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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

LE SPACE LAUNCH COMPLEX 6 "SLICK SIX"

1986

Janvier, KSC, Discovery est amené dans la baie 2 du VAB pour y être stocké afin que les travaux sur les autres Orbiter puisse se faire sans gêne. Discovery retournera dans l' OPF fin janvier.
Le 28 janvier, la navette Challenger explose 73 secondes après son lancement du Kennedy Space Center, tuant ses sept passagers. Toutes les opérations STS sont gelées. 

Sur la base de Vandenberg, les travaux se poursuivent nullement affectés par la tragédie. Les problèmes d'accumulation de l'hydrogène dans les carneaux de gaz sont toujours présents et ils nécessiteraient 8 millions $ en coût supplémentaires pour être résolus. Lors des tirs statiques FRF et à l'arrêt des moteurs SSME au moment de l'allumage, l'hydrogène gazeux non brûlé reste dans la fosse et le carneau. De part la conception du carneau sur le SLC 6, dit fermé, cette accumulation d'hydrogène risque de s'allumer et embraser le carneau, endommageant l'Orbiter. Les premiers plans de l''USAF pour résoudre ce problème consistaient en l'ajout de 54 allumeurs dans la fosse pour brûler cet hydrogène mélangé au déluge par eau. Les militaires vont étudiés ce problème et soumettre des solutions en concertations avec les centres Lewis et Stennis de la NASA. L'Air Force s'apprête à commencer l'assemblage des SRB à filament de carbone sur le SLC 6 le 10 février. Ces boosters sont similaires aux SRB "classique" utilisés au KSC, mais avec 2 joints "O-ring" supplémentaires entre les segments en acier et en carbone. Ces boosters ont des segments en fibre de verre bobinées associé à des éléments en acier comme les dômes et les attaches au réservoir. Conçue pour augmenter la charges utiles du Shuttle depuis la Californie, ils ont été testé en 1984 chez Thiokol dans l'Utah. Discovery sera envoyé sur le site en mars, assemblé le 3 avril pour un lancement en juillet après un tir statique sur le pad en juin. Le lancement prévu pour le 20 mars a été repousser laissant du temps pour tester le système de remplissage en ergols cryogéniques et hypergolique sur le pad. Le second lancement depuis le SLC 6 est prévu pour le 29 septembre. Il devrait être repoussé à décembre. Vandenberg a couté 3 milliards de $ aux contribuables Américain en études, recherche et developpement. Martin Marietta est responsable du concept et de l'installation du pad de tir. La construction des installations sur le SLC 6 a couté 500 millions $Lo

25 février, le 3e réservoir de vol, ET-33, un LTW-26 arrive en Californie.

Mars, la NASA va envoyer l'Orbiter Columbia dans l'été pour valider les installations du SLC 6 en novembre. Columbia sera flanquée d'un réservoir externe et de 2 boosters. Des opérations de simulation de compte à rebours seront menées avec remplissage en propergols, mais sans mise à feu des moteurs principaux FRF, le problème d'évacuation des vapeurs d'hydrogène dans les conduits du carneau du pad n'ont pas été résolus. . Ces opérations seront similaire à celle qui ont précédé le premier vol STS 1 en 1981. Columbia est dans l'OPF en préparation de la mission 61E. La NASA va tester sur Columbia les modifications qui seront faites sur Discovery, qui volera pour le compte du DoD. La principale modification concerne l'utilisation de l'étage Centaur dans la soute de l'Orbiter en remplacement de Challenger. Discovery aura aussi une voilure plus solide. "Les vols STS sont suspendus pour au moins un an" a déclaré Richard Truly le chef du programme. Quand ils reprendront, la priorité sera faite aux vols militaires.

Le 25 mars, le réservoir externe ET-23 utilisé pour les essais de validation en 1984 avec Enterprise est retourné au KSC par le canal de Panama. Il sera modifié pour être à nouveau utilisé pour un vol depuis la Floride. Le complexe SLC 6 peut accueillir 5 réservoirs en même temps, dont un sur le pad.

        

18 avril, un lanceur Titan 34D transportant un satellite espion KH 9 est lancé de Vandenberg. Il explose après 15 secondes de vol. C' est le second échec d' un Titan en un an, le précèdent avait explosé détruisant un satellite KH 11 en août 1985. Les USA se retrouvent sans satellite espion, L'USAF confirmant qu'il n'y a sur orbite qu' un seul KH 11 lancé en 1984. L'Orbiter Columbia actuellement dans l' OPF 1 du KSC doit normalement être envoyé prochainement en Californie à la place de Discovery pour valider les installations de lancement, avec assemblage des boosters et réservoir externe, simulation de compte à rebours et tests des moteurs SSME durant 20 secondes (opération FRF) en préparation du premier vol de Discovery. Beaucoup d'experts pensent que ces opérations pourraient aller plus loin avec un lancement réel si la sécurité nationale était en jeu ! Ce vol de 4 jours top secret serait réalisé avec seulement deux astronautes à bord équipés de sièges éjectables pour mettre en orbite un satellite KH 11.

Explosion du Titan 34D au dessus du SLC 4. Les installations du Shuttle SLC 6 sont juste devant à5 km

Avril, l'Air Force doit commencer l'assemblage des boosters à filament de carbone le 15 mai, suivit de l'assemblage du réservoir externe le 1er juillet. Columbia doit arriver à Vandenberg le 6 et servir pour valider les installations de lancement, en attendant l'arrivée de Discovery. Après 2 semaines dans l'OMCF, l'Orbiter transporter par route le 21 juillet vers le SLC 6 et assemblé en 5 jours. Les tests dureront près de 2 mois avec des simulations de compte à rebours et procédures de vol jusqu'à l'allumage des moteurs (opération FRF). Le démontage prendra un mois avant le retour au KSC pour octobre. Discovery doit rester au KSC cet été pour être modifié en vue du transport de l'étage Centaur dans sa soute et mettre en place l'instrumentation pour ses premiers vols de Vandenberg.

Mai, l'arrivée de Columbia à Vandenberg pour des tests opérationnels est repoussé de juillet à septembre à cause des essais de surpression qui vont être réalisés dans le carneau des moteurs SSME sur le SLC 6 jusqu'en mai 1987. L'Air Force doit, cet été, réaliser des tests pour déterminer l'excédent d'hydrogène dans le conduit quand les moteurs SSME sont arrêtés lors d'un tir avorté ou à la suite d'un FRF. Des explosifs seront allumés dans le conduit afin de déterminer quelle est la quantité d'hydrogène susceptible de créer une surpression acceptable en cas de détonation. 15 tests sont prévus, utilisant de la nitroguanidine et des sacs de plastiques remplis d'hydrogène suspendus dans le conduit du carneau. Les tests permettront aussi de préciser les endroits où l'hydrogène s'accumule dans le carneau. Le problème se situe en fait sur le mur du nouveau petit conduits construit pour relier le carneau du Shuttle à celui initialement construit pour le programme MOL. La transition des deux crée des turbulences pouvant entraîner d'importantes détonations par accumulation. Les modifications du carneau prévoient d'éliminer l'excédent d'hydrogène à l'aide de ventilateurs et d'allumeurs. L'USAF réexamine la possibilité de n'utiliser le SLC 6 qu'à partir de 1991-92 ou ne l'abandonner simplement. La décision sera prise par la présidence. Le premier vol depuis le site n'est pas espéré avant le printemps 1988, après validation des essais dans le carneau des moteurs SSME. De plus, l'USAF est en attente de pouvoir utiliser l'étage Centaur avec le Shuttle depuis le SLC 6. Les lancements du KSC avec l'étage à hydrogène sont repoussé à 1988.

45 millions $ ont été dépensé pour la construction d'un immense réservoir pour stocker les résidus toxiques des produits de lancement. Il est terminée à 65%. A chaque lancement depuis Vandenberg, le Shuttle produit 4000 tonnes de résidus de combustion, principalement par les boosters SRB qui contamine l'eau du système de déluge par eau.

Juin, le rapport de la commission d'enquête sur l'accident de Challenger est remis. Les jours du SLC 6 sont désormais comptés. La production des boosters en composite est arrêtée. Les segments livrés à Vandenberg seront renvoyés chez Thiokol. Quatre réservoirs externes (23, 27, 33 et 34 arrivés après la catastrophe) en stockage sur la base seront renvoyé au KSC pour des lancements (ET23 sera utilisé pour STS 27, ET 27 pour STS 34, ET 33 pour STS 36 et ET 34 pour STS 31).

