crew.jpg (224818 octets)

L'équipage dont les membres n'ont pas changé depuis leur assignation en 2002 sera composé de Eileen Collins, CDR, James Kelly PLT et deux MS Stephen Robinson et le Japonais Soichi Noguchi, de l'agence spatiale japonaise (NASDA). A cet équipage devraient s'ajouter les trois membres du futur équipage de la Station spatiale internationale, devant aller remplacer l'Américain Edward Lu et le Russe Iouri Malentchenko, conduits à bord de l'ISS par un vaisseau Soyouz. Le commandant Collins a déjà effectué trois missions sur la navette, dont une au poste de commandement. Ce sera le deuxième vol pour le co-pilote Kelly, le troisième vol pour l'astronaute Robinson, qui devrait réaliser trois sorties dans l'espace, et le premier vol pour l'astronaute Noguchi, qui sera le deuxième japonais à se rendre sur l'ISS.

Les équipages des prochaines missions restent inchangé avec pour STS 115 avec Brent W. Jett, Jr CDR,  Christopher J. Ferguson PLT, Heidemarie M. Stefanyshyn-Piper, Joseph R. (Joe) Tanner, Daniel C. Burbank, et Steven G. MacLean (canada) comme MS.

CALENDRIER STS 

_ STS 115 avec Endeavour 6 astronautes mission 12A (8eme vol ISS) livraison des panneaux P3/P4 
_ STS 116 avec Atlantis (Cdr Terrence Wilcutt, Plt William Oefelein, MS Robert Curbeam, Christer Fuglesang (Sweden/ESA)) mission 12A.1 Spacehab rotation d'équipage 
_ STS 117 avec Endeavour 6 astronautes (Cdr Frederick Sturckow, Plt Mark Polansky, MS James Reilly, Richard Mastracchio, Joan Higginbotham et Patrick Forrester) mission 13A livraioson des panneaux S3/S4 
_ STS 118 mission 6 astronautes (Cdr Scott J. Kelly, Plt Charles O. Hobaugh, MS Scott Parazynski, Dafydd (Dave) Williams (CSA), Barbara R. Morgan et Lisa M. Nowak) ) 13A.1 ITS S5, Spacehab 
_ STS 119 avec Atlantis (Cdr Steven W. Lindsey, Plt Mark E. Kelly, MS Michael L. Gernhardt,  Carlos I. Noriega) mission 15A /ITS S6, rotation d'équipage
_ STS 120 avec Endeavour 6 astronautes (Cdr James Halsell, Plt Alan Poindexter, MS Wendy Lawrence, Piers Sellers, Stephanie Wilson et Michael Foreman) mission 10A livraison du U.S. Node 2

L'administrateur de la NASA table sur une opportunité de reprise des vols fin 2003 alors que le numéro 3 de la Nasa, Michael Kostelnik a pour sa part évoqué en milieu de semaine une reprise des vols entre janvier et mars 2004.
O 'Keefe a également annoncé son intention de se rendre en Russie pour accueillir l'équipage de retour de l'ISS attendu le 4 mai, composé des astronautes américains Kenneth Bowersox et Donald Pettit et du cosmonaute russe Nicolaï Boudarine, dont le retour sur Terre était à l'origine prévu en mars.

Concernant l'accident de Columbia, M. O'Keefe a précisé que les enquêteurs avaient réussi à collecter environ 70.000 fragments de la navette qui s'est désintégrée à son retour sur Terre, ce qui représente près de 40% de son poids total. Il a salué les efforts des équipes au sol pour ce résultat, alors que dans les jours suivant la catastrophe "les experts m'avaient dit qu'on aurait de la chance si on récupérait 15%" de la navette, désintégrée au-dessus de plusieurs Etats du sud des Etats-Unis, dont principalement le Texas.

26 avril, lancement de l'expédition 7 à destination de ISS avec le vaisseau Soyouz TMA 2 composé deux deux hommes le russe  Yuri I. Malenchenko et l'américain Edward T. Lu. Il remplaceront l'expédition 6 (Ken Bowersox, Nikolai Budarin et Don Pettit) en orbite depuis novembre 2002. Ces derniers retourneront sur terre le 4 mai prochain à 2 h 03 TU à bord du Soyouz TMA 1.
Après l'accident de Columbia, la Russie et la NASA avaient décidé de continuer à occuper la station ISS mais avec un équipage réduit à seulement deux astronautes le temps de la reprise des vols du Shuttle début 2004.

