L'ESPACE SOVIETIQUE

Lorsque Saliout-6 est détruite le 29 juillet 1982, sa remplaçante, Saliout-7, est déjà opérationnelle, ayant été placée sur orbite trois mois auparavant. La conception des panneaux solaires de cette nouvelle station autorise l'installation d'éléments additionnels pour augmenter la puissance électrique disponible. En outre, la station doit être équipée de gyrodines, un système complexe de gyroscopes pilotés électriquement permettant d'orienter la station sans utiliser ses moteurs ni consumer de carburant. Mais des retards dans le développement du module devant les supporter, baptisé Kvant-1, obligent les ingénieurs à en repousser l'utilisation à bord de la génération suivante de station orbitale.
Le port avant de la station a été élargie afin de permettre l'amarrage de gros vaisseau type Cosmos 1267.

L'intérieur de la Saliout 7 est dominé par les expérience scientifiques, mais le dessin reste le même. L'amélioration consiste en l'ajout d'un réchaud électrique pour la nourriture, un réfrigérateur, de l'eau chaude en continue et des siéges avec un nouveau dessin dans le poste de pilotage. Il y a aussi plus de siéges bicyclette que de siéges "normaux". Deux des hublots ont été modifié pour laisser passer le rayonnement UV. un cache permet de les obturer lorsqu'il ne sont pas utilisés. Un autre hublot a été rajouté dans le compartiment avant pour les observations astronomiques. Les installations médicales ont été modernisés de même que les appareils pour l'entrainement physique de bord. Une fois de plus, les expériences MKF 6M et KATE 140 sont à bord, mais un détecteur de rayons X (XT 4M) remplace le BST 1M dans le "large cône" au centre de la station. 
La philosophie des missions vers Saliout 7 reste la même que celle des missions vers Saliout 6, une occupation permanente de l'espace avec des visites d'équipage pour de courtes périodes.   

Saliout 7 (DOS 5-2) est lancé le 19 avril 1982 à 19 h 45 TU et placé à 214 km d'altitude. Identique à Saliout 6 en masse et dimensions, la station est modernisée selon les responsables soviétiques:
_ Modifications techniques, perfectionnement des antennes, des batteries, du système de thermo régulation et radio-électrique, nouveau système d'amarrage permettant la jonction de plus gros vaisseau, deux hublots anti-UV pour les observations.
_ Amélioration de l'instrumentation scientifique pour la médecine, la biologie, l'astronomie (télescopes X), installation de deux serres pour cultiver des légumes.). 
_ Amélioration du confort de l'équipage avec le remplacement des fauteuils par des siéges amovibles plus légers, ajout de nombreuses étagères de rangement, nouveaux scaphandres pour les EVA, nouvelles décoration intérieure (partie gauche repeinte en vert salade, partie droite en crème et plafond en blanc), nouvelle climatisation, la douche a été modernisée et un grand choix de nourritures pour les repas avec la mise en place d'un frigo.

Le 5 mai, la station est sur son orbite finale à 340 km. Cette orbite va changer au cours de la vie de la station. En effet, elle va descendre à 290 km par période et ce moment là coïncidera avec l'envol de vaisseau Soyouz piloté par trois cosmonautes. Cette différence entre l'altitude et le nombre de cosmonaute s'explique par la quantité de carburant nécessaire pour rehausser l'orbite de la station. De 110 kg à 290 km, elle monte à 175 kg à 340 km, soit la masse d'un astronaute. Mais pour maintenir la masse du Soyouz constante, les kilos en extra ont été compensé par la réduction de la masse de carburant embarquée, qui réduit de ce fait l'altitude que le Soyouz doit atteindre.
En général, les équipages des Soyouz comprennent deux cosmonautes, un commandant et un ingénieur qui sont entraînés ensemble. Un troisième membres a été donc souvent rajouté en "extra".

EO 1

Soyouz T 5 est lancé le 13 mai 1982 à 11 h 58 TU avec à bord Anatoli Berezovoï, un bleu et Valentin V. Lebedev (entraîné pour Soyouz 35, mais remplacé à la dernière minute). 
Le 17 mai, l'équipage lâche par le sas de la station le satellite Iska 2 (28 kg) destiné aux radio-amateurs (orbite 342-357 km, 51,6°).

Le 21 mai, la station est stabilisé par gradient de gravité comme l' ont fait Romanenko et Gretko dans Saliout 6. 