L'USAF envisage de lancer son satellite KH 12, initialement prévu avec le second vol depuis le SLC 6, mission 62 B, depuis le KSC. Le vol pourrait avoir lieu après la reprise des vols STS. Le KH 12 pourrait aussi être lancé de Vandenberg par un Titan 3 avec quelques modifications. Selon le secrétaire de la défense Edward Alridge, "le SLC 6 est redondant et n'est plus nécessaire". Pour le sénateur Jim Sasser, "le SLC 6 a couté 3 milliards $ sans être opérationnel et nous n'en aurons jamais besoin". Près de 1,6 milliards $ seront économisés si le site est mis en sommeil pour 5 ans. Le sénateur demande aussi si un autre Orbiter sera nécessaire si la base de Californie est abandonnée et si les militaires en auront réellement besoin. Selon les sources, le nombre de personnes travaillant sur le SLC 6 serait réduit de 5000 à 1200.

Juillet, L'USAF étudie la possibilité de modifier le carneau des moteurs SSME sur le SLC 6 comme une des 3 alternatives possible pour réduire les risques potentiels d'explosion suite à l'accumulation d'hydrogène dans le conduit. Les modifications en études prévoient de changer la sortie des gaz du Sud à l'Ouest du massif de lancement avant leur entrée dans le carneau obligeant les gaz à entrer par une section verticale avant de sortir par l'Ouest et en enlevant la partie supérieur de la structure actuelle. Une autre solution permettrait de brûler l'hydrogène ou le rendre inerte pour ne pas qu'il explose dans le carneau. Les études devront aussi valider si la diversion du jet ne provoque pas une surpression près des autres bâtiments près du pad, comme le SAB et le PCR. La reconfiguration du système de déluge par eau est également à l'étude.

15 tests sont prévus en utilisant des charges de nitroguanidine et des sacs plastiques remplis d'hydrogène suspendus dans la fosse SSME. Les test vont aussi repérer les potentiels soucis rencontrés dans la fosse. Les gaz des SSME entrent par un petit conduit qui se raccorde au gros déflecteurs initialement construit pour le lanceur Titan 3. La transition des 2 crée des turbulences dangereuse qui peuvent engendrer des détonations des gaz. 

L'USAF prévoit de mettre en veille le SLC 6 jusqu'en 1991-92 et de transférer les lancements militaires sur des lanceurs classiques. La NASA ne dispose plus que de 3 orbiter, rendant les vols depuis la cote Ouest comptés. Actuellement, 3400 personnes travaillent sur le site pour 4 contractants. Les lancements ne pourront reprendre que lorsque le problème d'accumulation d'hydrogène gazeux dans le carneau des moteurs SSME ne sera pas résolu. Columbia doit arriver en octobre sur le SLC 6 et rester pour des tests jusqu'en mai 1987. 3 réservoirs externe sont en stockage sur place avec une paire de boosters à filament. l'USAF a 3 possibilités: maintenir la base en opérationnel comme prévu; réaliser un tir par an, avec 1700 personnes sur place plus 400 pour la préparation du lancement; mettre le site en "opérational caretaker status" avec 1200 personnes sur site plus 300 pour la préparation du lancement (réactivation du site en 18 mois); mettre le site en "caretaker status" sans le modifier avec 700 personnes sur place (réactivation du site en 3 ans) et mis en sommeil avec 150 personnes sur site et réactivation en 4 ans. Lockheed emploie 2400 personnes sur le SLC 6. 500 devraient être licenciés. Les

Le 31 juillet, le secrétaire à l'USAF, Edwards C Alridge annonce son nouveau plan de stratégie de lancement pour les charges du DoD après le drame de Challenger et la perte des lanceurs Titan et Delta. 
L'USAF va devoir dépenser 2,6 milliards de $ pour récupérer tous les vols perdues depuis le début de l'année et construire de nouveaux lanceurs. Ainsi de nombreuses charges seront modifiées pour passer du Shuttle aux lanceurs classiques, un lot de 27 Titan 34 D7, rebaptisé Titan 4, plus 13 Titan 2 (ancien missile) seront commandés. Enfin, un lanceur de nouvelles génération MLV, dérivé de ceux qui existent actuellement, Titan, Atlas et Delta sera mis en développement pour 1989-90. En outre, l'USAF prend la décision d'achever la construction du SLC 6, qui sera prêt mi 1987 après un essai de recette complet avec Columbia, mais de la mettre ensuite en sommeil jusqu'en 1992. Columbia devrait réaliser un tir FRF de ses moteurs SSME à l'automne. L'USAF prévoit de laisser 1200 personnes, au lieu des 1700 sur le site pour le maintenir en état d'ici sa mise en service (qui prendra 18 mois). L'USAF pense économiser 1 milliard de $. Près de trois ans seront nécessaire pour "réveiller" la base avant de procéder à un lancement. De nombreux officiels se demandent si le maintient d'une base aussi complexe vaut véritablement le coup vue les charges utiles à lancer. La commande de nouveaux lanceurs Titan 34D7 et la remise en état du pad SLC 4 détruit en avril permettrait de lancer en orbite polaire des satellites de la classe des KH 12. De plus avant la construction d'un Orbiter de remplacement pour Challenger, les aller-retour entre la Floride et la
Californie feraient perdre presque deux missions par an. 
Ce plan prévoit donc de concentrer les trois Orbiter restants sur la seule base de lancement de Floride pour les tirs en orbite à faible inclinaison, comme pour les tirs polaires. La capacité en Floride est en effet double que celle en Californie avec des rotations plus courtes. Le SLC 6 aura donc coûté 3,3 milliards de $ et ne sera donc pas utilisé pendant 5 ans. L'USAF envisage de développer de nouveaux lanceur et de modifier certaines charges prévue pour le Shuttle pour les lanceurs classiques. 
Au bilan, l'USAF utilisera seulement la moitié des vols Shuttle lors de sa remise en service, puis un tiers pour lancer 21 satellites DoD. En 1992, avec la base de Vandenberg et le nouveau Orbiter, les vols DoD seront de 3 à 5 par an. A l'origine en 1977, le coût du SLC était estimé à 1,17 milliard $. Les coûts de construction ont doublés (251 millions en 1978 et 503 en mai 1986). 2110 modifications ont été réalisées coûtant 73 millions $. 11 millions seront encore nécessaire avant le premier vol, dépassant probablement les 3 milliards $. En 1976, l'USAf prévoyait un premier vol du SLC 6 en fin 1982. Le retard du programme STS ont retardé la date. En 1978, le premier vol est planifié pour 1983. En 1981, la date glisse à octobre 1985. Aujourd'hui, auncun lancement ne sera réalisé avant d'avoir résolu le problème d'accumulation d'hydrogène gazeux dans le déflecteur du pad.

25 août, le montage des premiers segments SRB à filaments commence sur le SLC 6.

Vue des 2 premiers SRB à filament en carbone FWC sur le SLC 6. Une série de test de charge et de flexion vont être faits dans le SAB et le MST sur les joints reliant les segments. Les 7 segments acier du SRB classiques sont remplacés par 4  segments en graphite époxy. Il  garde comme le SRB en acier le cône avant et la jupe avant (Frustum), la jupe arrière et le segment arrière d'attache au réservoir. Chaque segment a un diamètre interne de 3,7 m. Le procédé de fabrication consiste à enrouler de la fibre de carbone Hercules AS4.12K afin de former un dessin hélicoïdal (de plus ou moins 29°) ou en cercle (90°) sur un mandrin en métal. Le moule est ensuite remplit de résine époxy et chauffé. Le cylindre une fois terminé est enlevé du mandrin, les trous de goupilles sont percés et le cylindre contrôlé par une inspection avec des ultrasons. Les 4 segments mesurent de 5,9 à 8,2 m de long, l'épaisseur variant de 28,4 au milieu à 45,7 mm sur les extrémités. Le segment est ensuite collé et chauffé selon plusieurs cycles. 3 moteurs FWC ont été fabriqué par Hercules Aerospace. Le DM6 est mis à feu chez Thiokol le 25 octobre 1984 et le DM 7 le 9 mai 1985. Le QM 5 prévu pour février 1986 a été annulé.

Septembre, le SLC 6 va être mis en status opérationnel d'attente jusqu'au premier lancement, maintenant prévu pour octobre 1991. Ce delai long va êtres mis à profit pour lancer un Canister à la place d'un orbiter en attendant que le programme reprenne. Ce canister reprend les interfaces du Shuttle sur le réservoir externe avec 3 moteurs SSME et 2 pods OMS. cela permrttra d'entrainer les équipes au sol en attendant le premier vol d'un Orbiter. Me canister devrait utilser des boosters à filament. 

