1988

12 février, démarrage officiel des programme Ariane 5, Colombus et Hermès. Les souscriptions des états membres ont atteint le quotas de 80% nécessaire au démarrage des programme. Les seuls pays ne participants pas au trois programmes sont l' Irlande la Grande Bretagne. Seules l' Autriche, la Suède et la Suisse ne participent pas au module Colombus.
Seul le développement d' Ariane 5 est actuellement engagé jusqu' à la fin selon la résolution ministérielle. Ariane 5 volera dès 1996, Hermès en 1999 et Colombus en 1996. Le module Colombus sera lancé par le Shuttle, la plateforme polaire en 1997 et le MTTF en 1998.
Les engagements financiers portent donc sur près de 80 milliards F sur 10 ans.   

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Mars, l' ESA décide d' implanter à Bruxelles le centre d' entraînement des pilotes d' Hermès et à Marseille le centre d' entraînement et de simulation aux EVA.
Le centre d' entraînement sera construit près de l' aéroport de Bruxelles national en 6 ans et équipé de deux simulateurs de vol (vol orbital et rentrée).
Le centre européen d' entraînement aux EVA sera implanté à la COMEX (Cie maritime d' expertise). La COMEX a déjà participé aux entraînement de déploiement de la structure ERA qui sera utilisé par un astronaute Français dans MIR en 1988. 
Le CNES implantera à Istres un centre d' entraînement pour les autres activités des équipages, formation de pilotes, essais en vol avec l' avion porteur d' Hermès et les essais d' atterrissage d' Hermès.  

Avril, les astronautes Ernst Messerschmid et Reinard Furrer se déclare défavorable à la cabine d' éjectable d' Hermès. Les deux astronautes qui participaient à une réunion sur hermès à Toulouse se sont en effet déclaré près à prendre les risques inhérents à tout vol spatial. La cabine éjectable rajoute de la masse au véhicule au détriment de la charge utile. 

1er avril, démarrage de la première phase de développement d' Hermès sous la direction des maître d' oeuvre Aerospatiale et Dassault. Elle se terminera fin 1990 par l' établissement d' un nouveau dossier qui sera soumis à l' ESA pour décider de la suite du développement.
Cette première phase d' un coût de 530 millions d' ECU sur trois ans va permettre de définir l' architecture et les caractéristiques et performances d' Hermès ainsi que les interfaces avec le lanceur Ariane 5. 
Le développement, la construction et les essais des deux navettes doivent être réalisés dans un délai de 11 ans et une enveloppe financière de 4429 millions d' ECU soit 30 milliards F.

hermes 1988 02.jpg (81920 octets) Ci dessous,
maquette au 1/6 du CEM testé en soufflerie par Dornier 

 

Le CNES a décidé après la tragédie de Challenger en 1986 d' équiper Hermès d' une cabine éjectable au lancement et en vol. Appelé CEM Crew Escape Module, elle s' apparente à celle utilisée pour les B1 américain. Le CEM retenu pour la nouvelle version d' Hermès (5M2) est réalisé entièrement en titane et pèse 3355 kg avec l' équipement du cockpit et l' équipage (294 kg). L' éjection au niveau du sol est réalisée par un booster de 260 kg capable d' éloigner le CEM à 600 m même avec un vent contraire élevé. Le CEM est stabilisé ensuite avec deux parachutes et freiné par trois autres jusqu' à l' impact (30 minutes plus tard) et amorti par des coussinets gonflables (ou rétro-fusées). Le CEM peut aussi être largué en vol à Mach 1 et en fin de combustion des boosters d' Ariane 5 à Mach 6-7 à 50 km d' altitude. Le CEM pourra aussi être équipé de' empennages  stabilisateurs. Des essais en soufflerie terminés en mars permettront de choisir le bon concept fin 1990 pour un test grandeur réelle en 1994.     

Décembre, la configuration d' Hermès change: l' avion spatial ASH se voit désormais adjoint un module adaptateur dit module de ressources Hermès MRH à l' arrière. Le dessin aérodynamique est légèrement modifié avec notamment une extension des winglets et de la voilure qui s' étend maintenant jusqu' au nez.
L' aménagement intérieur est confirmé avec une cabine de 7 m3 qui communique avec la soute pressurisée (2 fois 11 m3). Un autre tunnel permet de communiquer avec le module également partagé en deux compartiments pour le fret (3 m3) et l' équipage (9 m3).
Le concept du module adaptateur résulte du fait qu' il n' était plus possible, ni optimal de loger tous les équipements dans la seule navette comme le concept de 1987.
Le lancement d' Hermès se fait avec une masse de 29 tonnes  ASH + MRH + ergols, réduite à 23 tonnes à la mise en orbite de transfert 100- 450 km et récupéré avec une masse de 15 tonnes ASH. L' ensemble ASH MRH mesure 20 m de long dont 13 m pour la navette et 7 pour le module tronconique. Le module fait office d' adaptateur pour le lanceur Ariane 5, il comprend tous les propulseurs pour l' injection, le maintien et le décrochage de l' orbite de même que le sas et le dispositif d' amarrage à la station orbitale. 
La position du sas reste à définir dans le module adaptateur axiale ou déporté et son diamètre (1,25 pour les américain ou 80 cm pour les soviétiques).
Les radiateurs dissipateurs de chaleur sont aussi sur le module et non plus sur l' avion spatial. 
Le télémanipulateur HERA est aussi sur le module. Différent des premiers projets, il est doté d' une articulation centrale et à chaque extrémité pour pouvoir se déplacer d' un point à l' autre. Il pourra par la suite être déplacé sur la station MTTF.
Avec le module adaptateur, la charge utile réellement transportable est de 1600 kg en orbite ou 580 kg ramené au sol.            

Hermes configuration dite "8M1-FB" la préférée du CNES.

Une maquette de Hermes au salon ILA de Hanovre en RFA

1989