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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

ANNEXE 6

SPACELAB, HISTOIRE D' UN LABORATOIRE EUROPEEN

Alors qu'Apollo battait son plein, avec la réussite des premiers vols pavant le chemin vers la Lune, on pensait déjà à l'après-Apollo que la NASA baptisait platement l'ère post Apollo.

Le module lunaire, le LM chef-d'oeuvre développé par la firme Grumman fut le premier vaisseau habité destiné à fonctionner ailleurs qu'autour de la Terre. Son milieu étant la Lune, il n'était pas profilé. C'était un engin d'une simplicité raffinée, afin d'obtenir la fiabilité la plus élevée possible, et une démonstration que la recherche d'une simplicité absolue coûte parfois plus cher que la démarche visant à obtenir l'engin le plus compliqué. Le LM constituait, indépendamment de sa fonction de barge de débarquement lunaire une excellente base pour développer un petit véhicule capable d'effectuer des liaisons entre diverses destinations placées en orbite basse autour de la Terre, remorqueur ou camionnette. Tout cet ensemble pouvait, dans l'esprit de ses concepteurs, trouver de multiples usages après Apollo, dans le cadre du programme post-Apollo. On pensait qu'une fois la Lune atteinte et symboliquement rattachée à la Terre, on allait pouvoir se consacrer à une première grande tâche : l'édification d'une vaste station orbitale située en orbite terrestre. On utiliserait pour cela une flotte de Saturn V dont le coût unitaire diminuerait fortement avec le lancement d'une petite série. A 150 tonnes et plus par lancement, les éléments préfabriqués de la station ne mettraient pas longtemps à être acheminés vers l'orbite. 
Pour assembler ces éléments, une équipe d'astronautes dotés du matériel ad hoc devrait évidemment s implanter en orbite, utilisant des CSM Apollo comme véhicules-navettes Terre-orbite, des remorqueurs dérivés du LM comme camionnettes orbitales. Pour habiter là-haut dans l'équivalent d'une baraque de chantier spatiale en attendant que la station elle-même soit vivable, on pensait leur donner un second étage de Saturn V transformé en enceinte pressurisée. Pour les lancements accessoires, comme ceux d'éléments légers du système ou de satellites de service, on pensait employer des petites Saturn 1, et des I B pour les CSM Apollo habités. Tout cela existait; le coût de développement de la panoplie complète avait été absorbé par Apollo, et certains économistes pensaient qu'avec tout ce matériel la NASA possédait de quoi travailler dans l'espace pour un bon demi-siècle, avant qu'il soit nécessaire de consentir de nouveaux investissements lourds, destinés à développer un nouveau système de transport spatial complet.

Mais l'Amérique est une contrée qui fonctionne selon le critère du progrès par habitude: dès que quelque chose existe, il est déjà dépassé. Il faut donc immédiatement penser à son remplacement, au plus vite. Apollo était perçue comme une aventure gratuite, et ruineuse. Les technocrates de l'espace américains pensèrent alors qu'il fallait oublier Apollo et tout son matériel, afin de proposer à la nation un outil spatial entièrement différent caractérisé par des paramètres économiques parfaitement délicieux; cet ensemble serait meilleur marché que n'importe quelle combinaison de fusées, puisqu'il serait fondé sur la réutilisation de ses composants. Après tout, disaient-ils, le transport aérien serait impossible si l'on devait jeter chaque avion à la casse après un seul vol transatlantique. Il devait en être de même dans le domaine du transport spatial. 

Sans la course à l'espace entre américains et soviétiques, les engins spatiaux auraient eu une morphologie bien différente de celles des cabines Mercury, Gemini et Apollo. Boeing, par exemple, avait dépensé des millions de dollars entre 1960 et 1965 dans l'étude d'un engin baptisé X 20, ou Dyna-Soar. C'était un planeur hypersonique, capable d'être placé en orbite basse, d'y effectuer une mission de reconnaissance stratégique, et de décrocher ensuite de l'orbite pour revenir sur Terre en planant, après une rentrée pilotée. Le Dyna-Soar devait se poser comme un avion expérimental du genre du X 15, sur les immenses pistes naturelles de la base d'Edwards en Californie. Lorsque le Dyna-Soar fut abandonné, en 1965, les rayons des bibliothèques de firmes comme Boeing ou de la NASA étaient bien garnis de données concernant les mystères du vol hypersonique. Plus de sept mille heures d'essais en soufflerie avaient été effectuées par Boeing, et cela avant même que le programme ne commence, à des vitesses au delà de Mach 8; dont trois mille heures au-delà de Mach 15... 
On oublia les engins spatiaux capables de planer grâce à des ailes, pour un temps. Mais de toute évidence, là était la logique lorsqu'il s'agirait de donner un successeur à Apollo. Les données du Dyna-Soar, augmentées d'une foule de paramètres glanés lors de programmes passés inaperçus dans l'ombre des vols lunaires, comme les X 23 et X 24, ressortirent lorsque la NASA dut faire financer son futur une fois Apollo mené à bien. Dès 1969, on avait commence à explorer, à la NASA, le concept d'une navette spatiale, destinée à former la structure de base de l'ère post-Apollo. Il y avait donc deux suites possibles au programme lunaire: ou bien on conservait le matériel, et on bâtissait un scénario autour de cette panoplie disponible; ou bien on jetait tout cela au musée, et on investissait beaucoup d'argent frais pour inventer quelque chose de révolutionnaire qui, ensuite, promettait d'être relativement économique. On se décida pour la seconde formule, pour de nombreuses raisons. Parmi lesquelles certaines étaient fondées, exprimées, étayées; et d'autres purement immatérielles. 
Ce choix fit plaisir au lobby combinant l'espace et l'industrie: ce programme navette, qui consistait à presque tout reprendre à zéro, allait représenter une aventure technico-industrielle aussi vaste qu'Apollo en son temps, et la promesse d'un prix raisonnable pour le kilo en orbite allait permettre de plaider auprès des pouvoirs politiques.

ON SAUVE L' ARGENTERIE

Le programme Apollo avait tout de même engendré deux rejetons, que l'inertie des vastes systèmes administratifs laissa vivre malgré des budgets abominablement serrés, Skylab et Apollo-Soyouz. 

Skylab fut la première et dernière démonstration de la formidable adaptabilité du matériel Apollo, et de la sagesse qu'il y avait à plaider pour une astronautique américaine fondée, pour un demi-siècle au moins, sur la panoplie du matériel lunaire. 
Skylab était un laboratoire orbital habité comme on n'en fera plus : il consistait en un énorme troisième étage de fusée Saturn V, un S-IV B, totalement réaménagé pour faire vivre plusieurs équipages de trois hommes venant y séjourner en succession rapide. La dimension même du S-IV B permettait un volume habitable gigantesque, comparé aux stations Saliout soviétiques - ou aux éléments de la future Space Station de la NASA, dimensionnés par le volume disponible dans la soute des navettes spatiales... Skylab était quatre fois plus vaste que les Saliout, et ne coûta quasiment rien à réaliser compte tenu de l'existence de matériel déjà construit et stocké, qu'il suffisait d'adapter. Son énorme observatoire solaire, par exemple, était fixé sur un bâti dérivé de la structure du module lunaire. Il y eut trois missions habitées à bord de Skylab, de 28, 59 et 84 jours. Elles donnèrent une moisson fabuleuse de résultats scientifiques, en particulier dans le domaine de la connaissance du soleil 182 842 images de notre étoile furent ramenées sur Terre, dont l'étude justifia à elle seule le coût de l'ensemble du programme - si tant est que la connaissance possède quelque valeur marchande. 
Skylab se déroula dans l'ombre d'Apollo, et fut peut-être le plus riche des programmes spatiaux habités d'un strict point de vue scientifique. Mais le grand public ne retint pas grand-chose de l'aventure de cet énorme bidon habitable accroché en orbite, sinon le frisson provoqué par son retour dans l'atmosphère, au-dessus de l'océan Indien et de l'Australie, où aboutirent des morceaux de ferraille à demi fondus qui justifièrent la vogue de Skylab-safaris parmi les amateurs de courses en brousse... 
Skylab aurait-il eu un petit moteur capable de lui donner, de temps en temps, l'impulsion lui permettant de rester accroché sur son orbite d'origine, il serait devenu un avant-poste depuis lequel la construction d'une station plus importante aurait pu être entreprise. Mais la NASA manquait tellement d'argent que Skylab n'eut jamais ce moteur, et nombreux sont ceux qui pensent, en 1985, que cette carence fut dramatique pour la suite des opérations spatiales américaines.

Quant à Apollo-Soyouz, elle démontra que l'on pouvait, avec du bon sens et un peu d' ouverture d'esprit faire fonctionner ensemble des systèmes spatiaux aussi dissemblables que l'Apollo américain et le Soyouz soviétique. La mission philosophique naquit dans l'enthousiasme de la détente Est-Ouest; il fallut trois ans aux techniciens soviétiques et américains, en voyage constant les uns chez les autres, pour résoudre les problèmes d'adaptation technique des systèmes et des méthodes. Des amitiés indéfectibles se nouèrent, comme celle entre Alan Bean, qui commandait du côté américain l'équipage de réserve, et qui avait été le quatrième homme à marcher sur la Lune avant de voler cinquante-neuf jours à bord de la seconde mission Skylab, et Alexei Leonov, l'un des premiers cosmonautes, le premier homme à effectuer une sortie dans l'espace, désigné comme commandant de la partie soviétique d'Apollo-Soyouz. Bean et Leonov avaient, au-delà de l'astronautique, une passion dévorante à partager la peinture. Chacun d'eux était un excellent peintre amateur, et Bean deviendra, une fois retiré de la NASA, un hyperréaliste bien coté aux Etats-Unis... Apollo-Soyouz vola merveilleusement; la poignée de main symbolique entre Stafford et Leonov eut lieu juste au-dessus des côtes européennes, entre Belgique et Hollande. Cela aussi était peut-être un symbole.