Octobre, L'Air Force annule l'envoi de Columbia en Californie prévu ce mois ci en vertu de la loi Gramm-Rudman-Hollings sur l'équilibre budgétaire. Pour l'USAF, en 1991 quand les vols reprendront à Vandenberg, beaucoup d'équipements supports devront être remplacés. De plus, il devenait risquer d'envoyer un Orbiter en Californie sur le 747 porteur avec seulement une flotte de 3 Orbiters.
Lockheed Space Operations annonce qu'il va licencier 1000 personnes suite à l'annulation des tests avec Columbia sur le SLC 6. Le pad va être mis en veille d'ici avril 1987. Débuteront alors les travaux de modification du carneau SSME, une décision doit être prises en décembre. L'Air Force cherche une alternative quand à l'utilisation des installations de Vandenberg, comme utiliser l'OMCR pour l'assemblage de l'Orbiter 105 ou le transfert de ces équipements au KSC. Le bâtiment de remise en condition des SRB pourrait être utilisé pour les SRB des titans 4. Le bateau de récupération "Independance" pourrait lui être repris par des universités.

Fin octobre, KSC, Discovery est ramené dans l'OPF 1 pour commencer les modifications post-Challenger et la reprise des vols, espérée pour 1988. La NASA a annulé l'utilisation de l'étage Centaur dans la soute, Vandenberg ne sera pas remis en opération avant 1990. Columbia reste au KSC avec les autres véhicules et c'est Atlantis qui sera chargé de valider le nouveau système de protection du Shuttle sur le pad 39B.

Fin 1986, des propositions sont faites pour réaliser la construction de l' OV 105, remplaçant de Challenger, dans l' OMCF de Vandenberg. Comme tout les Orbiter ont été construits à Palmdale, l'OV 105 le sera aussi. L'OMCF pourra servir aussi pour les périodes de maintenance OMPD des Orbiters.

Le SLC 6 sera utilisé pour lancer 9 charges utiles militaires en 1992-94 et sera utilisé en combinaison avec les lanceurs classiques pour les mises en orbite polaire. Pour le GAO (la cour de comptes US), 200 millions $ seront nécessaire pour 1989 pour maintenir le site en gardiennage selon les plans de l'USAF. 18 mois seront nécessaire pour le réactiver, contre 4 ans si le pad est mis en sommeil. Des voix s'élèvent pour abandonner le site purement et simplement tandis que d'autres prévoit une réactivation pour 1992. Pour 1986, le coût atteint 3 milliards $. Le problème avec les vapeurs d'hydrogène doit être réglé courant décembre selon l'Air Force. 2 options sont en considération, l'installation de déflecteur pour ventiler le conduit ou l'injection de gaz inertes pour éviter une explosion. A cela s'ajoute un problème avec le "twang", le débattement, la flexibilité des boosters à filaments ancrés sur le Launch Mount. Un problème largement ignoré et rejeté lorsque des tests ont été réalisé  sur site montrant que ce débattement était dans les 2% des prévisions, bien que légèrement moins que au KSC de Floride. Ces tests terminés le 12 décembre ont révélé un autre problème, la flexibilité du MLP au KSC n'était pas même que le Launch Mount du SLC 6 accroché sur 20 mètres de béton. Comme constaté lors des tests de "twang", la charge sur les HDP était plus importante que prévue.

La NASA a besoin de 2 lancements depuis Vandenberg pour placer sur orbite la station polaire fournie par l'ESA et la NASA. Elles seront périodiquement visitées par des équipages. Les autres missions NASA depuis Vandenberg seront pour lancer le SRL, Shuttle Radar Laboratory pour observer et collecter des données sur la glace les océans et les terres et le programme ISTP (International Solar Terresterial Physics) pour étudier les aurores boréales. La NOAA lancera ses satellites météo en 1993. La plupart de ces missions ont été réassignés au STS suite aux nouvelles directives de transférer le plus vite possible les charges utiles vers le Shuttle. Beaucoup d'autres "payloads" seront lancés par des lanceurs traditionnels, mais le DoD préférerait un mélange des sources de lancement pour assurer l'accès à l'orbite polaire.

1987

Revenir dans l'espace

1er février 1987
Le programme spatial américain commence à perdre l’aspect mordu de serpent qu’il avait pris l’année dernière au milieu d’une succession choquante d’accidents survenus à la navette spatiale Challenger et à trois lanceurs sans pilote. Le programme a encore un très long chemin à parcourir pour se remettre complètement des conséquences de ces accidents. Ils ont laissé l’Armée de l’Air incapable de lancer un nombre croissant de satellites vitaux pour la sécurité nationale. Cette situation qui donne à réfléchir, voire effrayante, persistera l’année prochaine et ne s’atténuera pas beaucoup  avant environ un an. Les Shuttle Orbiters ne voleront à nouveau qu'en février 1988, au plus tôt. Le premier des grands lanceurs complémentaires extensibles Titan IV (CELV), en cours de développement pour transporter des charges utiles démesurées dans l'espace, ne sera pas prêt à être lancé avant le début de 1989. Des boosters moins puissants sont disponibles, mais ils sont relativement peu nombreux et ne peuvent pas transporter la plupart des charges utiles militaires hautement prioritaires là où elles doivent aller dans l'espace. Malgré cela, les responsables spatiaux de l’Air Force se sentent un peu mieux quant au pronostic du programme spatial ces jours-ci. Ils estiment que le plan de relance des lancements spatiaux actuellement en place pour corriger les faiblesses du système de lancement, révélées de manière flagrante par l' accident du Challenger en particulier, se traduira par des capacités de lancement bien meilleures – plus vigoureuses, plus polyvalentes et moins vulnérables – que celles de l' avant-lancement . L’ère des challengers . Des capacités de lancement aussi robustes et résilientes sont absolument nécessaires.La sécurité nationale est devenue fortement dépendante des satellites de plus en plus sophistiqués qui fournissent des communications, des informations météorologiques, une surveillance, une alerte précoce en cas d'attaque et un soutien à la navigation aux forces stratégiques et conventionnelles américaines. De meilleurs satellites de toutes ces variétés sont en cours de développement ou en préparation. Mais ils ne valent rien sur le terrain.

Plan de lancement

Le programme de récupération des lancements spatiaux conçu par la division spatiale de l'Air Force Systems Command à Los Angeles, en Californie, est un modèle pour lancer ces satellites aussi efficacement et aussi rapidement que possible jusque dans les années 1990. Le colonel Donald C. DePree, adjoint du SD chargé des systèmes de transport spatial, qualifie ce programme de « première étape » du retour du programme spatial et de « réalisable au niveau national ». « Les problèmes techniques sont les plus faciles », déclare le colonel DePree. «Ils peuvent toujours être réparés. Les problèmes de décisions, de stratégies et de plans sont les plus difficiles. Ces derniers mois, ce genre de choses ont été débattues, et maintenant c'est à nous, sur le terrain, de les mettre en œuvre.» L’ accident du Challenger « nous a fait prendre conscience de la nécessité d’une stratégie spatiale nationale et a fait comprendre à la nation que nous avions besoin d’un accès assuré à l’espace », affirme le colonel DePree. Les responsables de l'Air Force sont satisfaits de la prise de conscience par le public américain, après l'attaque du Challenger , de certaines autres vérités que l'USAF avait toujours honorées mais qu'elle avait souvent du mal à faire comprendre. Les États-Unis doivent :
• Exploiter l'espace au maximum en tant qu'arène militaire, ce qui est largement suffisant.
• Ne vous retrouvez jamais dans la position périlleuse de trop dépendre d'un seul système de lancement, comme ce fut le cas avec le système de transport spatial (STS) centré sur la navette de la NASA.
• Utiliser l'homme de manière plus judicieuse dans l'espace et laisser à des lanceurs sans pilote et consomptibles le soin de transporter les satellites en orbite à toutes occasions ne nécessitant pas d'interaction humaine avec le matériel.
• Continuer à développer des engins spatiaux tels que des lanceurs modulaires sans pilote et des avions aérospatiaux habités.
• Reconnaître une fois pour toutes que les missions spatiales sont intrinsèquement risquées et devraient être complétées, si nécessaire, par des équipages professionnels – point final.
Le programme de récupération des lancements spatiaux de la Division spatiale répond à tout cela. Il met l'accent sur l'acquisition future par l'USAF de Titan IV pour partager les tâches de transport lourd avec les navettes, de véhicules de lancement moyens (MLV) pour lancer les satellites Navstar Global Positioning System (GPS) et de lanceurs spatiaux (SLV) - des modifications de Titan qui ont été désactivés en tant que lanceurs ICBM – pour propulser des charges utiles militaires de taille moyenne en orbite polaire depuis Vandenberg AFB, en Californie.  L’Air Force a l’intention de lancer des charges utiles militaires sur les navettes uniquement lorsque cela est impératif ou plus pratique. Dans tous les autres cas, il lancera ces charges utiles sur des boosters consommables. Dans cette optique, l’USAF envisage de concevoir ou de repenser plusieurs types de satellites capables d’aller dans les deux sens. Parmi eux figurent les satellites Milstar Extremely High Frequency (EHF), difficiles à brouiller, qui devraient être le couronnement des communications de défense dans les années 1990 et au-delà, les satellites du système de communications par satellite de défense (DSCS III), le programme de soutien à la défense. (DSP) et les satellites de navigation Navstar. Avant Challenger, l'Organisation d'initiative de défense stratégique (SDIO) du ministère de la Défense prévoyait d'utiliser les navettes pour de nombreux essais de technologies SDI pour la défense spatiale contre les missiles balistiques. Le SDIO envisage désormais de déplacer une part importante de ces salaires ­ charges depuis les navettes et sur des lanceurs sans pilote.

