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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

Lorsque Columbia se désintègre le 1er février 2003 au dessus du Texas, la NASA réquisitionne en toute hâte un lieu de stockage pour les éléments de Columbia qui seront récupérés afin d'être analysés. C'est au bord de la piste d'atterrissage SLF que l'agence ramène ces éléments dans le hangar des Reusable Launch Vehicule terminé en 2001. 

Une incroyable profusion de débris prends la route dans des camions depuis les sites de "crash" au Texas et en Louisiane comme la base de Barksdale AFB, à Shreveport, les villes de Palestine, Lufkin et Nacogdoches  où ont été entendu les booms sonique et vue les débris métallique retombés au sol. 

Répartis dans la nature, les restes de Columbia:

_ 25 bouteilles de stockage de gaz presque intactes;

_ Des morceaux d'ailes et de fuselage;

_ De nombreuses tuiles thermiques en morceaux;

_ Un casque d'astronaute;

_ Un patch de la mission probablement stocké en cabine;

_ La structure des hublots de l'Orbiter;

_ Le reste des 7 corps des astronautes;

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Le hangar utilisé pour la reconstruction de Columbia a été conçu au départ pour abriter les "Shuttle X33 et X34, les successeurs du STS. Malheureusement le programme est arrêté en 2001 et les hangars assignés au stockage d'éléments du STS. Construites en une année en 1999-2000 pour un coût de 8 millions $, elles comprenant un hangar multi-fonction pour le stockage des véhicules et un bâtiment administratif adjacent.  

Les premiers éléments arrivent par camion le 12 février de Barkdale au hangar RLV. Dans le bâtiment des lignes jaunes ont été tracé formant une grille de 57 m sur 50. Chaque zone correspond en fait à une partie de l'Orbiter, le fuselage au centre, les ailes sur les cotés. 

A coté de la structure des hublots de la cabine et des bouteilles de stockage de gaz se trouve les pièces les plus reconnaissable, les trois trains d'atterrissage complet avec leur 6 roues et pneus, le sas et des morceaux du tunnel de liaison et le panneau RCS avant droit avec ses tuyères moteurs. Les turbo-pompes des moteurs SSME ont été déterrées en Louisiane mais quelques pièces des tuyère n'ont pas été localisé.

Les morceaux du cockpit ont été mis à part dans une autre zone devant le hangar. Là sont stockés les effets personnels, équipements de vol ainsi que les films et K7 vidéo à développer plus tard. Plus de la moitié de la cabine a pu être récupéré. Quelques expériences situées dans le module Spacehab ont été retrouvé intacte parmi les débris et elles ont été envoyé à leur concepteur pour analyses.

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Les pneus du train principal gauche sont déchirées, brûlées, mais les enquêteurs n'ont pas déterminé si ces brûlures ont été faite avant pendant la rentrée ou après la désintégration de Columbia. 

Le nez en carbone renforcé a été placé devant le fuselage au sol est est resté dans son emballage.     

Comme la collision d'un débris venant du réservoir externe avec l'aile gauche semble être la cause principale de la destruction de Columbia, les enquêteurs commencent par essayer de reconstruire une portion de l'avant de l'aile.

La majorité des éléments retrouvé n'a pas été placé avec le reste de la structure contrairement à Challenger mais rassemblé ensemble. Près de 84 000 éléments ont ainsi été répertoriés représentant 38% de l'Orbiter, soit 33 tonnes. Il s'agit là de petits morceaux de métal, tuiles et autres matériaux pesant quelques grammes.

   

Morceau de la porte de soute avec sa protection thermique. Tuiles brûlées sur les pods OMS

La reconstitution de l'aile gauche se précise de semaine en semaine avec l'arrivée de nouveaux morceaux comme les éléments en RCC. Certains sont retrouvés en entier intact et d'autres à moitié.. Les techniciens travaillant sur les Orbiters sont mis à contribution pour identifier chaque éléments de ces panneaux RCC permettant de remettre de l'ordre dans ce gigantesque puzzle. 