2003 exp 7 crew.jpg (186739 octets)

20 mai, le réservoir externe assemblé au stack de propulsion destiné à Atlantis STS 114 est désassemblé et stocké dans le VAB.

1er juin, les activités au centre spatial continue. Après l'arrivée en décembre dernier des derniers composants de la poutre S6 destinée à la station ISS, la NASA reçoit par avion Beluga du NODE 2, le second des trois modules connectés à la station attachés au US Lab et destiné à attacher le module japonais et les modules logistiques MLMP. Le Node 2 permettra d'amarrer l'Orbiter et sera mis en orbite par STS 120 pour terminer l'assemblage de la station.
La veille, l'agence recevait les premiers éléments du module japonais JEM par bateau à port Canaveral. Construit par Tsukuba Space Center près de Tokyo, le JEM sera un laboratoire scientifiques équipé de palettes externe et d'un bars télémanipulateur. Trois missions seront nécessaire pour l'assembler sur ISS.  

13 juin, le directeur du KSC Roy Briges  est nommé directeur du centre Langley en Virginie par Sam Okeefe administrateur de l'agence spatiale. Il remplacera Del Freeman, 62 ans qui partira en retraite en août. Roy Bridges, 59 ans, ancien astronaute (Challenger 51 F en 1985) puis directeur du KSC depuis 6 ans. James Kennedy directeur adjoint assurera l'intérim en attente d'un remplaçant. Après le départ de Ron Dittemore en avril et celui de Arthur Stephenson directeur du centre Marshall responsable des réservoirs externe le 20 mai dernier, c'est le troisième départ lié à l'accident de Columbia.

D'autre part, deux vétérans de l'espace, qui ont volé sur Apollo et sur la navette spatiale, vont prendre la tête d'un groupe chargé de la reprise des vols suspendus après l'accident de Columbia. L'ancien commandant d'Apollo, Thomas Stafford qui a volé sur Gemini et Apollo, et l'ancien commandant de la navette, Richard Covey "aideront la Nasa en évaluant ses plans de reprise des vols", a déclaré M. O'Keefe en estimant que les deux astronautes avaient les connaissances nécessaires pour mettre en oeuvre les recommandations du Conseil d'enquête sur l'accident de Columbia (CAIB) attendues durant l'été. Le groupe dirigé par les deux astronautes est composé d'une série d'experts et de responsables de l'industrie spatiale qui travailleront en vue d'une reprise des vols de la navette au début 2004.

19 juin, la NASA ne fera voler qu'un seul Orbiter en 2004 sur les trois restants au KSC. En effet, l'équipe responsable chargée de la reprise des vols, présidée par l'astronaute Jim Halsell recommande de commencer en juillet l'OMDP de Endeavour âgé de 11 ans afin de moderniser son poste de pilotage jusqu'en mai 2005. Il y aura donc deux Orbiters en période de maintenance en même temps au KSC, puisque Discovery termine la sienne actuellement.

La reprise des vols envisagée pour le 18 décembre par l'administrateur O Keefee semble être utopiste en vertu des nouvelles rêgles de sécurité, notamment imposant les lancements de jour. Ainsi, il ne serait pas possible de lancer avant le 21 janvier le temps d'équiper les navettes de caméras filmant la chute d'objet du réservoir.

26 juin, la NASA annonce que James W Kennedy, l'ancien directeur adjoint du KSC sera nommé directeur du centre spatial, en remplacement de Roy Bridges muté au centre Langley.

 

2 juillet, la NASA par l'intermédiaire de Bill Parsons, responsable du management du STS (en remplacement de Ditemoore) annonce quelques changements à la tête de l'agence spatiale. 
Ainsi Wayne Hale Jr est nommé directeur adjoint temporaire du programme STS. Depuis février, il est manager au Launch Integration, il retournera au JSC. 
Steve M. Poulos, Jr, devient manager temporaire au JSC dans l'équipe Orbiter Project Office. 
Edward J. Mango devient manager adjoint dans l'équipe Orbiter Project Office. 
John P. Shannon est nommé manager temporaire au Flight Operations and Integration. Il a servit plus récemment comme Lead Flight Director sur la mission Discovery STS 102 en mars 2001. Après l'accident de Columbia, il a participé comme directeur adjoint de l'équipe Columbia Task Force qui a servit d'interface entre la NASA et la CAIB Columbia Accident Investigation Board.
John F. Muratore est nommé manager au Systems Integration Office.