L'élan du retour

Il y a quelques mois, le vice-président des chefs d’état-major interarmées, le général Robert T. Herres, alors commandant en chef du Commandement spatial américain et du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, a réfléchi au retour en force de l’après-Challenger, qui prend désormais de l’ ampleur . Le général Herres a déclaré qu’un élément crucial de ce retour devra être un meilleur travail d’équipe entre les responsables militaires et civils de l’espace pour réduire les coûts croissants des activités commerciales dans l’espace. « Malgré les revers décourageants des derniers mois, je suis plus convaincu que jamais que nos buts, objectifs et ambitions sont sur la bonne voie », a déclaré le général. « Nous sommes devenus dépendants de l’espace, ce qui signifie que ce que nous cherchons à y faire doit être entrepris par nécessité absolue – et ce qui doit être fait par nécessité doit être bien fait. "Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que nos forces l'emportent dans une guerre sans systèmes spatiaux."  Les satellites les plus récents et les meilleurs destinés à de tels systèmes ne mènent nulle part faute de lanceurs. Par exemple, ce mois-ci aurait dû marquer le début de quelque chose de grand pour les forces armées américaines. Le premier satellite Navstar d'une constellation opérationnelle GPS de dix-huit satellites devait être lancé à bord d'une navette Orbiter. Les forces américaines, dispersées dans l’exécution de leurs responsabilités mondiales, comptent sur cette constellation Navstar pour fournir aux unités aériennes, maritimes et terrestres des données de localisation ultra précises, leur permettant ainsi de tirer le meilleur parti de leur mobilité et de leur puissance de feu. Il leur faudra attendre longtemps pour que cela se réalise. Compte tenu de la situation de lancement, l’Armée de l’Air aura la chance de mettre en orbite le premier satellite opérationnel Navstar au début de 1989. Les satellites de communication DSCS III de nouvelle génération devraient également proliférer dans l'espace comme prévu. Seuls deux sont en orbite. L'Armée de l'Air prend livraison ­ eries sur certains des douze satellites DSCS III supplémentaires qu'elle devra positionner dans l'espace comme constellation opérationnelle et comme pièces de rechange, mais elle doit les stocker car elle n'a aucun moyen de les lancer. Ces satellites sont pratiquement indispensables. En relayant les messages militaires critiques qui permettent aux États-Unis de dissuader la guerre et de la mener, ils seront beaucoup plus capables et capables de survivre que les anciens satellites de la constellation DSCS II qui font actuellement ce travail dans l’espace. Dans tous les domaines, les satellites dont les forces armées ont besoin pour diverses fins de renforcement des forces croupissent dans les stocks. L'Armée de l'Air doit payer un supplément pour les stocker ou pour différer leur production afin d'éviter d'avoir à les stocker. Quoi qu’il en soit, les coûts du programme spatial augmentent. Le Space Launch Complex Six (SLC-6) de l'USAF à Vandenberg AFB est également resté inactif. Le premier lancement de la navette depuis SLC-6 devait avoir lieu en juillet dernier. Il n'aura lieu qu'en 1992, et le SLC-6 restera jusque-là sous le « statut de gardien opérationnel ». Pendant ce temps, une rampe de lancement à Vandenberg est en cours de modification pour le lancement des Titan IV que l'USAF a eu la prévoyance de commencer à développer avant la catastrophe du Challenger pour supporter des charges utiles de la taille d'une navette. L'Armée de l'Air achètera vingt-trois Titan IV au lieu des dix initialement prévus.

Évaluer le revers

Les seuls responsables qui savent à quel point les limbes du lancement affectent les satellites classifiés sont ceux qui ont besoin de le savoir. Cependant, il est clair que certains de ces engins spatiaux hautement prioritaires sont en attente et seront rejoints dans ce statut par d’autres jusqu’à ce que les navettes et autres élévateurs capables de les gérer soient opérationnels. Peu après l'explosion de Challenger le 28 janvier dernier, la Division spatiale a été chargée d'évaluer à quel point le programme spatial avait été freiné par la catastrophe et par l'immobilisation au sol des trois orbiteurs restants de la navette, dont deux seulement – ​​Discovery et Atlantis sont capables de propulsant la plupart des charges utiles militaires dans l’espace. SD a également été chargé de concevoir un plan pour une combinaison appropriée de lanceurs sans pilote nouveaux et améliorés de diverses capacités et objectifs et d'y intégrer les plans de la NASA pour la reprise des vols de la navette et pour un Orbiteur de remplacement. Le programme de récupération de l’espace SD qui en résulterait devrait recevoir l’approbation de l’état-major de l’Air, du secrétaire à la Défense, du Conseil de sécurité nationale et du président. Le travail de SD était encore plus compliqué qu'il n'y paraissait au début, car la situation des lancements spatiaux s'est rapidement aggravée. Moins de trois mois après Challenger, un Titan 34D ELV de l'Air Force doté d'une charge utile militaire classifiée a explosé neuf secondes après le décollage à Vandenberg AFB, en Californie. Cet accident a marqué la deuxième panne consécutive d'un Titan 34D, la première s'étant produite neuf mois plus tôt à Kennedy. Centre spatial, Floride. Désormais, il n'y aurait plus de lancements de Titan 34D jusqu'à ce que la conception et la construction des six VLE de ce type restant dans l'inventaire de l'USAF soient rigoureusement et minutieusement réexaminées - et que la capacité de transport moyen à lourd de l'USAF disparaisse jusqu'à nouvel ordre. Puis vint encore un autre problème pour la Division Spatiale dans la formulation du programme de récupération spatiale. La NASA avait déclaré qu'elle s'attendait à ce que les Shuttle Orbiters reprennent leurs vols entre le début et le milieu de 1987. Mais après avoir réfléchi à tout ce qui devait être fait pour rendre les navettes plus sûres, en mettant l'accent sur leurs propulseurs à poudre (SRB) et sur les mesures d'évacuation de l'équipage, il a reporté le premier vol à février 1988. Même ce calendrier devra peut-être être modifié. Le secrétaire de l’Air Force, Edward C. Aldridge, Jr., a déclaré lors d’un auditoire de l’Air Force Association à Los Angeles en octobre dernier que cela pourrait s’avérer « extrêmement serré ».