2 juin, Progress remonte l'orbite de la station.

Soyouz T 6 est lancé le 24 juin 1982 à 16 h 30 TU avec à bord Vladimir A Djanibekov (qui remplace Malyshev  écarté pour "incompatibilité d'humeur"), Alexander S. Ivantchenko et le français  Jean-Loup Chrétien. C'est la première mission internationale vers Saliout 7, remplaçant les vols "Intercosmos" réalisés avec Saliout 6.

Le vaisseau s'amarre le 25 à 18 h 46 TU en manuel suite à la défaillance du système automatique. L'équipage de visite réalise une série d'expériences sur l'astronomie, la médecine, la biologie et l'étude des matériaux.
_ DC1 Minerve pour mesurer la vitesse du sang dans le cerveau;
_ BRASLET pour mesure l'acuité visuelle;
_ Biobloc 3 pour étudier les effets des noyaux nucléaire sur sur l'organisme;
_ Cytos 2 pour étudier l'effet d'antibiotiques sur différentes bactéries pendant un vol orbital;
_ Neptune pour étudier l'acuité visuel en vol;
_ Mars pour étudier la perception des couleurs;
_ Anketa;
_ Piramig expérience astronomie IR;
_ PCN pour étudier le ciel la nuit depuis l'orbite;
_ Kalibrovka
_ Liquidation pour étudier les effets de capillarité sur différents matériaux;
_ ELMA 2 pour la production de nouveaux alliages;  
  
L'équipage revient sur terre le 2 juillet à 14 h 21 mn TU après un vol de 7 jours 21 h 51 min.

LA MISSION SOYOUZ T6 PVH

Révélation du cosmonaute Beregovoi (Soyouz 3), la patron de la cité des étoiles: Des femmes sont à l'entrainement à Moscou! Une annonce qui contredit les affirmations des responsables reléguant les femmes plutôt derrière leur cuisine que dans un vaisseau spatial. 4 femmes sont donc à l'entrainement et prête pour un vol. Cette sélection est en fait une réponse aux américain qui annonçaient un vol d'une femme astronautes dans leur navette spatiale pour 1983.

30 juillet, sortie dans l'espace de 2 h 33 pour Anatoli Berezovoï et Valentin V. Lebedev pour récupérer des echantillons exposés sur la station et tester différentes méthodes qui seront utilisées plus tard pour assembler des structures dans l'espace.

Soyouz T 7 est lancé le 19 août 1982 à 17 h 22 TU avec à bord Leonid I. Popov, Alexander A. Serebrov et Svetlana Y. Savitskaya, la  seconde femme dans l'espace, 19 ans après Terechkova.
Retourne sur terre le 27 à 15 h TU à bord de Soyouz T5 après un vol de 7 jours 21 h 52 min.

Le 29 août, l'équipage du Soyouz T7 se détache de la station et après son retournement s'y amarre sur le port avant libérant la place pour un Progress.

Le 5 novembre, l'équipage EO 1 bat le record de durée dans l'espace de Lyakov et Rouymine (Soyouz 32).

10 décembre 1982, l'équipage EO 1 Anatoli Berezovoï et Valentin V. Lebedev retourne à terre à bord de Soyouz T7 et atterrissent à 190 km à l'Est de Djerkazgan au coeur d'une tempête de neige. Ils ne seront récupéré que le lendemain. Ils établissent ainsi le record du plus long séjour dans la nouvelle station orbitale Saliout 7 avec 211 jours 9 h 04 mn.

1983

Le vaisseau Cosmos 1443 est lancé le 2 mars à 9 h 30 TU avec une fusée Proton sur une orbite 199-269 km. 
Le 10 il s'amarre à l'avant de Saliout 7 à 325-345 km. Ce Cosmos est le double de Cosmos 1267 lancé vers Saliout 6 en 1982. C'est un gros élément de station orbitale destiné à préparer l'envoi de station modulaire. De forme cylindrique, il pèse 20 tonnes pour 13 m de long et 4 m de diamètre. A l'avant une capsule conique servant à rapatrier 500 kg de matériel sur terre. Deux panneaux solaire fournissent 3 kW d'électricité avec un troisième en réserve (17 m de long pour 20 m2 de surface chacun). Le vaisseau offre 50 m3 habitable aux cosmonautes. Comme les Saliout, il possède deux pièce d'amarrage. Le complexe peut accueillir plusieurs vaisseaux Soyouz ou un autre Cosmos.