NOUVEAU DEPART

La NASA met de l'ordre dans son projet de navette durant la première moitié de 1969. Puis, trois mois après le premier alunissage, elle convie le ban et l'arrière-ban de l'establishment astronautique américain et, immense nouveauté, européen, à assister à un symposium sur le concept de navette spatiale. 
Représentant l'Europe à cette réunion tenue à Washington, au Musée d'histoire naturelle du Smithsonian Institute, il y a des délégations allemande, britannique et française. A l'automne, l'administrateur de la NASA alors en activité, le Dr Thomas O. Paine, invite l'Europe à participer activement et matériellement au programme post-Apollo en transmettant cet appel à l'ESRO, l'Organisation Européenne de Recherches Spatiales, l'agence spatiale Européenne. Personne ne sait vraiment quelle forme pourrait revêtir la participation européenne. On parle de développer un engin orbital connu sous le nom de remorqueur, capable de se charger des transports de personnel et de matériel entre diverses destinations orbitales, mission que l'on pense confier à un lointain dérivé du module lunaire dans le scénario post-Apollo utilisant du matériel développé pour Apollo. 

On parle aussi d'un compartiment habitable pouvant être branché dans la navette comme un embryon est branché dans les systèmes et sous-sytèmes maternels durant la gestation... Ce compartiment, occupant pratiquement toute la soute de l'orbiteur, devrait être employé comme un laboratoire de recherches mis en oeuvre pour la durée de la mission par un équipage de savants, aux fonctions bien distinctes de celles des astronautes chargés de la conduite du vol. Ce compartiment devrait, bien entendu, être développé en même temps que toute une panoplie d'équipements associés supports pour instruments d'études, d'observation, d'analyse de l'environnement spatial, abris pour équipements nécessitant une enceinte close pour leur travail, systèmes de pointage ultra-précis, etc. On baptise tout cela Spacelab.

Spacelab accroche l'imagination de l'ESRO - dont la vocation initiale était la science spatiale. Le remorqueur était un simple véhicule, un engin utilitaire condamné, de surcroît, à travailler dans l'ombre la plus totale. Qui plus est, ce remorqueur-là ne reviendra jamais sur Terre; et Dieu seul sait quand on aura vraiment besoin d'un tel engin dans la chronologie des missions.
Alors que Spacelab représente pour ceux de l'ESRO qui n'ont jamais oublié que ce sigle signifiait  une formidable revanche sur la circonstance politico-historique qui a détourné l'Organisation de son but naturel pour l'amener à s' intéresser aux satellites d'application, et en particulier aux Satcoms. 
Avec Spacelab, on tire le super-joker: d'abord, on s'intègre à la NASA, partageant avec elle une expérience monumentale à la fois technologique et opérationnelle. D'un coup, on va se mettre au niveau, et jouer au football dans la cour des grands. Ensuite, on plonge dans l'astronautique noble, ou pour conserver l'analogie avec le football, on monte en première division : celle des vols habités. Car s'il est déjà difficile de faire voler des satellites automatiques, lancés par des fusées aux caprices imprévisibles mais qui, de toute façon, ne peuvent guère faire de dégâts autres que psychologiques et financiers, cela n'a rien de commun avec le défi posé par l'astronautique habitée. Là est la différence entre l'aventure vécue par les grands, et les jeux des enfants... 
Enfin, Spacelab va être, par vocation, capable de recevoir à son bord des expériences scientifiques de toutes natures : l'engin a une vocation universelle, pluridisciplinaire; il doit, à l'issue de chaque mission, être reconfiguré afin par exemple de passer d'un vol sur le thème des sciences de la vie (physiologie, biologie, médecine, pharmacologie) à un vol entièrement tourné vers l'astronomie ou à un vol totalement consacré aux applications de la microgravité en métallurgie, chimie, cristallographie... 
Philosophiquement, Spacelab est juste dans l'objectif de l'ESRO en ce début de décennie 1970.

La CSE, cette Conférence Spatiale Européenne qui a pris en main la fonction de coordination des activités spatiales européennes, arrive à faire régner un semblant d'entente entre les divers Etats européens qui se sont longuement opposés sur plusieurs sujets de 1968 à la fin 1971; ces sujets tournent autour de deux thèmes principaux : les lanceurs et la saga de l'ELDO, et les satellites d'application; plus, lorsque la NASA invite l'Europe à jouer avec elle au jeu post-Apollo, l'attitude à adopter face au géant américain et aux risques de perte d'indépendance que l'acceptation de cette invitation peut entraîner...

Il faut débloquer la situation en apportant une solution à l'un des problèmes. 
Fin 1971, après deux années de travail, on se met enfin d'accord sur le sujet des satellites d'application. Les délégations prennent un tel plaisir à redécouvrir les vertus de l'entente qu'il fut alors plus facile de faire avancer tous les dossiers à grande vitesse, dans le courant de l'année 1972.

Lorsque l'ESRO lance un programme préliminaire de faisabilité dit de phase A, au début de 1972, l'organisme passe un contrat d'étude de 250 000 dollars (financés par tous les pays membres de l'organisation) avec chacun des trois consortiums aérospatiaux européens: 
- MESH dirigé par ERNO (R.F.A.); 
- STAR dirigé par BAC (G.B.); 
- COSMOS dirigé par Messerschmitt (R.F.A.). 
Trois concepts de laboratoires sont mis en avant lors de l' étude phase A, dirigée par l'ESRO et la NASA. Le Général Purpose Laboratory, concept double module, le Modular Concept, avec module et palettes et le Common Support System/ Integrated payload System, dans lequel la section charge utile peut être séparé du CSS.

Puis une phase B avec l'étude de la définition des systèmes par l'ESRO, d'un montant de 2 500 000 $ chacun, jusqu'en juillet 1973. Cette phase est divisée en trois temps: 
- B-1 du 1er décembre 1972 au 31 janvier 1973 avec les 3 consortiums europens, MESJ, STAR et COSMOS, 
- B-2 du 1 er février au 31 juillet 1973 et B-3 du 1er août au 31 décembre 1973 avec les finalistes. 
La Grande Bretagne avait beaucoup développé les études du remorqueur: elle se montre tout d'abord moins attirée par le Spacelab. Et la France reste dans l'expectative. 
Ainsi, lorsque, le 18 janvier 1973, le Spacelab devient un "projet spécial" de la CSF (c'est-à-dire un projet intéressant seulement quelques partenaires, mais pour lequel les deux-tiers des états membres acceptent d'accorder l'aide de l'organisation et de permettre l'usage de ses installations), ce sont quatre pays seulement qui fournissent les 6,5 millions de dollars nécessaires aux phases B-1 et B-2; l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, et l'Espagne.

Février 1972, au cours d' une réunion à Paris, des représentants de la CSE, conférence spatiale européenne et de la NASA proposent aux européen de réaliser le Spacelab. L' Europe étudiait déjà le remorqueur spatial et certains systèmes de la navette. En juillet à quelques jours de la grande réunion du 11, la NASA fait savoir que toutes participations au remorqueur et à la navette est désormais exclue. Les européens n' ont donc plus le choix, c' est le Spacelab ou rien . 
L' ESRO est déçue car près de 35 millions de F ont été dépensés pour des études sur le remorqueur et la navette et certains pensent même que développer le Spacelab n' apportera rien aux ingénieurs. L'Allemagne ne souhaite plus consacrer ses efforts à la poursuite du programme Europa 3. La France a de son coté proposé un nouveau lanceur le L3 S.

D' abord reporté de juillet à septembre, puis de octobre, puis novembre la CSE est réunie finalement à Bruxelles le 20 décembre 1972. Sont adoptés trois programmes, dont deux absolument vitaux:
- On fera le Spacelab, dans le cadre de post-Apollo (60 % de financement par l' Allemagne). 
- On construira une grosse fusée, pour remplacer la défunte famille Europa, et se donner une indépendance en matière de véhicules porteurs (60 % de financement par le CNES français). 
- On concevra aussi un grand programme de satellites utilitaires destinés à traiter globalement les problèmes de navigation maritime, baptisé Marots. 
Plus même : au-dessus de cette structure technique, on décide de fusionner l'ELDO et l'ESRO, et de donner à la nouvelle entité ainsi constituée les pleins pouvoirs en matière de politique spatiale européenne. Cette nouvelle entité est baptisée ESA, European Space Agency, ou Agence spatiale européenne.

