La lavande on s'y connait !! HISTOIRE DE MISSILES...
LE 1er GMS DU PLATEAU D'ALBION

 

LE PLATEAU D'ALBION AUJOURD'HUI

Une fois démantelées, les installations du plateau d'Albion ont été rendu à la nature. Les portes ont été verrouillées et soudées et les zones de lancement recouvertes par un mètre de terre. Le manque de financement, les problèmes techniques et géographiques ont laissé en plan tous les projets de reconversion du site en musée pour l'histoire. L'Armée de l'Air et la DGA ont alors décidé de donner au Musée de l'Air et de l'Espace à Paris quelques équipements comme le local opérationnel du PCT, un missile SSBS coupé mis à l'horizontale, un SSBS et un MSBS à la verticale (ceux exposé à l'entrée de la BA 200), les véhicules spéciaux VTE et VTPH chargés du transport des missiles et des têtes sur les sites.

PCT vs LSBB

Le PCT 1 de Rustrel, au Sud est devenu le Laboratoire Souterrain à Bas Bruit (LSBB) où sont conduite des expériences scientifiques, comme l'écoute des ondes séismiques de la terre et l'étude des particules venant de l'espace. Le silence magnétique absolu qui y règne permet d'éviter tout bruit de fond qui brouillerait les résultats. Seul exemple de conversion d'une installation militaire en un laboratoire de recherches civiles, la création du LSBB à été rendue possible par les concours de l'Armée de l'Air, de la communauté des communes du pays d'Apt, de la région Provence Alpes Côte d'Azur de l'université Paris VII , de l'ensemble des universités de la région PACA ainsi que le CEA, la DASE, l'INSU et le CNRS Il est aujourd'hui rattaché à l'université de Nice Sophia Antipolis.

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Le PCT de Rustrel, le LSBB

LSBB « C'est le laboratoire le plus silencieux de la planète.» 

Racheté par la communauté des communes de Rustrel-Pays d'Apt, la conversion du Poste de Conduite de Tir n°1 en Laboratoire Souterrain Bas Bruit a commencé en juillet 1997, la première expérience permanente y a été installée en juin 1998 et l'association avec l' Université d'Avignon date de juillet 2001. 

Rebaptisé « Laboratoire souterrain à bas bruit » par le CNRS, ce vestige de la composante terrestre de la force de frappe attire en quelques mois des chercheurs du monde entier qui font la queue pour placer leurs instruments de mesure. 3 kilomètres de galeries enfouies sous 500 mètres de roches calcaires loin de toutes activités urbaines, industrielles ou routières, il a été conçues pour résister à l'impact, au souffle et aux perturbations électromagnétiques d'une bombe nucléaire de forte puissance qui tomberait devant l'entrée. C'est comme si on se trouvait au calme à 1.500 mètres sous l'eau.  Ainsi, les portes blindées qui jalonnent l'étroite galerie de 1,5 kilomètre conduisant au poste de tir avaient été conçues pour résister à des souffles supérieurs à une pression de 20 bars. 

Les scientifiques leur ont découvert de nouvelles vertus : filtrer les ondes de toutes sortes, d'origine sismique, acoustique, mécanique, et même cosmiques. Une des salles est dotée d'une porte d'acier de 40 centimètres d'épaisseur recouverte d'un blindage électromagnétique. A l'intérieur, le bruit y est nul. Les chercheurs du groupe de physique des solides y ont installé un détecteur de leur composition pour tenter de piéger les particules massives faiblement interactives (les Wimps) qui figurent en théorie parmi les candidats les plus sérieux pour constituer, au moins partiellement, la masse manquante de l'univers. Si, par chance, un Wimp percutait une des gouttelettes de fréon surchauffée qu'ils ont immergée dans leur détecteur, les chercheurs prédisent qu'elle passera ä l'état gazeux en émettant un son détectable par les microphones qui couronnent l'expérience. Le laboratoire souterrain accueille d'autres expériences. L'endroit qui intéresse le plus les chercheurs est la capsule de béton longue de 28 mètres, où se trouve une cabine suspendue sur d'énormes amortisseurs qui abritait le poste de commandement. Rien ne devait entraver un ordre de tir. Son blindage était donc destiné à protéger la pièce des rayonnements électromagnétiques d'une bombe nucléaire risquant d'endommager les installations électriques. 

