L'ORGANISATION DE L'ESPACE SOVIETIQUE
La structure du système spatial soviétique n'a jamais
été officiellement présenté au reste du monde car intimement lié au
complexe militaro-industriel. Avec la chute du régime en 1989 et la
"pérestroika, on peut maintenant retracer l'histoire des
activités spatiale et préciser les principales étapes de son
organisation.
1917, au début du régime bolchevique, les premiers grands laboratoires sont crées. Constantin Tsiolkovsky est élu à l'Académie des Sciences. En 1928, cette dernière est charger de développer ses recherches dans le domaine de la technologie. L'arrivée de Staline au pouvoir permet de structurer ses activités, Korolev et Glouchko dirige chacun de leur coté des équipes travaillant sur les missiles. 1946, août, création du département n°3 chapoté par le bureau NII-88. Le but est de développer des missiles à partir des éléments de V2 récupérés en Allemagne. A la mort de Staline, Khrouchtchev
prend le pouvoir. Les satellites font maintenant partie des études
menées par les OKB. L'académie des sciences annonce sa participation
à l'année géodésique internationale de 1957. 1950, le département n°3 devient l'OKB 1 chargé de développer des missiles balistiques. 1956, l''OKB est extrait du NII-88 et devient indépendant. Outre le développement de missiles, il reçoit pour mission de fabriquer le premier satellite artificiel .
1961, mai, Khrouchtchev confie à Tchélomei le programme de survol de la lune et à Korolev celui du débarquement de cosmonautes. 1965, Tchélomei commence le développement du lanceur UR 500 Proton. 1966, mars, l'OKB 1 devient le TsKBEM Central Design Bureau of Experimental Machine-building avec pour domaines d'activité les vols spatiaux, mission de reconnaissance photographique et mission scientifiques. 1966, 14 janvier, Korlev meurt sur la table d'opération suite à l'ablation d'un polype au colon. Membre du parti depuis 1953, membre de l'académie des sciences en 1958, héros du travail en 1956 et 1961, il reçoit le prix Lenine en 1957, la médaille Tsiolkovsky en 1958 et par deux fois l'ordre de Lénine. Il dirigea l'OKB 1, TsKBEM de 1946 à sa mort. 1966, 11 mai, Michine prend la direction de l'OKB 1. Il dirigera les programmes Voskhod, Soyouz et Saliout ainsi que le programme N1 jusqu'en 1974.
1988, selon le président de
l'Académie des sciences le budget de l'institut est de 1,6 milliards de
Roubles. Le coût d'un lancement de satellites et de sondes spatiales
serait inférieur de 10 à 20 fois le coût des fusées américaine ou
européenne. Un vaisseau Soyouz coûte 80 MF plus 20 pour l'intendance.
Le vol d'un astronautes coûte 70 MF pour 8 jours. NPO Energia est dirigé par Yuri P Semenov. 1991, 12 août, coup d’Etat en Union soviétique : le président Gorbatchev est démis de ses fonctions et remplacé par un “comité d’urgence”. Au cours d’une réunion extraordinaire, le Conseil de l’Atlantique Nord met en garde l’Union soviétique contre les graves conséquences d’un éventuel abandon des réformes en cours. Les programmes d’aide occidentaux sont suspendus. M. Boris Eltsine élue démocratiquement le 12 juin dernier appelle à la grève générale, tandis que des chars d’unités loyalistes arborant le drapeau russe prennent position près du Parlement russe Le 21, M. Gorbatchev rentre à Moscou après l’échec de la tentative de coup d’Etat du 19 août et l’arrestation de ses auteurs. Les dirigeants occidentaux rendent hommage à M. Boris Eltsine pour la résistance qu’il a opposée aux auteurs du coup d’Etat et débloquent l’aide à l’Union soviétique Le 25, l’Union soviétique annonce une épuration de grande envergure dans les rangs du haut commandement militaire. Le président Gorbatchev propose la dissolution du parti communiste et démissionne de son poste de Secrétaire général. 26 août, le président Gorbatchev déclare qu’il n’est plus possible de s’opposer aux exigences des républiques qui souhaitent obtenir leur indépendance. Les pays de la Communauté européenne décident d’établir des relations diplomatiques avec les trois Etats baltes. Le 6 septembre, l'URSS reconnaît l'indépendance des trois républiques baltes. Leningrad redevient Saint-Pétersbou Le 21 décembre, au sommet d'Alma-Ata (Kazakstan), les dirigeants de huit Républiques soviétiques rejoignent la Communauté d'Etats indépendants. Cet accord met fin à l'existence de l'Union Soviétique créée le 3 décembre 1922. Le 23, la Russie succède à l'Union soviétique comme membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Enfin le 25 décembre, le président Mikhaïl Gorbatchev démissionne. Il fut le chef de file des réformateurs au Comité central du Parti, devenu en 1985 septième secrétaire général. il impose la La perestroïka (restructuration). Gorbatchev ne se contente pas de remplacer quelques personnalités au sein de la nomenklatura comme le faisaient ses prédécesseurs. Il y introduit des changements significatifs qui se poursuivront durant les cinq années de son mandat, affaiblissant ainsi le système. La nomenklatura, monolithe depuis toujours comprend désormais deux groupes, les libéraux et les conservateurs. En même temps l'élite politique se trouve considérablement rajeunie. A bord de MIR, Krikaliev
monté en orbite en tant
que citoyen soviétique devient un citoyen russe. Depuis plus de 30 ans l'URSS a produit et lancer des satellites autour de la terre représentant près de 68% des 3400 lancements réalisés de part le monde. La transformation des infrastructures spatiales de l'union soviétique au sein de la nouvelle communauté d'état indépendant CEI ne ce fait pas du jour au lendemain. Un premier accord est signé avec les états indépendants, sauf l'Ukraine dans lequel la Russie garde la gestion des activités spatiales. Cette dernière détenant près de 80% du potentiel spatial, elle remplace l'Union Soviétique dans les instances internationale au titre d'état successeur. De plus elle garde la totalité des dépenses militaires. La découverte rapide du réel coût de l'espace et la disparition de bénéfice rapide empêche les nombreux états de revendiquer la mise en place d'un espace communautaire. La base de Baikonour est loué par la Russie, les "troupes spatiales" chargées des lancements de satellite passent sous la coupe des militaires. 1992, neuf des onze chefs d'état des républiques souveraines de la CEI réunit à Minsk, capitale de la Biélorussie signent un accord de coopération et de coordination de leur activité spatiale. Cet accord en 12 points prévoit la création d'un "conseil inter-états commun de l'espace". Le financement sera assuré par les contributions versées et la réalisation au travers les installations déjà existantes et futures. Bien entendu, chaque états est libre de développer ses propres programmes. Le 25 février, une agence spatiale russe voit le jour. RKA Rousskoyé Kosmitcheskoyé Agenstvo a pour président Youri Koptev, ancien du ministères des de construction générales de machines le MOM. La mission de la RKA est de garder le potentiel des forces spatiales disponible dans le pays pour poursuivre un programme spatial cohérent. La répartition géographique des OKB et NPO est très inégale sur le territoire de l'ex URSS. La plupart des entreprises se trouve en Russie. Le centre de lancement de Baikonour est maintenant au Kazakstan, état indépendant. Le Kazakstan revendique sa qualité de puissance spatiale en demandant une location pour les installations sol du cosmodrome. Pratiquement tous les programmes sont conservés malgré un budget en régression. Certains secteurs seront basculés vers le civil (météorologie, navigation et observation de la terre). Les engagements avec les partenaires étrangers concernant la station MIR seront honorés (vols de cosmonautes allemand et français). Le lanceur Energia et la navette Bouran sont mis en "sommeil" en attente d'une mission. En fait, la nouvelle organisation de l'espace russe essaie de ressembler à celle des pays occidentaux. la faiblesse du secteur dénoncé par tous est du à un manque d'argent et à une nouvelle adaptation des entreprises brutalement privées de leurs débouchés nationaux. Le second souffle de l'espace russe
vient au milieu des années 1990 avec les "Joint Ventures",
association avec les états internationaux. En 1992, un accord est
signé avec les américains limitant le nombre de lancement d'ici à
l'an 2000 à des tarifs excluant le dumping. 1994, juillet NPO Energia devient S P Korolev Rocket & Space Corporation Energia RSCE. Elle est dirigé par Y P Semenov. 1996, le marché mondial est en pleine mutation: à la pénurie de lanceurs des années 1980 succède une croissance régulière. L'Europe s'associe avec le centre de Samara (TsSKB) pour la commercialisation des lanceurs Soyouz dans le cadre de la société Starsem (Aerospatiale, Arianespace, TsSKVB et la RKA). Le but de Starsem est la mise en orbite de petit satellite en complément des lanceurs Ariane.
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