Portrait du directeur adjoint du KSC Woodrow Whitlow Jr qui succédera à J Kennedy le 31 août prochain.

18 août, le Crawler Transporter n°2 sort le MLP 1 du VAB pour "une balade" sur la crawlerway vers le pad 39A. Les CT ont récemment subit des modifications et améliorations notamment concernant la cabine de pilotage et l'échappement. 

26 août, 7 mois après la perte de Columbia, la commission d'enquête CAIB remet officiellement son rapport sur les causes probable de l'accident du 1er février 2003. Ce rapport confirme ce que l'on sait maintenant depuis plusieurs mois. Les 13 enquêteurs sont convaincus qu'un morceau d'isolant venu frapper l'aile gauche de Columbia durant le décollage le 16 janvier a ouvert une brèche dans le bouclier thermique, qui s'est révélée fatale lors de la rentrée dans l'atmosphère le 1er février.
La CAIB, sous la présidence de  l'amiral à la retraite Harold Gehman, a recommandé à la NASA de prendre des mesures pour empêcher l'isolant couvrant le réservoir central de la navette de se détacher, et de placer des caméras sur la navette et au sol pour suivre le décollage en direct.
Le Pentagone devra aussi pointer régulièrement ses satellites espions vers la navette en orbite pour détecter un éventuel défaut externe.
Les enquêteurs ont demandé à la NASA une inspection systématique des panneaux de carbone qui protège le bord d'attaque des ailes de la navette, point faible qui avait permis à l'air chaud de s'engouffrer dans la structure de Columbia et de la détruire pendant sa rentrée dans l'atmosphère. En cas d'incident supposé, les astronautes devront aussi pouvoir sortir dans l'espace pour inspecter le bouclier thermique de la navette et faire des réparations, ce qui n'était jusqu'à présent pas possible.

Une partie encore inédite du rapport de 250 pages porte sur les réformes d'organisation conseillées à la NASA pour éviter des erreurs de jugements aux conséquences catastrophiques lors de futures missions. Dans le but de comprendre le processus des erreurs qui ont conduit à la tragédie, les enquêteurs ont passé en revue les échanges de courriers électroniques entre ingénieurs, durant la mission, qui décrivaient les conséquences potentiellement dramatiques de l'impact d'un morceau d'isolant contre les panneaux protégeant la navette. Les responsables de l'agence ont assuré n'avoir jamais vu ces messages, ni entendu de mises en garde. de plus, ils avaient rejeté une offre du Pentagone d'utiliser ses satellites espions pour photographier la navette et détecter d'éventuels problèmes, lorsque le département de la Défense avait eu vent d'un incident au décollage.

Résultat de la compilation de 35.000 documents et de centaines d'auditions d'experts, d'anciens et d'actuels responsables de la NASA, le rapport destiné au Congrès devrait peser sur le débat déterminant le budget de l'agence spatiale.

La NASA se dit prête à répondre à 100 % aux recommandations du rapport

La reprise des vols STS est prévu pour 2004 au printemps si tout se passe comme prévu car la NASA doit maintenant revoir son plan de vol pour la mission STS 114 qui serra commandé par Eilleen Collins. En effet, la mission prévoit de réaliser une EVA pour inspecter les tuiles de l'Orbiter ce qui devrait limiter le temps pour décharger le matériel nécessaire à la station. En plus, seul deux astronautes occupent ISS actuellement au lieu de trois, ce qui réduit la min d'oeuvre à bord. Une partie du chargement pourrait être amené par un autre vol Shuttle ou un Soyouz. De plus, la masse de la charge utile sera limité par l'emport dans la soute du kit de réparation des tuiles thermiques et de la rallonge destinée au bras RMS de la navette pour observer le dessous de la voilure. Avant le 1er février, la mission STS 114 prévoyait d'approvisionner la station à l'aide du module MPLM et de réaliser trois EVA (Stephen Robinson et l'astronaute japonais Soichi Noguchi) pour installer de nouveaux gyroscopes, monter une plateforme externe de rangement et monter un système de caméras et appareils photos sur la station.