Etudes de COSMOS

Au début de février 1973, le consortium STAR est éliminé; il souffre essentiellement d'être conduit par un industriel appartenant à un Etat dont la participation au programme est incertaine, et de toute façon réduite. La compétition se resserre donc entre MESH et COSMOS, tous deux dirigés par des sociétés allemandes: 
_ COSMOS groupe Messerschniitt - Bolkow -Blohm et Siemens (R.F.A.), SNIAS, SEP, SAT (F), Marconi (I), Normalair-Garrett (G.B.), Fiat, Lalun et Selenia (J), Casa (E), ETCA (B), Philips (N.L.). 
_ MESH groupe ERNO - U.F.W. - FOKXER (R.F.A.), Aeritalia (I), H.S.D. (G.B.), B.T.M. (B), Inta (E), Matra (F), auxquels se sont joints le 1er février 1973 Dornier, A.E.G. Telefunken et Standard Electric Lorentz (R.F.A.), T.B.D. (1), Sener (E), SABCA (B), Fokker-V.F.W. (N.L.) et Thomson-C.S.F. (F). En outre, il a paru bon aux deux consortiums de s'assurer l'assistance technique de firmes américaines: Mesh est donc associé à Martin Marietta et General Dynamics, Cosmos à McDonnell Douglas et T.R.W. Systems. On n'a pas oublié que Martin Marietta et McDonnell Douglas furent constructeurs respectivement de l'adaptateur (MDA) et du module sas (AM) du Skylab, en l'occurrence de deux modules dans lesquels un équipage aurait pu trouver refuge à l'intérieur de la station, l'un et l'autre ayant été occupés à quelque moment par les astronautes (l'adaptateur contenait en particulier le paquet EREP d'étude des ressources terrestres, tandis que la commande de la station se faisait depuis le module sas), ces modèles pouvant être regardés comme préfigurant la cellule habitable d'un Spacelab. Cette concurrence entre deux groupes à la tête de chacun desquels se trouve une société allemande apparaît au demeurant quelque peu formelle: même si l'un étant "choisi", l'autre ne sera pas forcément sous-traitant, le Spacelab sera d'abord une réalisation allemande...

Et deux nouveaux pays se joignent à l'étude: la Grande-Bretagne et la Hollande. Les dépenses jusqu'à juillet 1973 sont maintenant estimées à 7,4 millions de dollars (c'est-à-dire une somme égale à celle dépensée un an plus tôt pour les études d'avant-projet du remorqueur). Le coût total du programme Spacelab a été initialement évalué par la NASA à 275 millions de dollars. Il est maintenant estimé par l'ESRO à 370 millions de dollars, soit 308 millions d'unités de compte européen. Cette somme couvrant les frais d'études, de mise au point, d'essais et de fourniture d'un modèle de vol, et les aléas techniques. 
Elle se ventile ainsi: 
- 175 millions pour les recherches; 
- 63 millions pour les frais internes de 1'ESRO; 
- 45 millions pour les changements pouvant résulter d'éventuelles modifications de la navette; 
- 15 millions pour le développement des composants; 
- 10 millions pour la phase de définition en cours. 
La répartition des études confiées aux industriels à l'intérieur de chaque consortium sera, bien entendu, faite autant que possible compte tenu de la contribution financière des états. Et ce n'est pas là le moindre problème, car outre que certaines compétences sont bien localisées, on doit considérer que les structures d'un consortium ne sont jamais définitivement figées: des transferts sont toujours possibles et on attend que certains interviennent en cours de réalisation.

30 avril 1973, le programme Europa est abandonné et l' ESRO disparaît. 
Le 31 juillet la conférence de la dernière chance est celle du " miracle ". Les Européens vont tout faire, les Britanniques se chargeront du satellite maritime, la France du lanceur L3S (62,5%) et l' Allemagne du laboratoire Spacelab (52,55%). L' Europe a son programme pour au moins 7 ans. Dès lors, tout démarre en trombe, ou presque.

Le concept phase B2 d'ERNO en juillet 1973 avec module et palettes

Spacelab était défendu bec et ongles par les Allemands. Le concept même leur plaisait, l'idée de coopération totale avec la NASA ne les choquait pas plus que le fait de dépendre lourdement des forcés armées américaines pour se défendre contre une éventuelle agression venue de l'Est; de plus, l'Allemagne pouvait ainsi bénéficier d'un formidable coup d'accélérateur capable de remettre au top niveau son industrie aérospatiale, malmenée par la fin de la guerre. Il ne faut pas oublier que l'Allemagne fut, jusqu'en 1945, la nation technologiquement la plus avancée du monde. Messerschmitt avait construit en grande série dès 1944 le Me 262, chasseur bimoteur à réaction qui ne sera égalé par les constructions américaines que sept ou huit ans après la fin de la guerre (et cela grâce à une énorme injection de savoir-faire allemand...). Von Braun et ses équipes faisaient voler des missiles filant à Mach 4 (alors que le premier vol supersonique habité de l'histoire sera celui de Chuck Yeager sur le X 1, en 1947). Pour réussir le Me 262 et le V 2, l'Allemagne avait mené à bien d'énormes programmes scientifiques, et fait avancer dans de nombreuses disciplines les connaissances théoriques de plusieurs années. Tout ce fantastique acquis fut laminé par la défaite de mai 45; des ingénieurs de génie s'étaient expatriés Messerschmitt en Espagne, Kurt Tank (directeur de Focke-Wulf, créateur de l'avion qui inspira les Soviétiques pour le Mig 15) en Amérique du Sud; von Braun aux Etats-Unis; Helmut Grottrup, qui travaillait à Peenemûnde, en URSS avec un important groupe d'ingénieurs; et même, partie pour là France, l'équipe responsable de la mise au point des moteurs à réaction; elle se rendra célèbre en aidant . à la réalisation du réacteur français Atar, les initiales Atar signifiant Atelier aéronautique de Rickenbach, cet atelier rassemblant en réalité l'équipe d'ingénieurs allemands... L'Allemagne avait non seulement perdu la guerre; elle avait perdu ses ingénieurs les plus brillants. L'après-guerre lui avait appris à vivre avec les Etats-Unis, les deux nations se redécouvrant de nombreux points communs, et une aptitude indéniable à travailler ensemble; d'ailleurs Charles Lindbergh n'avait-il pas, avant la guerre, attiré sur lui les foudres des critiques en affirmant qu'Allemagne et Etats Unis étaient faits pour s'entendre? Il n'avait probablement pas mesuré la vraie dimension du nazisme lors de son voyage en Allemagne, sans doute parfaitement organise... 
Pour les ingénieurs allemands, et les politiques allemands chargés de gérer les intérêts de leur pays dans l'aventure spatiale, Spacelab était donc un programme idéal.

Par contre, pour les Français habités de l'obsession indépendantiste, Spacelab ne pouvait constituer un programme viable puisqu'il renforçait la mainmise américaine sur l'Europe spatiale. Pour les Français, la grosse fusée était l'outil prioritaire d'une Europe astronautique. S'il le fallait, disaient-ils, la France la ferait seule, cette machine! L'ennui était que ça allait coûter cher. De Gaulle n'étant plus là, il était devenu difficile de vendre aux politiques un programme marqué du tampon aérospatial on était en pleine déroute psychologique au sujet de Concorde, le doute régnait partout quant à la nécessité de grandes aventures de cette nature. On ne voyait là que des opérations de prestige, personne ne croyait sérieusement à la possibilité de vendre un jour des fusées comme l'on vendait des avions, pour lancer des satellites principalement voués aux télécoms; sauf, bien sûr, ceux qui travaillaient sur la fusée en question. N'étant pas idiots, ils collaient à un schéma raisonnable. Ils ne cherchaient pas l'engin le plus ceci, ou le plus cela, ou même. le meilleur. Ils cherchaient à faire la fusée raisonnable, celle dont on aurait besoin dans les années 1980 et un peu au-delà et rien de plus. Leur seul argument, en somme, restait la notion de dissuasion si nous ne possédons pas d'engin capable d'assurer notre indépendance, et celle de l'Europe si l'Europe veut jouer avec nous, plus rien n empêchera les Etats-Unis de se comporter en dictateurs monopolistiques. L'argument porta, et la France se déclara prête à payer plus que la moitié du coût du programme, s'attribuant en retour la réalisation de l'affaire.

Marots, de paternité britannique, perdra rapidement son nom, deviendra Marecs, et s'intégrera au système planétaire de navigation maritime Inmarsat. Les deux grands programmes constituant les piliers de l'Europe spatiale à partir de 1974 sont donc Spacelab, sous direction allemande; et la grosse fusée, sous domination française. On cherche un nom pour la fusée; cette agréable, corvée fut à la base de diverses légendes. On pense à L 3, pour lanceur trois étages. Cela manque de poésie. On suggère Véga, mais quelqu'un fit remarquer que ce mot désigne une marque de bière fort connue en France, et que l'analogie était peut-être gênante. On cherche dans la mythologie en énumérant Phénix, Orion, Vénus, Prométhée, les Suisses lancent Edelweiss et Guillaume Tell; on pense à Marianne, qui évidemment est trop française. Et finalement, on aboutit à Ariane. Le nom est féminin, chose bizarre pour une fusée; d'autant, remarquèrent certains, que les premiers dessins de l'engin le présentent avec une forme générale quelque peu phallique, en contradiction avec un patronyme féminin. Mais au total l'idée plait à tout le monde; et Ariane devient le nom d'une fusée.

UN SPACELAB POURQUOI FAIRE ?

