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         LES PC DE TIR 
        Les missiles étaient surveillés nuit et
        jour et commandés à distance à partir de 2 Postes de Conduite de Tir (PCT),
        construits sous terre, à 400 m de profondeur. Chaque poste de tir avait en
        charge 9 zones de lancement. Le premier au Nord, PCT 2 se trouve dans la Drôme près de
        Reilhannette et l'autre au Sud, PCT 1 dans le Vaucluse près de Rustrel, 
        à 30 km l'un de l'autre. Véritables bunkers dissimulés sous plusieurs
        centaines de mètres de roche, les PCT ont été conçus non seulement pour
        résister à toute attaque nucléaire, mais aussi pour éviter toute
        intrusion grâce à de longues galeries à angles droit de près de 2 km de long. Les travaux du PCT 1
        ont duré deux
        ans  de novembre 1966 à mars 1969, 74 000 m3 de roches sont 
		extraites, 40 000 m3 de béton coulé et 1200 tonnes de fer amenés. Le chantier du PCT 2 a démarré
        en juillet 1969 pour se  terminer en mars 1970. 94 500 m3 de roches 
		sont extraites, 46 000 tonnes de béton coulés et 1380 tonnes de fer 
		amenés. 
      
  
          
        L'entrée du PCT 1 de
        Rustrel 
            
          
        L'entrée du PCT 2 de Reilhanette 
		
		  
        
          
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            Le PCT,
              Poste de Conduite de Tir. 
			
               Enterré sous la roche à plus de
              500 m de profondeur, les postes de tir étaient complètement isolé
              de la surface. La partie visible se composait d'une immense
              plateforme bétonnée grande comme un demi terrain de football
              entièrement clôturée et d'un fronton en béton long de 30 m sur
              5 de hauteur. Une première clôture délimitait le site sur la
              montagne, une seconde électrifiée délimitait la plateforme avec
              un sas à double portail donnant accès à la conciergerie.  
              Le fronton épais de 2 m était
              équipé de caméras et d'une porte blindée contre les tirs de
              roquettes. Une "casquette" assurait l'entrée d'air
              nécessaire à la ventilation du site. 
              Une porte
              métallique protégeait la conciergerie, une sorte de hall
              d'entrée, grand comme une salle de squash (41 x 17 m sur 6 m de
              hauteur) avec ses murs de béton
              brut, d'une propreté parfaite. Si le "concierge", à
              l'abri derrière une glace sans tain donnait son autorisation, il
              ouvrait une porte blindée donnant accès fameux long tunnel vers
              le poste de tir. 
                
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               Ce tunnel, de 6 m de diamètre est
              comme une route, bordé de trottoir. D'ailleurs on y circule en
              voiturettes électriques. Entièrement éclairé, il monte dans
              la montagne sur près de 2 km. Première bifurcation à 350 m vers
              la galerie des gaz brûlés, ainsi nommé car elle permet
              l'évacuation des gaz consécutif à une explosion nucléaire
              devant le PCT. Après passage devant les servitudes générales,
              creusées dans la roche (46 m de long, 9 m de large et 7 m de
              hauteur) on arrive 437 m plus loin à la galerie "anti
              souffle". C'est une sorte de "chicane" de 200 m qui
              permet d'éviter la propagation du souffle d'une éventuelle
              explosion nucléaire devant le poste de tir. En tournant à
              droite, on se dirige 260 m plus loin vers la capsule de tir. 10 personnes se relayant 24 heures sur
              24 travaillent dans le PCT,
              deux mécanos et 6 commandos chargés de la sécurité et les deux
              officiers de tir.  
				
				
				  
              On la nomme capsule parce que c'est
              une pièce qui a la forme d'une capsule de médicament, grosse
              comme une carlingue d'Airbus. Le poste de tir occupe la moitié
              gauche du cylindre long de 25 m environ. Deux stations sont
              installées face à la paroi latérale, distantes de 4 m l'une de
              l'autre, l'ordre de tir devant être simultanée et en 2
              exemplaires. Les deux officiers, lieutenants ou capitaines,
              pilotes ou ingénieurs sont volontaires pour leur missions,
              relayer les ordres venus d'en haut après vérifications sans se
              poser de questions. Ils travaillent 24 heures d'affilé assis dans
              des fauteuils de dentiste devant des consoles et des écrans
              contrôlant l'état des 18 missiles répartis autour d'eux au
              dessus de leur tête. 20 officiers de tir assuraient par
              rotation la "garde" des PCT. D'abord affectés dans
              l'une des deux escadres d'hélicoptères "Lubéron"
              pendant 3 ans, ils étaient formés pendant 3 mois et demi avec 8
              semaines de théorie, 25 séances de simulateurs avant d'obtenir
              leur licence opérationnelle d'officier de tir. 10 mois après,
              ils obtenaient le brevet de chef de quart de capsule de tir.
              Chaque équipe passait au simulateur avant d'être mis à poste. 
                