Travaillant sur des images haute définition et contrastées du lancement, les ingénieurs mettent leur doigt dans un premier temps sur une brèche au niveau du panneau RCC n°6. Ajustant leur analyses, la location de l'impact sur l'aile se précise et se déplace vers le joint d'étanchéité du panneau n°9. La récupération des panneaux 8 et 9 dans les débris après trois mois de recherche permet de déterminer que la brèche originale était situé au bas du panneau n°8. Le lieu de récupération des panneaux 8 et 9 entre Ennis et Alto au Texas, donc plus à l'Ouest prouvent que leur séparation de l'aile s'est faite en premier.

La mise en place de ces panneaux sur une structure en plastique transparent permet de retracer le parcours du gaz chaud à travers l'aile.

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L'analyse des dépôts retrouvés à l'intérieur des panneaux RCC 8 et 9 montrent que des éléments d'acier ont été pulvérisé à près de 1600°C provenant des attaches de ces éléments ainsi que des des structures isolante en inconel et aluminium. Les panneaux 8 et 9 sont les seuls panneaux a avoir une telle concentration des ces éléments montrant là l'origine de la brèche.

Dans le même esprit, des tuiles sont retrouvées recouvertes d'une couche de scories d'aluminium provenant de la désintégration de l'aile. La structure extérieure du pod OMS gauche montre le même type de dépôt. Les enquêteurs ont aussi montré que les pertes de liaison avec l'Orbiter dans les secondes précédents le drame étaient dues à cette "pluies" d'aluminium se déposant sur le carénage. 

Une découverte importante est sans doute l'enregistreur OEX le 19 mars près de Hemphill. Cet équipement dont seul Columbia était porteur a permit d'enregistrer les dernières secondes de vie de l'Orbiter après sa dislocation. Apparemment c'est le seul élément d'avionique retrouvé intact. Les données extraites permettent maintenant d'avoir un scénario précis du drame confirmant l'intrusion du gaz chaud dans le panneau RCC 8 de l'aile gauche à 8 h 44 mn 09 à l'interface EI . D'autres capteurs de température font état d'anomalies dans les minutes qui suivent, attestant la progression du gaz dans l'aile. A 8 h 54, le gaz entre dans le train gauche et à 9 h 00 mn 18 s, Columbia se casse en morceau. La confirmation finale de ce scénario est faite le 7 juillet avec la simulation d'un tir d'un morceau de protection thermique du réservoir externe sur un morceau de l'aile gauche recouverte de tuile thermique et de panneaux RCC. Au centre d'essai de Southwest Research Institue à San Antonio Texas, le choc de ce tir provoque sur l'aile et le panneau RCC un trou de 40 cm sur 40 et des fissures sur les autres à coté. Le test a permit d'expliquer aussi qu'un élément du panneau RCC endommagé au lancement s'était détaché de l'aile à l'arrivée sur orbite et détecté par les puissants radars de l'USAF au second jour du vol. De même un autre morceau de ce panneau a probablement été observé depuis le sol le matin de la rentrée de Columbia par un astronome amateur se détachant de l'Orbiter au dessus de la Californie, à 8 h 50.

La séquence des évènements de cette rentrée ont pu être reconstitué grâce au travail de 150 techniciens au centre Kennedy. Sans les précieuses découvertes de milliers de pièces de Columbia par des dizaine de milliers de chercheurs, les causes de cet accident n'aurait sans doute pas pu être découverte aussi "facilement". Dans un couloir de 400 km de large, 16500 personnes ont participer à la recherche des débris de Columbia.  Mais la découverte la plus importante a été sans aucun doute l'enregistreur OEX et les panneaux RCC de chaque aile. 

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Le 30 mai, l'identification des débris est terminée. Le 4 juin, la presse est invitée pour une dernière "visite" du hangar suivit pendant deux mois par une visite des techniciens du KSC.

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les pièces du fuselage externe qui ont été retrouvées et identifiées, de même que l'état dans lequel elles sont. Les zones bleues sont des pièces d'aluminium recouvertes de tuiles, les vertes sont des pièces d'aluminium dont les tuiles ont été arrachées et les brunes sont des tuiles seules, ce qui signifie que l'aluminium s'est vaporisé.

Fin août, les débris mis en carton sont envoyé dans une salle de stockage de 8000 m2 au 16eme étage du bâtiment VAB. La NASA a annoncé que tous ce "matériel" sera donné à des instituts de recherche contrairement au "matériel" de Challenger toujours enfermé dans un silo de missile au Cap Canaveral.  

 

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