Le 9 septembre, la NASA vise le 11 mars 2004 au plus tôt pour le lancement de la navette Atlantis vers la Station spatiale internationale. Dans un rapport de 156 pages, l'agence décrit les modifications sur la navette et les procédures de lancement pour améliorer la sécurité des vols et des équipages. Le plan mentionne la date du 11 mars, début d'une fenêtre de lancement allant jusqu'au 6 avril.
Sur le plan technique, la NASA va d'abord s'attaquer à la cause directe de l'accident de Columbia --les débris de mousse isolante venus frapper son bouclier thermique au décollage-- en supprimant l'isolant autour du bi-pied qui fixe l'avant de la navette sur le réservoir central. A sa place, seront installées des résistances électriques chauffantes jouant le même rôle que l'isolant : éviter la formation de glace pouvant endommager la navette au décollage.
Conformément aux recommandations du comité d'enquête, la NASA va installer une série de caméras sur la navette et au sol pour détecter les dommages subis au lancement et utiliser les systèmes d'imagerie disponibles en orbite, parmi lesquels les "équipements nationaux appropriés", terme consacré pour les satellites espions américains Milstar. 14 caméras de poursuite seront remises en état et 7 nouvelles seront installées d'ici mars 2004.  
Seuls les lancements en plein jour seront désormais autorisés, pour favoriser l'observation de la navette, a encore annoncé la NASA, ce qui réduira le nombre de fenêtres de tir disponibles pour atteindre la Station spatiale. Un système de caméras sera monté sur le Shuttle sur le réservoir externe, les boosters, 
L'ISS va également être dotée de caméras, notamment sur son bras robotisé SSRMS pour l'inspection de la navette. Ce bras permettra de retourner l'Orbiter. L'équipage du laboratoire orbital sera aussi mis à contribution pour détecter toute anomalie pendant la manoeuvre d'approche de l'orbiteur. Arrivée à 180 m de la station, l'Orbiter se retournera pour présenter son ventre aux occupants de la station qui le filmeront depuis le US Lab 
Les astronautes devront avoir la capacité de réparer un dommage causé au bouclier thermique grâce à "la mise au point de matériaux et de procédure de réparation en vol" et la navette devra être renforcée pour "résister à des débris mineurs". pour les vols "autonomes", le bras RMS sera pourvu d'extension. Des poutres seront également embarquées pour assister les astronautes lors des EVA.
Des essais ont été réalisé dans un KC 135 pour tester un système de réparation ablatif à base de silicium. Il sera opérationnel pour mars 2004.
La trajectoire de rentrée sera optimisée afin de minimiser les dommages des bords d'attaque. Au sol, les pads de tir subiront quelques modifications notamment afin d'éviter la projection de peinture de zinc sur l'Orbiter pendant l'attente sur le pad. Enfin, la NASA devra assurer un renouvellement des panneaux RCC lors des opérations de révision.

Sur le plan budgétaire, la NASA n'a pas encore chiffrer les surcoûts occasionnés par cette série de modifications promettant simplement d'identifier les besoins budgétaires.

KSC, OPF 1, Atlantis est l'objet de toutes les considérations. L'Orbiter est minutieusement préparé, contrôlé, vérifié pour la mission 114 l'année prochaine.  Les techniciens d'United Space Alliance remplacent les points d'attache des panneaux RCC à l'intérieur de l'aile tandis que d'autres examinent les points d'attache extérieur. 

 

Les entretoises servant à fixer les panneaux RCC sont remises en place suivit des premiers panneaux.

Les vérins qui contrôle le mouvement des tuyères des moteurs SSME sont aussi vérifiés.

Dans l'OPF 2, des caméras sont fixés sous la carlingue afin d'examiner la corrosion de la cellule d'Endeavour. De l'autre coté, les pods OMS sont enlevés.

Autour du centre, à Cocoa Beach, un télescope du système Distant Object Attitude Measurement System (DOAMS),est calibré. Il servira pour les prochains lancements. 

Au Solid Rocket Booster Assembly and Refurbishment Facility (ARF), les parties avant des boosters SRB sont préparés pour l'installation de caméras.

