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CHRONOLOGIE ARIANE

Le Centre National d' Etude Spatiale

1946, alors que la seconde guerre mondiale vient de se terminer, les Américains lancent de la base militaire de White Sands Nouveau Mexique une fusée V2 récupérée aux Allemands lors de l' opération Paper Clip. Nous sommes le 16 avril.
Quelques mois plus tard, de l' autre coté en URSS, les soviétiques feront de même de la base de Kapustin Yar.

4 octobre 1957 : le lancement par l'Union Soviétique de Spoutnik 1, premier satellite artificiel de la Terre, marque le début de la conquête de l'Espace. A leur tour les Etats-Unis lancent leur premier satellite, Explorer 1, le 31 janvier 1958.
Une grande ambition spatiale anime ces nations qui mettent rapidement en place les moyens et les structures nécessaires à sa matérialisation.

En France, les études spatiales se développent dès la fin de la seconde guerre mondiale mais sans coordination : divers organismes s'y consacrent mais sans arriver à des conclusions satisfaisantes. 
1953, quelque personnes s' intéressent aux fusées mais le délai de réalisation semble insurmontable. La direction des études et fabrication d' armements, le DEFA constate qu' il serait vital que la France s' équipe de fusées. Construire des fusées permettrait de mieux connaitre leur fonctionnement. Un service du DEFA, le Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamique, LRBA se lance dans la réalisation de fusées sonde, Véronique. En 1957, dans le cadre de l' année géodésique internationale, 15 Véronique sont commandées.
Véronique est une petite fusée haute de 7,3 m pour 1280 kg. Sa charge utile est composée de petits appareils destinés au prendre des mesures de la haute atmosphère. La France ayant une colonie en Algérie, elle s' installe à Colomnb Bechar dans le Sahara pour lancer ses fusées  sans crainte pour la population. Les installations comportent des tentes, des jeep, quelques remorques, un environnement de camp pétrolier, le tout sous un soleil de plomb avec en prime du sable partout...
La première fusée Véronique est lancée et est suivit de plusieurs dizaine d' autres.    

En 1958, le retour au pouvoir du Général de Gaule, soucieux d'une indépendance nationale, donne une impulsion nouvelle à la recherche scientifique. Au même titre que l'Union Soviétique et que les Etats Unis, le gouvernement estime devoir s'intéresser à l'Espace. La coordination des activités spatiales françaises aboutit à la création, en janvier 1959, d'un Comité des Recherches Spatiales, présidé par Pierre Auger.
L'ambition du programme national dépasse les possibilités du Comité des Recherches Spatiales. Un renforcement des moyens d'exécution s'impose. Le comité étudie alors les attributions dévolues à une future agence française de l'espace, chargée de regrouper en un seul organisme des activités jusqu'alors dispersées et de négocier des accords internationaux.

Le comité est en place en janvier 1959, les lancements de fusées Veronique sont alors augmentés. mais ce nouveau comité ne fait que réfléchir, donner son avis et coordonner. Pour lancer des fusées, il lui faut une structure plus solide. On décide de créer le Centre National d'Etudes Spatiales, CNES une entité dotée de statuts extraordinairement clair.
Michel Debre, chef du gouvernement, et Pierre Guillaumat, Ministre chargé de la Recherche Scientifique, font adopter, le 19 septembre 1961, la loi créant le Centre National d'Etudes Spatiales dont le premier Président est Pierre Auger, et le premier Directeur Général, le Général Robert Aubiniere (nomination du 24 février 1962).

Le 1er mars 1962 le Cnes entre en fonction. Avec 8 employés, le centre va rapidement grossir pour atteindre 80 personnes au bout d' une année d' activité. Pierre Auger est remplacé par Jean Coulomb, lui aussi professeur.

Les premiers responsables du CNES :

Jean Coulomb, présidence 
Robert Aubinière, direction générale 
Jacques Blamont, direction scientifique et technique 
Michel Bignier, direction des affaires internationales 
Edouard Sallé, direction administrative et financière 
Louise Blosset, service de l’information et de la documentation 
Michel-Yves Bernard, service des relations universitaires


Le premier travail du Cnes est de réaliser un inventaire de ce qui existe et de ce qui pourrait être fait en fonction des crédits alloués. A part Véronique, il restait toute une gamme de petite fusées sondes, notamment réalisé par Sud Aviation, les Belier 1 et 3, Centaure 1 et 3, Dragon 1, 2B et 3 et Eridan, les Emma de Matra destiné à la météorologie, les fusées du LRBA, Veronique et Vesta, les fusées de l' ONERA Tacite et Titus et celle de la SEREB Rubis. 
Il existe à cet époque un projet en cours d' étude des militaires dont on pouvait dériver un lanceur de satellites, le Diamant; mais il n' est qu' un projet. Il est officialisé en mai 1962.

