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CHRONOLOGIE ARIANE

LE DEVELOPPEMENT D' ARIANE 6


2018

Les enjeux d'Ariane 6 sont nombreux dans un marché très concurrentiel. Outre la venue de nouveaux opérateurs d'ici 2020 (Blue Origin, Space X) et une pénétration de certains marché très difficile (comme le Japon Chinois ou Américains), l'Europe se veut confiante. Sa réponse lancé il y a 4 ans, Ariane 6 et Vega C (modernisation du Vega) a entrainé une nouvelle gouvernance et une nouvelle répartition des rôles et responsabilités, dans le but de réduire les coûts de 40%. Pour Arianespace, le succès de ces programmes Europe dépendra véritablement de l'engagement des acteurs publics, des états et des institutions, rappelant la nécessité d'une préférence européenne. 7 lancements institutionnels par an sont accessibles à Ariane 62 si tout le monde joue le jeux.

Les Mureaux, France, le futur bâtiment d'intégration Ariane 6, le N80" prend forme. Long de 220 m sur 100 de large, il accueillera sur 22 000 m2 la chaine d'assemblage du premier étage du lanceur. A l'intérieur, les  cylindres et les réservoirs seront soudés par friction-malaxage, en pressant deux plaques et en les frottant l’une contre l’autre à haute température. Le tout est ensuite décapé au laser. L'atelier de protection thermique, où contrairement à l'EPC d'Ariane 5, la mousse isolante sera projeté en spray. Grâce à ces petites innovations, les couts du lanceurs seront réduits de 40 %. La chambre forte testera l'étanchéité des réservoirs gonflé à 6 bars. D'un cout de 40 millions d'euros, il devrait être opérationnel en 2019

Janvier, la transition d'une Ariane à l'autre se fera plus rapidement : 4 Ariane 5 de moins sont commandées, remplacées par des Ariane 6. Le dernier tir d'une Ariane 5 passe ainsi de 2023 à 2022 avec un tir aussi (3 prévus). 2 tirs sont prévus en 2021 (contre 3 initialement), 6 tirs en 2020 et 6 autres en 2019. Cette année, Arianespace lancera 7 Ariane 5, soit 23 Ariane 5 à lancer. 

Le moteur Vulcain 2.1 est depuis octobre de l'année dernière au banc d'essai P5 à Lampoldshausen en Allemagne. Le moteur est équipé d'un nouveau générateur de gaz développé en 3D, une tuyère et chambre de combustion redessiné et simplifié. Sa poussé sera de 130 tonnes. Le premier test M1-01 a eu lieu le 22 janvier et a duré 650 secondes. 12 sont prévus pour la première campagne.

   

Chargement de la table de lancement Ariane 6 pour la Guyane.

Pesant 700 tonnes, elle mesure 4 m de hauteur pour 20 mètres sur 18 de base. Au centre, le trou pour l'étage principal et 4 trous sur les cotés pour les propulseurs P120. Pour son voyage en mer par bateau, la table a du être démonté en Allemagne et remonté au CSG sur l'ELA 4 à 200 m du pad. Là, les éléments seront ressoudés ensemble. L'installation de l'équipement interne (canalisations carburant, énergie, air conditionné, sécurité) sera faite en mai pour une installation sur le pad en août. 

Le moteur Vinci assurera la propulsion du second étage d'Ariane 6. développé depuis 1988 par la SNECMA de Vernon, il est cryogénique et réallumable en vol. D'une poussée de 18 tonnes, il peut fonctionner 1000 secondes d'affilée. La camapgne d'essai M5R a débuté en mai 2016 sur le banc P4.1 de Lampoldshausen et s'est déroulé jusqu'en septembre. On suivit les campagne M6 (16 tirs) et M7 (9 tirs) visant à qualifier en plus les sous sytèmes sur le banc PF52. le moteur a ainsi réalisé quelques premières dont une mise à feu de 1569 secondes, une série de 20 "boost" (un allumage et 19 ré allumages) soit 300 secondes de fonctionnement cumulés et un essai à poussée continu de 800 secondes. le moteur compte à ce jour 140 essais au banc.