Le Congrès répond

Face au sort du Titan 34D et au changement du calendrier de la navette, la Division spatiale avait à peine achevé son plan de relance des lancements spatiaux lorsque le Congrès, agissant avec un empressement extraordinaire, a approuvé l'acquisition d'un nouveau Shuttle Orbiter pour remplacer Challenger, avec son premier vol désormais prévu pour 1991, et a également fourni des fonds pour démarrer tout ce que SD avait programmé. Le lieutenant-colonel Barry Zilin, qui a dirigé l'équipe qui a conçu le programme de récupération des lancements spatiaux et qui dirige désormais le programme MLV de SD, a déclaré que « dans le cadre de l'action du Congrès, nous avons reçu l'ordre d'acheter des Titan IV supplémentaires, pour rendre les satellites hautement prioritaires doublement compatibles avec les navettes et les Titan IV, et développer et acheter les MLV pour le lancement de satellites GPS. Il y a un inconvénient à modifier les navettes pour des raisons de sécurité et à concevoir et construire des satellites pour une double compatibilité. Les changements structurels apportés aux orbiteurs et à leurs SRB ajouteront du poids et réduiront ainsi la capacité de charge utile de plusieurs milliers de livres. De plus, explique le colonel DePree, « concevoir des charges utiles pour une polyvalence de lancement ne manquera pas d’augmenter leurs coûts ». «Je crois», poursuit-il, «que les charges utiles seront conçues pour être optimisées pour un lancement soit sur la navette, soit sur des ELV, avec une capacité intégrée pour aller dans l'autre sens. Les oiseaux de R&D nécessitant l’interaction de l’homme devront être conçus exclusivement pour la navette. En fin de compte, explique le colonel DePree, « si nous voulons garantir un accès à l’espace pour certaines charges utiles pour lesquelles nous pouvons avoir des besoins urgents, dans certaines fenêtres de temps, alors les rendre doublement compatibles est la seule stratégie que nous pouvons suivre. Pour certains satellites, peu importe que nous les lancions une année ou l'autre. Mais il y en a d'autres que, si le ciel nous tombe sur la tête, il faut se relever d'une manière ou d'une autre – et c'est sur ceux-là que nous placerons nos ressources [de double compatibilité]. « Tout est réalisable. Nous allons régler le problème. Mais les décisions devront être prises au niveau national en termes de stratégie. Ils ne peuvent pas être réalisés sur la base de éléments individuels de systèmes spatiaux. On se perdrait là-dedans. « Ce qui est important dans tout cela, c'est que nous avons pu réévaluer et modifier la décision prise il y a dix ans selon laquelle nous lancerions à terme tous nos satellites sur la navette. En fin de compte, nous serons beaucoup plus forts dans notre capacité à réagir si quelque chose comme l' accident du Challenger se reproduisait. "C'est peut-être notre héritage Challenger ."  Le poids qui sera ajouté aux navettes dans le cadre de leurs changements structurels obligera l'USAF à abaisser ses exigences selon lesquelles elles doivent être capables de propulser 32 000 livres de charge utile sur des orbites polaires depuis Vandenberg et d'atterrir - au cas où cela serait nécessaire - avec encore 24 000 livres de charge utile. une planche. Même avant Challenger, l'objectif de charge utile de 32 000 livres en orbite polaire s'annonçait comme difficile à atteindre sans étrangler les moteurs bien au-delà de leurs limites de poussée recommandées. Il semble maintenant que le poids supplémentaire réservé aux navettes obligera l'USAF à faire des compromis sur un poids de lancement de la charge utile Vandenberg bien inférieur aux 32 000 livres autrefois jugés nécessaires. Il faudra peut-être également abaisser la limite de poids à l'atterrissage de la charge utile de la navette de 24 000 livres. De tels compromis signifieront probablement la fin des expériences du type de celles que les équipages de la navette menaient dans les zones de stockage du pont intermédiaire des Orbiteurs. Il y a plusieurs ­ plusieurs de ces zones, chacune capable de contenir 100 livres de matériel de recherche. Dans le passé, ils étaient utilisés, par exemple, pour vérifier les interactions de l'équipage avec le matériel à appliquer aux charges utiles principales lors des vols ultérieurs et pour effectuer des recherches biomédicales, océanographiques, météorologiques et optiques. Lors d'un vol de la navette, un casier du pont intermédiaire contenait de l'équipement pour un test lié au SDI au cours duquel un laser était envoyé vers l'Orbiter depuis l'île hawaïenne de Maui pour vérifier ses propensions à la visée, au suivi et à la pénétration dans l'atmosphère. Renoncer à de telles expérimentations « est là où nous allons souffrir », déclare le Colonel DePree.

Navettes de mélange et ELV

Parallèlement, la navette continuera à jouer un rôle très important dans les aspirations de l'USAF en matière de lancement spatial. « C'est un excellent véhicule », déclare le colonel DePree, « mais pourquoi ne pas l'utiliser uniquement pour les missions où il est avantageux d'avoir un homme au courant ? Pourquoi utiliser l’homme simplement pour accompagner les satellites en orbite, les jeter hors de la baie et revenir chez eux ? Les charges utiles militaires seront transportées sur moins de la moitié des vols de la navette actuellement programmés au cours des prochaines années : sur deux vols sur cinq en 1988, sur quatre souvent en 1989 et sur quatre sur onze en 1990. Il existe un certain scepticisme au sein de la communauté spatiale militaire quant à la capacité de la NASA à augmenter si fortement les cadences de vol de sa navette. Lorsqu’il s’agira de lancer des charges utiles particulièrement lourdes dans l’espace, les navettes céderont la place aux Titan IV. La NASA a abandonné son projet d'utiliser la fusée General Dynamics Centaur comme étage supérieur de la navette afin de propulser des charges utiles de 10 000 livres sur une orbite géosynchrone à 22 300 milles au-dessus de la planète – des orbites sur lesquelles opèrent des satellites d'alerte précoce, de nombreux satellites de communication et d'autres. Cela laissera la navette capable de propulser un maximum de 5 100 livres de charge utile en orbite géosynchrone depuis une orbite terrestre basse au moyen de son étage supérieur inertiel (IUS). Les Titan IV de l'Air Force, quant à eux, pourront accueillir des étages supérieurs Centaur G-prime, ce qui en fera le plus puissant de tous les lanceurs américains en termes de prouesses poids/altitude. Ils seront également compatibles avec l'IUS. Martin Marietta construit les Titan IV en tant que variantes, principalement grâce à leurs propulseurs à fusée solide étendus, des Titan 34D de la société. Chaque Titan IV mesurera près de 113 pieds de long et dix pieds de diamètre. Ses deux SRB généreront une poussée totale de 2 725 000 livres ; son premier étage, 546 000 livres de poussée ; et son deuxième étage, 104 000 livres. La livraison de deux Titan IV à l'Armée de l'Air est prévue pour la fin de cette année, et le premier d'entre eux est destiné à lancer un satellite en orbite équatoriale depuis Cap Canaveral, en Floride, en avril 1988. Les lancements de satellites Titan IV sur des orbites transpolaires depuis la base aérienne de Vandenberg devraient commencer entre le début et le milieu de 1989. Le premier lancement par Titan IV-Centaur d'une charge utile militaire ultra-lourde en orbite géosynchrone depuis Canaveral est désormais prévu pour le début des années 1990. « Nous sommes passés d'un programme de dix lancements de Titan IV au Cap à un sur vingt-trois lancements au Cap et à Vandenberg », explique le colonel Victor W. Whitehead, adjoint aux lanceurs consommables de la Division spatiale. « Avant Challenger, nous avions trois charges utiles inscrites. Depuis Challenger, un grand nombre de charges utiles nous sont parvenues pour voler sur Titan IV. Nous en sommes à quinze et nous comptons. La conception du Titan IV a franchi rapidement ses examens de conception préliminaires et critiques et est « en bonne forme pour que nous puissions respecter notre date de lancement initiale au Cap », a déclaré le colonel Whitehead.

Une grande longueur d'avance

Il se joint au chœur pour saluer le secrétaire Aldridge pour avoir ouvert la voie en persuadant l'administration et le Congrès d'autoriser le programme CELV Titan IV (anciennement Titan 34D-7) en 1985. La NASA s'était opposée à ce programme au motif que les CELV rivaliseraient avec les navettes pour les charges utiles et nuiraient à leurs chances de réaliser des bénéfices avec les charges utiles commerciales que la NASA voyait en réserve pour eux. Aujourd’hui, depuis Challenger, les perspectives de charges utiles commerciales sur les navettes sont faibles et leur potentiel de profit est pratiquement nul. Le président Reagan a décidé l'année dernière que les seules charges utiles commerciales éligibles pour les vols de la navette seraient celles déjà conçues pour être propres à la navette ou pour être utiles à la sécurité nationale ou à la politique étrangère des États-Unis. Le colonel Whitehead note que le secrétaire (alors sous-secrétaire) Aldridge « a fait pression en faveur des CELV alors qu'ils n'étaient pas très populaires dans certains cercles – et Dieu merci, il l'a fait. En conséquence, nous avons pris une grande longueur d’avance sur le programme Titan IV. Il apparaît désormais que les Titan 34D de l'USAF seront prêts à fonctionner plus tôt que prévu après que deux d'entre eux sont tombés en panne l'un après l'autre, en août 1985 et en avril 1986. La première panne du Titan 34D a probablement été causée par une fuite de tétroxyde d'azote et la perte d'une turbopompe dans un moteur liquide. La seconde s'est produite lorsque l'isolation en caoutchouc s'est détachée du boîtier d'un moteur-fusée solide et a laissé le propulseur brûler à travers le boîtier. En ce qui concerne la conception de base du Titan 34D, c'était en fait une bonne nouvelle. La disparité des causes indiquait que les problèmes étaient isolés et ne résultaient pas d’un défaut inhérent ou universel des boosters. La Division Spatiale et les sous-traitants de Titan 34D ont procédé à un examen exhaustif de la conception et de la construction de la fusée et ont accumulé un ensemble considérable de connaissances en testant tous les segments et composants. Le résultat, explique le colonel Whitehead, est que « nous ne pensons pas devoir procéder à une refonte » du Titan 34D.