En vertu d'un accord passé en novembre 1961 entre le Ministre des Armées et le Ministre Délégué à la Recherche Scientifique, le CNES utilise à ses débuts les installations des champs de tirs militaires : le Centre d'Essais d'Engins Spéciaux (CIEES) et le Centre d'Essai et de Recherches d'Engins Spéciaux (CERES), implantés en Algérie, qui se composent de deux ensembles Colomb-Béchard et Hammaguir.

1963, juillet le CNES crée le Centre Spatiale de Toulouse, CST dans la banlieue de la ville rose.

1964, le 14 avril le CNES est autorisé à construire à Kourou en Guyane Française une base de lancement pour le lanceur Diamant.

1964, le projet Diamant est une réalité. Haute de 19 m, ce lanceur de 18 tonnes peut placer 100 sur une orbite à 200 km d' altitude.
Le 26 novembre à 15 h 47 mn 21 s, Diamant A est mis à feu de la base d' Hammaguir en Algérie et met en orbite le premier satellite Français A1. Baptisé Asterix, il est placé sur une orbite 530/ 1769 km, inclinée à 34 ° sur l' équateur. D' une masse de 47 kg, Asterix n' avait pour mission que l' envoi de signaux radio. La France devient la troisième puissance spatiale.

1968, le 1er mars le CNES commence la construction du CST de Toulouse tandis que le 1er avril, le CSG, Centre Spatial Guyanais devient opérationnel.

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Implantation des centres du CNES en 1968

1970, premier tir du Diamant B de Kourou.

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Implantation spatiale en France

1973, 31 juillet, création de l'Agence spatiale européenne (ESA) et accord sur le lanceur Ariane.
23 octobre, inauguration du Centre Spatial de Toulouse (CST) par Jean Charbonnel, Ministre du développement scientifique.

1975, 27 septembre, lancement du dernier lanceur national Diamant BP-4 qui met en orbite le satellite astronomique D-2B.

1976, 1er juillet Hubert Curien est nommé Président du CNES.

1979, 24 décembre, premier vol d' Ariane 1.

1980, 26 mars, création d’Arianespace la société chargée de commercialiser le lanceur Ariane. Le CNES est un des principal actionnaire.

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1982, 1er juillet, création de Spot Image et le 14 décembre d' Intespace. 

1987, 9 et 10 novembre, conférence à la Haye du Conseil ministériel de l'Agence spatiale européenne (ESA) pour entreprendre Ariane-5 et la 1ère phase de développement d’Hermès et de Colombus.

1989, 17 février, première mise en service de la caravelle Zéro G, vols paraboliques.

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En matière de vols habités, les Soviétiques, avec leurs stations, et les Américains, avec leur Navette, ont toujours conservé leur avance. Ils tentent d'établir une présence de l'Homme dans l'espace. Mais le CNES ne l'envisage qu'à longue échéance. L'avenir immédiat porte sur l'utilisation d'un lanceur automatique et fiable. Ses principaux objectifs en cette fin de siècle sont de maintenir la capacité de mise sur orbite de satellites de télécommunications, de développer l'observation de la Terre et d'améliorer les moyens sols. A partir de 1974, le CNES s'interroge à son tour sur la nécessité de s'engager dans les vols habités. En 1979, l'URSS propose à la France d'envoyer un équipage franco-soviétique à bord de la station spatiale Saliout-7.

En conduisant un programme de vols habités avec l'Union Soviétique et les Etats-Unis, le CNES acquiert une expérience sans précédent. Le premier vol impliquant la France aura lieu du 24 juin au 2 juillet 1982 avec le spationaute Jean-loup Chrétien.

Le CNES contribue ainsi à l'engagement de l'Europe sur la voie des vols spatiaux. L'objectif est double : profiter des conditions exceptionnelles de la micropesanteur pour faire progresser les connaissances scientifiques, et acquérir les compétences nécessaires à la conduite de ce type de projet. Cette volonté se manifestera dès les années 80 à travers les vols de Jean-loup Chrétien (1982 et 1988) et de Patrick Baudry (1985).

