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L'ESPACE SOVIETIQUE

LE PROGRAMME LUNAIRE SOVIETIQUE

1961, le 25 mai, 43 jours après l'envol de Gagarine, le président américain JF Kennedy annonce son défi aux soviétiques: Nous poserons un homme sur la lune avant la fin de la décennie.

Le président de l'URSS Khroutchev réunit dans le plus grand secret son état major, ils vont relevez le défi.

A cet époque, deux constructeurs de fusées se partagent les sagesses du Kremlin, Korokev et Yangel. Un troisième homme Tchelomei arrive dans la course. Nommé depuis 1959 constructeur général de l'industrie aéronautique, il commence le développement des fusées ABM UR 96, l'ICBM UR 200, le lanceur UR 500 Proton et la navette Poliot.

Tchelomei a assuré le développement du Proton, une fusée conçue comme le Saturn 1 maéricain sur le modèle du barillet. Capable de placer 12500 kg sur orbite basse, il est constitué de deux étages. Le corps central est ainsi entouré de 6 boosters équipés de moteurs RD 253, le tout développant 900 tonnes de poussée au lancement. 

1964, Khroutchev est remplacé par Brejnev et la chasse aux sorcières commence. Tchelomei reçoit quelques temps auparavant la commande de 12 vaisseaux lunaires LK 1 pour survoiler la lune dans l'été 1967. Lancé par un UR 500, le vaisseau comprend un module moteur avec les panneaux solaire et une cabine de type Gemini sous une coiffe. Korolev s'oppose aux projet affirmant que le Proton ne permettra pas de lancer un tel vaisseau sans amarrage intermédiaire en orbite.

Novembre 1966, Tchelomei entreprend le développement du UR 700 capable de placer 120 tonnes en LEO et du vaisseau lunaire LK 7000 destiné à un alunissage avec des cosmonautes. Depuis un an, une dizaine de cosmonautes s'entraînent en secret pour un vol circumlunaire prévu en octobre 1967 pour le 60eme anniversaire de la révolution d'octobre.  Cette super fusée équipé de moteurs RD 270 (UDMH et tétraoxyde d'azote) doit concurrencer la N1 de Korolev en utilisant la même plateforme de tir. Ce projet de Tchelomei est directement dérivé du programme américain Nova Apollo de 1959.

Korolev a depuis 1961 deux versions de la Zemiorka, la Vostok et la Molnya a quatre étages capable de placer 6500 kg en LEO. Le constructeur propose un train spatial en 1962 sous le nom de Soyouz capable de survoler la lune. Il propose la construction d'une N1 capable de placer 40 à 50 tonnes en LEO pour 1963 et d'une N2 capable de placer 60 à 80 tonnes en LEO dès 1967. En 1962, les projets sont retenus mais avec des délais de réalisation long, trois an pour la N1 et 8 pour la N2.

Le plan lunaire est décidé en 1964. Le survol de la lune est confié donc à Tchelomei avec le L1. Pour l'alunissage, trois lanceurs sont en compétition, la N1 de Korolev, la R56 de Yangel et la UR 700 de Tchelomei. C'est le projet N1 L3 de Korolev qui l'emporte en décembre 1965 avec un alunissage pour 1967-68.

La fusée de Korlev devient un lanceur capable de lancer 90 tonnes en LEO en 1965. la fabrication des premiers éléments débutent en début d'année, tandis que l'étude du vaisseau se prépare.

1966, le nombre de moteur augmente de 24 à 30, augmentant la charge de 95 tonnes en LEO. Novembre, le projet alunissage est entériné.

Le projet de train spatial est adopté le 21 mars 1963, le premier vol du vaisseau Soyouz est prévu en 1966

Ce complexe est basé sur l'utilisation de trois composantes:
_ Un vaisseau piloté, le Soyouz A, la charge utile ;
_ Un bloc propulseur unique, Soyouz B doté d'un compartiment largable abritant les systèmes de RV. Il est vide de carburant au lancement;
_ Un camion citerne, le Soyouz V avec pour mission le remplissage du Soyouz B;

Le Soyouz A de 58000 kg est prévu pour accueillir deux cosmonautes avec un troisième en prime. La cabine est prévue pour un retour sur terre à la seconde vitesse cosmique, donc de n'importe quel point du système solaire. Sensiblement plus modernisé que le Vostok, le Soyouz A est constitué de trois compartiments avec à l'arrière le moteur et un tore largable (équipement pour le vol initial), la cabine récupérable en forme de phare automobile et le compartiment orbital cylindrique (salle de laboratoire, non récupérable).

Dans le nouveau scénario, le bloc propulseur (5700 kg) est lancé en premier. 24 heures après, il est rejoint par le camion citerne Soyouz V (6100 kg) et s'amarre ensemble automatiquement. Après transfert de carburant, le Soyouz V est largué. Selon la quantité d'ergols transféré, on envoie plusieurs camion citerne. Ce n'est qu'à la fin qu'est envoyé le Soyouz A piloté. Lorsque le compartiment largable du Soyouz B est largué, le reste du vaisseau forme une structure unique de 25 tonnes. Le moteur du Soyouz est capable d'envoyer ce train cosmique vers la lune.