Recherches scientifique, technologique ou appliquée seront donc les trois grands thèmes du Spacelab, et le dénombrement des expériences peut être effectué selon diverses classifications. Ainsi le colloque organisé par l'ESRO à Frascati, en janvier 1973, prévoit huit sessions: astronomie solaire, astronomie infrarouge et ultraviolette, astrophysique des hautes énergies, physique spatiale et physique des plasmas, sciences de la vie, traitements et fabrication dans l'espace, ressources terrestres, télécommunications. 
La NASA, de son côté, a dénombré 156 catégories d'expériences. La question s'est posée: devait-on concevoir le Spacelab comme un engin spatial capable d'une autonomie totale en orbite - c'eut été le cas s'il avait dû se détacher de la navette pour constituer un satellite que l'on aurait alors doté de systèmes d'orientation et de navigation, voire de moteurs de manoeuvre - ou au contraire fallait-il a priori poser en principe que le Spacelab resterait toujours solidaire de la navette, avec ainsi la possibilité de bénéficier de ses services. C'est ce dernier point de vue qui l'a emporté: il permettra de concevoir un Spacelab plus simple. Une autre approche consiste à prendre en considération les caractéristiques de l'ambiance spatiale. Trois facteurs sont à retenir: l'absence de gravité, la disponibilité d'un vide dans un volume illimité avec un flux permanent de particules à haute énergie et enfin l'utilisation possible d'un poste d'observation en dehors de l'atmosphère terrestre. Dans le prolongement des expériences effectuées à bord du Skylab, l'absence de gravité fait entrevoir une fabrication de matériaux aux qualités nouvelles; par exemple, d'une culture à base de solutions, on attend des cristaux de pureté élevée au service du laser ou de nombreuses applications. On espère améliorer la qualité des verres par traitement spécial ou obtenir de hauts indices de réfraction. L'apesanteur autorise d'autre part des recherches médicales ou biologiques: étude du comportement humain, embryologie, physiologie, biologie cellulaire, recherches sur les vaccins et les inoculant par électrophorèse. Liée à la disponibilité d'un réservoir à vide infini, l'apesanteur ouvre la voie à l'élaboration d'alliages impossibles à obtenir dans des conditions ordinaires, la fabrication de matériaux composites, de mousses métalliques. L'absence d'atmosphère permet l'observation du Soleil et des étoiles en élargissant la fenêtre du domaine visible vers l'infrarouge et l'ultraviolet, ainsi que l'analyse du rayonnement de particules à haute énergie que l'atmosphère nous empêche, au sol, de recevoir. La position en orbite permet enfin de se tourner vers la Terre elle-même soit pour l'observer, étudier ses ressources et son état (géophysique, écologie, météorologie), soit pour servir de relais ou de point de repère pour la navigation (maritime ou aérienne) ou les télécommunications.

Une dernière approche enfin est l'analyse des besoins particuliers que nécessite chaque expérience: pointage fin (astronomie), puissance électrique (technologie), enregistrement des données (ressources terrestres, télécommunications). Ainsi des équipements spéciaux seront nécessaires selon les missions. Toutefois, il apparaît que 90% des demandes seront satisfaites par un laboratoire polyvalent conçu pour les expériences compactes demandant peu de puissance électrique (200 W) et ne nécessitant qu'un pointage rudimentaire (0,5 °); des systèmes additionnels seront installés pour les besoins exceptionnels.

Compte tenu de cette analyse des demandes, la définition du Spacelab s'oriente vers les caractéristiques suivantes: 
- Accélération maximale égale à 3 g; 
- Contrôle thermique ayant une puissance de 12kW avec refroidissement à l'air et plaques froides (et éventuellement usage des radiateurs de l'Orbiter dans des circonstances particulières). 
- Alimentation électrique par piles à combustible et batteries assurant 1000 kWh; fourniture d'un courant continu et alternatif (7kW en moyenne, 50 kW en pointe). 
- Calculateur de bord permettant quelques analyses de résultats d'expérience. 
- Contrôle d'attitude confié aux volants d'inertie de l'Orbiter, sauf pour, le pointage fin de plates-formes porte-expériences. 
- Possibilité d'enregistrer 1000 bits, et d'émettre avec un débit supérieur à 1000 bauds, les transmissions devant avoir lieu par l'intermédiaire d'un satellite relais TDRS. C'est en effet, on le sait, un grand projet de la NASA: supprimer massivement les stations au sol et l'infrastructure qu'elles exigent en mettant en orbite des satellites de communication spécialement conçus pour assurer des liaisons avec tout engin de l'espace circumterrestre.

LES ETUDES DE CONFIGURATION

Les Américains envisagent qu'entre 1980 et 1981 quelque 46% des vols de navette soient consacrés à des transports du Spacelab, ce qui ferait entrevoir 336 missions. Sans qu'il soit pour autant question de construire 336 Spacelab! Au contraire, l'intérêt de la formule est de permettre au même matériel de retourner un grand nombre de fois dans l'espace. Sur la base des prévisions actuelles, le nombre de Spacelab demandé aux Européens (étant entendu que l'Amérique n'en assurera pas la construction) serait compris entre 5 et 10. Et cela pour des temps de vols variables. Les plus nombreux - 240 environ - dureront 7 jours. On attend que la durée maximale - 30 jours - soit seulement demandée à moins de 50 missions, les autres devant avoir une durée intermédiaire. 
Ainsi l'ESRO propose aux industriels de rechercher des concepts permettant l'adaptation la plus aisée aux différentes demandes. Il est recommandé de constituer le Spacelab par deux parties distinctes: le laboratoire proprement dit, pressurisé et habitable, et la "palette ", sorte de plate-forme porte-instruments destinée à exposer ceux-ci au vide et aux rayonnements.

A défaut de diriger une construction, le Marshall Space Flight Center de Huntsville effectue des études sur le Spacelab. Il préconise une spécialisation des laboratoires: pour l'observation terrestre, seule la palette subsiste; pour les expériences liées aux effets de l'apesanteur seul le laboratoire subsiste; pour la recherche astronomique le combiné palette-laboratoire est retenu. Les caractéristiques du Spacelab doivent enfin s'accommoder de celles de la navette: cette dernière place 29,5 t en orbite basse (180km), mais rapporte seulement 18t sur terre. Avec 20% de marge, cela fixe à 14,5 t la masse maximale du Spacelab, la charge utile étant de 5,47 t. Quant au volume, il est conditionné par les dimensions de l'Orbiter dont la soute mesure 4,3 m de diamètre pour 18 m de longueur. De 2 à 6 expérimentateurs sont prévus. Leur habitat sera la navette, aux côtés de ses deux pilotes. Le Spacelab restera lié à l'Orbiter, mais il pourra, par rapport à la soute, pivoter de 90° de manière à offrir, de toute part, ou presque, une large "vue sur l'espace ". Il va sans dire que ces données laissent encore la place à une grande variété de formules, et on peut gager que l'imagination des industriels ne sera pas en défaut au niveau tant pour l'architecture de l'ensemble que pour la réalisation des systèmes (structures, contrôles thermiques, alimentation électrique, communications et enregistrement des données, contrôle d'ambiance et système de survie, contrôle d'attitude).

CONCEPT MODULAIRE

Techniquement, il est intéressant de passer en revue les trois formules initiales de Spacelab pour comprendre les raisons du choix vers lequel va s'orienter l'ESRO et en particulier les motifs qui, indépendamment des considérations politiques, conduisent très vite à écarter le Spacelab STAR.

Essentiellement, il est fait grief aux ingénieurs de la BAC (Britsh Aerospace Corp) de proposer un laboratoire insuffisamment intégré. Il est constitué par une série de modules dont les jonctions se font au niveau de 2 m, ce qui permet plusieurs largeurs et une longueur quelconque. 
Le module fondamental est long de 7 m. Il est possible de lui ajouter: 
- une palette de 11 m; 
- un laboratoire (dont la structure aurait été celle du module fondamental); 
- un atelier pour une mission particulière. 
D'innombrables combinaisons auraient pu être imaginées selon la formule du jeu de construction, malheureusement avec ce défaut, ont estimé les responsables de l'ESRO: la trop large autonomie de tous ces modules.

Sous la direction de la société ERNO, le groupement Mesh propose un laboratoire modulaire assez largement intégré; l'adaptation aux différentes missions se fait par assemblage d'anneaux interchangeables. Une unité de base longue de 4,20 m assure l'interface avec l'Orbiter et contient les réservoirs de fluides (oxygène, azote, eau, fréon), les éléments actifs (pompes, compresseurs, piles) et les appareils à commande (consoles, calculateurs, enregistreurs, émetteurs) destinés aux différents systèmes. A ce module de base sont ajoutés - comme les wagons d'un train sont attelés à sa locomotive - des modules additionnels, longs de 3 m chacun, qui sont de deux types (laboratoire ou palette). Une structure tronconique de transition (longueur 1,20 m) permet l'adaptation du dernier des modules du laboratoire cylindrique à un premier module de palette. Ainsi est-il possible de constituer à volonté un vaste laboratoire sans palette, comportant le module de base et quatre modules additionnels (la structure de transition est alors utilisée comme fond arrière), bien adapté à une étude des sciences de la vie ou bien un laboratoire réduit à son seul module de base avec une longue palette, pour des recherches astronomiques (avec la possibilité d'installer dans le vide des instruments tels que compteurs de particules, télescope X, gamma spectromètre, chambres à étincelles et caméras), ou bien encore une solution mixte laboratoire + palette. Chaque module additionnel comporte les circuits et réseaux correspondant à chaque système (électrique, thermique, ambiance) qui, après connexion lors de l'assemblage, sont alimentés par le module de base. L'adaptation à la mission se fait enfin par l'installation, à bord de l'ensemble ainsi constitué, d'équipements spécifiques. Le diamètre uniforme du laboratoire une fois assemblé fait oublier sa construction modulaire.

