RETOUR A LA PAGE D'ACUEIL

L'ESPACE SOVIETIQUE

LA NAVETTE SPATIALE RUSSE

 

1988 bouran.jpg (63636 octets)

1988, en janvier, les satellites espions américain photographie le second exemplaire du lanceur Energia sur le pad de Baikonour. Selon le DoD, le lanceur avait été installé puis retiré du pad.
En mars, le directeur de Glavcosmos annonce un lancement "prochainement" de leur navette sans équipage avec le lanceur Energia actuellement en préparation.
Mai, le vol de la première navette soviétique serait piloté par deux cosmonautes, alors que tout laissait prévoir un vol automatique. La navette est amené sur son pad le 19 puis ramené un mois après à son hangar. Dématé du lanceur, elle subit quelques améliorations. Le 29 août, elle est à nouveau assemblé sur son lanceur. 
Septembre, le premier vol de la navette sera automatique suite à de nombreux problèmes liés à l'informatique.  Le premier vol piloté est prévu dès le troisième essai avec aux commandes Igor Volt et Anatole Levtchenko. Hors ce dernier est mort d'une tumeur au cerveau en août dernier.
Alors que la navette US reprend ses vols suite à l'accident de Challenger, la télévision soviétique montre les premières images de la navette spatiale russe. Elle serait comparable au Shuttle US. La navette aurait été assemblé au lanceur Energia le 17 et transporté sur son pad le 19.
23 octobre, la navette russe a un nom, Buran, tempête ou orage. Ressemblant à ses soeurs US, Buran est plus trapue mais ne possède pas de moteur à sa base.       +

bouran MIK 02.jpg (150030 octets) bouran MIK 04.jpg (343180 octets) bouran MIK.jpg (154914 octets)

Le 26 octobre, la commission d'Etat est réunie: le tir est fixé au 29 à 6 h 22 locale. 

bouran rollout 03.jpg (135720 octets) bouran rolllout 01.jpg (150219 octets)
bouran rollout 08.jpg (173259 octets)
bouran rollout 02.jpg (106755 octets) bouran rollout 06.jpg (83925 octets)
bouran rollout 07.jpg (84371 octets) bouran rollout 09.jpg (118477 octets)
bouran rollout 04.jpg (151228 octets) bouran rollout 05.jpg (207545 octets) bouran pad 05.jpg (105902 octets)

Le 27 octobre, Buran est transporté sur son pad. Les réservoirs commencent à être remplis le 28 à 15 h TU.
Mais 51 secondes avant le décollage, l'ordinateur qui surveille les 140 système du complexe Energia-Buran arrête le décompte: la passerelle d'accès à la navette s'est mal rétractée. Il faut vidanger les 2000 tonnes de carburant, soit trois semaines de retard. Les autorités annoncent le report à 4 h TU.

bouran pad 01.jpg (149707 octets) bouran pad 03.jpg (160214 octets) bouran pad 08.jpg (473623 octets) bouran pad 07.jpg (151872 octets)
bouran pad 02.jpg (108527 octets) bouran pad 04.jpg (290621 octets) bouran pad 06.jpg (143670 octets)

Finalement  le décollage, sans cosmonaute à bord, a lieu le 15 novembre 1988 à 06 h 00 mn 01 s 25 heure de Moscou. Tous les moteurs d'Energia sont mis à feu 8 s avant le décollage. Pendant cette période un calculateur vérifie tous les systèmes, interrompant la suite des opérations en cas de défaut. Au lancement, pour protéger l'ensemble contre le bruit assourdissant, un déluge d'eau s'abat sur le pas de tir, quelques secondes avant le décollage. 40 000 l/s, contenus dans des réservoirs de 8 m de diamètre et hauts de 40 mètres, amortissent les vibrations acoustiques qui auraient tout détruit.

bouran lancement.jpg (142105 octets)

Au décollage les 4 boosters fonctionnent simultanément avec ceux du corps central. Les boosters consomment de l'oxygène liquide et du kérosène, tandis que le corps central, de l'hydrogène et de l'oxygène liquides. 20 moteurs délivrent une poussée de 3 550 tonnes pour une masse au décollage de 2 400 tonnes. Dans la phase de montée, la fusée Energia est commandée et stabilisée par débattements des tuyères des moteurs des boosters et du corps central. Pour cela, des commandes sont envoyées aux cardans des moteurs et aux éjecteurs vernier de précision, pour obtenir un réglage fin. 