4 avril, le premier réservoir d'Ariane 6 est livré par MT Aerospace chez ArianeGroup à Brême. Au même moment, la première tuyère du moteur P120C quitte le site d’ArianeGroup du Haillan, près de Bordeaux, pour la Guyane, où elle équipera le moteur P120C livré en décembre 2017 par Avio en vue d’un essai au banc prévu durant l’été.

Tuyère du P120C destiné aux tir statique au CSG

Le réservoir LOX

Le réservoir LH2

26 avril, salon IFA de Berlin, Arianespace et l'Agence spatiale européenne ont signé un accord cadre historique. L’idée de la préférence européenne pour les lancements institutionnels défendue depuis plusieurs mois par Arianespace et ArianeGroup fait son chemin avec la signature d'un accord cadre qui définit les clauses standard des commandes de lancement entre l’ESA et Arianespace, et qui surtout affirme l’engagement complet de l’agence pour les lanceurs européens. Arianespace devient ainsi le guichet naturel de l’ESA pour le lancement de ses missions, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

La première tuyère du booster ESR a quitté l’Aquitaine à destination du CSG. Il a été chargé sur « Marfret Guyane », navire de la compagnie Marfret. SMIS, maitre d’œuvre de ce transport, s’est appuyé sur la ligne Guyane et l’agence Marfret du Havre. L’élément de 9 tonnes, soigneusement protégé par une enveloppe, a quitté en camion l’usine du Haillan, située près de Bordeaux, pour rejoindre le port du Havre deux jours plus tard. Sur place, l’attendait le « Marfret Guyane », porte-conteneurs de Marfret employé sur le service Guyane-Amazonie. SMIS, la ligne Guyane et son agence maritime locale se sont mobilisés aux côtés du manutentionnaire havrais GMP pour organiser le chargement dans les meilleures conditions possibles. La tuyère mesure 3,48 m de diamètre pour 4,34 m de haut. Délicatement posée sur un conteneur flat rack, cette première tuyère a ensuite été chargée dans la cale du navire le 10 avril dernier. Le 25 avril, le Marfret Guyane a accosté à Degrad-des-Cannes. La tuyère a aussitôt été débarquée du navire, grâce aux grues de bord, pour être acheminée le jour même en convoi spécial vers le Centre spatial guyanais. Arrivée à destination, la tuyère a été montée sur le corps du premier propulseur, avant son test sur un banc d’essais dans le courant de l’été.

Mi juin, l'Agence spatiale européenne (ESA) donne son feu vert pour la poursuite du programme Ariane 6 à l'issue de réunion technique avec les états membres qui ont analyser de fonds en comble le programme aussi bien sur le plan technique que sur le plan de l'organisation industrielle. L'ESA a également décidé du démarrage de la phase de transition entre Ariane 5 et Ariane 6, qui vont coexister sur la période 2021-2022. Il reste simplement à vendre des lancements ! ArianeGroup demande que les différentes entités étatiques confirment leurs engagements sur Ariane 6. 7 missions institutionnelles on d'ores et déjà été identifiés par Arianespace dans la période de transition (2 contractualisés pour 4 satellites Galileo). En avril dernier, l'ESA avait conclut un accord avec Arianespace lui garantissant que toutes les missions européennes seraient désormais systématiquement confiés aux lanceurs de l'opérateur francilien

Pour le moment, tout semble se dérouler comme prévu, un propulseur P120 d'Avio a été installé au banc du CSG pour une mise à feu cet été. Le P120 doit servir comme étage de base du lanceur Vega C et comme EAP pour Ariane 6. Après des essais en Gironde en 2015 et en Italie en 2017, il y aura 3 tests de qualification au CSG. Le P120 mesure 11,7 m de long pour 3,4 m de diamètre et pèse 140 tonnes.

       

La mise à feu du P120C, version DM, Development Model sur le BEAP a lieu le 16 juillet.