La grande caractéristique du Spacelab Cosmos est de distinguer nettement les deux éléments avec respectivement un système de soutien ou CSS (Common Support System) et un système de charges utiles intégrées IPS (Integrated Payload Systems). Commun à toutes les missions, le premier élément joue le même rôle que le module de base du concept Mesh, mais en outre, il est prolongé par un cylindre creux destiné à protéger la charge utile. Il assure les services généraux du laboratoire (alimentation électrique, contrôle de l'ambiance et de l'habitat, contrôle thermique, enregistrement des données, contrôle d'attitude, interface avec l'Orbiter). L'IPS est au contraire spécial pour chaque mission. Une partie laboratoire (sans enveloppe extérieure) vient s'emboîter dans le cylindre du CSS; elle contient les appareillages nécessaires à la mission. Un fond étanche permet de compléter la structure du laboratoire (dont le fond avant et la partie cylindrique sont fournis par le CSS). Enfin l'IPS porte la palette, elle-même conçue selon le type d'activité: une structure robuste supportera les télescopes et gros appareils de recherche astronomique; des éléments légers articulés autoriseront au contraire un déploiement d'antennes ou appareils nécessaires à l'étude de la Terre. Pour les études des sciences de la vie et des matériaux, un IPS très particulier est prévu: la palette est supprimée et la place disponible est mise à profit pour augmenter la longueur du laboratoire, cela impliquant évidemment qu'une partie cylindrique de structure vienne prolonger le CSS. Les configurations comportent divers avantages et inconvénients.

Le concept modulaire Mesh procure l'adaptation la plus aisée à la mission et le plus grand volume utile; il réduit en outre la complexité des systèmes et des équipements de contrôle au sol, mais l'assemblage des modules est complexe. D'où un temps de rotation assez long, qui pourra requérir un nombre d'exemplaires un peu plus important.
Le concept Cosmos permet une rotation rapide de l'élément commun et une pré-intégration aisée (avant son introduction dans le CSS) de la charge utile complète, avec une excellente accessibilité; toutefois la souplesse finale réduite demande des études de définition complexes et le développement comporte des risques; l'indice de structure est défavorable (avec le concept Star, l'absence totale d'intégration garantissait la simplicité des éléments et de leur assemblage, mais le volume offert à la charge utile était réduit, la masse de structure pénalisante).

Août 1973, la décision des quotas de participation est prise. La RFA prend 53,3 %, donnant la maîtrise d' œuvre à la firme ERNO, MBB, Dornier et AEG. L' Italie suit avec 18%, la France avec 10%, la Grande Bretagne avec 6,3%, la Belgique avec 4,2%, l' Espagne avec 2,8%, les Pays Bas avec 2,1%, le Danemark avec 1,5 %, la Suisse avec 1% et L' Autriche avec 0,8%. A la même époque, le programme Spacelab devient Programme ESRO et partie intégrante du STS, système de transport spatial US.

MEMORANDUM D' ACCORD

C'est le 24 septembre 1973 qu'intervient à Washington la signature solennelle du mémorandum d'accord concernant le Spacelab par l'administrateur de la NASA James Fletcher et celui de l' ESRO, le Dr A Hocker. Ce mémorandum: 
- énumère les clauses et conditions de la coopération désormais instaurée entre la NASA et l'organisme européen ESRO; 
- règle la modalité de mise en oeuvre du programme dans le cadre duquel l'ESRO s'engage à concevoir, réaliser, fabriquer, et livrer aux Etats-Unis la première unité de vol d'un Spacelab qui devra être intégré à la navette américaine; 
- instaure entre la NASA et l'ESRO une structure de coordination pour résoudre les problèmes de compatibilité qui se poseront pour définir les missions, préciser les conditions dans lesquelles l'ESRO pourra avoir accès à l'utilisation du Spacelab et celles qui permettraient à la NASA une acquisition de Spacelab supplémentaires. 
Il est envisagé, indique-t-on, d'inclure un Européen dans l'équipage de la première mission de vol du Spacelab. Le mémorandum restera en vigueur "jusqu'au 1er janvier 1985, et en tout état de cause pendant cinq ans au moins à compter du premier vol d'un Spacelab ". Il sera reconduit pour trois ans, sauf préavis de résiliation donné soit par la NASA, soit par l'ESRO avant le 1er janvier 1985 ou avant l'expiration de la période de cinq ans, selon le cas. Et ensuite, des reconductions pourront intervenir par périodes successives fixées d'un commun accord entre les parties. L' ESRO doit fabriquer un modèle de vol, un modèle d' identification et deux ensembles d' équipement du support de base. Pour assurer l'exécution de ce mémorandum, un groupe de travail commun est crée, le Joint Spacelab Working Group, JSLWG avec des représentants NASA et ESRO et co-présidé par les directeur de programme Spacelab ESRO et NASA.

1974, Spacelab devient un grand programme américano-européen. Avec le choix définitif du consortium qui devra livrer le premier exemplaire de vol d'un Spacelab avant la fin de 1978, une réunion se tient enfin à Noordjwik en février 1974. En mars, l'ESRO propose 2 prétendants pour Spacelab, ERNO et Messer schmitt. Messerschmitt est longtemps favori: le 9 mai, le Comité d'Evaluation présidé par M. Hammarstroem, directeur de I'ESTEC, lui donne au demeurant l'avantage par 662,5 points contre 650,5 à Erno/VFW-Fokher. Mais le 13 mai, au Comité d'Adjudication que préside le directeur de l'ESRO, M. A. Hocker, la situation est renversée: la formule ERNO est jugée moins chère, on considère que ses systèmes et sous-systèmes sont supérieurs. Le Spacelab sera donc construit par ERNO.

ERNO Raketentechnik GmbH (sigle formé des mots allemands Entwicklungsring Nord, cercle de développement du Nord), est un regroupement de sociétés de développement, fondée en 1961 par regroupement des activités astronautiques de Hamburger Flugzeugbau, Focke-Wulf et Weser Flugzeugbau en Allemagne de l'Ouest. Son siège social est à Brème, au N-O de la RFA. Dans les années 1960, ERNO particpe à plusieurs programmes de satellites, principalement en charge de la structure, du contrôle thermique et de la propulsion.


       

   

Maquette Spacelab de MBB, Messerschmitt-Bölkow-Blohm à Munich au siège de l'ESA-ESTEC en janvier 1974

       


       

Maquette Spacelab ERNO à Brême en janvier 1974

       

Exposition spatiale à Hanovre du 25 avril au 5 mai. L'ESRO présente sa maquette du Spacelab réalisée par ERNO, plus réaliste que la version de 1973. La maquette de MBB est aussi présentée.

14 juin 1974, photo du Spacelab pour un journal avec Mr Stoewer, étude manager à l'ESTEC

INTERET POUR L' EUROPE

Associé à la navette, le Spacelab n'apporte pas seulement la réduction des coûts et la simplification de la recherche spatiale. Il va inciter l'industrie européenne - à commencer par l'industrie allemande - à développer son ingéniosité et sa compétence dans de nombreux domaines: 
1. Solution des problèmes de sécurité et fiabilité des vaisseaux spatiaux habités. 
2. Construction de structures pressurisées de grand diamètre avec taux de fuite très bas (afin de ne pas gêner les expériences par la pollution de l'espace environnant). 
3. Développement d'un contrôle thermique actif pour satisfaire les demandes de l'équipage et les exigences des expériences. 
4. Développement d'un système d'acquisition des données à grande capacité, et extrême souplesse d'adaptation aux missions. 
5. Production d'énergie électrique par des systèmes, nouveaux pour les Européens. 
Elément majeur du programme post-Apollo, porte ouverte à l'Europe sur les vols habités, le Spacelab apparaît bien aujourd'hui comme l'espoir d'un nouvel internationalisme, celui de l'activité spatiale pour un espace au service de l'homme.

4 juin 1974, le consortium industriel allemand ERNO est chargé de diriger les opérations de dessin et de développement de la totalité du système Spacelab pour le compte de l'ESA (dont l'existence officielle débuta le 30 mai 1975) sur une durée de 6 ans avec l'aide de de firmes de 8 états européens. L'équipe d'industriels les plus importants sont :
- Aeritalia, Italie chargé de la structure externe;
- Engins Matra, France chargé du Comand & Data Managment (informatique embarquée);
- AEG Telefunken, RFA chargé de la distribution électrique;
- Dornier System, RFA chargé de l'ECS et du système de pointage des instruments, IPS;
- British Aerospace, UK chargé des structures des palettes;
- Bell Téléphone Cie, Belgique chargé du support électrique au sol;
- INTA, Espagne chargé des supports mécanique au sol;
- Fokker, Pays-Bas chargé du Airlock, le sas et son tunnel qui relie l'Orbiter au module pressurisé;
- SABCA, Belgique chargé du Bridge Utility, le système qui relie les lignes électriques entre le module et les palettes;
- Kampsax, Danemark chargé des logiciels informatique;
Au total Spacelab donne du travail à cinquante firmes européennes, réparties dans dix pays. Les prévisions financières estiment le coût du programme, en 1974, à 515,7 millions de dollars. On considère qu'un dépassement de 20 pour cent de cette somme peut être toléré; en réalité, l'investissement atteindra, dès 1979, la barre des 850 millions de dollars. Et lors du premier vol du Spacelab, le 28 novembre 1983, on estimait que le programme valait son milliard de dollars. Les équipes de management du  développement du Spacelab de l'ESA sont situé au centre de la technologie spatiale Européen, l'ESTEC, European Space technology Center, à Noordwijk, Pays-Bas.centre

Juillet, la NASA propose une configuration pour la première mission Spacelab avec un module long et une ou 2 palettes derrière.

1975

Le Spacelab est une entreprise commune de I'ESA et de la NASA ou I 'agence Européenne agissant pour le compte des pays européens participants, a pour tache d'assurer la conception, la réalisation, la fabrication et la livraison d'une unité de vol a la NASA. Dans cette livraison sont compris un pré-prototype de haute fiabilité, deux jeux d'équipements de soutien au sol et les pièces de rechange initiales. En outre, dans le cadre du programme, I'SA fournira un soutien technologique pendant les deux premiers vols du Spacelab et el/e assurera la mise sur pied en Europe d'un potentiel de production en série. Les taches incombant a la NASA sont I'exploitation du Spacelab et les activités connexes d'intégration, ainsi que la conception et la fabrication de certains éléments périphériques (tels que le tunnel de communication prévu pour /'équipage) et enfin la fourniture a I'ESA de conseils techniques dont el/e aura besoin.

