S'ENVOYER EN L'AIR AVEC "ON AIR"
Ouverte depuis le début du mois de juillet 2016, la soufflerie de « One Air » à Tallard, au sud de la ville de Gap (Hautes Alpes) ravit les petits comme les grands à la recherche de sensations fortes. « C’est un simulateur de chute libre explique Patrick Bergouuignan, le dirigeant et ancien membre de l’équipe de France de vol relatif, qui remplace toutes les sensations que l’on peut avoir en chute libre avec toutes les facilités qu’on pourrait avoir sans avoir les contraintes. » La soufflerie n’est pas réservée à une élite parachutiste, loin de là. « Elle est ouverte à tous, à partir de cinq ans, pour des vols d’initiation ou de perfectionnement », précise Elisa Bergouignan, chargée de la communication et fille de Patrick et Isabelle. L’équipe qui comprend une dizaine d’employés compte aussi sur un public de vacanciers. Construite sur le spot le plus prisé du parachutisme français, la soufflerie culmine à 18 m de hauteur. Le tube de verre où les personnes évoluent mesure 8 mètres de hauteur pour 4,5 m de diamètre. Il assure une visibilité sur 360°, fait unique en Europe. « On a choisit de faire cela pour reproduire au maximum la réalité d’un saut dans la région, où une session de parachutisme est presque toujours synonyme de beau temps et de jolis paysages. Et aussi parce que c’est plus agréable d’avoir vue sur les montagnes que sur un mur »… J'ai donc testé cette soufflerie fin août, un samedi après midi. Le lieu est très sympathique. Le bâtiment de 800 m2 est situé dans l'aéropole de l'aérodrome. On y accède par le nouveau carrefour qui coupe la RN85 en direction de Gap. Au premier étage, l'accueil avec son petit coin restauration, ses fauteuils et canapés pour que le public profite aussi du spectacle. L'accueil, la terrasse avec vue sur le tube et sur l'aérodrome. L'écran où est inscrit les heures de passage en soufflerie avec le nom de chacun. Après paiement et signature des papiers habituels de décharge de responsabilité, Patrick me fournit mon équipement, la combinaison, les baskets, le casque et les lunettes. On enfile tout çà, tant bien que mal et direction salle de briefing. Une dizaine de minutes pour apprendre quelques règles de sécurité, comment on rentre dans le tube, comment on sort, la bonne position, les gestes à faire et à pas faire. « Il faut juste s’étaler sur l’air, pour pouvoir voler plus facilement. On vient placer le bassin, on pousse un petit peu le centre de gravité vers le bas. Les jambes et les bras vont permettre de stabiliser l’ensemble ». Uhmm, facile à dire ! Voila, je suis paré pour mon premier vol "libre" ! combinaison, bouchons dans les oreilles, lunettes et casque. Pour mon
baptême, je vais faire 2 vols de une minute. Julien est au commande
de la soufflerie. Dans son fauteuil, il contrôle sa puissance, la
vitesse de l'air, de zéro à 300 km/h ! Patrick rentre en premier,
une jeune fille passe devant moi, je regarde comment elle fait, en
me disant: "soit cool, ça va le faire". Patrick me récupère et me fait sortir du tube, Ouf ! Ça a été très éprouvant. Les autres membres du groupe m'applaudissent, (on entend rien avec les boules Quies), j'ai volé ! Je regarde l'écran vidéo, je me vois, effectivement je vole. Enfin, je vole, c'est un très grand mot, je flotte, je descend, je monte, je tourne, pas mal pour une première. J'ai un peu mal au dos parce que je lutte sans arrêt pour adopter la bonne position. Et puis à 50 balais, on est peu moins souple qu'à 20 ou 30. Dès que les autres membres du groupe sont passés, je rentre à nouveau pour un second vol. Julien a remplacé Patrick dans le tube. Je suis plus détendu, le métier rentre ! On refait les mêmes gestes qu'au premier vol, je pense que je m'en sort mieux. Julien joue avec moi, me tient par les mains devant, on fait un sourire à la caméra, je lève la tête, c'est tout bon. A partir de là, je ne maîtrise plus rien. Julien me tient par les cotés et voila, on monte très rapidement, on monte la haut à 7 mètres de hauteur ! Je redescend, je vois les gens au dehors du tube. Vallérie, ma femme fait une drôle de tête, çà a surpris tout le monde. Je suis comme un oiseau ! Je remonte encore un coup, je redescend. Presque du zéro G (çà c'est pour Frank Lehot). Je sort de là, lessivé mais content. L’équipe, Patrick, Isabelle, Julien, Elisa est vraiment exceptionnellement agréable. Ils vous transmettent leur passion juste avec un "énorme" sourire et un « give me five ». L’expérience se termine autour d’un petit café au comptoir. Lessivé mais content, à refaire. La session découverte coûte 59€, soit 4 fois moins cher qu’un saut en parachute. Les enfants sont les bienvenus à partir de 5 ans, une expérience qui plaira aussi bien aux novices, qu’aux passionnés désireux de peaufiner leurs figures Freefly. On peut s’y essayer en solo, encadré par un instructeur, ou bien en groupe pour les plus avertis (jusqu’à 4 personnes). On’Air c’est la sortie parfaite entre potes – enterrement de vie de garçon ou de jeune fille (à réserver aux amateurs de sensations fortes tout de même). C’est aussi le cadeau parfait pour la fête des pères, Noël ou un anniversaire. Le projet qui rumine dans la tête des concepteurs depuis 8 ans a souffert de nombreuses années de retard tant dans la conception du dossier que dans l’obtention des permis de construire. Ainsi en avril 2015, 5 entreprises voisines ont porté plainte contre le début des travaux contestant la validité du permis donné par la mairie de Tallard et bloquées l’accès du chantier. Pour le maire de Tallard, Jean Michel Arnaud qui soutien le projet, « ces recourt ont été fait par des riverains qui sont dans le secteur économique, pas des habitations mais des professionnel comme la société On Air. C’est un projet de plusieurs millions d’euros qui apporte de la diversité dans l’offre aéronautique. » La député Karine Berger est même monté au créneau en écrivant au préfet « Au-delà d’une viabilité économique fragile, ce projet de soufflerie à ciel ouvert aura un impact fort sur l’activité des entreprises de la plateforme de l’aérodrome de Tallard. En effet, le rejet à l’extérieur d’air propulsé à plusieurs centaines de km / h va générer un fort bruit ambiant et des perturbations de l’aérologie à proximité immédiate de l’aérodrome. De plus, du fait de sa conception, le bâtiment dépassera l’ensemble des autres constructions sur l’aérodrome de plus de 10 mètres ce qui peut poser des problèmes de sécurité des vols. » Le problème du bruit a été longuement étudié par les concepteurs. La soufflerie étant à circuit ouvert, de part le terrain situé en plein centre de l’aéropole, il a fallu réaliser un chapeau avec des baffles acoustique pour absorber les décibels. D’ailleurs, aussi bien dedans que dehors, le bruit n’est pas si fort que cela, pas plus qu’un avion qui décolle de la piste à quelques centaines de mètres de là. La vitesse au centre de la soufflerie peut atteindre les 300 km/h. 6 ventilateurs de 355kW positionné au sol assure la propulsion. EDF a doté la soufflerie d’un système électrique ECO VERT qui utilise de l’énergie 100% renouvelable. Le bâtiment abritant la soufflerie culmine à 18,5 m de hauteur sur une surface au sol de 864 m2. Coût, près de 4 millions d’euros.
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Photos: Didier Capdevila, Studio 11 et "On Air"