Le bruit électromagnétique enregistré ici, au-dessous de 10 Hz., est l'un des plus faibles au monde. Et les autres sources de bruits dans l'enceinte sont fortement minimisées. Une boussole par exemple a peu de chances de fonctionner ici : le champ magnétique dans l'enceinte n'atteint pas un septième du champ terrestre, et sa variation est quasiment nulle. Cette installation intéresse à l'heure actuelle une vingtaine d'équipes de scientifiques : physiciens, géologues, biologistes, qui conduisent des expériences très précises dans l'infiniment petit. 

Comprendre l'amplification des ondes sismiques en surface est une autre préoccupation des chercheurs du laboratoire Géoazur des sciences de la terre de Nice. Pour absorber les souffles d'explosions nucléaires, les galeries de Rustrel ont été construites ä angle droit. En plaçant des sismographes sur ce tracé et ä la verticale d'un puits de fibres optiques, les géologues disposent en continu d'une image tridimensionnelle des remous terrestres. Devant le succès du site auprès de la communauté scientifique, le deuxième poste de tir qui commandait les neuf autres missiles balistiques français de l'autre côté de la montagne pourrait aussi être reconverti. Pour autant, ce désert des Tartares qui a attendu vingt-cinq ans une hypothétique guerre nucléaire restera un monde de silence.

Les sorties des gaz d'échappement, celle des gaz brûlés et la sortie de secours pour le personnel sont toujours en place. La sorties des gaz d'échappement est au dessus de celle des gaz brûlés. C'est la première sortie que l'on rencontre en visitant le PCT. Elle est dans la galerie principale à 300 m de l'entrée. Elle permet l'évacuation des gaz d'échappement des groupes électrogènes situé dans le local des servitudes générales. De plus, elle devait absorber une partie de l'onde de choc consécutive à une explosion nucléaire et l'évacuer vers l'extérieur de la montagne. Son extrémité est fermé par un  mur en béton de plusieurs mètres d'épaisseur qui évite toute intrusion mais qui tel un bouchon de champagne devait sauter en cas de surpression.

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La sortie de secours du PCT 1, un puit de 25 m de hauteur qui suit une galerie longue de 1600 m. Cette sortie devait permettre la sortie du personnel du PCT mais devait repousser toute tentative d'intrusion extérieure. La conception de ce puit est similaire aux puits égyptiens. Il était fermé par deux sacs remplis de plusieurs tonnes de sable calibré. Harnachés comme des spéléologues avec masque respiratoire, bouteille d'air et lanterne, le personnel devait d'abord gravir un tronçon de 16 m de haut pour arriver à un premier pallier. Là protéger dans une niche, ils devait en ouvrant une première trappe vider le sable du premier bouchon. Le second tronçon dégagé, la procédure était répéter une nouvelle fois avant d'être à l'air libre.

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Le second PCT 2 de Reillannette au Nord a fait l'objet lui aussi d'une reconversion en « théâtre de verdure ». En 1999, l’objectif est d’utiliser la plate-forme du bas (ancienne piste d’atterrissage des hélicoptères qui offre un point de vue superbe sur le Ventoux et la vallée) pour le parking des voitures de touristes et le départ des sentiers de randonnées. Une table d’orientation et l’aménagement d’une aire de course de Karting est également construite. La seconde plate-forme au-dessus a été aménager en théâtre de verdure avec pour lieu de rangement des chaises, matériel de scène, éclairage, sono, etc…l’intérieur d’une des salles souterraines de l’ancien poste de tir. Les autres installations ont été murées pour les raisons de sécurité. Lors de ma visite dans l'été 2004, une grille condamnait l'accès au poste. En crapahutant dans les bois, j'ai pu voir le camion faisant office de scène.

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albion PCT2 sortie secour sable.JPG (96600 octets) Le PCT de Reillannette avec la sortie des gaz brûlés et la sortie de secours.

