RETOUR A LA PAGE D'ACUEIL

L'ESPACE SOVIETIQUE

LES COSMODROMES SOVIETIQUES

LE COSMODROME DE VOSTOTCHNYI

Février 2007, Roskosmos annonce vouloir construire un nouveau cosmodrome sur le territoire de la Russie pour les vols habités lancés depuis 1957 uniquement de Baikonour au Kazakstan. Depuis 1994, après la chute de l'URSS, un accord a été passé entre la Russie et le Kazazstan pour un statut particulier du cosmodrome.  Appartenant juridiquement au Kazazstan avec tous ses pads de tirs, Baikonour est loué par les Russes pour 115 millions $ par an et le bail court jusqu'en 2050. Baikonour resterait un site pour les vols commerciaux.

Entre 1996 et 2006, les militaires Russe ont opéré une base sur le site de Svobodny à 200 km de la ville de Blagovchtchensk. Construite en 1968 elle lançait des missiles stratégiques. Elle fut fermé en 1993 suite aux accords de désarmement START 2. En mars 1996, la base devient un cosmodrome et réutilise les installations existantes. Des lanceurs légers Start 1 sont lancés pour placer en orbite des petites charges commerciales. Le tir se fait depuis un tracteur-érecteur. 4 lancements ont lieu entre 1997 et 2001. Le cosmodrome devait selon les plans initiaux abrité les pads de tir du lanceur Angara qui remplacera les Proton. En 2005, après la prolongation du bail de Baikonour, le cosmodrome est fermé. Le dernier vol a lieu en 2006.

Dans l'été, la Russie précise que la décision définitive sera prise en septembre. La Russie ne peut pas rester sans un cosmodrome "au sud" sur son territoire. Plesetsk est le cosmodrome le mieux équipé et sera capable d'envoyer dans l'espace les deux lanceurs russes principaux du futur "Soyouz 2-3" et Angara. Mais la faiblesse des charges vu la position géographique est un handicap rédhibitoire. Il faut donc trouver un autre site. Ce sera au sud  et surtout à l'est: la région du port de Vanino pas très loin du Japon sera probablement définitivement retenue. L'avantage de cette zone est double avec des tirs vers le Sud pour des inclinaisons plus faibles que Plesetsk et une zone de retombée des étages dans l'Océan.

21 novembre, le nouveau cosmodrome sera situé à Vostotchnyi (Est ou Oriental) dans la région de l'Amour et sera opérationnel pour 2015. La construction durera 10 ans. Le décret a été signé le 6 par le président Poutine. Dès 2018, il pourra lancer des vaisseaux habités. Le projet vise à développer une industrie de haute technicité dans l'extrême orient russe et il nécessitera le développement d'une nouvelle ville et de son infrastructure complète. Il est situé à 20 km au N-E de la petite ville de Tsiolkovsky et à 50 km au N-O de la ville de Snobodny, près de l'ancien cosmodrome. Tsiolkovski fait partie de la longue chaine d'agglomérations construites le long du transsibérien. Elle est également traversée par la principale artère routière desservant la Sibérie orientale, la R297. La région est pratiquement désertique avec une densité de 2 habitants/km² dans l'oblast d'Amour et une population concentrée dans les villes. Le site est situé à 6 000 km de la ville de Samara où sont construites les fusées Soyouz ainsi que la plupart des autres engins spatiaux. Le transport se fait essentiellement par voie ferrée. Le climat est continental avec des températures moyennes de -25°C durant les trois mois de l'hiver et de 20°C durant les trois mois d'été.


De ce cosmodrome seront opérés des tirs civils ainsi que des tirs dont la charge sera à la fois militaire et civile. Le développement de ce nouveau cosmodrome ne signifie pas l'abandon de Baïkonour et de la collaboration avec le Kazakhstan. De Baïkonour continueront à partir les missions opérées dans le cadre de l'exploitation de l'ISS.
Le nouveau cosmodrome sera construit dans la région d'
Uglegorsk où se situait le cosmodrome militaire de Svobodny, fermé en février 2007. La sélection de la zone pour le nouveau cosmodrome a été effectuée après une étude prenant en considération la présence des aérodromes de Vanino et de Uglegorsk et c'est à cette dernière région que les spécialistes ont donné leur préférence.
A terme le nouveau cosmodrome pourra se substituer à celui de Baïkonour bien que dans un premier temps les deux cosmodromes opéreront en parallèle.