Le dividende des tests

Outre la remise en service éventuelle des fusées, l'un des principaux avantages du programme d'inspection et de récupération de 160 millions de dollars de la Division spatiale a été « le bond en avant que nous avons pu faire en matière d'essais non destructifs », explique le colonel. « Nous avons réuni tous ceux que nous pouvions trouver qui s'y connaissaient en tests non destructifs – du ministère de la Défense, du ministère de l'Énergie, de l'industrie, de partout – et nous avons mis sur pied un programme pour faire toutes sortes de choses qui n'avaient jamais été réalisées. fait avant. « Nous avons utilisé les rayons X, la thermographie, les ultrasons et les lasers pour inspecter les entrailles, et nous avons appris à traiter toutes les données et à les rassembler. Nous donnons désormais au Cape et au Vandenberg la capacité d'automatiser tout cela afin que cela soit reproductible d'un test à l'autre. Cela signifie que les innovations en matière de tests non destructifs résultant du programme de récupération du Titan 34D seront applicables à ces tests sur tous les lanceurs américains. Les niveaux de confiance augmenteront par conséquent. Compte tenu de la défaillance fatale d’un joint de terrain sur l’un des de Challenger propulseurs de fusée à poudre , la Division spatiale a pris un soin particulier à tester ces joints sur les SRB Titan 34D. Selon le colonel Whitehead, l’étude a révélé que ces articulations « sont probablement les parties les plus résistantes des vieilles bêtes ». Cette découverte a une grande signification pour tous les lanceurs Titan et peut-être aussi pour la conception des CELV Titan IV. S’il en était autrement, les problèmes auraient pu être bien plus graves dans l’ensemble du programme de lancement spatial. La Division spatiale s'attend à ce que sa réévaluation des Titan 34D soit achevée au début de cette année. Les fusées pourraient être de nouveau opérationnelles d’ici la fin de l’année. Les tests du Titan 34D touchent également au programme de développement MLV de la Division spatiale. L'une des fusées en lice pour le contrat de production MLV est une modification du Martin Marietta Titan 34D. Les autres sont des variantes du General Dynamics Atlas et du McDonnell Douglas Delta. SD prévoit de choisir un gagnant parmi les trois d'ici le 6 février. Il a désespérément besoin des MLV pour lancer les satellites Navstar et a prévu qu'ils commencent à le faire en janvier 1989. Mais même si les calendriers de production et d'exploitation des MLV sont strictement respectés, le déploiement des satellites Navstar aura largement glissé par rapport au calendrier de leurs lancements exclusivement sur Shuttle qui devait débuter ce mois-ci. Après la panne de Challenger , la Division spatiale a été confrontée à la dure perspective d'un retard indéfini dans le dépôt d'une constellation GPS pleinement opérationnelle ainsi que de satellites de rechange et de réapprovisionnement dans l'espace. « Nous avions un besoin urgent de mettre en orbite vingt-huit satellites coûtant plus d'un milliard de dollars – et la navette n'allait évidemment pas le faire », se souvient le colonel Zilin du SD. "C'était douloureux." C’est toujours le cas, même si c’est un peu moins le cas. Le calendrier actuel prévoit le lancement de vingt-deux satellites GPS d'ici octobre 1991. Douze seront lancés sur des MLV et dix sur des navettes. Mais ce calendrier pourrait également être modifié. Il y aura beaucoup de tergiversations entre les différents programmes de satellites militaires destinés à l'espace sur les navettes dans les années à venir. De nombreuses questions, à savoir quels satellites sont embarqués sur quels lanceurs, devront peut-être être réglées au niveau national. « Cela a été une année difficile », déclare le colonel Gaylord B. Green, adjoint du SD pour les systèmes de navigation spatiale et directeur du programme GPS.

Le GPS mis à l'écart

La frustration est particulièrement vive dans l'atelier du colonel Green, car les sept satellites GPS de développement technique actuellement dans l'espace ont fonctionné de manière remarquable. Cela intensifie l’envie de lancer les satellites GPS opérationnels, dont beaucoup ont déjà été produits. Les sept satellites de développement ont tous dépassé les quatre années de durée de vie que l'Air Force et Rockwell, son maître d'œuvre GPS, pensaient avoir en moyenne. Deux d’entre eux sont désormais faibles en raison du dysfonctionnement de leur horloge atomique, mais chacun est en orbite depuis plus de huit ans. Le rubidium est l'élément principal de ces horloges. Les nouveaux satellites d'ingénierie Navstar disposent d'horloges au césium plus durables, tout comme les satellites GPS opérationnels. Les satellites actuellement en orbite peuvent fournir des données de navigation utiles. Cependant, ils sont trop peu nombreux pour fournir 24 heures sur 24 les données tridimensionnelles de temps, de distance et de position que la constellation Navstar pleinement opérationnelle de dix-huit satellites et d'au moins trois satellites de rechange sera capable de fournir. « Nous n'aurons pas de véritable capacité opérationnelle tant que nous n'aurons pas une couverture mondiale », explique le colonel Green. « Ce qui se passe là-haut fournit à la Marine – seulement environ onze heures par jour de précision bidimensionnelle. « Mais nous avons obtenu des résultats remarquables grâce à ces satellites. Ils ont atteint ou dépassé tout ce que nous attendions d'eux. Cela nous rend très optimistes quant aux satellites de production – et une fois que nous serons capables de les déployer en mode opérationnel, ils éblouiront les gens, j'en suis sûr. Le seul avantage de la longue attente pour commencer un tel déploiement est le temps supplémentaire dont dispose la Division spatiale et les services pour intégrer les terminaux GPS dans les avions, chars, navires, sous-marins et autres plates-formes de combat et de soutien au combat. La capacité GPS est par exemple un élément majeur dans la mise à niveau par l'Air Force de l'avionique de ses F-16C, F-15C et F-his. GPS est également un acteur majeur dans l’intégration avionique du chasseur à double rôle F-15E, de l’Advanced Tactical Fighter (ATF) et vraisemblablement du Advanced Technology Bomber (ATB). Il n’est actuellement pas prévu de doter le bombardier B-1B d’une capacité GPS. Le bombardier B-52, en revanche, figurait en tête de la liste des avions de l'USAF dotés de terminaux GPS. Une fois que les B-52 ont commencé à utiliser les données de navigation des satellites Navstar actuellement dans l'espace pour les aider dans leurs exercices de bombardement, « les résultats ont été spectaculaires », déclare le colonel Wayne Jones, directeur adjoint du programme GPS du SD. En exécutant le programme de développement technique du GPS, la Division spatiale et le Commandement spatial se sont révélés former une véritable équipe. Lorsque les deux plus anciens satellites de développement Navstar se sont détériorés dans l'espace, SD a décidé de rapprocher l'un d'eux de l'autre, permettant ainsi aux cinq satellites encore en bon état de resserrer les rangs et de mieux travailler ensemble. La tâche de repositionnement a été confiée au Space Command, qui contrôle tous les satellites américains dans l'espace. «Ils ont parfaitement exécuté la manœuvre», déclare le colonel Green. « Ils nous ont très bien soutenu dans l’exploitation de notre système. »

DSCS II tient le coup

Heureusement, les satellites de communication DSCS II de la Division spatiale, construits par TRW, résistent également bien mieux que prévu dans l'espace. « Nous disposons d'une bonne constellation là-haut », déclare le colonel Glenn D. Rogers, adjoint du SD chargé des systèmes de communications par satellite de défense. "Les satellites durent plus longtemps que ce pour quoi ils ont été conçus." Les satellites DSCS III, plus récents et beaucoup plus lourds, produits par General Electric, représentent des améliorations significatives en termes de capacité de survie, de capacité et de capacité à desservir un plus grand nombre d'utilisateurs. Sur les trois en orbite, deux sont opérationnels. Trois autres sont stockés en attente d'être lancés. À l'avenir, les satellites DSCS III seront construits pour le lancement de Titan IV ainsi que pour le lancement de la navette. La complexité de la situation des lancements spatiaux est illustrée par ce qui est arrivé aux calendriers de lancement du DSCS III au cours des sept derniers mois seulement. Ils ont été modifiés au moins six fois et les dates de lancement individuelles ont été décalées de deux à trois ans. «C'est difficile», dit le colonel Rogers. «Ce qui est rassurant, cependant, c'est que la constellation DSCS devrait rester saine jusqu'à ce que nous ayons à nouveau une capacité de lancement. Une fois que nous l’aurons, nous disposerons de satellites pour mettre à niveau et reconstituer la constellation.

 

Le 20 février, le SLC 6 est placé en état de veille minimum. L'USAF a sélectionné en décembre 1986 après plusieurs essais dans différents laboratoires et sur des maquettes du STS, le SIS, à vapeur inerte, en vaporisant de l'eau chaude dans le carneau des SSME pour diluer l'hydrogène gazeux, afin qu'il devienne moins dangereux. Les ingénieurs pensent pouvoir terminer le concept d'ici la fin de l'année, en septembre et l'installer sur le pad 6 mois plus tard.