Juillet, le premier lancement d'Ariane 6 pourrait prendre un an de retard selon l'ESA à l'occasion d'une analyse de risques sur le planning. Mais pour ArianeGroup, le programme "est à l'heure", le document de l'ESA n'est qu'une analyse qui s'inscrit dans le management ordinaire de tout grand programme. 3 risques ont été analysés par l'ESA, l'équipement avionique, le logiciel de bord et le développement du réservoir du premier étage. Pour le moment, le premier vol du lanceur est prévu pour juillet 2020. Arianespace a en commande 2 vols AR62 pour le compte de la commission européenne avec Galiléo. L'Allemagne a en "commande" le lancement d'un satellite militaire avec la France. Mais il manque à AR6 des commandes institutionnelles. "Ces commandes sont un enjeu prioritaire pour ArianeGroup. Avec sept lancements institutionnels à réaliser en 2021 et 2022, nous aurions des certitudes pour le démarrage de la production d'Ariane 6" précise le PDG d'ArianeGroup. Une mise en production qui permettrait de fixer le prix réel du lanceur, actuellement proposé à 90 millions d'euros mais espéré à 70.

Juillet, chantier ELA 4, les travaux avancent selon le planning prévu (photos ESA)

       

Le bâtiment d'assemblage du lanceur, le BAL, 20 mètres de hauteur sur 120 de longueur et 41 de large, la tour mobile et le pad de tir. La charpente primaire de la tour mobile ou portique devrait être assemblé d'ici début aout (100 m sur 50). Une fois équipé, il pèsera 7000 tonnes, ce sera la plus grande structure mobile d'Amérique du Sud.

   

Les caissons constituant la table de lancement a été livré sur le site début février.

   

Détails des éléments constituant le mat de la table de tir. Elle sera glissé sur le massif début septembre.

Le déflecteur qui sera positionné sous le pad test en test en Grèce chez MT Aerospace. Il sera démonté, peint et chargé en 50 containers pour Kourou.

L'organisation d'Ariane 6, à 90% identique à celle d'Ariane 5

Aout, la 1ère AR6 ne serait pas une version 6.2 pour les satellites Galileo mais une 6.4 pour Oneweb. Arianespace aurait donc en commande les lancements de 1 à 3 Oneweb, 2 lancements Galileo et un satellite franco allemand d’observation (CSO 3). L'ESA, ASL et Arianespace pensent à réduire de 10 à 8 le dernier lot d’Ariane 5 (qui avait déjà été réduit de 18 à 10) afin de transférer des charges utiles vers A6.

Septembre, la table de lancement est mis en position sur la zone de lancement.

Dans la nouvelle usine d'intégration de l'étage supérieur d'Ariane 6 à Brême, deux réservoirs ont déjà été produits, pour la compatibilité avec les installations en Guyane et les essais statiques à Lampoldshausen.

12 octobre, ArianeGroup annonce avoir terminer les derniers essais au banc du moteur Vinci à Vernon. L'essai comprenait 2 allumages a duré 957 secondes. Les premiers essais du moteur ont débuté au DLR en Allemagne en mai 2016. 148  tirs ont été réalisé en 30 mois, cumulant 25 156 secondes de fonctionnement. Parmi eux, un essai de 300 secondes a permis une série de vingt allumages successifs, tandis qu’un autre a atteint une durée totale de 1 569 secondes. Le premier moteur qui équipera le second étage d'Ariane 6 de vol va être assemblé à Vernon début 2019 puis intégré à Brême en Allemagne.

