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L'ESPACE SOVIETIQUE

LES LANCEURS A (R7 A SL-3/4)


La série des lanceurs " A " représente 62% des lancements de fusées soviétiques depuis 1957. Ces lanceurs sont dérivés du missile balistique de portée intercontinentale SS 6 " Sapwood " R7. Le lanceur de base comporte 4 accélérateurs accolés à un étage central haut de 28 m pour 3 m de diamètre au sommet. Sa masse est de 95 tonnes. Il est équipé de moteurs RD 107 108 quadrichambre développant 98 tonnes de poussée unitaire (kérosène et LOX). Le lanceur A mesure 29,2 m de haut pour une masse de 265 tonnes. Il lance le satellite Spoutnik 1 en 1957 et Spoutnik 2 et 3 en 1958.

Tout au long des années 60, le lanceur sera modernisé en gardant sa configuration de base. Pour lancer des sondes vers la lune, on ajoute un troisième étage. Le A1 lance la sonde Lunik 1 en janvier 1959 et des satellites de la série Cosmos. Un nouveau troisième étage permet l'envoie des vaisseaux habité Vostok puis Voskhod (premier vol en novembre 1963 pour lancer Cosmos 22).
Le même lanceur est utilisé pour placer en orbite les Soyouz expérimentaux, Cosmos 133 en septembre 1966, avec une nouvelle coiffe de 13 m de haut. La hauteur totale passe ainsi à 49 m et la masse à 310 tonnes.
Dernière version au milieu des années 60 pour lancer les sondes interplanétaire vers Venus, les Venera avec un quatrième étage logé dans la coiffe.


Si les américains n'ont jamais été avare d'informations sur leur programmes et lanceurs, l'URSS n'en fit pas de même pour ses lanceurs. La révélation du "mystérieux "lanceur soviétique lance Vostok en montre l'épopée. Habituellement les informations sont transmises par la presse nationale via "l'agence TASS", via la "Pravda", "les Izvetzia", "l'Etoile rouge". Mais au début de 1967, les responsables de la revue aérospatiale "Aviation Magasine" décide de se rendre en URSS afin d'inviter les responsables à exposer du matériel au salon du Bourget qui allait ouvrir ses portes au mois de mai. D'abord retissant, les soviétiques accepte et décide d'amener le best du best pour les occidentaux, le lance Vostok.

Par un beau jour de mai 1967, un avion cargo se pose à Rouen. Des caisses en sortent et prennent la route de Paris, le Bourget. Pendant quelques jours, nombreux furent les curieux spécialisé ou non à venir voir un étrange mécano se construire, la fusée soviétique Vostok. Sitôt assemblé, les premières photos du monstre apparaissent aux USA, avant même la presse soviétique. Ironie du sort, il était prévu que cette fusée sont exposé en octobre 1967 pour le 50 eme anniversaire de la révolution.


L'étage de base du R7 est resté inchangé depuis 1955. Ils brûlent un mélange de kérosène et d'oxygène liquide. Le concepteur Korolev qui ne disposait pas à l'époque de la technologie nécessaire à la réalisation de moteurs très puissant contourna cette difficulté en assemblant des moteurs en faisceaux à l'image de ce que feront les américains sur le booster Saturn 1. Le premier et second étage sont ainsi accolés et non superposés et allumés ensemble au décollage.

Les moteurs qui équipent ces deux étages sont des RD 107 et 108 conçue entre 1954 et 57. Le premier étage en fait les quatre blocs coniques sont équipé des RD 107. Ce moteur possède quatre chambre de combustion plus deux autres alimentant les moteurs dits "verniers" destiné à l'orientation du lanceur. sa poussée est de 102 tonnes dans le vide, 25 tonnes par tuyère pour une masse de 1155 kg (ips de 314 s, pression de 60 bar).

Le moteur RD108 alimente lui l'étage principal ou second étage. Sensiblement identique au RD107, il possède quatre chambre de combustion auxiliaire au lieu de deux sur le 107 et est plus lourd 1250 kg.

L'ensemble des 32 chambres de combustion mises à feu au décollage fournissent donc une poussée de 470 tonnes.

Les quatre blocs du premier étage, dits bloc B, V, G et D mesurent 19,8 m de haut pour 2,68 m de diamètre maximal de base.

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L'étage central, bloc A mesure lui 28,75 m de haut pour 2,95 m de diamètre.  

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HISTORIQUE  

Le développement de la R7 commence en février 1953 lorsque l'URSS décide de construire des missiles ICBM pouvant transporter de lourdes charges nucléaire sur de longues distances. En parallèle sont développés des moteurs à kérosène et oxygène liquide ainsi qu'à ergols stockables. Le RD 107 va naître de ces études entre 1954 et 57.

Devant la masse croissante des charges nucléaire soviétiques, le bureau d'étude de Korolev est obliger de réviser les caractéristiques de sa fusée. Dans le même temps, un nouveau pad de tir doit être construit. C'est le site de Turam Tam qui est choisit. Eloigné de tout, il permet la retombée des étages en vol, l'implantation de station de mesure et évite les regards indiscret. 