                  
                
      		
      Cette salle
              n'est pas comme les autres, elle est montée, suspendue sur des
              ressorts amortisseurs au sein d'une caverne artificielle creusée
              à même la roche. La caverne (8 m de diamètre, 28 m de long)
              recouverte de 2 m de béton est entièrement tapissée d'un acier
              spécial, dont les feuilles sont soudées selon des procédés
              spéciaux afin d'obtenir une cage de faraday aussi parfaite que
              possible.  
              Après la capsule de tir, un
              dernier long tunnel de 1800 m menant au puit de secours,
              fonctionnant sur le principe des galeries Égyptiennes. Sur trois
              niveaux, des tonnes de sables obstrue le passage vers
              l'extérieur. Pour se sauver, les
              officiers devaient monter à une échelle, ouvrir la trappe
              libérant un premier tas de sables avant de continuer leur monté
              à travers deux autres "piéges" du même type.  
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      La transmission
      des informations télésignalisations, télécommandes, ordres entre les
      zones de lancement et le PCT étaient réalisées grâce à un réseau
      filaire couvrant toute la zone de déploiement. Contrairement à ce qu'on
      a pu penser, nul souterrain entre les ZL. Si un PCT ne pouvait assurer les
      liaisons avec ses ZL, l'autre prenait le relais contrôlant les 18 ZL. Bien
      évidement, ces centaines de kilomètres de fils, câbles étaient
      constamment surveillés par les commandos de l'air de l'Escadron de
      Protection 21/200, appuyés par des patrouilles au sol, à pied, à cheval
      et en l'air par des hélicoptères. Chaque "anomalies"
      (coupures, intrusion) étaient signalé au PCT.   
      En secours, la transmission
      était assurée par onde de sol, même en cas d'explosion nucléaire.
      Chaque PCT était équipé d'antenne TOS longues de plusieurs centaines de
      mètres disposées sous les trottoirs des galeries principales. Chaque ZL
      était équipé d'antenne de réception enterré dans le sol et relié à
      l'intérieur du silo au niveau -6m.  
      La transmission des ordres
      depuis l'Elysée au PCT était assuré par 6 systèmes redondant.
      Le réseau "Tigre", téléphonique et télégraphique utilisant
      le réseau de France Télécom et les relais hertzien de l'armée. Le
      réseau Vestale spécifique au SSBS utilisant les ondes troposphériques (basse atmosphère) et hertziennes. L'ordre part de Paris de la
      présidence à l'Elysée. Il est relayé par Taverny (COFAS), en région
      parisienne et par le Mont Verdun au dessus de Lyon. Deux relais de réception d'ondes 
		troposphérique
      réceptionnent l'ordre sur le mont Ventoux, T1 à 1500 m d'altitude au pas de la Frache
      et T2 à 1830 m au col des Tempêtes au sommet de la montagne. Comme pour les PCT et les ZL, les installations
      pouvaient résister à une explosion nucléaire. Le bétonnage de ces
      sites fut une entreprise délicate et difficile de par leur accès. 
          
        
  T2 et T1 
      Dernier relais de
      transmission, vers les PCT, les sites V pour "vertical". Situés à 450 m de
      hauteur, à
      l'aplomb des capsules de tir des PCT, les
      antennes de réception V1 et V2 sont à vue directe des terminaux T1 et T2. V2 culmine à
      1030 m au pied du mont Ventoux et V1 à 1212 m au dessus de Rustrel au Sud. 
          
          
        
       Vue des antennes sous
      les dômes et bétonnage des sites
      Verticaux. 
          
        
      V1 et V2 
      Aux systèmes Tigre et Vestale étaient
      associés le réseau de la Marine nationale, le réseau ASTARTE par avion
      C160 et le réseau graphie phonie RAMES (Réseau amont maillé stratégique
      et de survie). Ultime réseau, la
      télévision par les émetteurs de TDF. 
  
      Le problème pour l’armement français
      est d’un coté le déséquilibre entre les forces nucléaires et
      conventionnelles et d’un autre coté les coûts immenses pour des projet
      de défense. En améliorant la force de frappe, la France a dépensé
      tellement d’argent qu’il n’en reste pas assez pour les forces
      conventionnelles - comme les chars et les avions modernes.  
      Quel sera l'avenir de l'armement français ? Peut être la coopération
      avec d'autres pays dans la construction de nouvelles armes comme en
      témoigne l’Eurofighter ou alors peut être dans un système de défense
      s’inscrivant dans la communauté Européenne, une idée qui sera très
      longue à réaliser. 
  
        
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