Dans le hangar près de la SLF du centre où sont "exposés" les débris de Columbia, les équipes commencent à ranger toutes les pièces en vue de leur transfert dans une zone du bâtiment d'assemblage VAB pour un stockage permanent. Un dernier tour avec les médias permet de faire un point définitif. Près de 83 000 morceaux ont été envoyé au KSC représentant 38% de la masse de Columbia.   

Dans le Rotation, Processing and Surge Facility, près du VAB, une maquette d'un segment de SRB permet de vérifier la consistance du grain de propergol. Un technicien solidement attaché par un harnais est glissé dans l'élément.

Dans l'OPF le "body flap" de Discovery est remis en place.

Octobre, la NASA ne pense pas pouvoir tenir la date d'avril 2004 pour la reprise des vols avec Atlantis. Fin 2004 serait plus optimiste. La mission STS 114 doit subir certains remaniements. Amarré à ISS, Atlantis et son équipage devront valiser les nouvelles procédures de réparations du bouclier thermique notamment les panneaux RCC. Les astronautes disposeront d'outils pour colmater les petits trous mais ne pourront rien faire contre des fissures telles que celles qui ont entraîné la catastrophe de Columbia. L'équipage commandé par Eileen Collins, devait initialement transporter 4 astronautes plus le nouvel équipage de relève ISS (3 personnes). A priori, une seule personne pourrait être embarquée pour ISS et 6 astronautes qui s'assureront de la sécurité du vol. 
Conséquence des "nouvelles règles de vol", les opportunités de lancement sont dans la pratique fort réduite. La  fenêtre de tir s'étale sur seulement 26 jours entre le 16 septembre et le 11 octobre 2004, 2 jours entre le 19 et le 21 novembre et deux jours également entre le 17 et le 19 janvier 2005. La prochaine fenêtre pour 2005 est en mars. De plus l'observations de jour de la séparation du réservoir externe n'a pas possible avant le 16 septembre 2004. 

Une mission sera intercaler entre STS 114 et 115, la mission STS 121 (en novembre 2004 avec Discovery) qui livrerait les gigantesques panneaux solaires pesant plus de 18 tonnes. Il est toujours prévu qu'Atlantis emporte les modules cargo italiens. 

Les opérations d'assemblage d'ISS recommenceront mi-2005 repoussant la mise en place du module européen ESA Columbus à 2007. 

Par ailleurs, les 11 membres du Aerospace Safety and Advisory Panel (ASAP) qui avaient été critiqués par le rapport de la commission Gehman, ont démissionné. ASAP avait été créé en 1967 après l'accident tragique d'Apollo 1. Le budget d'ASAP n'était que de 550 000$ par an (Par comparaison, le CAIB a dépensé 15 millions de dollars pour son rapport sur Columbia). D'après Mike Mott, vice président de Boeing NASA Systems, les navettes doivent voler jusqu'à la fin du programme ISS en 2018. « Les navettes et la station font partie d'un système intégré ». L'OSP (Orbital Space Place), même s'il volait dès 2010, ne remplacera pas la navette. Aujourd'hui, personne ne sait encore à quoi pourrait ressembler le successeur de la navette. Mott pense que la NASA attribuera entre 10 et 12 milliards de dollars de contrat dans les 3 à 4 ans à venir. 

23 octobre, Thiokol réalise un essai au sol d'un booster SRB à 5 segments pendant 128 secondes. Ce troisième d'une série de quatre essai (Engineering Test Motor-3) permettra de qualifier le booster dont la chargé a été augmenté de 25% (5eme segment) de même que la poussée (plus 120 tonnes) et la poussée. Le programme à l'origine prévu pour augmenter les performances du Shuttle et réduire les risques en cas de problèmes vise maintenant à essayer ces nouvelles technologies pour des dérivés de propulseurs solides. Il n'est pas prévu d'équiper le Shuttle de ces boosters pour l'instant. ces tests de mise à feu sont réalisés par ATK Thiokol Propulsion Division, filiale de Alliant Techsystems Inc., basée )à Promontory, Utah, au nord de Salt Lake City. 