LE SYSTEME DE GAZ INERTE POUR LE SLC 6 A 13 000 000 $

Après des mois d'étude sur la manière de minimiser l'accumulation d'hydrogène gazeux dans le carneau des moteurs SSME lors d'un "Abort" ou à la fin de la séquence FRF, l'USAF vient de choisir une solution avec le concept HDS, hydrogen disposal system. Décembre 1986, après 2 ans d'études, différents systèmes sont passés en revue afin de brûler l'excédent d'hydrogène et ventiler le conduit du carneau, évitant une explosion qui pourrait endommager le véhicule. L'USAF choisit un système de gaz inerte SIS, pour Steam Inerting System. C'est en novembre 1984 que la NASA soulève le problème à Vandenberg. En septembre 1985, l'Air Force forme une équipe pour trouver une solution, modifier les installations et valider les procédures enfin de réaliser en mai 1986 un test FRF avec un Orbiter.

Le Launch Mount du SLC 6 est une structure en acier de 9 m de hauteur posée au dessus du carneau. La sortie des gaz se fait par un trou de 10 m de coté dans un conduit de 300 m de long et 203000 m3 de volume. Le jet tombe d'abord sur une hauteur de 27 m, puis tourne à 90° dans un virage arrondi vers la sortie du carneau. Plusieurs solutions existes pour se débarrasser de ce gaz très inflammable, il peut être soit brûlé, soit rendu inerte ou alors ventiler. Au KSC, les brûleurs ROFI présents de chaque coté des TSM du MLP assurent le brûlage de cet hydrogène en excès lors du démarrage des SSME. Lors d'un "abort" ou à la fin d'un test FRF, les vapeurs d'hydrogène s'engouffrent naturellement dans la plateforme et partent par la tranchée du pad.

 Entre septembre 1985 et décembre 1986, l'USAF a testé plusieurs concepts pour éliminer cet excès de gaz comme  des brûleurs dans le conduit, des ventilateurs pour forcer les gaz à brûler à l'entrée du conduit, ouvrir le conduit comme au KSC et enfin neutraliser les gaz avec du dioxyde de carbone ou de la vapeur. En 1986, il s'avère qu'utiliser des brûleurs sur le pad comportait des risques et dépasserait le budget et ouvrir le carneau serait un chantier colossal. Finalement, c'est le système par gaz qui est choisit.

Le système de déluge par eau assure la réduction du bruit au lancement. Comme au KSC, l'eau est directement injecté dans la fosse. Le système utilise l'eau d'un autre château d'eau qui est dirigé vers un bâtiment chargé de la chauffer à 154° C. De la, elle court sur une canalisation de 120 cm de diamètre sous une pression de 250 psi vers le Launch Mount. Lorsque le déluge d'eau est activé, cette masse d'eau chaude à haute pression se vaporise à travers des buses et permet de réduire la concentration en oxygène dans le carneau en dessous le seuil de combustion.
 

Dans l'été, la NASA abandonne l'idée de construire l'OV 105 à Vandenberg dans l'OMCR au lieu de Palmade. L'USAF avait proposé cette idée en début d'année espérant sauver quelques dollars dans la mise en sommeil du SLC 6. Pour la NASA, la construction d'un Orbiter à Vandenberg ajouterait 60 millions $ au coût et ferait perdre leur emploi à 1500 personnes. De plus seulement 5% des ouvriers seraient prêt à franchir le pas.

1988

Le 13 mai, le secrétaire d' état Ed Aldridge met en sommeil le SLC 6 et propose l'exploitation du complexe aux autres organisations d'ici le 30 septembre 1989. Les travaux ont été terminés 10 jours avant la date prévue.
Le 27 aout, le ET-27 retourne au MAF et servira pour la mission STS 34. Le 18 octobre, c'est le ET-33 qui retourne chez Michoud au MAF. Il servira pour la mission STS36. Le 21 novembre, c'est au tour du ET-34 qui servira pour STS 31. Au total, Vandenberg a reçu 4 réservoirs externes, le ET-23 pour les tests de validation de la base en 1985 et destiné à la mission 3V ainsi que 3 réservoirs de vol, le ET-27 (vol 1V), ET-33 (vol 4V) et ET-34 (vol 2V).

       

Le satellite Teal Ruby sera mis en exposition au musée de l'USAF à Dayton en 2014 dans la soute du Shuttle Crew Compatment Trainer, anciennement au JSC de Houston. Il devait être lancé par Discovery 62A de Vandenberg. A l'origine, le premier lancement du Shuttle depuis Vandenberg devait placer sur orbite un satellite KH 12, relégué au second vol 62 B, qui n'a jamais eu lieu non plus. Il sera lancé par des Titan 34D.

Thiokol rapatrie ces segments de boosters à filaments FWC dans son usine en Utah. 5 moteurs complets, 2 jeu de vols de Vandenberg et le moteur QM-5 et un jeu partiel. Tous les segments ont été lavés. En juillet, la NASA fait don d'un jeu de structures à filament avec un moteur inerte au Alabama Space & Rocket Center qui l'expose avec l'Orbiter Pathfinder. Un autre jeu de structures à filament a été donné au KSC Visitor et assembler au dehors de l'entrée principale de 1994 à 2011 avec un réservoir externe, le STA utilisé au centre Stennis. Décembre 2011, les 2 boosters sont transporté par camions au musée California Sciences Center pour y être utiliser avec l'Orbiter Endeavour et le réservoir ET 94.

1989

Le 7 août, le DoD annonce qu'il arrête toute coopération avec la NASA qui durait depuis près de 20 ans. L'USAF abandonne aussi le complexe de commande et de contrôle militaire édifié à Colorado Spring pour 500 millions de $. Le centre AFSCS, de Houston au Texas servi par 134 officiers et experts pour le suivit des vols militaires est abandonné, tout comme le centre de préparation des charges utiles militaires à Cap Canaveral. Le centre d'entraînement des équipages militaires de Los Angeles est également fermé. Il avait entraîné en secret 32 astronautes militaires, dont on ne connaît rien de leur identité. L'USAF n'a pour l' instant réalisé que 5 vols militaires STS, un en 1982, 2 en 1985, un en 1988 et un en août dernier. 5 autres vols sont encore prévu d' ici fin 1993. 

Le 20 septembre, le SLC 6 est retiré du service est placé en sommeil 'mothballe status". 
Le 26 décembre, le programme STS est terminé à Vandenberg AFB l'Air force. Ironie du sort, E Aldridge, ancien secrétaire d'état à la défense, aujourd'hui directeur du très secret NRO termine le programme STS à Vandenberg. Il avait été sélectionné comme Payload Specialist pour le premier vol de Vandenberg 62A.

Le SLC 6 a coûté prés de 4 milliards de $ aux contribuables américains. Les opérations STS seront désormais concentrées en Floride au KSC. Le véhicule de transport de l' Orbiter l' OTV (Orbiter Tranporter Vehicle) qui n' a servit que pour les essais avec Enterprise en 1984 a été ramené en Floride au KSC pour être utilisé pour les opérations de rollover entre les OPF et le VAB. ll est utilisé pour STS 33 le 5 octobre. Les plateformes de travail du bâtiment de préparation des Orbiters l' OMCF sont démontées et envoyées au KSC. Elle serviront pour la transformation du bâtiment OMRF en OPF 3 en 1990. 

Les plateformes utilisées dans l'OMCF de Vandenberg sont chargées par bateau pour le KSC. Elles serviront pour équiper le 3e OPF opérationnel en 1991.

Les raisons de l'abandon du SLC 6 sont nombreuses et complexes. Les retards et les défauts dans la construction des installations ainsi que les problèmes de la NASA avec le Shuttle ont repoussé l'échéance d'un premier vol jusqu'à l'annuler après l'accident de Challenger.

Le lancement des satellites Key Hole 12 était la principale raison de la mise en service du SLC 6 à Vandenberg. Gravitant sur des orbites polaires rétrogrades, seule la base californienne pouvait lancer de telle charge en toute sécurité. Le congrès approuva en 1975. Bien que la décision est été prise par la NASA et le DoD, seul ce dernier avait la réelle main prise sur la base. Avec le site de Vandenberg, le DoD pouvait lancer à tout moment des charges de 12800 kg dans l'espace, sans préciser si cette capacité serait utilisé entièrement. Selon le DoD, 40% des missions seraient lancer du SLC 6.

En 1978, une polémique naît entre la cours des comptes, le GAO, la NASA et le DoD quand à la possibilité de lancer les KH du KSC. Bien que de nombreux parlementaires aient prouvé que des charges supérieures à 13000 kg pouvaient être lancé du KSC moyennant une adaptation de la trajectoire, les considérations de sécurité étaient autre. L'envol du Shuttle de Floride pour gagner l'orbite polaire l'obligeait à survoler la Caroline du Sud et les "grands lac" zones à forte population. De plus la retombée des boosters se situait dans un cercle autour de Brunswick, en Georgie. Enfin le largage du réservoir après 8 minutes de vol le laissait sur une trajectoire suborbitale passant au dessus du Canada, le pôle Nord, la Russie et la Chine et dans certains cas l'Inde et l'Océan indien. Finalement, lancer le Shuttle du KSC vers l'orbite polaire demandait beaucoup de contraintes que la NASA et le DoD ne voulaient pas suivre, correction de la trajectoire, autorisation des pays survolés, dont l'URSS ce qui excluait tout lancement "en urgence".