Buran se sépare du bloc central à 06 h 08 mn et se place à moins de 11,2 km de l'orbite prévue pour une apogée à 154.2 km. 

A la seconde révolution, Buran se trouve sur une orbite 251-263 km avec une inclinaison 51.6 ° par rapport à l'équateur et sa vitesse de 27330 km/h. A 08 h 20 mn, est donné l'impulsion de freinage (à 20 000 km du lieu d'atterrissage, après moins de 140 minutes passées autour de la Terre).

La rentrée dans les couches denses de l'atmosphère, sous un angle d'attaque de 39°, se passe normalement, les détecteurs à l'avant enregistrent une température de 907°C et sur l'aile 924°C. La descente se déroule sur 8270 km. 

A 09 h 24 mn 42 s, Buran touche la piste (à 16 km de l'usine d'assemblage) à la vitesse de 260 km/h et s'immobilise à 09 h 25 mn 24 s après avoir parcouru 1620 m des 5 000m de piste, ralenti par des parachutes, avec un décalage de 3 m par rapport au centre de la piste (80 m de largeur), alors que la tolérance était de 10 m. Le vent de face est de 17m/s. Durée totale du vol: 205 minutes 22s75.

bouran retour 04.jpg (76626 octets) bouran retour 01.jpg (92620 octets)
bouran retour 02.jpg (104231 octets) bouran retour 03.jpg (92733 octets)

C'est la première fois qu'un vaisseau spatial d'une telle envergure effectue un vol automatique de bout en bout. Quant aux séquences automatiques, tout est étudié avec en mémoire l'accident du Shuttle américain. Des systèmes anti-explosion avaient été installés.

1989, il n'y aura pas de vol de Buran cette année annonce les responsables soviétique au salon du Bourget à paris où la navette russe est visible sur le dos de son avion de transport An 225 Mriya (qui a volé en mai pour la première fois avec l'Orbiter). Le troisième exemplaire d'Energia est prêt au lancement depuis fin 1988, le quatrième est aussi à Baikonour avec le cinquième. Buran ne sera lancé qu'en 1991 avec la quatrième Energia toujours en automatique, le premier vol habité étant maintenant prévu avec la cinquième Energia en 1992 avec le second exemplaire Pichka (commandé par I Volk et R Stankiavicius).
Ce retard de deux an est principalement du aux problèmes économiques de l'URSS où l'on se demande quelle sera l'utilité de cette navette dans le futur. Le programme est aussi entaché de sérieux problèmes techniques qui seront à résoudre avant le second vol.

bouran an225.jpg (55602 octets) bouran an225 01.jpg (207733 octets)

1990, la seconde navette est construite. Elle sera lancé en automatique en 1993 et s'amarrer à la station MIR sur le module Krystal. A l'aide son bras télémanipulateur, elle devra transférer un module 37K sur l'autre pièce de jonction de Krystal. La première mission pilotée est prévu en 1994 pour le remplacement du module central de MIR La navette servira ensuite à assembler la station MIR 2 à raison de deux lancements par an. Le coût du programme est estimé depuis 14 ans à 20 milliards de Roubles au ministère de la Défense.
Le coût d'une mission est estimé à 170 millions de Roubles, soit 6000 Roubles par kilogrammes, le Soyouz ayant un coût 6 fois moindres.   
À partir du cinquième vol, la 3e navette devait être utilisée, équipée du système de "support vie" et de deux fauteuils. Les vols de 5 à 8 étaient considérés aussi comme vols d'essais, c'est pourquoi l'équipage aurait dû comprendre deux cosmonautes. Ils étaient envisagés pour 1994-95. Le premier équipage devait être composé de P.Volk et de A.S.Ivanchenkov.

D'autre part, le troisième vol d'un lanceur Energia prévu 1990 avec une charge utile a été annulé. Il lancera Buran en 1991.

Mars, c'est officiel, Bouran ne revolera plus, les soviétique ayant renoncé à la modifier pour embarquer un équipage. Les prochains vols seront réalisé par le second exemplaire à Baikonour.

Juillet, le retard dans la préparation du second vol de Buran est plus longue que prévue. Il serait repoussé à 1991. la réalisation du système de survie serait le principal motif de retard.

Octobre, l'URSS envisage d'abandonner leur navette spatiale. 

LA NAVETTE SPATIALE RUSSE, partie 3