Soyouz T8 est lancé le 20 avril à 13 h 11 avec à bord Vladimir Titov (un bleu), Guendali Strekalov (réassigné après Soyouz T7) et Alexandre Serebrov. Malheureusement, le vaisseau ne peut s'amarrer à la station suite à un problème avec le radar de RV, il passe au dessus de la station. Les cosmonautes tentent un second RV mais à cours de carburant il décide de retourner sur terre le 27 à 13 h 29 à 60 km à l'est de Arkalik.
La raison de cet échec n'est pas révélé, mais une antenne du radar aurait été touché lors du largage de la coiffe du lanceur. 

Une manoeuvre de rehausse d'orbite est faite fin avril, ce qui annonce un lancement habité pour juin.

Soyouz T9 est lancé le 27 juin à 09 h 12 TU avec à bord seulement deux hommes Vladimir Liakov et Alexandre Alexandrov, les doublures du Soyouz T8. Il s'amarre le 28 au complexe Saliout 7-Cosmos 1443. La mission n'est pas un vol de longue durée mais une mission pour tester le complexe spatial. Le Cosmos ne possède pas de pièce de jonction à l'arrière et ne peut donc accueillir d'autres vaisseaux. 

Le 14 août, comme annoncé, Cosmos 1443 se détache de Saliout 7 à 14 h 04 TU. Il est resté amarrer 5 mois.
Le 16, l'équipage détache leur Soyouz et faisant pivoter la station de 180° s'amarre sur l'avant libérant la pièce de jonction arrière pour Progress.

 Le 23 août à 11 h 02 TU, la capsule de rentrée de Cosmos 1443 se détache du vaisseau et retombe sur terre avec 350 kg de fret.

Le 9 septembre, un incident intervient dans la station lors d'un transfert d'azote du Progress à la station. Une fuite dans une canalisation oblige l'équipage a regagner leur Soyouz. La perte de cet azote pénalise la moitie des 32 moteurs de contrôle d'attitude du Saliout. Une EVA sera tenté lors de la venue de l'équipage du Soyouz T10.

Un incendie se déclare à la base du lanceur A2 porteur du Soyouz T10 le 27 septembre à 19 h 38 TU. Aussitôt, le système d'éjection est activé et envoie le vaisseau à 950 m d'altitude. Séparé de sa coiffe le module de descente retombe sur terre à 2,5 km du pad. C'est la première fois qu'un tel accident intervient en URSS et dans le monde. L'équipage Vladimir Titov et Guendnaldi Strekalov (qui étaient à bord du Soyouz T8 aussi) est récupéré en parfaite santé malgré une prise de 17g.

A bord de Saliout 7, l'équipage poursuit sa mission avec un retour espéré pour octobre.

19 septembre, Cosmos 1143 rentre dans l'atmosphère et est détruit.

1er novembre, sortie dans l'espace de Vladimir Liakov et Alexandre Alexandrov pendant 2 h 50 afin d'installer un des deux panneau solaire apportés par Cosmos 1143. D'une superficie de 4,6 m2 ils seront fixés à coté du panneau vertical principal de la station. La sortie était initialement prévu avec Kizim et Soloviev.

Le 3, une seconde EVA permet en 2 h 55 d'installer le second panneau à coté du premier. 

Le 23 novembre, Vladimir Liakov et Alexandre Alexandrov retourne sur terre à 19 h 58 TU après un vol de 149 j 10 h 29 mn. Des rumeurs ont circulé selon quoi l'équipage était en perdition dans la station suite aux échecs des Soyouz T9 et T10-1. Mais les soviétiques rassurent tout le monde indiquant que même si le Soyouz T8 avait dépassé sa durée de vie, un vaisseau automatique aurait pu être lancé en secours.  

1984

Soyouz T10B est lancé le 8 février à 12 h 07 TU avec à bord Leonid Kizim, Vladimir Soloviev et Oleg Atkov, second médecin de l'espace après Feoktistov sur Voskhod 1. Le 9, il s'amarre à Saliout 7. La mission est un vol de longue durée.