Le projet original prévoyait deux pads de tir pour une cadence de tir de 20 par an à partir de 1983. Malheureusement, le programme démarre avec un déficit de 265 millions$ ce qui prolonge la phase de construction de 2 à 4 ans. Alors que l'USAF reste optimiste sur 6 vols par an en 1983, des modifications sont faites en 1979 sur le pad qui repousse la capacité opérationnelle IOC à 1984. EN octobre 1981, elle est repoussé à octobre 1985.

En 1981, la décision est prise pour un pad de tir et 10 vols par an. Cela va encore changé avec 4 vols par an à partir de 1987, pour arriver finalement en août 1985à planifier 2 vols par an dès 1988. Malgré tout, le Dod gardait l'espoir de réaliser 4 à 5 vols dans l'année.

De nombreux problèmes ont émaillé la construction du SLC 6. par exemple, Par exemple, le lancement générera quelques 4000 tonnes d'eau toxique, à cause des gaz des boosters, soit 6 fois plus que ce qui était prévu avant le premier vol du Shuttle au KSC en 1981. En mai 1986, quelques 45 millions $ avait déjà été dépensés pour construire une piscine de rétention seulement terminé à 60%. De plus comme au KSC, un système de suppression de bruit aurait été exigé afin de limiter les ondes de choc au décollage.   

Second problème, le vent ! Accéléré par la présence de montagne , il souffle à 100 km-h en rafale l'hivers. Afin de protéger les tuiles thermiques des Orbiters, il a fallu construire un bâtiment fermé le MSAB servant aussi bien pour l'assemblage que pour la protection des Orbiters, coûts 79 millions $.

Mais d'autres problème n'ont jamais pu être résolus: Les conditions climatiques de la Californie n'étant pas celle de la Floride, il en résulte une condensation accrue du réservoir externe une fois remplie en propergols cryogénique bien supérieure qu'en Floride. Plusieurs fois dans l'année, le site est recouvert d'un épais brouillard se présentant soit sous la forme d'un mur sur l'océan épais de plusieurs mètres soit une couverture sur l'ensemble du site. L'expérience au KSC montraient que la TPS des Orbiters était très sensible aux chutes de glaces du réservoir externe pendant l'ascension. et le brouillard Californien n'allait pas arranger les choses. Comme au KSC, un système de dégazage pour l'oxygène à été installé sur la tour ombilicale mais d'autres mesures ont du être prises. Les ingénieurs militaires ont imaginé d'installer deux moteurs d'avions partiellement enterrés à l'est du massif de lancement et de souffler leur air chaud autour du réservoir pendant les opérations de remplissage. coût de l'installation 13 millions $ ! Cependant, de nombreuses craintes sont émises sur la fiabilité du dispositif. Cerise sur le gâteau, les lois en vigueur sur l'usage de ces moteurs en fixe et non sur des avions limitaient le nombre de lancement à 4 par an ! Ce système selon un rapport d' un officier était loin de donner entière satisfaction. 

Le souffle du lancement était aussi un sérieux problème. Le SLC 6 a été conçu au départ pour un lanceur classique et non pas pour un véhicule comme le Shuttle. Le centre de tir est à seulement 365 m du pad et d'autres bâtiment sont relativement proche, d'où la nécessité de prévoir des protections contre le souffle et la chaleur du décollage. Des études ont montré que la surpression au lancement équivalait à 129 000 tonnes de TNT sur le pad. Des précautions ont été prise pour le premier vol, comme remplacer les vitres par du plexiglas et boulonnées les installations sensibles. Il était prévu pour les prochains vols de transférer une partie du LPS dans la partie nord de la base.

Mais le plus gros problème concernait l'accumulation d'hydrogène gazeux dans les carneaux d'évacuation des gaz brûlés. L'USAF avait décidé de réutiliser les carneaux construits à l'origine pour les Titan 3 MOL. Au KSC, les vapeurs d'hydrogène sortant des moteurs SSME passent à travers la plateforme et sont dispersées par le vent dans la tranchée d'évacuation des flammes. Le carneaux des moteurs SSME du SLC 6 a été conçue pour des moteurs utilisant des ergols classiques qui ne dégagent pas de gaz. Le carneau du SLC 6 est directement sous les moteurs SSME, il descend sur 15 m puis par à angle droit sur le coté. En plus il est entièrement couvert ce qui aggrave le problème d'accumulation de l'hydrogène gazeux. En janvier 1986, ce problème a déjà coûté 8 millions de $. Un premier projet prévoit l'installation de à 54 allumeurs dans le carneau. 6 mois plus tard, 28 solutions sont présentées dont 4 nécessitant de modifier le carneau. En octobre, 2 solutions sont choisit mais le problème reste entier.  

En 1983, les médias dont NBC rapportent que 8000 soudures n'ont pas été vérifiées et que l'USAF a caché ce fait. En fait en mai 1983, un sous-traitant de Martin Marietta a commencé les opérations de soudure sur les canalisations du SLC 6 destinées à transporter l'hydrogène et l'oxygène, l'azote et l'hélium et les autres fluides. Pressé par d'autres travaux, Martin ne vérifie pas les soudures aux rayons X et lorsqu'elle le fait, il est trop tard. En mai 1984, Martin et l'Air force se séparent du sous-traitant et vérifiant la qualité des soudures constatent que 700 seront à refaire. En août 1984, l'USAF demande un rapport qui conclut que sur les 6000 anomalies trouvées, seule 60 étaient sérieuses et 14 avaient été corrigés.

D'autres rapports indiquèrent que le câblage des installations électriques du SLC 6 avait été fait à l'envers obligeant certains valves à mal fonctionner pouvant provoquer un accident au lancement. En fait, plusieurs tests de remplissage ont montré que tout marchait correctement.

Un quatrième élément est venu s' ajouter suite à l' accident de Challenger, à 6 mois de la mise en opérationnel de la base. La décision d'Aldridge en juillet 1986 sonne le début de la fin du SLC 6. Le pad sera terminé mais placé en sommeil. De 2500, le personnel passe à 850 à l'automne. Octobre 1986, les tests avec le Shuttle sont annulés sur le SLC 6. Le 1er janvier 1987, le Space and Missile Test Organization ordonne la dissolution du 6595e Shuttle Test group. Le site est en "minimus caretaker" en février, ce qui interdit une remise en opération d'ici 4 ans. Le pad est définitivement mis en sommeil en mai 1988. Le programme STS reprend ses vols depuis la Floride dans l'été 1988 avec de nouveaux boosters. Leur nouvelle conception qui les rend plus lourd aurait réduit réduirait la masse de la charge utile emportée.  

 


Il n'y a jamais eu de patch officiels pour la mission 62A. 3 propositions de patch ont été faite par l'artiste Tim Gagnon. Il a existe d'autres patchs "activités sur le SLC 6", une série de 5 patchs proposés par Eagle one Aerospace (Virginie) dans les années 1990. Les patchs originaux portaient la désignation "flow A" à la pace de "mission 62A".

Quelques patch de la mission V1 (Astrophilatelie Martin)

LES MISSIONS MILITAIRES DU STS
STS 4 Juin 1982 Dernier test de la navette spatiale, première charge utile militaire.
STS 51C Janvier 1985 Première mission militaire classifiée : Lancement d'un satellite Magnum satellite
STS 51J Octobre 1985 Deuxième mission militaire classifiée : lancement d'un satellite DSCS. Premier vol de Atlantis.
STS 62A   Mission annulée, devait être le premier vol depuis le SLC 6 de Vandenberg; lancement de teal Rubby
STS 62B   Mission annulée, devait lance le premier Lacrosse USA-34 en septembre 1986
STS 27 Décembre 1988 Troisième mission militaire secrète : lancement de satellite Lacrosse 1, USA-34, qui devait être lancé du SLC 6 en septembre 1986 (62B)
STS 28 Août 1989 Quatrième mission militaire classifiée : lancement d'un satellite Satellite Data System
STS 33 Novembre 1989 Cinquième mission militaire ; satellite Magnum/IUS
STS 36 Février 1990 Sixième mission militaire : lancement du satellite de reconnaissance Misty
STS 38 Novembre 1990 Septième mission militaire classifiée. Sans doute déploiement de SDS2-2.
STS 39 Avril 1991 Première mission militaire non classifiée ; expériences scientifiques militaires
STS 53 Décembre 1992 Dernière et 10e mission militaire en partie classifiée. Sans doute déploiement du satellite SDS2.

 

SLC 6, POST SHUTTLE

Photos DoD et William G Hartensteins .