Octobre, réunis à l’ESAC, le centre spatial de l’ESA pour la science à Villanueva de la Cañada, près de Madrid, les ministres européens se sont penchés sur l’épineuse question de la souveraineté de l’accès à l’espace. 5 d’entre eux et l’ESA ont signé un « déclaration conjointe relative à l’exploitation institutionnelle d’Ariane 6 et de Vega C ». La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, retenue à paris était représentée par le président du Cnes, Jean-Yves Le Gall. Autour de l’ESA, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et la Suisse se sont engagés à soutenir l’industrie européenne des lanceurs et plus particulièrement Ariane 6 et Vega C. L’agence et les 5 pays reconnaissent l’intérêt de fédérer leur demande de services de lancements afin d’assurer la pérennité d’un accès à l’espace indépendant, compétitif, accessible et fiable pour l’Europe. Un premier pas vers la préférence pour les lanceurs européens. Ce ne sont pas des contrats signés, mais une volonté certaines d'y penser. Lorsque le programme Ariane 6 a été approuvé au Conseil des ministres de l’ESA à Luxembourg en décembre 2014, l’accord impliquait un investissement conséquent de l’industrie dans le programme, en échange d’une garantie des institutions pour fournir au nouveau lanceur une moyenne de cinq missions par an (de la classe Ariane 62, une mission dédiée sur Ariane 64 comptant double) à répartir entre l’ESA, Eumetsat, la Commission européenne et les agences spatiales nationales des treize pays partenaires.

Ariane 6 couvrira un bon nombre de missions commerciales et institutionnelles, allant d'une charge de 400 kg à plus de 16 tonnes. AR62 pourra placer 4 à 5 tonnes en GTO et AR64 11,5 tonnes. En SSO, AR62 placera 5,8 à 6,45 tonnes et AR64, 14,1 à 14,9 tonnes. Enfin en orbite polaire, AR62 placera 5,5 à 7,1 tonnes et AR64 14, 1 à 14,1 tonnes.

       

Les machines outils où seront fabriqués les éléments d'Ariane 6

2019

Janvier 2019, Ariane 6 est à 18 mois de son premier vol. Plusieurs essais sont prévus cette année. On citera les principaux comme les essais à feu de l'étage supérieur à Lampoldshausen (Allemagne), à partir de décembre 2019 le second des 3 test à feu du moteur à poudre P120C à Kourou, les essais combinés bord/sol entre le lanceur et le pas de tir en Guyane, à partir de janvier 2020. Ce sera comme une répétition du premier lancement, mais sans lancement ! Le moteur Vulcain 2.1 sera mis à feu mais ne décollera pas. Cela permettra de tester les échanges de données avec le banc de contrôle, et les installations fluides et électriques. Les trois moteurs d'Ariane 6 sont tous quasiment prêts et «  six Vulcain 2.1 et cinq Vinci sont d'ores et déjà en production ». Le Vulcain 2.1, qui propulsera l'étage principal, compte déjà 16 essais réussis. Il sera bientôt déclaré apte au vol. Vinci, le moteur ré-allumable de l'étage supérieur, a réussi ses 148 tests de qualification, à l'issue de sa dernière campagne, terminée le 12 octobre 2018. Quant au P120C, le moteur commun à Ariane 6 (pour les boosters) et Vega-C (étage principal), il sera déclaré opérationnel d'ici la fin de l'année.

Aux Mureaux (Yvelines), le bâtiment de production et d'assemblage de l'étage principal d'Ariane 6 est prêt et les équipements en cours d'installation. À Brême (Allemagne), le bâtiment d'assemblage de l'étage supérieur a également été livré. Quant à la B-line, près de Bordeaux, sur laquelle seront produites en série les tuyères du moteur P120C, elle a été inaugurée en juillet.

28 janvier, un moteur P120C en configuration Vega est testé sur le BEAP du CSG, version QM, Qualification Model. Entièrement chargé de 142 tonnes de carburant, le moteur de 13,5 m de long et 3,4 m de diamètre a été mis à feu pour une simulation finale de décollage et la première phase de vol. Pendant une durée de combustion de 135 secondes, le P120C a fourni une poussée maximale d'environ 4650 kN. Aucune anomalie n'a été constatée et, selon les données initiales enregistrées, les performances ont répondu aux attentes. Une analyse complète de ces résultats de test confirmera que ce moteur est prêt pour le premier lancement de Vega-C. Le second tir QM aura lieu en configuration ESR Ariane 6 l'année prochaine. Le booster long de 11,5 pour 3,4 de diamètre est réalisé en fibre de carbone en une seule pièce par Avio, à Callefero en Italie. ArianeGroup avec Issac et Le-Hilan assemble en France les jupes arrière et fabrique la tuyère du P120C version ESR. MT Aerospace, en Allemagne fabrique lui les jupes arrières.