La définition du programme Ariane avait prévu l'évolution du lanceur. Ainsi, dès 1980, une filière Ariane-2 et 3 était adoptée, Ariane-2 étant une version "simplifiée" d'Ariane-3.

Ariane-3 décolle pour la première fois le 4 août 1984, plaçant notamment sur orbite le satellite Télécom-1A. Ariane-4 ne tarde pas à prendre la relève, effectuant son premier vol le 15 juin 1988. Capable de placer jusqu'à 4400 kg en orbite, Ariane-4 devient le "cheval de bataille" de l'Europe spatiale

Après sa participation au programme Symphonie, l'administration française des PTT propose au gouvernement la mise en oeuvre d'un système national de télécommunications par satellite, Télécom-1. Sa mission est d'assurer des liaisons téléphoniques classiques, fournir des services nouveaux (vidéotransmission, télécopie), et assurer la retransmission de programmes de radio ou de télévision. Le premier satellite Télécom-1A est placé sur orbite par une Ariane-3 le 4 août 1984, suivi quelques années plus tard de Télécom-1B et 1C.

Le projet SPOT (Satellite Pour l'Observation de la Terre) est destiné à l'exploration des ressources, à la détection et à la prévision de phénomènes climatologiques. SPOT-1 est lancé le 22 février 1986 par Ariane-1. Deux jours plus tard, le satellite fournit ses premières images. Des résultats d'une grande qualité, qui seront exploitées par le biais de SPOT-Image, filiale du CNES.SPOT fournit des prises de vues de toutes les régions de la planète, et survole la même zone tous les 26 jours. Il rend ses performances intéressantes dans des domaines aussi variés que l'agriculture, l'occupation et l'aménagement des sols ou la surveillance des forêts. SPOT-1 est le premier né d'une série de satellites encore opérationnelle aujourd'hui.

Fructueuse depuis juin 1966, la coopération franco-soviétique, puis franco-russe, a permis à la France de s'engager de manière décisive dans les vols habités. Peu à peu, la science prend le pas sur la politique. De nombreuses expériences préparées par des laboratoires français sont réalisées dans l'espace, et le bon fonctionnement des instruments permet au CNES d'envisager d'autres vols habités. C'est le début d'une nouvelle activité pour l'agence spatiale française En 1996, Claudie André-Deshays participe au vol franco-russe Cassiopée. D'une durée totale de seize jours, dont quatorze à bord du complexe orbital MIR, cette mission spatiale comporte des expériences dans le domaine de la physiologie, de la biologie animale et également de la physique des fluides. Au cours de la mission PERSEUS à bord de Mir, Jean-Pierre Haigneré assume les fonctions d'ingénieur de bord de l'équipage titulaire. Il devient l'astronaute occidental ayant séjourné le plus longtemps dans l'espace (189 jours)

Les premières réflexions concernant la succession d'Ariane-4 commencent avant même le premier lancement d'Ariane-1. Le nouveau lanceur Ariane-5 va permettre d'accroître la compétitivité de la famille Ariane. Les performances d'emport sont toujours meilleures, permettant de plus le transport de véhicules habités et l'accès à l'orbite basse pour les dessertes vers des structures comme la Station spatiale internationale. SI le premier se solde par un échec, le vol 503 est un succès incontesté, permettant la qualification de ce nouveau lanceur lourd.

Cette dernière décennie est également marquée par le développement considérable des techniques d'observation de la Terre. La compréhension des phénomènes climatiques, la prévision, l'évolution du climat terrestre et ses conséquences sur l'environnement sont les préoccupations majeures de ces programmes.

Le satellite TOPEX/POSEIDON fournit chaque jour 50000 mesures d'une précision exceptionnelle, permettant d'établir une carte des océans et de prévoir leur évolution. L'instrument Végétation, passager de SPOT, permet d'étudier l'influence du couvert végétal sur le climat et ses variations à long terme.