La fusée porteuse Soyouz réalise son premier vol en novembre 1963 lançant Cosmos 22. Utilisé ensuite pour les Voskhod, elle ne sera prête à lancer des Soyouz habité avec le système d'éjection qu'en 1967.

La production du lanceur UR 500 commence en 1962. Les essais en vol débutent en 1964 et la première satellisation a lieu le 16 juillet 1965 (Proton 1). La version a 4 étage est prête en 1967 UR 500 K (troisième étage Bloc D de Tchelomie et quatrième Block L de Korolev). Le UR 500 K est capable de placer 5500 kg vers la lune, le Soyouz A un peu trop lourd sera allégé, son module orbital supprimé.

Le projet de L1 avec le lanceur UR 500 K est adopté en décembre 1965. Le but est un survol lunaire dès novembre 1967 avec deux cosmonautes. Le vaisseau 7K L1 est un engin de 5350 kg  avec un compartiment moteur de 2250 kg et une cabine récupérable de 3100 kg (volume habitable de 2,5 m3). Il mesure 4,5 m de haut pour un diamètre de 2,72 m. les deux panneaux solaire donne une envergure de 9 m. Le vaisseau est aussi équipé d'un ordinateur de bord, une nouvelle plateforme gyroscopique, de capteurs d'orientation solaire et stellaire, un moteur principal et des secondaires de manoeuvres. A l'avant un cône remplace le module orbital pour fixer la coiffe et le système d'éjection du lanceur. Le premier vaisseau arrive à Baikonour en janvier 1967. Le premier vol sous le nom de Cosmos 146 a lieu le 10 mars mais l'engin part en orbite solaire et ne revient pas.  Un second vaisseau est lancé le 8 avril (Cosmos 154), le block D fonctionne mal, la cabine rentre sur terre au bout de 2 jours de vol. Le troisième vol ne dure que 6 secondes, le lanceur s'écrase sur le pad après l'arrêt d'un moteur . La cabine est éjectée et récupéré à quelques kilomètres de là. Un quatrième vol le 22 novembre échoue suite à une panne moteur dans le second étage. Le vaisseau est quand même récupéré. Le 5eme tir en mars 1968 Zond 4 place le vaisseau vers la lune mais lors de la rentrée la cabine est détruite suite à une trajectoire de retour aléatoire. Le 6eme tir le 23 avril 1968 est aussi un échec. Après largage de la coiffe le vaisseau est éjecté par la tour de sauvetage suite à un court circuit dans le second étage. Le 7eme tir en juillet 1968 est annulé suite à un problème lors du remplissage du lanceur.

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Heureusement le 8eme tir est un succès, Zond 5 survole la lune à 1960 km de distance le 18 septembre. Le retour le 21 est chaotique, la cabine rentre dans l'atmosphère trop vite et subit 16 g d'accélération. Elle amerrit dans une mer démonté et ne sera récupère que le lendemain.

Le vol de Zond 6 le 10 novembre est également un succès, la lune est survolée à 2420 km. Le 17 novembre, la cabine revient sur terre mais s'écrase au sol suite à un problème de parachute.

Avant d'envoyer des cosmonautes, un autre succès est indispensable. La cause de l'échec du retour de Zond 6 est longue à trouver, le vol habité repoussé puis annulé. Les équipages Bykovsky-Roukavichnikov et Popovitch- Sevastianov regardent trois astronautes américain survolés la lune le 24 décembre à la TV.

Le 10 eme lancement intervient le 20 janvier 1969, mais les étages supérieur du Proton fonctionnent mal, la cabine st tout de même éjectée.

Zond 7 est lancé le 7 août 1969 et survole la lune à 1200 km. Le retour est réalisé le 14 sans problème à 50 km du point prévu.

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Le dernier Zond est lancé le 20 octobre 1970 et survole la lune à 1200 km. Trop tard pour les soviétiques, les américains ont déjà par deux fois marcher sur le sol sélène. La cabine revient sur terre mais amerrit  dans l'océan indien. Les deux vaisseaux restants seront placés dans des musées.
Deux cabines récupérées seront placées dans des musées, Zond 5 à Orevo et Zond 7 au musée Energia.

  Les essais du LOK se poursuivent en parallèle. En mars 1968, il était prévu des vols en orbite terrestre en 1969 avec un alunissage en 1971. Mais les deux derniers Soyouz devant tester les RV avec le LOk resteront sur terre.

Le module lunaire LK est testé en orbite terrestre sous l'appellation de T2K et lancé par une fusée Soyouz le 24 novembre 1970 sous l'étiquette de Cosmos 379. Le second essai a lieu le 2 décembre Cosmos 382, le troisième le 26 février 1971, Cosmos 398 et un quatrième le le 12 août sur Cosmos 434. Tous les tests se sont déroulés sans problème (élévation d'orbite, torsion de trajectoire). 

1972, le LK est déclaré opérationel mais un peu tard. Deux exemplaires sont exposés à l'Institut d'aviation de Moscou et à l'institut Mojaisk de Lenigrad.

Le programme lunaire va mobiliser 18 cosmonautes à l'entraînement destiner à former 9 équipages. C'est l'équipage Leonov-Makarov qui devait se poser en premier sur le lune en 1969.

Des échantillons lunaires seront effectivement ramené mais par la sonde Luna 16 en septembre 1971.

 

LA FUSEE N1