Les principales étapes du programme Spacelab sont les suivantes:
-Juin 1974, attribution du contrat industriel pour la Phase C/D;
- Fin 1975, examen préliminaire de la conception;
- Début 1977, examen intermédiaire de la conception;
- Début 1978, examen critique de la conception;
- 1978, livraison a la NASA du préprototype + un jeu d'equipements de soutien au sol;
- Mi
-1979, livraison a la NASA de I 'unité de vol + le deuxième jeu d'équipements de soutien au sol;
- Mi-1980, 1er vol du Spacelab;

L'Europe livrera un certain nombre de matériels Spacelab à la NASA, une unité "engineering" qui servira pour les opérations de maintenance et de restauration post vol, les vérifications de l'intégration des expériences, l'entrainement des équipages et de simulateur de mission. Une seconde unité "engineering" sera livrée à l'ESA. Une maquette sera livré à l'ESA pour des études de configuration. 2 modèles de vol sont prévus pour la NASA. Le premier modèle doit être livré en 1979 et volé sur le 7e vol OFT, cette mission Spacelab 1 sera le premier vol en configuration module long. La mission Spacelab 2 doit voler uniquement avec les palettes seules et l'IPS. British Aerospace doit fabriquer 11 palettes et livrer 5 unités de vol, 5 unités de test et une unité de secours.

Mars, le contour de la première mission Spacelab se précise, l'Orbiter évoluera à 470 km d'altitude avec un module long et une palette. Pour le second vol, la NASa étudie une configuration palettes avec 7 à8 tonnes d'expériences, 2 ou 3 Payload Specialists sur un vol de 7 jours. La configuration des 2 premiers vols sera validée en novembre.

"Esthétiquement, Spacelab n'est pas une belle machine , et on peut avoir de la difficulté à imaginer qu'un tel engin vaille un milliard de dollars... Pourtant, l'aventure fut homérique on ne se frotte pas à la technologie américaine sans passer par quelques périodes difficiles. La NASA, installée dans sa niche débordante de prestige et d'une certaine suffisance technique, il faut le dire, n'est pas un partenaire facile pour quiconque s'engage à travailler avec et surtout pour elle. Le programme navette coûta aux contribuables américains dix fois le prix de Spacelab, ce qui pouvait motiver, de la part des Américains en charge de la navette (qui leur donnait de tels soucis qu'on pensa, à un certain moment, que ça ne marcherait jamais), une certaine impatience vis-à-vis de ces Européens qui n'avaient pas le niveau adéquat et se comportaient comme s'ils étaient des associés à égalité. D'autant plus que la navette pourrait vivre sa vie sans Spacelab, mais que le Spacelab dépendait évidemment de la navette pour exister... Il y avait donc là un problème de relations hiérarchiques. L'accord entre la NASA et l'ESA signé en 1973 spécifiait que la NASA ne développerait pas son propre Spacelab, mais utiliserait des exemplaires construits par les Européens et achetés par elle-même. Ainsi, pensait-on en Europe, on pourrait récupérer quelques centaines de millions de dollars venant en déduction des investissements consentis. On tablait, en Europe, sur trois exemplaires de vol du Spacelab vendus à la NASA. Bien entendu, le prototype, exemplaire du vol numéro un, serait gracieusement fourni à la NASA par l'ESA, et le premier vol serait un vol en association, fifty-fifty."

Le 31 mai, l' ESRO-ELDO devient l' ESA, l' agence spatiale européenne et 2 mois auparavant, dès avril, il est rapporté que le premier aluminium 2219 destiné au Spacelab a été coulé par la société Alcan Booth, au Royaume Unis et que les anneaux du module d'essai avaient été forgés. Cependant, le programme n'était pas encore prêt pour une production à grande échelle. Il fallait notamment mener les revues de conception préliminaire PDR et critique CDR. La revue de conception préliminaire (PDR) vise à fournir une revue technique de la conception de base du système Spacelab complet afin de garantir sa compatibilité avec les exigences techniques précédemment établies et la pertinence de l'approche de conception. La réussite de la PDR donnera au maître d'œuvre l'autorisation de concevoir et de fabriquer le modèle d'ingénierie conformément à la référence révisée. Afin de préparer la PDR, l'ESA a décidé de mener dès l'automne, des revues progressives pour chaque sous-système avec les cotraitants du maître d'œuvre, ERNO. Avec les différents retards, la revue PDR s'est finalement déroulée en 2 fois, juin et automne 1976. Une maquette du segment principal ainsi qu'un cône arrière est transporté depuis les usines d'Aeritalia, Turin et 2 palettes depuis Hawker-Siddeley Dynamics à Stevenage vers le hall d'intégration d'ERNO, nouvellement achevé. La création de l'ESA est un vrai soulagement dans le management du programme. L'agence nomme Michel Bignier, ancien directeur du CNES directeur du Spacelab au compter de novembre 1976.

4 Juin, le directeur de l'ESA, Roy Gibson et l'administrateur de la NASA, James Fletcher approuvent des objectifs expérimentaux du premier vol du Spacelab qui emportera une charge utile conjointe ESA-NASA, avec un équipage désigné des deux cotés.

Du 16 au 21 juin, au siège d'ERNO à Brème l'ESA et le NASA examine des impératifs du programme au niveau des sous systèmes, SRR. Les spécifications de référence définies lors du SRR serviront de point de départ a la phase finale de conception des sous-systèmes, au cours de laquelle les interfaces seront définitivement arrêtées, les plans de fabrication prépares et les procédures d'essai mises au point. Une maquette d'agencement avait été préparé permettant d'évaluera la configuration intérieure, l'agencement des élements, les possibilités d'accès et de maintenance, l'habitabilité pour les équipages et les interfaces.

Maquette Spacelab d'ERNO présentée à la revue requête des sous systèmes en juin 1975

La mission commune NASA/ESA dénommée 'ASSESS' (Airborne Science/Spacelab Experiments System Simulation) a eu lieu en juin 1975. L 'objectif d'ensemble de cet exercice est d'effectuer une simulation des techniques d'exploitation des charges utiles sous des contraintes analogues a celles du Spacelab. On pu ainsi être évaluer certains facteurs susceptibles d'affecter la conception des sous-systèmes, I'exploitation des expériences et I'aspect 'habité' de I 'expérimentation Spacelab. La mission ASSESS a comporté cinq vols, de six heures chacun, en six jours. Pendant ce laps de temps, les expérimentateurs ont été tenus isolés de leurs collègues scientifiques et des installations de soutien a I 'exception d'un contact quotidien par liaisons phonie et vidéo. Partant du principe que les travaux devraient être authentiquement scientifiques, l'ESA a finance trois expériences européennes pour la mission ASSESS tandis que trois autres, compatibles avec les premières, étaient fournies par des scientifiques américains. Ces expériences étaient essentiellement consacrées a la mesure du rayonnement infrarouge en provenance de I 'atmosphère et de I'espace.

Maquette du Spacelab dans le bâtiment 14 de l'ESTEC, en juillet 1975

Le 30 septembre, M. Klapwijk, Président de la société VFWFokker, et M.B. Deloffre, Directeur du Programme Spacelab a I'ESA signe le contrat principal de développement du Spacelab couvre les travaux industriels a exécuter jusqu'au second lancement de I 'unité de vol du Spacelab, qui aura lieu en 1980. La livraison de I 'unité de vol a la NASA est prévue pour 1979. Les travaux exécutes au titre du contrat seront rémunères en partie sur une base forfaitaire (environ 35% des travaux) et en partie sur la base des dépenses contrôlées avec intéressement (65% des travaux). La limite de responsabilité de I'Agence a été fixée a environ 191 MUC au niveau des prix d'avril 1974. Un arrangement sur le partage des dépenses et des profits est intervenu entre I'Agence et le contractant.

Les sous traitants d'ERNO pour Spacelab

1976, un groupe désigne sous le nom de SPICE (Spacelab Payload Integration & Coordination in Europe), Integration et coordination en Europe des charges utiles du Spacelab est crée en vue des taches d'exécution. Ce groupe est charge de coordonner les activités de développement et d'intégration des charges utiles qui ont lieu en Europe, de préparer les spécifications d'interface, de s'assurer que les expériences européennes sont compatibles avec les procédures d'essais et satisfont aux conditions de sécurité requises pour leur intégration dans les charges utiles, de surveiller I'observation des calendriers, de maintenir la compétence technique nécessaire pour la solution des problèmes et de coordonner les programmes de formation des spécialistes européens des charges utiles.
En attendant la décision finale du Conseil, le groupe SPICE sera installe au Centre de la DFVLR
a Porz-Wahn. Il établira des liaisons avec tous les organismes européens participant a la réalisation du Spacelab et des charges utiles, ainsi qu'avec la NASA, au niveau de la gestion, par l'intermédiaire de I 'équipe NASA/ESA responsable de I 'agencement des charges utiles. Du coté NASA, le quartier général désigné est le centre Marshall, MSFC en Alabama. Il assurera l'organisation et le contrôle du développement du Spacelab et managera la première mission. Le centre commence à travailler sur le tunnel de liaison orbiter module pressurisé.
La prochaine grande étape du développement du Spacelab sera I 'examen préliminaire de la conception, actuellement prévu pour mai 1976, ou la conception du Spacelab sera, dans une large mesure, définitivement arrêtée. Pour préparer cet exercice, I'Agence procède actuellement, avec le contractant principal et les co-contractants,
a des examens de la conception de chacun des sous-systèmes. Des membres du personnel de la NASA y participent également. Aux USA, le centre Marshall est nommé responsable du développement du Spacelab, il réalisera le tunnel de liaison avec l' orbiter.