Les présidents Les Directeurs Généraux
Pierre Auger de février 1962 à octobre 1962 Robert Aubinières de février 1962 à décembre 1971
Jean Coulomb d'ooctobre 1962 à octobre 1967 Michel Bignier de janvier 1972 à juillet 1976
Jean François Denisse de novembre 1967 à décembre 1973  Yves Sillard de juillet 1976 à juillet 82 (fut chef de la division chargé de construire le CSG, directeur du CSG, chef de projet Europa 3 à l'ELDO, directeur des lanceur à Evry
Maurice Levy président de décembre 1973 à juin 1976 Frédéric d' Allest de juillet 1982 à août 1989 (fut directeur des lanceurs à Evry, PDG d'Arianespace de 1980 à 1990)
Hubert Curien Président de juillet 1976 à juillet 84 Jean Marie Lutton de février 1989 à octobre 1990 
Jean Louis Lions d'octobre 1984 à novembre 1983 Jean Daniel Levy d'octobre 1990 
René Pellat de novembre 1992 à 1996 Gérard Brachet, directeur général du CNES de 1997 à 2002
Alain Benssoussan de janvier 1996 à février 2003  
Yannick d'Escatha nommé le 12 février 2003 

 

LES INSTALLATIONS

Le Cnes dont le siège est à Paris possède d' important centre répartie dans le pays et tout autour du globe.
_ Le centre spatial de Toulouse crée le 1er février 1968 rassemble les laboratoires technologiques, les équipements spécialisés, le centre de calcul et les moyens d' essais de Cnes, autrefois implanté en région parisienne à Bretigny.
_ Le centre spatial Guyanais, base de lancement installée à Kourou en Guyane Française depuis le 9 avril 1968 (en remplacement de l' Algérie). La base a lancé toutes les diamants B et BP4 et les Ariane.
_ L' établissement d' Evry, comprenant des équipes de la direction des Affaires Industrielles et Contractuelles, et le Direction des Lanceurs.
_ Un réseau de stations mettant en oeuvre des moyens de télécommunication, de télémesure et de localisation permettant le contrôle des satellites. Ces stations sont implantés à Kourou au CSG, Prétoria (Afrique du Sud) et Toulouse.
_ Deux stations de lâchers de ballons implantées à Aire sur Adour et à Gap.



Janvier 2012, le Centre national d’études spatiales quitte le site d’Evry-Courcouronnes, où il était implanté depuis 1974. Ils vont déménager à Paris, dans le XIIe arrondissement, et rejoindre dans un bâtiment unique leurs collègues de l’ESA, l’Agence spatiale européenne.

Un départ vécu de façon mitigée par les 230 employés du site. Car la majorité d’entre eux se sont installés en Essonne. Et de nombreuses interrogations planent sur l’avenir des locaux. Selon un sondage réalisé en interne, plus de 70% des salariés sont contrariés par ce déménagement. Pour 45%, c’est « une difficulté majeure ».

Olivier Gonidou, ingénieur et secrétaire du comité d’entreprise, est de ceux-là. A son arrivée à Courcouronnes, en 1999, il habite encore à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Aujourd’hui, il réside en Essonne, à La Ferté-Alais. Son temps de trajet va considérablement augmenter. « Je n’ai pas les moyens d’acheter un logement à moins de trente minutes de Paris », assure-t-il.

Comme beaucoup de ses collègues, il va désormais prendre les transports en commun. « Les nouveaux locaux ont été implantés exprès à proximité de la station RER de la gare de Lyon », précise Olivier Gonidou.

Le directeur du site, Michel Eymard, arrivée en 1982, est logé à la même enseigne. Il vit près de Melun (Seine-et-Marne) et va mettre quatre fois plus de temps pour aller au travail. « Les travaux à venir sur les lignes RER m’inquiètent. Nous avons eu des échanges avec la SNCF pour clarifier les choses », confie-t-il.

Des procédures de mobilité interne ou de départ anticipé à la retraite ont été mises en place. Mais aujourd’hui, seul un salarié est contraint de quitter le Cnes à cause du déménagement. « Nous sommes trop attachés à notre travail », résume Sophie Roelandt, responsable du service information. Les journées à plancher jusqu’à minuit ne sont pas rares au Cnes. « Nous allons forcément nous organiser autrement », poursuit Sophie. « La direction est à l’écoute », reconnaît Olivier Gonidou. Un accord de mise en place du télétravail a notamment été signé.

Si les transports effraient les salariés, le nouveau site, en revanche, les satisfait.

« Cela devenait un peu vieillot ici. Et tous les travaux étaient annulés dans la perspective du déménagement », constate Olivier Gonidou. La perspective du projet Ariane 6 est aussi sur toutes les lèvres. « Aller à Paris, d’accord, mais il faut un projet motivant », poursuit l’ingénieur. Et surtout, le futur cadre de travail les enchante.

« Franchement, entre le XIIe arrondissement de Paris, se promener dans les jardins de Reuilly, et Evry-Courcouronnes, il n’y a pas photo! » sourit un ingénieur.