   

Assemblage de la tuyère du P120 QM1 en janvier 2018

Mars, Arianespace annonce que OneWeb, le fournisseur d'accès Internet haut débit cherchant à déployer plus de 600 satellites en orbite terrestre basse, serait le client de lancement du vol inaugural de la nouvelle fusée Ariane 6 en 2020. Il reste 14 Ariane 5 à lancer, 5 encore cette année 
- 4 en 2020, 3 ou 4 en 2021 et le reste en 2022.

Mai, Arianespace signe avec ArianeGroup la commande des premières Ariane 6 de série, 14 premiers lanceurs Ariane 6, qui voleront entre 2021 et 2023, (Ariane 602 à 615) en parallèle des huit exemplaires du dernier lot d’Ariane 5. Les premières Ariane 6 de série sortiront des usines d’ArianeGroup dès début 2021. Le premier vol avec un des satellites OneWeb est toujours prévu pour 2020. Ces lanceurs Ariane 6 seront fabriqués par ArianeGroup aux Mureaux, à Vernon et au Haillan, en France, ainsi qu’à Brême et Ottobrunn en Allemagne. Avio à Colleferro en Italie et Ruag à Emmen en Suisse seront également parmi les principaux sites impliqués. Au total 13 États participent au programme et bénéficient de son retour industriel.

Le 16 mai, l'ESA signe avec ArianeGroup et MT Aerospace le développement d'un nouvel étage supérieur pour Ariane 6. Baptisé Icarus, cet étage sera entièrement en fibre de carbone (Innovative Carbon Ariane Upper Stage). L’objectif est de réduire davantage les coûts et surtout économiser de la masse, au point de probablement gagner 2 t de capacités d’emport vers l’orbite de transfert géostationnaire. L’étage sera ainsi caractérisé par une couleur noire, inédite sur un lanceur Ariane, qui lui vaut déjà le surnom d’« étage noir ».

Juin, premier démoulage d'une demi coiffe Ariane 6 chez RUAG Space. C'est la plus grande coiffe en carbone  monolithique jamais fabriquée en Suisse. La première coiffe fabriquée selon ce principe fut celle du vol Ariane 5 VA 238 en juin 2017 suivit du vol Vega d'aout 2017.

Dans l'usine d'ArianeGroup, aux Mureaux, le réservoir cryogénique d'Ariane 6 en production destiné au modèle de test au CSG (essais combinés CTM)

La famille des lanceurs d'ArianeGroup, Ariane 5, Vega, Vega C, Ariane 62 et 64

Juin, Arianespace modifie le contrat de lancement du satellite ViaSat 3 et le place sur Ariane 64. Le contrat signé en 2016 portait sur un lancement par Ariane 5 ECA. ViaSat devient ainsi le premier client commercial sur AR64.

Airbus Defence & Space aux Pays bas, fabrication de la VAB, Vulcain Aft Bay d'Ariane 6, vue ici coté MANG LH2

Vue aérienne de l'usine des Muraux où sera assemblé l'étage principal d'Ariane 6

       

       

Juillet, les essais de qualification du moteur Vulcain 2.1, de l'étage principal d’Ariane 6, sont terminés. Le test final, le 26e a duré près de 11 minutes (655 s), le 16 juillet sur le banc P5 du site de la DLR à Lampoldshausen, marquant la fin de cette campagne qui a donné près de 4 heures de tests 13 798 secondes. Le moteur Vulcain 2.1 est la dernière évolution d’un programme imaginé initialement pour Ariane 5, dont le premier vol remonte à juin 1996. Ce Vulcain « 1.0 » a été remplacé par Vulcain 2 lorsque la version ECA d’Ariane 5 est entrée en service. Il s’agit d’une version de la fusée qui est capable de transporter 10 tonnes en orbite géostationnaire, contre la moitié pour la fusée de base. Vulcain 2.1 sera réservé à Ariane 6. Le moteur sera remis en état pour des tests dynamiques et de vibration avant intégration sur un étage de vol au CSG sur l'ELA 4 avant le premier vol. le moteur de l'étage supérieur, le Vinci a été qualifié en octobre 2018. Le dernier test "moteur" aura lieu en 2020 au printemps avec le tir QM du P120C au CSG.