Juin 2008, Roscosmos propose à la société "Spetstroy Russia" d'être le principal contracteur pour la construction du Cosmodrome "Vostochny". Selon le Directeur de cette société la construction de 7 zones de lancements dont un pad de tir seraient prévus. Une commission établie par Roscosmos a visité le site du futur cosmodrome de Vostochny dans la région de l'Armur. Cette première visite marque le début des travaux exploratoires préparant la phase de véritable construction.

Août 2009, à l'occasion du salon aéronautique MAKS, le cosmodrome lève ses voiles de mystères. Il sera de taille plus petite que Baikonour mais s'étendra sur 550 km2 (12 km sur 40). La Russie devrait construire un pad double pour future fusée Rus M qui devra lancer le vaisseau piloté PTS et un pad pour le Soyouz.

La construction du cosmodrome prend du retard. Les Russes annoncent un démarrage pour 2011, suites à la crise financière mondiale. Le coût est estimé à 4 milliards de roubles. Le cosmodrome sera équipé de 2 pads de tir identiques et son infrastructure comprendra également un centre de formation des cosmonautes, le deuxième après la Cité des Etoiles de Korolev (région de Moscou), ainsi qu'un centre médical. 150 km de voies ferrées et autant kilomètres d'autoroutes seront construits pour le cosmodrome. D''ici le 1er mai aura lieu la réception officielle des terrains dévolus au cosmodrome, puis en juin le début des travaux d'infrastructure: route, rails, système de fourniture d'énergie, en juillet la formation de la Direction locale du cosmodrome et d'ici décembre la fin du développement des plans globaux du complexe de lancement.

Automne 2011, la construction de Vostochny sera un vrai défi qui ressemble à celui de Baîkonour: il y a presque rien sur place. Si la région n'est pas désertique elle reste inhospitalière l'hiver. Il faudra bâtir une centrale électrique, une usine de production d'oxygène et d'hydrogène liquide, d'azote, un aérodrome et 700 kms de voies ferrées... et 1600 bâtiments! Ceci dans un pays qui a vu son PIB divisé par deux à la suite de la chute de l'URSS.
La surface occupée par l'infrastrcuture extérieure au cosmodrome est estimée à 700 km2, à comparer à la surface, modeste par rapport à Baïkonour, de 55 km2 du cosmodrome lui-même. La ville d'Uglegorsk (6000 habitants) devrait passer à 30 000 et, dès 2012, 10 000 travailleurs devraient être présents sur le site.

Début des travaux de terrassement du cosmodrome qui devrait accueillir le Soyouz 2 et Angara.

L'entrée du cosmodrome.

2012, jusqu'à présent seule la construction des infrastructures générales ont commencé (lignes de communication, routes, voies ferrées), la partie cosmodrome elle-même devant débuter cette année. La soyouz sera bien la première fusée à s'envoler de Vostochny avec la version soyouz-2 (2.1a, 2.1b, 2.1v). Une chaîne de fabrication nouvelle va être installée à Samara sur les terrains rachetés à l'entreprise Aviakor. La transition au "tout soyouz-2" va se faire en 2013-2014. Pour Angara, la decision sera pise après les vols d'essais.

Mai, la ligne de chemin de fer qui va de la ligne principale au cosmodrome, la route qui va de l'autoroute fédérale Chita-Khabarovsk au cosmodrome et la ville correspondante sont en construction. Les russes commencent la construction d'une ligne de 220 000 V (nommée Annunciation - Varvarovka) d'une longueur de plus de 100 kms visant à renforcer la "grille" énergétique dans la région.

   

La dalle en béton du pad Soyouz et les bâtiments annexes. Le carneau du Soyouz sera moins profond que Plesetsk de 2 mètres (25 mètres) pour réduire le niveau de bruit lors des vols habités

2013

   

Le pad Soyouz et le MIK en construction août 2013. Les 2 sites sont distants de 4500 m et reliés par rails. Le hall de transfert du MIK ou galerie de transfert n'est pas encore construit entre la partie assemblage de la fusée (spécifique à chaque type de fusée et donc pour l'instant que pour Soyouz) à droite et la partie intégration de la charge utile à gauche.

La tour de service mobile MBO (Mobilnaya Bashnya Obsluzhivaniya avance aussi. Elle est en construction à Omsk. Le principe est le même que pour celle de Kourou: permettre le travail final de préparation du lanceur à l'abri des intempéries. Mais le design est différent. D'une masse de 1600 tonnes pour 52 mètres de hauteur et 24 de large, elle se déplace sur 140 mètres sur des rails.