 

Les restrictions de vol du Shuttle énoncées après l'enquête sur l'accident de Columbia contraignent la NASA à ne lancer leur navette que 6 mois dans l'année. En effet elles imposent de pouvoir filmer l'ascension du véhicule jusqu'à la séparation du réservoir externe en visibilité du soleil, donc des lancements de jour. Comme la majorité des missions seront associées à la construction de la station ISS, les fenêtres de lancement seront en plus assujetties aux complexes lois de la mécanique céleste. Néanmoins, la NASA espère pouvoir lancer le Shuttle de nuit si elle améliore son système d'imagerie en vol. Les recommandations imposent de filmer le Shuttle dès le lancement et jusqu'à la séparation des boosters et d'en proposer au minimum trois vues différentes. Des avions équipés de caméras permettraient d'apporter des vues supplémentaires jusqu'à la mise en orbite. Pour le moment, l'agence a modifié la moitié de son parc de caméras au sol ainsi que celle qui seront monté sur le véhicule (réservoir et boosters). Pour la première fois, la NASA a ajouté des caméras haute définition à son réseau d'imagerie et ouvert un nouveau laboratoire de traitement et d'analyse (3 millions $). Un avion NASA WB-57F embarqueraient deux caméras en altitude afin de filmer le Shuttle lors de la mission 114 en 2004. Avec les caméras au sol, la lueur des flammes des boosters empêchent de voir le reste du véhicule et de repérer la chue d'un éventuel débris.  

Au sol, l'agence spatiale américaine a ajouté 10 caméras au sol aux 13 qui existaient déjà, dans l'espoir d'être en mesure de déceler un éventuel incident. Trois types de caméras mobiles seront disponibles, toutes doublées d'appareils photos: à courte portée (du lancement jusqu'à 57 secondes de vol), à moyenne portée (110 secondes de vol) et à longue portée (165 secondes). Les caméras à longue portée sont les plus impressionnantes, dotées d'objectifs dont la longueur focale atteint 10 000 millimètres, des canons comparés aux objectifs de 600 mm déjà impressionnants utilisés par certains photographes professionnels. Le prix de ces bijoux optiques: 400 dollars par centimètre de focale, soit 400.000 dollars par objectif. La vitesse de ces caméras traditionnelles atteint 100 images à la seconde, contre 60 images/seconde pour les anciennes caméras de la NASA. Elles vont être doublées de caméras numériques à haute définition. Les images numériques, dont la définition demeure inférieure au film classique, offrent l'avantage de la fiabilité et de la rapidité puisque les images pourront être examiner dans l'heure suivant le lancement, au lieu des 24 à 30 heures nécessaires pour le traitement du film.

    

Vue du nez en carbone d'Atlantis au sol. Il sera envoyé chez Vought à Fort.Worth, Texas, un sous traitant de Lockheed Martin pour des tests.

 

Remise en place du pods OMS sur Atlantis. Généralement ils sont démontés et inspectés tous les 4 vols. 

7 novembre, la NASA nomme les noms des trois MS qui seront ajoutés à l'équipage de la mission STS 114. 

Andrew Thomas, Wendy Lawrence et Charles Camarda rejoindront la commandant Eileen Collins, le pilote James Kelly et les MS Stephen Robinson et Soichi Noguchi du Japan Aerospace Exploration Agency nommé en 2001. Il n'y aura pas de rotation d'équipage pour la station au cours de ce vol, la mission ayant été remplacé par un vol de démonstration "post Columbia" visant à qualifier sur orbite les techniques de dépannages de la protection thermique des Orbiters.

De plus, la NASA envisagerait sérieusement d'arrêter l'exploitation du Shuttle lorsque l'assemblage de la Station Spatiale Internationale sera terminé. Une circulaire, datant de septembre et intitulée " Space Shuttle Decision Timeline ", envisage de retirer les navettes à la mi-2013. Cette hypothèse est basée sur une diminution du besoin en tonnage des expériences scientifiques menées à bord de la station, et de la diminution des besoins en pièces de rechange. La NASA envisagerait même de réduire voire de supprimer l'équipage des navettes dès mi-2010. A moyen terme, la circulaire prévoit " l'US Core Complete " pour mi-2006, après 9 vols de navettes dont 2 vols prévus pour qualifier les modifications post-Columbia. Les partenaires internationaux de l'ISS pourront résider à bord de l'ISS à partir de mi-2009, avec un total de 5 vols par an. Le développement de l'OSP (Orbital Space Plane) serait accéléré pour que dès 2008, un véhicule de secours (CRV) soit disponible, et dès 2010, le véhicule de transfert (CTV) soit opérationnel. Cependant, le seul moyen de redescendre des expériences ou du cargo de la Station restera toujours les navettes spatiales, même après 2013, avec ou sans équipage.

