
|
Que reste il du projet Hermés ? Pas grand chose, une maquette. En 1986, le CNES fait réaliser une maquette à l'échelle 1 d'Hermès par la régie des Spectacles en 5 mois, avec le concours financier d'industriels Français (Aérospatiale, AMD BA, ATES, Matra et la SEP) et étrangers (Aeritalia, Dornier, ETCA, Fokker, MBB et Sener). Construite en alliage d'aluminium pour le fuselage, la voilure, les portes de soute, en sandwiches composites en fibre de verre époxy pour les parties carénées, le nez, la cabine, le cockpit et les pods arrières, elle aura nécessité 10 000 heures de travail soit 5 mois avec 20 corps de métier. entièrement démontable, cette "maquette" n'en pèse pas moins de 7 tonnes. En mai 1987, elle est exposé au salon du Bourget à Paris dans le hall de l'ESA, puis à Madrid (septembre), Toulouse (octobre) au salon du SITEF et au CST en novembre où un bâtiment spécialement construit pour elle le "Leonard de Vinci" l'attendait. Hermes au Bourget en 1987, et au CST (Photo C Bardou CNES) En 1988, la maquette voyagera à Strasbourg au mois d'avril, puis à Hanovre en mai au salon aéronautique et à Bordeaux en décembre. Au cours de sa courte vie, le projet Hermes a subi de nombreuses modifications et la maquette a suivit: Fin 1988, la configuration d' Hermès change, un module adaptateur dit de "ressources" est ajouté à l'arrière. Le dessin aérodynamique est légèrement modifié avec notamment une extension des winglets et de la voilure qui s' étend maintenant jusqu' au nez. Il n'y a plus de soute ouverte, un tunnel communique entre la cabine, la soute pressurisées et l'adaptateur. Les portes de soute de la maquette sont soudées et le système de fermeture "neutralisé". La porte latérale d'accès au poste de pilotage a été "dupliquée" sur la maquette, par création d'une nouvelle porte en vis à vis pour permettre une fluidité de passage des visiteurs... Après abandon du projet en 1993, la maquette est mise au rebus au CST et a l'initiative de Yves Gourinat, enseignant chercheur, amené dans la cour de l'ENSICA, l'école nationale supérieures d'ingénieurs de construction aéronautique ENSICA en 1996 face au Mirage 3. Ainsi exposé aux intempéries, la maquette en bois voit sa peinture s'écaillé, son fuselage se salit et pendant la tempête de 1999, elle perdra ses pods arrière, la porte du sas arrière et le nez. Même si il est resté en bon état, le nez ne sera jamais replacé. Un projet de l'AAMA, l'association des amis du musée de l'air est lancé pour une restauration et la mise en exposition de cette maquette au musée de l'air et de l'espace du Bourget. L'association finance le transport depuis Toulouse en camion en mars 2005 sur le site de l'aéroport du Bourget. Malheureusement, la maquette est trop grosse pour le hall de l'espace et construire pour elle un hangar à l'extérieur serait trop cher pour un objet issue d'un programme abandonné dont tout le monde a oublié le nom. La maquette est laissée telle quelle à à l'extérieur des réserves du musée.
En 2010, le musée décide d’abriter la maquette dans un
ancien hall du musée reconverti depuis en hangar entre une épave de Falcon
50 et un Fouga Magister endommagé, aux cotés d’autres appareils attendant
une restauration. Enfin à l’abri, Hermes y attend et sert occasionnellement
d’abri pour une famille de chat.
Depuis 2010, la maquette a été mis sous un hangar avec d'autres avions a restaurer. (photos Pyperpote, F Leproux)
2015, François Leproux, 19 ans, étudiant à lENSMA, l'école nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique à Chasseneuil du Poitou (école qui avait dans les années 1980 participé aux études de l'avion spatial) monte un groupe avec pour projet restaurer la maquette d'hermès du Bourget. Le projet reçoit le soutien de l'ENSMA et de la 3AF, l'association aéronautique et astronautique de France, association crée en 1971 dont le siège est à Paris. Début 2016, le projet entre l'ENSMA et le MAE semble être sur la bonne voie plébiscité par la directrice du musée. L'école étudie un lieu d'exposition au sein du musée en mars. 2017, le projet tombe à l'eau. La maquette étant stockée dans un hangar contaminé à l'amiante, elle ne peut sortir sans décontamination, ce qui hélas n'est pas prévue dans le plan entre 2019 et 2024 du musée. De plus, certaines parties de la maquette sont en bois et ne pourront être exposées à l'extérieur comme prévu. Pour finir, la direction de l'école a décidé de ne plus s'impliquer d'avantage dans ce projet, préférant terminer son projet d'exposer un Mirage 2000, projet qui sera annulé en 2018. L'initiateur du projet de restauration de la maquette d'Hermés, François Leproux, publie en 2020 un livre retraçant le développement de l'avion spatial du CNES, "Hermès, une ambition en héritage" aux éditions Jean Pierre Otelli. Une autre maquette d'Hermés existe, à l'échelle 1 aussi, celle utilisé par l'ESTEC (European Space Research and Technology Centre), centre de l'ESA aux Pays-bas pour des essais d’intégration de la navette. Il semblerait que ce soit cette maquette qui ait été exposée au salon du Bourget de 1991. Cette maquette était exposée au centre de l'ESA jusqu'en 2003 au moins.
Il existait une maquette du cockpit et du fuselage exposée au Space Camp de Patrick Baudry à Cannes-Mandelieu, prés de l'aéroport: après la fermeture du Space Camp, elle a été exposée sur le Tarmac de l’aéroport pendant 6 mois jusqu'à ce que les autorités aéroportuaires décident de s'en débarrasser en...la brulant.
Peut on encore voir Hermès aujourd'hui quelque part ? La seule maquette à l’échelle encore en état d’exposition de la navette Hermès est une oeuvre d’Art de la compagnie Italienne Pansironi. Située en Belgique, sur le site de l’Eurospace Center de Redu (un centre de l’ESA à la vocation similaire que le Space Camp). Conçue en 1991 et jongée sur un imposant socle en béton, la maquette est constituée de sections fines de plexiglas transparents. La navette est présentée sans son module orbital et peut être admirée lorsqu’on visite le Space Center au milieu d’un parc rempli de maquettes de fusées. Elle est aussi visible le long de l’autoroute E411 Bruxelles-Luxembourg, dans une configuration originale, au milieu de la foret des Ardennes.
Sur l'aéroport de Bordeaux-Mérignac (France), où le Conservatoire de l'Air et de l'Espace d'Aquitaine à acquit une maquette au 1/7 auprès d'EADS en septembre 2002 et visible dans un hangar.
|