Le banc d'essai P5 de la DLR destiné au essais du moteur Vinci

   

Le Vulcain 2.1 développe 135 tonnes de poussée durant 8 minutes menant Ariane 6 à 200 km d'altitude..

Aout, Arianespace vise le marché des smallsats géostationnaires. Ariane 64 fournira un service dédié de vols directs vers l'orbite GEO (pas GTO) pour les petits satellites grâce au système d'emport MLS (Multi-Launch Service). Celle-ci pourra emporter 4,5 tonnes de charge utile en GEO.
Le premier vol, GO-1, est prévu pour le premier semestre 2022.
 

Le "Canopée" sera le nom du nouveau bateau chargé de transporter les éléments d'Ariane 6 de l'Europe en Guyane. l'appel d'offre a été remporté par Alizé (Jifmar offshore services et Zéphyr & Borée) avec un bateau de 121 mètres de long, 23 de large et 5 de tirant d'eau. originalité, il sera équipé de 4 ailes articulées (tirant d’air entre 51 et 44 mètres) dotées en tout de 1 450 m² de voiles (4 x 363 m2) permettant de réduire la consommation de carburant d’environ 30 % grâce à l’énergie du vent. Économie de CO2 : 7 200 tonnes par an. Le navire filera 16,5 nœuds en vitesse de croisière maximale. En complément de la propulsion vélique, le navire sera équipé de moteurs diesel-GNL (4 x 2 300 kW sur deux lignes d’arbre) permettant de réduire les émissions de soufre et de particules. un appel d'offre va être lancer pour sa construction qui débutera en 2020 pour une mise à l'eau en 2022. La première rotation est prévue à la fin du premier semestre 2022. Le navire chargera à Brême, Rotterdam, Le Havre et Bordeaux pour Pariacabo, le port du centre spatial guyanais de Kourou.
Concernant Ariane 5, c'est toujours la Maritime nantaise qui assure son transport pour les 15 derniers exemplaires jusqu'en 2023. La compagnie ne devrait garder que le MN Toucan pour les Ariane 5, Vega et Soyouz.

   

Le voyage d'Ariane 6: Canopée, le navire sera mis à l’eau au 1er semestre 2022. Sa première rotation ralliera le port de Pariacabo, proche de Kourou en Guyane, en passant par les ports de Brême, Rotterdam, Le Havre et Bordeaux

Durant le mois d'août se déroulent les essais QT Meca 1 avec la verticalisation des pylônes maquettes ESR, les pylônes P1 et P3. Le 16 aout, les techniciens transfèrent un des pylônes sur le fardier 250, puis avec la palette martyr sur la table. Le 17 aout, le pylône ESR est transféré de la table Ariane 6 vers le pont de Karakouabo sur le fardier 250 pour des tests de charge. Le pylônes retourne en ZL sur la table rejoint par le second.

           

Octobre, AG inaugure le bâtiment d'intégration de l'étage supérieur d'Ariane 6 à Brême en bordure de l'aéroport et de l'autoroute 281. Haut de 21 mètres pour une surface de 6000 m2, le bâtiment finalise actuellement les 2 premiers étages de vol qui seront envoyés l'un au banc d'essai du DLR à Lampoldshausen et l'autre à Kourou pour valider l'ELA 4.
Les étages supérieurs d’Ariane 6 sont équipés du moteur ré-allumable Vinci qui permet au futur lanceur europée
n d’effectuer tous types de missions, quelles que soient la durée et l’orbite visées, notamment les déploiements de constellations de satellites. Sa principale caractéristique est sa capacité d’allumages multiples : Vinci pourra être ré-allumé le nombre de fois nécessaire pour placer plusieurs charges utiles en orbite au cours d’une même mission.