Le Freedom Star qui sert à récupérer les boosters SRB après leur retombée dans l'Atlantique a récemment été restauré à Fort Georges Island, juste à coté du centre spatial. Ce navire sert aussi à tirer les réservoirs extérieur depuis l'usine de Michoud

OPF 3, 11 novembre, mise en place de la canalisation "17 inches" servant à alimenter les moteurs SSME de Discovery en carburant LOX LH2.

Mise en place d'une caméra sur la jupe arrière d'un SRB monté sur le MLP en préparation des tests de vibration prévu le 17 novembre. 

Le 17 novembre, comme prévu le MLP 3 sur lequel deux boosters SRB ont été boulonnés est sortie de la baie 1 du VAB est est transporté quelques centaines de mètres plus loin sur la crawlerway. Cette opération réalisée à vitesse variable afin de mesurer les vibrations engendrées lors de la sortie et de la rentrée du stack dans le bâtiment. Le MLP et le crawler sont munies de capteurs, sondes et caméras qui permettront de mesurer et d'enregistrer toutes ses données. D'autres sorties sont prévues pour les prochains mois sans les boosters. Le MLP a été ensuite rentré dans la baie 3 du bâtiment. Ce n'est pas la première fois qu'une telle opération est réalisé dans le programme; en 1980, une paire de SRB avait été sortie du VAB en préparation du vol STS 1 et en 1986, une autre paire de boosters avaient été "baladé" afin de tester leur déformation pendant les "rollout". 

300 millions $, c'est ce que coûtera la remise en état et en service de la navette spatiale américaine. Ce chiffre se décompose en 60 millions dépensés d'ici à la fin 2003 et 175 millions en 2004 pour les modifications de la navette et de son système de lancement, et 45 millions en 2004 pour le fonctionnement du nouveau Centre d'ingénierie et de sécurité de la Nasa (NESC), chargé du contrôle de la navette. Les modifications les plus coûteuses sur les deux ans (65 millions) sont celles menées sur le réservoir externe de la navette. En deuxième position en termes de coût (57 millions) arriveront les nouvelles procédures permettant l'inspection de la navette par les astronautes alors qu'ils se trouveront en orbite, et la mise au point de techniques leur permettant de réparer dans l'espace des dommages subis par le bouclier thermique. Le troisième poste (44 millions) recouvre les modifications au système de caméras permettant de suivre la navette pendant les premières minutes de décollage, de façon à détecter les anomalies au lancement et prendre des mesures pour sauver l'équipage.

Ce total est estimé à 280 millions, pour les modifications déjà décidées et chiffrées. La facture pourrait augmenter à mesure que se rapproche la date de reprise des lancements, fixée à septembre 2004. A ces coûts s'ajoutent les frais de l'enquête menée pour identifier les causes de l'accident de Columbia, qui totalisent 152,4 millions de dollars. Cette somme se décompose en 112,6 millions dépensés par la NASA pour aider le Comité d'enquête indépendant, 18,7 millions pour le CAIB et 21,1 millions pour collecter les morceaux de la navette qui s'était désintégrée au dessus du Texas et de la Louisiane.

3 décembre, la NASA nomme 4 astronautes qui participeront à la mission STS 121 prévu après STS 114. Elle sera commandé par le vétéran Steven W. Lindsey (USAF), Mark E. Kelly (USN) et Carlos I. Noriega et Michael E. Fossum comme MS. La mission permettra de terminer les tests du matériels STS ainsi que de ravitailler la station en vivres et équipements.  

Le 5 décembre, Atlantis est sortie de l'OPF 1 et amené dans la baie 4 du VAB le temps de réaliser la visite de contrôle annuelle des systèmes de levage, des grues et plateformes de services du hangar.

 

Le 9 décembre, VAB HB 3, les techniciens du KSC commencent le démontage des SRB monté en février dernier pour STS 114. 

Le 16 décembre, Atlantis est ramené dans l'OPF 1.