 

V1, V2, T1 et T2

Les sites V pour Vertical sont situés à 450 m de hauteur, à l'aplomb des capsules de tir des PCT, les antennes de réception V1 et V2 étant à vue directe des terminaux T1 et T2. V1 est à 1212 m au dessus de Rustrel au Sud tandis que V2 culmine à 1030 m au pied du mont Ventoux.

Faisant maintenant partie du Laboratoire Souterrain à Bas Bruit, le site V1 est resté pratiquement tel quel avec le dôme abritant les antennes. Son accès est facile, en prenant une route à la sortie de Lagarde d'Apt juste avant la ZL 1-1. Arrivée en bout de route, un portail avec caméra (reliée au LSSB) signale l'endroit. Un petit chemin sur le coté juste avant permet de voir plus en détail le dôme. 

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L'entrée et le dôme renfermant les antennes V1 à Rustrel

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Je suis à 10 m du dôme !

Direction Sault, puis le Mont Ventoux qui culmine à 2000 m d'altitude pour aller voir ce qui reste du V2. Situé à l'aplomb de la capsule de tir du PCT de Reillanette, à 1212 m d'altitude, il a été détruit après l'abandon des installations. On y accède par la D164 après le lieu-dit "Le Ventouret"à 10 km de Sault. Une route à droite serpente dans la montagne sauvage pendant 5 km jusqu'au site au lieu dit "La Tune".

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Un passionné du plateau d'Albion Jean Marc Bussy a récupéré un morceau de la protection du dôme de V2. C'est une sorte de caoutchouc qui isolait la structure interne du dôme des importantes variations de température sur le site et la protégeait des éventuels intrus volants. 

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V2 avant et pendant sa démolition (photos JM Bussy).
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Les restes de V2 en mai 2005

En suivant la monté du mont Ventoux, après le "Belvédère", voici T1, reliant le PCT 1 par l'intermédiaire de V1 à Rustrel. Culminant à 1500 au sommet du pas de la Frache, il n'en reste que des énormes morceaux de béton, ferrailles et poutre de fibre de verre. L'entreprise qui a dynamitée le site est tombée en faillite laissant le site dans l'état. 

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T1 pendant la démolition (photos JM Bussy)

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T1 dans l'été 2004, que des morceaux de poutre en fibre de verre, des blocs de béton et des ferrailles !!

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Le prix du métal et de l'acier ayant grimpé en 2005-2006, les restes du T1 s'est vu dépouillés à coup de chalumeau de ces barres de fer tout au long des mois d'abandon. Le déblaiement réalisé par les bricoleurs du dimanche a permit de mettre à jour un tunnel jadis fermé par une écoutille qui servait de plan de masse pour les antennes ou de passe câbles. Les antennes qui étaient placé dans une sorte de gros cylindre dont il ne reste que la partie basse aujourd'hui. Une antenne était dirigée vers le Nord-Est (Lyon), l'autre vers V1 au dessus de Rustrel.  

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Presque au sommet du mont Ventoux, près des relais TDF, juste dans l'avant dernier virage, à droite, la route menant au T2, dont il ne reste plus rien aujourd'hui à part la plateforme. C'est d'ailleurs le premier site a avoir été détruit. 

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T2 avant et après démolition (2006)

PCT 3 V3

Il était prévu la construction d'une troisième unité de tir avec son PCT 3 et ses 9 ZL 3.1 à 3.9. Pour des raisons budgétaires, ce projet fut abandonné en 1968 mais certains emplacements ont toujours fait partie du domaine militaire jusqu'en 1997. Aujourd'hui, le seul vestige "visible" est le PCT 3 en haut du village de l'Hospitalet au Nord de Banon. La montagne a été creusé et laissé telle quelle. Seules trois ZL ont été aplanies et bornées avant l'arrêt des travaux.

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Emplacement du PCT 3 à l'Hospitalet avec son V3 à 1400 m d'altitude, son puit de secours. albion PCT3 puit de secours.jpg (220676 octets)

 

VISITE DES ZONES DE LANCEMENT
L'OBSERVATOIRE SIRENE