INTERCOSMOS 11

Soyouz T11 est lancé le 3 avril à 13 h 09 TU avec à bord Youri Malichev, Guendali Strekakov et le cosmonaute indien Rakesh Sharma. Le vaisseau s'amarre le 4 à Saliout 7-Soyouz T10B. Pour la première fois 6 hommes sont dans Saliout 7. Avec la mission STS 41C américaine, il y a 11 hommes dans l'espace.

Après un vol de 8 jours probablement le dernier vol "Intercosmos" depuis 1978, l'équipage revient avec Soyouz T10 revient sur terre le 11 avril à 10 h 49 TU.

Le 13 avril, Soyouz T11 est passé à l'avant de la station.

La réparation de la fuite de la canalisation dans le bloc moteur de la station sera réalisé en quatre étapes:
Le 23 avril, Kizim et Soloviev installent une plateforme "échelle" aménagée sur Progress qui leur permettra de travailler à l'arrière de la station pour réparer la fuite du système moteur et leur caisse à outils. Durée de la sortie 4 h 15.
Le 25, les deux hommes installent un clapet dans la canalisation, puis la souffle et vérifie son étanchéité. La sortie a duré 5 heures. Le 29, une troisième sortie dans l'espace de 2 h 45 permet de mettre une conduite de dérivation et de vérifier son étanchéité Avant de rentrer la protection thermique est remise en place et leur caisse à outil rangée.
Le 4 mai, une dernière sortie de 2 h 45 permet de monter une seconde canalisation supplémentaire. Après avoir vérifier son étanchéité, la protection thermique est remise et les outils rangés. Les 4 EVA ont demandé 14 h 45 de travail. 

Le 18 mai, une EVA de Kizim et Soloviev permet de poser deux nouveaux panneaux solaire de 4m2 sur la station en 3 h 05. Ils ont été apporté par Progress 21. A noter que la pose de ces panneaux s'est faite plus rapidement que celle réalisée l'an passé avec l'équipage de Soyouz T9. De 60 m2, la surface passe maintenant à 78,4 m2 (4 x 4,6 + 60).

Le 24 mai, Kizim est papa d'une fille. Il l'apprend par une lettre apportée par Progress 22.

Soyouz T12 est lancé le 17 juillet 1984 à 17 h 41 TU avec à bord Vladimir Djanibekov, Svetlan Stavitskya et Igor Volk. Il s'amarre le 18 à Saliout 7.
Le 24 juillet, Svetlana réalise une EVA de 3 h 55, la première d'une femme en compagnie de Djanibekov. Elle procède à des soudures de divers éléments aidé d'un instrument universel URI, un pistolet à deux boosters dont l'un émet un faisceau d'électron et l'autre pulvérise le matériaux. Quatre planchettes de six échantillons sont testées, découpées et soudées par les deux cosmonautes.
Soyouz T12 atterrit le 29 juillet à 12 h 55 TU à bord de Soyouz T12 après un vol de 11 j 18 h 44.

Le 8 août, une sortie était prévu par l'équipage du T 12 afin de terminer la réparation du circuit moteur de la station. Mais à leur demande, c'est à Kizim et Soloviev qu'est demandé ce travail, ayant déjà commencer la réparation en début d'année. Les deux cosmonautes sortent durant 5 heures afin de fermer une des canalisations grâce à une presse pneumatique. La sortie avait longuement été simulé à l'intérieur de la station. Au retour, ils récupèrent quelques fragments d'un panneaux solaire afin d'étudier la salissure des cellules.

Le 6 septembre, les trois occupants de Saliout 7 dépassent le record de durée dans l'espace détenu par Lebedev et Berezovoi avec 211 jours.

Le 2 octobre, Soyouz T11 retourne sur terre à 10 h 57 TU après un vol de 236 j 22 h 50 mn. 
5 cargo Progress ont ravitaillé les cosmonautes, 2 Soyouz habités leur ont rendu visite et ils ont fait 6 sorties dans l'espace.

1985

Pour cette année, les soviétiques prévoit après le succès du vol ST 9, un vol de 9 à 10 mois avec une ou deux visites d'équipages exclusivement russes. Le vol Soyouz T13 comprendra un bleu Vasyutin et Savintsky. Le premiers équipage de visite sera entièrement féminins apprend on. De plus plusieurs EVA seront programmées pour édifier une structure hors de la station. 
En début d'année, Saliout 7 réalise une série de correction d'orbite qui annonce habituellement la venue d'un équipage. 
Le mois de février passe et rien ne vient... Le contrôle avec la station a été perdu et on ne sait pas ce qui se passe. En fait, un bloc de télécommande du système radio était déficient et les liaisons ont cessé.