Fabrication de la maquette "hard mockup" du Spacelab chez Aeritalia Italie

Mars 1976, l'ESA approuve le contrat avec Dornier System (Allemagne) pour le développement et la fabrication d'un système de pointage d'instruments (lPS) destine au Spacelab. L'IPS sera conçu de façon a permettre une précision de pointage de quelques secondes d'arc pour les expériences embarquées et touchant a différentes disciplines scientifiques et d'applications, en particulier a I'astronomie et aux ressources terrestres. Installe sur les palettes du Spacelab, I'IPS pourra supporter des charges utiles d'un poids global pouvant aller jusqu'a 2000 kg. Il doit en principe être utilise pour la première fois sur le deuxième vol du Spacelab fin 1980. Le contrat a prix forfaitaire pour I'IPS couvrira un montant de travaux d'environ 16,5 millions d'unîtes de compte. Dornier System a pour principal sous-traitant MBB. La firme ERNO sera en outre associée au contrat pour les activités d'interface entre I'IPS et le Spacelab. Aux termes du Memorandum d'Accord ASE-NASA sur le Spacelab, les deux Agences se sont mises d'accord sur le développement de I'IPS par I'ESA.

Les différents concepts de l'IPS étudiés par Dornier

Juin 1976, 3e réunion annuelle d'examen du Spacelab NASA-ESA à Washington avec la signature de l'accord définitif sur le développement de l'IPS et la possibilité d'une participation européenne à une seconde charge utile du Spacelab. La NASA a jusqu'à mars 1977 pour envoyer une demande de proposition concernant la fourniture ultérieure d'équipements Spacelab.

Maquette du sous sol du module logeant les expériences à l'ESTEC en juillet 1976

Pour l'exposition sur le bicentenaire des USA, une maquette du Spacelab réalisée par ERNO est exposée au KSC dans le VAB, le module vient de l'ESA et la palette ainsi que le tunnel de liaison du centre Marshall. 40 000 personnes s'y rendront. La maquette ESA sera donné au centre Marshall pour l'entrainement des Patload Specialists.

Le bâtiment abritant le hall d'intégration d'ERNO qui vient d'être achevé va pouvoir servir à l'intégration des équipements destinés à la maquette en "dur" du Spacelab. Cette maquette doit servir en premier lieu pour aider à l'intégration technique, dès février 1977. Seront intégré par la suite les Spacelab modèle d'identification ou engineering et les modèle de vol avant leur envoie au KSC.

Automne 1976, la fabrication des équipements avance en ce qui concerne certains sous systèmes du modèle d'identification (Engineering Model). L'intégration de la maquette en "dur" continue comme prévue. En avril 1977 est prévue un second vol conjoint pour la simulation à bord d'un avion d'expériences à embarquer sur la navette ASSESS. Ce vol permettra d'étudier les concepts opérationnels des expériences Spacelab et concourir à la mise au point de procédures de sélection et de formation des spécialistes de charges utiles SM. La NASA et l'ESA ont convenue la configuration du premier vol Spacelab avec un module long et une palette d'instruments. La composition de la charge utile NASA-ESA sera décidé en février 1977. Cette FSLP, First Spacelab Payload, utilisera environ 50% des ressources disponibles - poids, volume, puissance, temps alloue aux équipages, la FSLP comprendra un équipement de sondage passif de I 'atmosphère, un laboratoire de sciences des matériaux, de petites expériences d' astronomie, une chambre photogrammétrique, un traineau coulissant pour études vestibulaires et diverses expériences de développement technologique.

Décembre 1976, revue PDR pour le Spacelab, Son principal objectif est de passer officiellement en revue le concept technique de référence du système Spacelab complet afin d' en assurer la compatibilité avec les impératifs techniques établis antérieurement et de garantir la validité de la méthode suivie dans I'élaboration de ce concept.

Processing horizontal du Spacelab avec la mise en place des différentes parties du module, la partie  "core" et la partie "expérience". Les racks sont installés dans leur support puis avec le plancher roulé à l'intérieur du module, lequel sera ensuite fermé.

1977, 77 expériences scientifiques et technologiques, 61 européennes, 15 américaines et une japonaise sont retenues par l'ESA et la NASA pour le premier vol Spacelab, prévue second semestre de 1980. L'ESA va sélectionné 2 spécialistes de charges utiles européens, un assigné au vol, l'autre de remplacement.
Début avril, l'ESA lancera un appel d'offre pour le traineau spatial, le SLED.

   

Avril 1977, vue artistique du Space Shuttle et du Spacelab

   

Maquette du Spacelab en avril 1977 à l'ESTEC, centre de l'ESA

Printemps 1977, la salle blanche servant à l'assemblage du Spacelab dans le hall d'intégration de chez ERNO. Les maquettes du modules et de la palettes sont au fond, l'équipement initial pour l'intégration des systèmes électrique devant.

Juin 1977, le contrat industriel entre l'ESA et Dornier est signé pour le développement du système de pointage IPS. L'instrument sera livré en juin 1980 et sera utilisé pour le second vol du Spacelab fin 1980.

Septembre 1977, après l'appel lancé en mars, 53 candidats pour devenir Payload Specialist ESA sont nommés par les membres de l'ESA, dont 5 Français. 26 sont ensuite retenus après les premières évaluations pour n'en retenir finalement que 4 présenté aux médias à Paris le 22 décembre 1977, Ulf Merbold, RFA, 36 ans, docteur en sciences, Wubbo Ockels, Pays Bas, 31 ans, docteur en physique nucléaire, Franco Malerba, Italie, 31 ans, docteur en physique et Claude Nicolier, Suisse, 33 ans, physicien et astronome. Le choix final de 3 candidats sera fait en mars 1978.

   

   

Préparation des tests acoustiques du module et de la palette en septembre 1977 à l'IAGB, Munich

   

Opération de levage à l'IABG de Munich en octobre 1977. Des dommages sont visibles sur le Spacelab qui a chuté de son support.

Planning de base des vols Shuttle de 1980 à 1982

Octobre 1977, suite à des modifications dans le calendrier initial des lancements du Space Shuttle US, les dates des vols Spacelab reculent à décembre 1980 et avril 1981. Ce sera la navette, au lieu de l'Atlas Centaur qui lancera les satellites relais TRSS nécessaire aux missions Spacelab. LA NASA et l' ESA devraient conclure un accord pour acheter un second Spacelab en octobre 1978 et définir les améliorations à réaliser pour réaliser des missions plus complexes dans le laboratoire. Le calendrier de livraison du matériel Spacelab change suite aux retard des vols du Space Shuttle et du Spacelab. L'ESA livrera 4 palettes pour les vols d'essais du Shuttle OFT en novembre 1978, février , mai et juin 1979, un modèle d'identification du Spacelab composé d'un module long et 2 palettes et son jeu d'équipements de soutien au sol GSE en juin 1979, une unité de vol FU en 2 parties: FU1 composé d'un module long et une palette en octobre 1979 et FU2 composé du second Igloo et 3 palettes avec un  jeu d'équipements de soutien sol GSE FU2 en février 1980. La sélection des candidats comme Payload Specialist se poursuit, 6 candidats seront présélectionné par l'ESA en fin d'année qui seront soumis à de nouveaux tests ESA-NASA en 1978, en janvier et avril. Une procédure analogue est en cours aux USA depuis septembre pour la sélection du spécialiste charge utile.

Janvier 1978, présentation des 4 candidats sélectionnés par l'ESA pour le Spacelab, à l'ESTEC devant la maquette du Spacelab, l'Italien Franco Malerba, le Suisse Claude Nicollier, l'Allemand Ulf Merbold et le Holandais Wubbo Ockels

La calendrier de la NASA des vols du Space Shuttle annonce le premier vol OFT pour juin 1979, Spacelab 1 pour le 18 décembre 1980, Spacelab 2 pour le 7 avril 1981, Spacelab 3 pour le 16 juillet 1981, Spacelab 4 Life Sciences pour le 30 septembre 1981 et Spacelab 5 (ESA) pour le 14 octobre 1981. La cadence des vols passe de 3 en 1980, à 11 en 1981, 18 en 1982 pour arriver à plus de 50 en 1986 avec un total de 492 de 1981 à 1992.

Mars 1978, Spacelab passe sa revue critique CDR, Critical Design Review qui se termine avec une réunion des revue ESA-ERNO chez le contractant principal ERNO à Brème avec la participation de la NASA. Cette revue permet à l'ESA d'autoriser la construction de l'unité de vol du Spacelab par les industriels européens. A brème est livré la partie principale, "core" du modèle d'Engineering, le 14 mars en provenance d'Italie. La partie expérience suivra. Le modèle d'Engineering EM est représentatif des 2 modèle de vol et sera utilisé pour évaluer tous les installations d'équipements. ERNO a fabriqué 2 maquettes, 3 modèle de tests structurels et 5 modèle d'engineering de palettes Spacelab, E001 à E005.  

