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L'ESPACE SOVIETIQUE

LA STATION SALIOUT 2 (Almaz 1)

Après l'accident de Soyouz 11, le vaisseau est complètement révisé. Quatre vols automatique et un vol habité sont réalisés pour valider sa sécurité.

Parallèlement, Vladimir Chelomé, un autre constructeur de vaisseau plus ou moins rival de Korolev, obtient la permission (en octobre 1964) de mettre en chantier une grosse station orbitale à buts strictement militaires, Almaz, un engin de vingt tonnes capable d'héberger trois cosmonautes. Le premier vol Almaz était prévu pour 1968. Chelomé cherche aussi à développer son propre vaisseau de transport d'équipage. Baptisé TKS (transportniy korabl snabzheniya), il ressemble à la capsule conique Apollo. Ce vaisseau acheminerait les équipages entre le sol et les stations Almaz et, grande innovation, serait réutilisable une dizaine de fois. 

A ce moment en Union soviétique, deux programmes de stations orbitales se livrent une féroce compétition. La mort de Korolev janvier 1966, permet à Chelomé de manœuvrer de façon à obtenir l'annulation du projet Soyouz R de Korolev au profit de sa station Almaz. Des essais sont prévus en 1968 avec une mise opérationnelle en 1969. Dans le projet de Chelomé, la station pouvait être équipé de canons anti-défense et maintenue en fonction durant deux à trois ans avec des relèves d'équipages tous les trois mois.

Le premier échec du vaisseau Soyouz en 1967 entraîne une remise en cause du programme et le 21 juin Chelomé en profite pour "ressusciter" son projet de capsule TKS.

1969, le programme Almaz est chamboulé. Les dirigeants soviétiques sont quelque peu déboussolés : après avoir gagné la course lunaire, les Américains s'apprêtent à opérer une station orbitale civile. Par conséquent, Leonid Brezhnev ordonne en février 1970 la mise en œuvre d'un projet de station civile bricolée à partir du matériel Almaz et Soyouz avec l'espoir de prendre de vitesse les Américains. Chelomé perd ainsi son projet au profit de Mishine, qui a succédé à Korolev en transférant huit stations Almaz en construction. 

En dépit des problèmes techniques rencontrés et des rivalités entre constructeurs qui entravaient le bon déroulement des opérations, le bureau d'études de Tchelomei parvient à achever, en 1972, le développement de la première station du programme militaire Almaz ('Diamant'). Pendant ce temps, le bureau d'études de Korolev produit une nouvelle version, baptisée DOS-3, de sa propre station. 

Le 29 juillet 1972 est lancé une seconde station civile Saliout DOS 2 Saliout 2 mais une panne au niveau du second étage du lanceur ne permet pas la mise en orbite. Il n'y aura pas de vols pilotés pour cette année.

Début 1973, les deux bureaux d'études rivaux (Michine et Tchelomei) disposent chacun d'une station à lancer. Comme il est hors de question de laisser cette rivalité apparaître au grand jour, ni d'attirer l'attention sur le programme ultra-secret Almaz, il est décidé de lancer cette dernière sous l'appellation 'Saliout-2'. La légende veut, à ce propos, que l'orgueilleux Tchelomei fit peindre cette désignation sur une partie de la station qui, une fois en orbite, était larguée...

La première station militaire Almaz 1 OPS 1, Saliout 2 de Tchelomei est lancée le 3 avril 1973 sur une orbite 215-260 km. Mais une autre déconvenue frappe le programme après le lancement. Dans les 24 heures, les stations de poursuite du commandement de la défense aérienne d'Amérique du Nord détectent plusieurs morceaux métalliques semblant provenir de la fusée porteuse qui se seraient détachés. Malgré les déclarations rassurantes des officiels soviétiques, il devient évident le 25 avril que la station devient incontrôlable et se trouve en perdition. Elle retombe sur terre après 26 jours dans l'espace. La mission Soyouz 12 avec Popovich et Artyukhinqui devait s'y amarrer est annulée.

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Afin de prendre de vitesse les Américains, les Soviétiques décident le lancement de DOS 3 Saliout 3 de Mechine au mois de mai suivant, trois jours seulement avant la station US Skylab. Cette version DOS-3 bénéficie de nombreuses améliorations, pour la plupart tirée de l'expérience de Saliout-1. Elle est notamment équipée de ses propres panneaux solaires qui, contrairement à ceux empruntés au vaisseau Soyouz pour Saliout-1, peuvent être orientés en direction du soleil pour une plus grande efficacité.

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Le lancement a lieu le 11 mai et se déroule une nouvelle fois de façon nominale. Mais les problèmes apparaissent  bien vite. En raison d'erreurs dans le système de contrôle de vol, et alors qu'elle est hors de contact des équipes au sol, la station allume ses moteurs de correction d'orbite jusqu'à épuisement de ses réserves de carburant. Désormais incapable de manoeuvrer, la station est inexploitable. Mais comme son lancement avait déjà été repéré par les radars occidentaux, elle est déguisée sous l'appellation 'Cosmos-557' et achève son existence dans l'anonymat d'une destruction dans les couches denses de l'atmosphère.

 

SALIOUT 1
SALIOUT 3
SALIOUT 4
SALIOUT 5
SALIOUT 6
SALIOUT 7
MIR