Le 1er mars, l'agence TASS annonce que Saliout 7 est mise en sommeil et vole en automatique.
Durant le mois, les équipages sont reformés: Savintsky et Alexandrov sont assignés au vol Soyouz T13 avec comme commandant Djanibekov. Vasyutin et Volkov sont affectés au vol Soyouz T14. L'entrainement est renforcé en prévision d'un amarrage en manuel et d'une réparation en aveugle.

La mission de secours Soyouz T13 est lancé le 6 juin 1985 à 6 h 40 TU avec à bord Victor Savinykh et Vladimir Djanibekov. une nouvelle méthode de RV est mis au point pour accoster la station silencieuse. A la place du système Igla, le Soyouz embarque un radar et un télémètre laser. L'approche se fait non plus sur 18 orbites selon la procédure habituelle mis au point depuis 1973 pour le Soyouz sans panneaux solaire, mais sur 33  comme les Progress. A 10 km de la station, les coordonnées sont rentrées dans le système. A 2500 m, les commandes manuelles enclenchées. A 200 m, Soyouz marque une pause, survole la station avant de s'y amarrer. Il est 12 h 50. 

Le premier travail de l'équipage, le remise en service de la station inoccupé depuis octobre dernier. Cette réactivation préfigure un abandon de la station d'ici la fin de l'année.
A bord de la station, il n'y a plus d'électricité, donc le système de gestion environnemental est tombé en panne, l'air n'est plus renouvelé, il faut rentrer avec des masque à gaz. La température est voisine de zéro degré, tout a gelé. Deux batteries défectueuses sont enlevées et le reste chargé directement branché sur les panneaux solaire de la station. Soyouz est orienté afin de mettre les panneaux solaire de la station dans le bon sens.
Au second jour, la station retrouve sa chaleur...
Le 11 les batteries sont rechargées.
Le 12, le système de support vie est réactivé. Les cosmonautes ne travaillant de pendant de courtes périodes. Le système de communication est vérifié.
Après une semaine de travail, la station est de nouveau opérationnelle.  

Cosmos 1669 est lancé le 19 juillet 1985 à 13 h 04 TU en direction de Saliout 7-Soyouz T13 à laquelle il se joint le 21 sur le sas arrière. Ce Cosmos est un Progress modifié équipé de panneaux solaire et destiné à des expériences sur des plantes. Il embarque de nouveaux scaphandres. 

Le 2 août, l'équipage sort dans l'espace et au cours d'une EVA de 5 h fixe deux autres panneaux solaire (9 m2) à coté des trois grands sur le coté gauche sur la station.

28 août, Cosmos 1969 se sépare de la station après l'avoir ravitailler en carburant et vole quelques minutes seul avant de réaliser un autre amarrage.

Le 30 août, Cosmos 1969 se désintègre dans l'atmosphère.

Soyouz T14 est lancé le 17 septembre 1985 à 12 h 49 TU avec à bord Vladimir Vassioutine, Alexandre Volkov et Guergui Gretko (54 ans, le doyen des cosmonautes). Il s'amarre le 18 septembre à Saliout 7. 

Après une semaine passé à bord, les soviétiques réalisent une rotation partielle d'équipage: Djanibekov et Gretko retourne à terre le 26 septembre à bord du Soyouz T13, laissant dans Saliout 7 Vassioutine, Savinykh et Volkov. Le vaisseau réalise une série d'approche avec Saliout mais sans amarrage.

Cosmos 1686 est lancé le 27 septembre 1985 à 8 h 42 TU qui s'amarre à Saliout 7 le 2 octobre sur le sas avant. Ce Cosmos est en fait un vaisseau transporteur, remorqueur et module spécialisé selon sa mission. D'une masse de 20 tonnes, il mesure 14 m de long. Il transporte 8 tonnes d'équipements, dont 4 de pièces de rechanges, une tonne d'équipement scientifique et 3 de combustibles. Grâce à ses panneaux solaire (16 m d'envergure), il alimente la station en courant électrique.

Le 2 octobre, avec les moteurs du Cosmos l'orbite de la station est relevée.