2014

Janvier. Ces derniers jours, 100 ouvriers utilisant 12 bétonnières mobiles et trois pompes ont, avec succès déversé 680 mètres cubes de béton dans le quatrième niveau du Bloc B de l'aire de lancement Soyuz, arrivant à 13 mètres au-dessous de la surface du bloc.
En raison des conditions hivernales, un abri spécial chauffé a été érigé autour de la structure pour empêcher le béton de geler. Les jours suivants, 630 mètres cubes de béton devrait être versés dans le quatrième niveau du Bloc A.
Les températures froides rendent difficiles le travail et des pauses ont dû être aménagé permettant aux ouvriers de récupérer un peu de chaleur, de prendre du thé et de se sécher.
Quand Oleg Ostapenko a visité Vostochny le 30 janvier, les directeurs de projet lui ont dit que le temps froid avait contribué aux retards dans la construction, en rendant probablement impossible de les compenser avant le 30 mars.
Le comblement de tous les niveaux devrait être effectif au 15 mai.

       

Le MIK, le pad Soyouz et le centre administratif en mars 2014

   

Pad de tir Soyouz en juillet et septembre 2014

février 2015, le gros œuvre du pas de tir est terminé, et ils commencent à monter la structure, ce qui prendra plusieurs mois. Le premier vol est officiellement prévu pour décembre, mais il est quasi-certain qu'il sera repoussé à 2016.

   

   

      

L'intérieur du MIK Soyouz

           

       

Le pad Soyouz 2

   

Le MIK KA pour la préparation des étages Volga et Fregat.

Septembre 2015, les travaux de construction tardent, ils devaient être terminé pour la fin du mois. Le MIK n'est pas terminé, pas d’électricité, d'eau et de chauffage ni de grue capable de fonctionner. Le lanceur qui est arrivé dernièrement va donc rester en gare de la ville Uglegorsk pendant encore longtemps. De plus, les tests de conformité du MIK doivent durer au moins 30 jours. ce qui fait qu'une date de lancement ne peut être donné Avant la réception totale du bâtiment. Le 1er vol habité est repoussé lui aussi de 2018 à 2023.
A Samara, le 6 septembre, le premier lanceur Soyouz quitte son usine par train. Le convoi va mettre 21 jours pour parcourir les 6600 km jusqu'au cosmodrome de Vostochny. Le lancement prévu pour le 25 décembre emportera le satellite scientifique Lomonossov, ainsi que le satellite étudiant Aist-2D et un nanosatellite. Les Soyouz 2 lancées depuis Vostochny seront équipées au sommet de 4 caméras extérieures tournées vers le bas pour nous diffuser de superbes images . Ce système de caméras (BSVK) équipera aussi ultérieurement sans doute les Soyouz lancées depuis la Guyane :) , et aussi depuis Baïkonour .

Le premier lanceur Soyouz dans le MIK début octobre. Les 7 containers (quatre blocs latéraux + deux sections de l'étage central + le troisième étage) resteront stockés ainsi tant que le bâtiment n'est pas été déclaré opérationnel.

Le 14 octobre, le Président Poutine visite le cosmodrome de Vostotchnyi. Il a annoncé officiellement que le premier vol n'aura pas lieu en 2015, et souhaite qu'il soit réalisé au printemps 2016. Il a même dit qu'il "serait bien" de le faire pour le Jour de la Cosmonautique (12 avril).

   

   

   

La tour MBO du pad Soyouz

   

Le MIK Soyouz

Décembre 2015, le 15 janvier 2016, une commission décidera de commencer ou non les essais de qualification du pas de tir. Si tout va bien, l'assemblage du lanceur Soyouz-2.1a commencera le 19 janvier.Les 5000 et quelques personnes qui travaillent sur le chantier n'auront pas de vacances pour cette période de fête. Ils ont juste le 1er janvier de libre, et ils reprendront le travail le samedi 2 janvier.

Janvier 2016, le premier tir est prévu le 25 avril. Elle dépendra en fait des tests avec le lanceur. Ces essais débutent le 19. L'assemblage du lanceur Soyouz-2.1a est l'une des étapes de ces essais. Les essais de la station de remplissage commenceront le 25 janvier, et les essais d'ensemble de cette station commenceront le 15 février. Dans le futur, un seul pas de tir Angara sera construit à Vostotchnyi, au lieu de deux. Il pourra servir à toutes les versions du lanceur, y compris la version à hydrogène Angara-A5V. A moyen terme, Angara et Soyouz-2 seront les deux seuls lanceurs russes en exploitation (Proton, Rokot, Dniepr et Zenit étant retirés). Pour le futur lanceur Feniks, il n'y a pour l'instant rien de décidé concernant son pas de tir, c'est encore trop tôt. La construction de Vostotchnyi a coûté jusque là 120 milliards de roubles.

