CHRONOLOGIE ARIANE

KOUROU 2009, ARIANE 5 V192


Après deux lancements de Shuttle en Floride, un Soyouz à Baikonour, il ne manquait plus que Ariane en Guyane pour boucler le top 3 des sites de lancements. J'étais déjà venu à Kourou en septembre 2006 pour l'éclipse de soleil avec Pif du Cosmopif en voyage presse pour Espace Magazine, mais nous n'avions pas assister à un tir.

A l'occasion du vol V192, Thomas du site buran.fr et moi avons décidé de passer une quinzaine de jours en Guyane. Après avoir reçu deux invitations pour observer le lancement depuis le site d'Agami, nous sommes partie le 27 octobre de Paris; arriver deux jours avant le lancement permet d'éviter les éventuels retard des compagnies aérienne et d'être frais et dispo. Le lendemain de notre arrivée, je caresse l'espoir de voir le transfert du lanceur 550 du bâtiment d'assemblage BAF vers le pad en ZL3. C'est sans compter avec les règles de sécurité draconienne, la route de l'espace est coupée au niveau des bâtiments de préparation des satellites S5, à une dizaine de kilomètres en amont. En fait, la base de lancement est inaccessible jusqu'a J+1. Nous nous vengeons sur le musée de l'espace au Centre Technique.  

   

Le poste de garde "Orchidée" à l'entrée de la BLA et le musée de l'espace au Centre Technique

Jeudi 29 octobre, le lancement est prévu à 17h locale, soit 21h en métropole. C'est un tir de jour, rare pour des "satcoms" qui partent en général vers 19h. Seule ombre au tableau, le temps, il y a beaucoup de nuages et de temps en temps, il tombe quelques gouttes. Ce n'est pas le début de la saison des pluies, mais un prémisse. Depuis mai, il n'a pas plut sur la Guyane ou si peu, la sécheresse est la aussi.

13h 30, rendez vous devant la médiathèque de Kourou pour récupérer nos badges. Nous serons sur le site d'observation Agami à 7500 m du pad de tir. Le CSG dispose de 6 sites d'observation, le plus près et le plus prisé est Toucan à seulement 5000 m du lanceur. Il est dans l'enceinte du CSG au Sud dans la zone UPG (usine de propergol). Les places sont très limités, réservées pour les VIP et la presse. Le second est Agami est à l'ouest, on y accède par la RN1 en allant sur Sinamari. Vient ensuite Jupiter au Centre Technique où on observe le lanceur depuis les balcons de la salle du même nom à 12 km du pad. La aussi, les places sont limitées et réservées aux clients et VIP. De plus, les balcons sont très petits, et après le décollage, c'est la rué dehors, ce qui fait que vous avez une chance sur deux de ne rien voir ! le 4eme site est juste a coté de Jupiter, au sommet du bâtiment Venus.

Le site d'observation Toucan

La ZL3 vue de Toucan au fond, le BAF au premier plan

   

La salle Jupiter 2

Le bâtiment Venus

5eme site, IBIS, juste a cité du rond point du Centre technique, a coté des antennes de télécom, sur la montage Pariacabo. Il surplombe bien le centre, le lanceur est a 13 km. Enfin, le dernier site est Carapa sur la montagne Carapa un peu plus à l'Est à 14 km. Il est public sans réservation mais limité à 1500 personnes.  Ultime possibilité pour voir le lancement, la plage Pim Poum au Sud Est de Kourou, près des Roches, mais c'est assez loin du pad de tir (17km). Contrairement au KSC, l'accès au site d'observation est gratuit au CSG, seules restrictions, l'age pour les moins de 16 ans sur Toucan et Agami, moins de 12 ans pour Jupiter et moins de 8 ans pour IBIS. Pour des raisons de sécurité, les sites rapprochés n'acceptent pas les personnes handicapées ou a mobilité réduite. Pas d'animaux et pas de boisson alcoolisée. Pour réserver votre place, appeler le 05 94 33 44 53. N'oubliez pas votre carte d'identité.

Le site de Carapa

Nous récupérons nos badges Agami et nous attendons le départ. Avec nous se trouvent les personnes pour IBIS. Celles pour Toucan se trouve à Jupiter. 6 cars composent le cortège qui part pour Agami. A 16h20, nous arrivons sur place. Agami est en pleine forêt, la végétation a été "coupée" pour que l'on puisse voir le pad de tir Ariane 5 et celui d'Ariane 4 juste à coté. Sur le site dans deux immenses tentes se trouvent des chaises et des écrans de Tv pour suivre la retransmission depuis la salle Jupiter. Dehors, il fait gris. Sur le chemin, nous avons pris la pluie, derrière nous le ciel est chargé mais devant nous, Ariane 5 est bien visible.

 

Présence obligatoire des pompiers de Paris, militaires de formation

Le temps d'installer mon matériel photo, de régler le tout, les dernières minutes arrivent. A T-1 minute, le silence des commentateurs déteint sur le public présent. La même émotion qu'à Baikonour en 2008. La voix hésitante du DDO, Antoine Guillaume Pepin, le premier guyanais à ce poste depuis longtemps résonne dans les haut parleur: "10, ..., 8, 7, ... 5, 4,3, 2, 1, top, ... allumage Vulcain.., allumage EAP et décollage..." Ariane 5 s'élève, c'est rapide ! Au bout de 30 secondes, elle disparaît sous les nuages, le son arrive, un grondement qui s'amplifie. Au dire des gens, elle "craque" plus que les autres, celle la !
Nous ne pourrons voir la séparation des boosters EAP, alors que le bruit diminue d'intensité.

Sous la coiffe de 17 m de cette Ariane 5 ECA, 44eme lanceur de production, 22eme du lot PA se trouvent deux satcoms, NSS12 (SES WorldSkies) et Thor 6 (Telenor Satellite Broadcast) plus le SYLDA et les adaptateur totalisant 9465 kg. Après confirmation du succès de la mission, nous rejoignons le car pour rentrer sur Kourou. La soirée se passera au son du succès d'Ariane 5, à Jupiter et plus tard à l'hôtel "Mercure" à la soirée "après tir".

 

L'enveloppe "premier jour" du vol 192 dessiné par Michel Vasse, un ancien du CNES