Le 21 novembre, le retour du Soyouz T14 est décidé en urgence, l'état de santé de Vassioutine est très préoccupant. Il est malade depuis plusieurs jours. La station est remise en mode automatique et le retour est commandé. La cabine atterrit sans problème permettant l'évacuation puis l'hospitalisation du cosmonaute. Volkov et Vassioutine sont ainsi restés 64 jours dans la station contre 168 pour Savynik. C'est le premier retour en urgence pour raison médicale. On apprendra par la suite que le vol de Soyouz T14 devait se terminer le 15 mars 1986. On notera qu' une mission de 9 mois ne sera plus tenter dans Saliout 7 et dans la station MIR, passant directement à des vols de 11 mois. 

Le 20 décembre, Vassioutine sort de l'hôpital en parfaite santé.

1986 

Les soviétiques n'envisagent pas de nouveau vol sur Saliout 7 pour 1986. Avec le lancement de la nouvelle station MIR en février, elle est laissé en sommeil. 
Le vaisseau Soyouz T15 est lancé le 13 mars 1986 à 12 h 33 TU en direction de MIR. Après avoir mis en service la nouvelle station et reçu deux vaisseaux Progress, l'équipage Leonid Kizim et Vladimir Soloviev rend une petite visite à Saliout 7-Cosmos 1686. 

Le 4 mai, le complexe MIR-Progress 26 voit son orbite abaissée pour le RV. Les deux stations sont mises sur la même orbite soit 330-363 km. Soyouz T15 se détache de MIR puis après 4 orbites, abaisse sa trajectoire pour réduire sa période afin d'être à proximité de Saliout 7 au bout de 12 révolutions. Une impulsion permet au Soyouz de se remettre sur l'orbite de Saliout 7. 
Le 6 mai à 16 h 58, il s'amarre à la station à l'arrière. Les deux cosmonautes pénètrent à bord et commencent une remise en état des systèmes. Du fait que l'avant de la station est occupée par Cosmos, la station ne recevra pas de Progress. La visite ne sera que de courte durée, l'équipage ayant pris avec lui quelques "affaires" pour ce voyage. 

Le but de cette "visite" est de récupérer quelques expériences laissé sur la station l'an passé après le retour de Soyouz T14. Le 28 mai, les deux cosmonautes réalisent une EVA de 3 h 50 pour installer sur le sas une plateforme de montage sur laquelle ils déplient une charpente métallique haute de 15 m pour 40 cm de coté (transportée par Cosmos). Ils récupèrent aussi diverses expériences laissé dehors depuis novembre 1985.
Le 31 une autre sortie de 5 heures permet à nouveau de déployer cette charpente sur le sas sur une hauteur de 12 m et d'y fixer plusieurs appareils de mesure.

Après 45 jours passés dans la station, l'équipage se détache de Saliout 7 à 14 h 58 le 25 et repart pour la station MIR à laquelle il s'amarre le 26 juin à 19 h 46. Soyouz T15 a récupéré 400 kg d'appareils scientifiques qui seront ramenés sur terre.

Le 3 juillet, Kizim bat le record de durée dans l'espace détenu par Rouymine et le 7 il totalise une année en orbite.

Le 17 août, une série de manoeuvre permet de rehausser l'orbite du complexe Saliout Cosmos à 333 km puis à 475 le 22 en vue d'un éventuelle réutilisation.

1991 

Après plus de 5 ans de vol sans équipage, le 7 février 1991, les Soviétiques précipitent le complexe Saliout 7 Cosmos 1686 dans notre atmosphère. Les conditions économique de la nouvelle Russie ne permettant plus d'exploiter deux stations en même temps.

10 vaisseaux SOYOUZ T (26 cosmonautes), 12 vaisseaux ravitailleurs PROGRESS et 3 COSMOS lui ont rendu visite. Quatre séjours de longue durée y sont effectués : 211, 149, 237 et 168 jours. 

Les équipages successifs qui occupèrent Saliout-7 ont repoussé encore les limites du vol spatial lors des quatre missions de longue durée. Et, comme bien souvent en matière spatiale, ce fut de l'adversité que furent tirer les meilleurs enseignements. Saliout 7 a reçu 10 Soyouz T (amenant 26 cosmonautes) et 15 vaisseaux automatiques (12 Progress et 3 Cosmos). Quatre vols de longue durée ont eu lieu (211, 149, 237, et 168 jours).