Baikonour est situé à 2100 km de Moscou, à 160 km à l'Est de la mer d'Aral, à 800 km à l'Ouest de Tachkent et à 370 km de la petite ville de Baikonour. Les officiels soviétiques qui avaient à enregistrer auprès de la fédération aéronautique internationale le premier vol de Gagarine, ont choisit de donner au cosmodrome le nom de Baikonour au lieu de Tioura-Tam plus adapté, car plus proche. Le nom de Baikonour est même signalé à l'entrée de la base afin de leurrer les occidentaux. Les coordonnées géographiques de la base sont 45,6°N et 63,4°E. Ce n'est qu'en 1975 pour le vol commun Apollo Soyouz que la base est "ouverte" aux occidentaux. Le général De Gaule avait visité la base en juin 1966 suivit de Pompidou en 1970. Les premiers journalistes occidentaux furent ceux couvrant le premier vol d'un français dans l'espace en 1982. De puis 1991 et la constitution de la CEI, l'appellation officielle est Tioura Tam bien que le nom de Baikonour soit resté.

La construction de la gigantesque base démarre en mars 1955 avec la création du village Zaria dont les premières maisons sont terminées en septembre.
Novembre, les routes et les voies ferrées sont terminées, la construction du pad de tir commence. De janvier à mars 1956, des millions de tonnes de terre sont déplacé pour creuser la fosse d'évacuation des flammes sous le lanceur. En avril, la fosse est bétonnée (250 m X 100 m X 45 m). Le système d'accrochage de la fusée en "pétale" mis au point à Liningrad est envoyé sur le site et installé en octobre. Le bâtiment d'intégration MIK (100 m X 50 m X 20 m), le bunker de tir et les stations de mesures sont construit en même temps. Décembre 1956, le premier modèle technologique de la R7 arrive à Tiouram Tam et est mis en place sur le pad n°1. Les différents éléments de la R7 sont testés par Korolev en 1956 depuis la base de Kapustin Yar au Nord.

La première R7 est mis en place sur le pad n°5 du LC 1 le 5 mai 1957 pour un décollage le 15. Durant un vol propulsé de 103 secondes, la fusée fonctionne correctement puis un défaut de pressurisation d'azote dans les réservoirs du corps central provoque l'explosion de la fusée. Le second tir le 9 juin est aussi un échec (fuite d'ergols). Le troisième le 12 juillet aussi (court circuit dans une batterie de bord). Le 4eme enfin est un succès total le 21 août. La R7 est le premier missile intercontinental du monde, c'est une fusée de 267 tonnes développant au lancement une poussée de 500 tonnes.

Deux pad de tir permettent de lancer le A dans toutes ses versions. Le complexe n°1, baptisé Gagarine est situé au Nord de la base à 40 km de l'entrée (où se dresse la ville des cosmonaute Leninsk, ancienne Zaria). Le second, complexe 31 est au NE à 40 km du premier (pad 6). Il a été construit entre 1957-58 avec un second bâtiment d'intégration MIK 40. Il sera utilisé le 14 janvier 1961.
Au 1er avril 1999, le pad 1 aura lancé 135 A2 et le pad 353.

Le lanceur A est aussi lancé de la base de Plesetsk au Nord sur trois pad LC 16 Pad 2 et LC 43 Pad 3 et 4. Le LC 41 est apparemment plus en activité.

Le premier tir opérationnel d'une R7 militaire a lieu le 17 février 1959 suivit en octobre du premier tir vers l'équateur de l'Océan Pacifique.

LANCEURS A1
LANCEURS A1 VOSTOK
LANCEURS A2 SOYOUZ
LANCEURS A2 MOLNYA


La version Voskhod permet de lancer les satellites Cosmos et les vaisseaux habités triplace Voskhod. Le troisième étage est remplacé par le block I. Pesant 23 000 kg, il mesure 10 m de haut (dont 2 pour la virole abritant le moteur du Voskhod). Il est équipé du moteur RD 0110 de 30 000 kg de poussée. La coiffe haute de 7 m permet de loger outre le Voskhod de gros satellite, 5500 kg à 200 km d'altitude.
Le lance Voskhok mesure 45 m de haut pour une masse de 310 tonnes.

La version Voskhod a été lancé 306 fois entre novembre 1963 et juin 1976 depuis Baikonour et Plesetk.

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A partir de novembre 1966 est mis en service le lance Soyouz destiné à lancer le nouveau vaisseau habité du même nom (lancé sous le nom de Cosmos 133). Equipé du même troisième étage que le Voskhod, il possède néanmoins un système de tour d'éjection (moteur à poudre de 75 tonnes de poussée) permettant en cas de problème lors du décollage et de l'ascension d'éloigner le vaisseau et son équipage jusqu'à 1200 m d'altitude en quelques secondes. Quatre pétales contre la coiffe se déploient et stabilisent la cabine qui est largué en atterrit normalement sous ses parachutes. Le lance Soyouz sert pour la mise au point du Soyo
uz entre novembre 1966 et août 1968 (7 tests) et lance les vaisseau Soyouz 1 à 18 (mai 1975). Lors du second vol d'essai le 14 décembre 1966 avec Cosmos 136, le lanceur explose sur le pad de tir suite à un incendie. La tour d'éjection fonctionne bien et le vaisseau inhabité est récupéré. 

La version Soyouz de base a été lancé 30 fois de novembre 1966 à mai 1975 depuis Baikonour. A noter que une version Soyouz L a été lancé trois fois pour tester le véhicule lunaire L3 T2K en 1970-71 depuis Baikonour.

LE LANCEUR DES SOYOUZ
LES LANCEMENTS VOSKHOD

 

Sources: "L'astronautique soviétique", C Lardier 1982; Baikonour, la porte des étoiles" SEP,