21 janvier, livraison des 2 satellites Aist 2D et SamSat 218 et de l'étage supérieur Volga du premier vol. Ce sera la première fois que Volga, qui a été conçu pour Soyouz-2.1v, volera sur Soyouz-2.1a. Cet étage a réussi son premier vol, mais le deuxième s'est fini avec la perte du satellite Kanopouss-ST suite au dysfonctionnement du système de largage.

La campagne du Soyouz commence avec l'assemblage des différentes parties du lanceur dans le MIK. Contrairement à l'architecture des bases de lancement russes existantes, il est prévu que les bâtiments dédiés à l'assemblage des différentes familles de lanceurs (Soyouz, Angara) soient proches les uns des autres et reliés entre eux par une galerie couverte dans laquelle circule un transbordeur. Cette solution permet d'optimiser les phases de préparation et de réduire l'emprise au sol des installations. Tous les éléments se retrouvent dans le MIK livrés par trains. Pour le Soyouz, le MIK RN peut assembler 2 lanceurs en même temps (9000 m2)  grâce à ses 2 pont roulants de 40 mètres de large, montés à 27 mètres de hauteur. Au sol, 4 lignes ferroviaires assurent le passage des wagons et des convois. Le MIK RN est relie d'un coté à l'installation de stockage des étage du lanceur et de l'autre à la galerie de transfert. Cette galerie relie tous les bâtiments, elle est desservie par 2 transbordeurs de 200 tonnes long de 28 mètres qui circulent sur des rails et permettent le transfert des différents composants d'un MIK à l'autre. Le lanceur au complet avec coiffe et charge utile est amené sur le pad puis redressé à la verticale. La tour de service, analogue à celle du CSG sert pour les dernières opérations avant le lancement.

       

      

Début mars, le satellite Lomonossov arrive à Vostotchnyi. Le 21 mars, le Soyouz 2.1a est amené sur le pad pour des essais de compatibilité. Il est équipé d'un étage supérieur Volga mais sans charge utile. Il reviendra dans le MIK d'ici 4 jours.

       

       

       

   

Après les essais concluant sur le pad, la campagne du premier vol débute. il est prévu pour le 25 avril.

Les 3 satellites sur l'étage Volga le 14 avril.

   

20 avril, l'assemblage du lanceur Soyouz est complet. Le transfert vers le pad est prévu le 22.

Le premier lancement prévu le 27 avril est reporté de 24 heures, le décompte a été arrêté à 1 minute 30 secondes du décollage (après le "Kluych na Start", l'insertion de la clé pour autoriser le compte à rebours). Le problème serait une vanne de vidange sur un des boosters. Le président Vladimir Poutine a décidé de rester un jour de plus à Vostotchnyi pour voir le lancement. le lendemain, le capteur de pression est changé. Le lancement a lieu à 2h 01 TU et la mise en orbite parfaite.

       

Ce premier vol permet aux Russes d'étudier et d'analyser l'impact de la retombé des éléments du lanceur sur l'environnement autour du cosmodrome. Suivit par radar, la retombée des Block de base du Soyouz a été suivit et localisé. Ainsi, 3 des 4 Block du premier étage ont été retrouvé à 360 km du pad dans la région d'Arurskaya quelques heures après, le 4eme le lundi suivant. Tous apparaissaient en bon état, sans fuite ou brûlures. La coiffe devait retombé dans la république de Sakha et l'étage principal de 28 mètres à 1500 km du cosmodrome dans un lac gelé. Sur tous les sites, des prélèvements ont été réalisés afin de mesurer la pollution environnementale.

Sur le cosmodrome, les dégâts ont été mineur sur le pad de tir. Seul le bouclier de protection de la plateforme de service situé sous le pad a été soufflé et s'est retrouvé dans le carneau.

   

 

VISITE DE BAIKONOUR
LA VILLE DE BAIKONOUR
BAIKONOUR INSTALLATION DES SOYOUZ
BAIKONOUR INSTALLATION DES PROTON
LE CENTRE DE CONTROLE DES VOLS HABITES, LE TSOUP