   

   

   

Le premier modèle de vol du moteur Vinci destiné au premier vol d’Ariane 6 est d’ores et déjà en cours d’intégration sur le site ArianeGroup de Vernon, tandis que le site ArianeGroup d’Ottobrunn travaille déjà sur les chambres de combustion des moteurs Vinci et Vulcain 2.1 des lanceurs qui voleront entre 2021 et 2023. Suite au lancement de la production de série des 14 premiers lanceurs démarrée le 6 mai dernier, toute la chaîne industrielle est en marche pour produire les lanceurs qui voleront à partir du premier semestre 2021, conformément au calendrier établi avec les premiers clients d’Ariane 6. 550 personnes travaillent sur le site de Brême.

L'étage supérieur d'Ariane 6, nommé ULPM pour Upper Liquid Propulsion module est constitué de  2 réservoirs cryogéniques et des structures inter-réservoir.

Le nouveau concept interne d’intégration FLIC (Future Launcher Integration Concept) combine des informations en temps réel, des dispositifs en réseau, des systèmes de planification intelligents, des modèles 3D virtuels, de la réalité augmentée et des lunettes intelligentes. Le décapage de la structure en aluminium des réservoirs cryogéniques s’effectue selon le procédé de traitement de surface haute précision LST (Laser Surface Treatment), bien plus respectueux de l’environnement que les procédés chimiques employés jusqu’à présent. Enfin, l’isolation thermique extérieure des réservoirs d’ergols repose sur le système ETI (External Thermal Insulation), un procédé unique au monde élaboré en collaboration par ArianeGroup, l’ESA, le DLR et d’autres partenaires spécialisés.

À Brême, ArianeGroup et MT Aerospace travaillent côte à côte. La filiale de OHB fabrique les structures métalliques des réservoirs d’hydrogène et d’oxygène dans un bâtiment qui jouxte le hall d’intégration où ArianeGroup équipe et intègre ces réservoirs dans avec le moteur Vinci et l’avionique.

 

La maquette de l'étage principal d'Ariane 6 en cours de montage devant le BAL début octobre. C'est la société suisse APCO, basée sur Kourou depuis 20 ans qui a conçue et réalisé la maquette et le TCC Transporteur Corps central. APCO a conçue aussi la nouvelle porte du BAF HE, l'UCT (Upper Composite Transporter) pour l'étage supérieur Ariane 6, et le nouveau dock d'encapsulation du BAF HE. APCO a déjà réalisé pour Soyouz et le Vega, le PFRCS pour les charges utiles et le GST 3 (groupe de servitudes) pour Ariane 5.

   

La maquette CCA complète, devant le BAL. Avant l'arrivée des étages Essais Combinés au second trimestre 2020, le CNES et APCO vont procéder aux premiers tests mécaniques d'interface bord/sol avec cette maquette du Corps Central d'Ariane 6. Mi octobre, premier rollout du CCA sur son transporteur vers la ZL de l'ELA 4. (photos T Vallée CNES)

28 octobre, le stockage LOX de l'ELA 4 accueille son premier réservoir mobile pour des essais d'interface.

Mi novembre, début des tests d'interface sur l'ELA 4. Dans le BAF, la maquette CCA est positionné sur sa ligne d'assemblage.

           

Le 21 novembre, la maquette du CCA sur son transporteur est amené en ZL, alors que le portique est mis en position au dessus de la table. Le 30 novembre, les essais reprennent avec la verticalisation du CCA avant sa mise en place sur la table le 9 décembre. (photos T Vallée CNES)

Novembre, le groupe ADF et sa filiale Latesys transfère à ArianeGroup la propriété de la ligne d'assemblage d'Ariane 6 dans le BAL.

 

DEVELOPPEMENT ARIANE 6, 2020