Après des années d'études, vient le temps de la fabrication des éléments qui constitueront le Spacelab. Il sera testé et vérifié dans le hall d'intégration de chez ERNO à Brème. Ce hall de 1125 m2 a été spécialement construit pour intégrer et contrôler les différentes parties du matériel Spacelab et ses logiciels. Faisant partie de ce procédé de développement, plusieurs modèles de Spacelab vont être construit afin d'aider la production du modèle de vol lui-même. Ainsi des maquettes vont être réalisées pour prouver la "mise en page" et les interfaces physiques  des éléments des sous systèmes; un modèle de test électrique va être construit pour vérifier les connections électriques et les logiciels;  un autre modèle sera construit pour mettre ensemble et contrôler les sous systèmes et le routage des câbles et lignes de fluides. Au final, le modèle dit d'identification ou Engineering sera construit. il sera le plus précieux pour vérifier les techniques de fabrication utilisées pour le modèle de vol et les entrainements. Le modèle d'engineering sera une part importante du programme un modèle entier complètement fonctionnel qui rassemblera toutes les demandes et requêtes du modèle de vol.
Bien que la flexibilité de la conception du Spacelab permette une variété apparemment infinie de configurations, il était prévu que le programme de tests du modèle d'ingénierie mette l'accent sur l'assemblage et la vérification du module long, du module long avec une palette et du module court avec trois palettes.
Des essais préliminaires de l'igloo avec le modèle d'ingénierie ont été envisagés, mais les décisions tardives concernant le feu vert à la fabrication de l'igloo ont contrecarré cette idée.
Le plan de test du modèle d'ingénierie comprenait initialement cinq phases de test majeures : T 004 (test d'assemblage des racks et des planchers), T 006 (test de tous les sous-systèmes), T 011 (test des systèmes intégrés du module long), T 015 (vérification du système du module long) et T 008 (vérification du système du module court).
L'étape T 004 ne sera achevée qu'en juin 1978 et en septembre, bien qu'ERNO puisse signaler que le cône avant, le segment central et le segment d'expérimentation avaient été accouplés avec succès en vue du test T 006 des sous-systèmes du module, l'ESA est contrainte d'admettre que la livraison prévue du modèle d'ingénierie à la NASA accuserait un retard de quatre mois (septembre 1979). En octobre, la date de livraison glisse à avril 1980 Les tests T 006 seront terminés en janvier 1979 et les tests T 011 commenceront avec 8 semaines de retard. Ils auront lieu finalement le 1er octobre 1980.

Mars, début d'assemblage du module du modèle d'indentification "Engineering" chez ERNO

Le modèle engineering du Spacelab, module et rack interne sont préparés pour être intégré chez ERNO.

   

Assemblage du modèle d'identification module simple chez ERNO

18 mai 1978, l'ESA nomme les 3 astronautes scientifiques sélectionnés comme Payload Specialist pour le vol Spacelab 1, Ulf Merbold, Claude Nicolier et Wubbo Ockels. Un seul volera avec le Spacelab et sera désigné quelques mois avant le décollage. Les 2 autres seront des doublures et assumeront le rôle de renfort participant durant la mission aux activités menées au JSC de la NASA à Houston. C'est au centre Marshall à Huntsville que sera formé les 6 astronautes PM européens et américains. Du coté de la NASA sont nommés Michael Lampton, physicien de 37 ans et Byron Lichtenberg, ingénieur aérospatial de 30 ans.

   

   

Intégration du modèle d'identification du Spacelab double module à Brème en mai 1978

Aout 1978, la NASA et l'ESA annonce leur première sélection d'équipage pour le Spacelab. Les astronautes Américain Owen Garriott et Robert Parker sont nommés Mission Spécialist pour Spacelab 1. Les 2 agences nomment également des Payload Specialists, l'ESA nomme Wubbo Ockels, physicien Hollandais, Ulf Merbold, spécialiste des matériaux Allemand et Claude Nicolier, astronome Suisse. La NASA sélectionne Bryon Lichtenberg, docteur en bio engineering au MIT et Michael Lampton, physicien à Berckey CA. Les PS pour Spacelab 2 sont aussi annoncés dans la foulée, 4 scientifiques, Diane Priz 39 ans  John David Bartoe 33 ans, Loren Acton 42 ans et George Simon 44 ans, tous physiciens.
La NASA annonce de probables retards des vols Spacelab suite aux difficultés de mises au point du Space Shuttle, notamment au niveau de ses moteurs principaux SSME. De plus, le développement des satellites relais TDRSS a aussi pris du retard.

       

Claude Nicolier, Wubbo Ockels et Ulf Merbold

Septembre 1978, les 3 scientifiques de l'ESA, Wubbo Ockels, Claude Nicolier et Ulf Merbold dans la maquette du Spacelab à l'Aviodome Exhibition, près de Schipol, Pays Bas, le 14 septembre.

       

       

Préparation et installation des sous systèmes pour le modèle d'identification du Spacelab avec module double à Brème en octobre 1978 pour les tests T 06

   

Intégration du modèle d'identification du Spacelab à Brème en novembre 1978

ERNO qui devait initialement devait livrer le modèle d'engineering du Spacelab en juin 1979 repousse sa livraison à septembre, mais en octobre, ERNO propose à l'ESA un nouveau calendrier avec livraison du modèle en avril 1980 à la NASA et livraison du modèle de vol FU 1 en juillet et novembre 1980. La NASA a en planning les missions Spacelab 1 et 2 pour aout 1981 et début 1982.

Décembre 1978, la NASA prend livraison de la première palette Spacelab, la E002, une seconde la E003, sera livrée en avril 1979. Ces palettes serviront pour les premiers vols de la navette OFT dès 1980. Le modèle d'identification du Spacelab sera livré avril 1980, l'unité de vol FU 1 en juillet 1980 et l'unité FU2 en novembre 1980. Le lancement de Spacelab 1 est prévu par la NASA le 17 aout 1981.

1979, la NASA planifie 34 vols STS de 1979 à 1983, dont Spacelab 1 en aout 1981, Spacelab 2 en janvier 1982, Spacelab 3 en avril 1982, Spacelab Life Sciences en aout 1982, Spacelab Physics Astronomy en septembre 1982, un vol Spacelab en novembre 1982 et Spacelab OMFT 1 en janvier 1983.

Palette Spacelab chez British Aerospace, Stevenage

   

     

Spacelab, Brème, février 1979 intégration du modèle d'identification double module et ses 3 palettes

Maquette du Spacelab exposée pour le salon du Bourget 1979, Paris

Aout 1979, intégration du modèle d'engineering à Brème avec son module et ses 3 palettes.

   

Aout 1979, le SLED dans le module habité, c'est une version très épurée des premiers projets soumis à l'ESA. Le fauteuil SLED permettra des recherches sur les réponses humaines pour contrôler les accélérations linéaires dans un environnement zéro G. Le fauteuil est une structure de type monorail boulonnée sur le plancher du module central du Spacelab. Sur ce chariot mobile sont montées le siège du sujet de l'expérience et le matériel fourni par l'expérimentateur. Le siège peut être orienté selon les 3 axes. Il est mu dans les 2 sens sur toute la longueur du module au moyen d'un moteur à courant continu, commandé par le conducteur à l'arrière du module ou le sujet de l'expérience. Des butoirs déformables arrêteront le chariot  en cas d'urgence à l'extrémité du rail. Le programme a démarré officiellement le 2 avril  avec les travaux d'ingénierie à l'ESTE. Le développent devrait durer 18 mois. 2 exemplaires sont fabriqués, le modèle d'entrainement et le prototype de vol. Le retard dans le calendrier va obliger d'intégrer dans le Spacelab le modèle d'entrainement avant le modèle de vol.

       

Pic d'activités chez ERNO avec 2 Spacelab en intégration, le modèle d'engineering (avec ses couvertures thermiques blanches) et de vol

Bien que non prévu dans les accords initiaux, la NASA et l'ESA décide de faire voler des palettes Spacelab lors des premiers vols du Shuttle, OFT (rebaptisé par la suite STS). Ce sont des palettes simples, dites "Engineering Model", EM, équipées seulement d'une pompe au fréon, de plaques de refroidissement, d'une boite de commande de puissance. La première palette, E0002 arrive en Floride le 4 décembre 1978 en provenance de Brême en Allemagne. La seconde, E0003 arrivera le 22 avril 1979. Elles voleront sur les premières missions navette OFT permettant d'obtenir de précieuses données nécessaire au premier vol du Spacelab.

En 1977, la NASA prévoyait de faire voler 4 palettes Spacelab pour ces vols d'essais du Shuttle, mais seulement 3 étaient alors disponibles. La NASA proposa qu'une palette de vol soit livré à la place, mais quand le nombre de vols du programme de vols d'essais du Shuttle fut réduit de 6 à 4, il fut décidé que 2 palettes suffiraient. La première volerait sur le vol OFT 2 avec la charge OSTA 1 (centre Johnson) et la seconde sur le vol OFT 3 avec la charge OSS 1 (centre Goddard). Aout 1978, les palettes OFT passent leur revue critique de conception et en octobre, la palette est accepté par British Aerospace. La capacité de charges de ces palettes OFT, destiné à l'origine pour des tests au sol de manutention était de1617 kg, la moitié d'une palette de vol Spacelab. La charge OSS 1 atteignait 2315 kg, des analyses ont vite montré que la charge était acceptable. La palette est préparée par ERNO puis envoyé aux USA par bateau en Georgie puis à cap Canaveral. Ce type de transport par voie maritime très éprouvant pour le matériel sera finalement remplacé par un transport aérien. Novembre 1979, après avoir corrigés certains problèmes, écaillement de peinture, mauvais espacement des points d'emport et des soudures défectueuses, les 2 palettes sont prêtes pour l'intégration niveau 4 dans l'O&C Building et au centre Goddard.

Fin 1979, le retard du Space Shuttle se confirme avec comme date du premier vol Spacelab, le 18 avril 1982. Suivront Spacelab 2 en aout 1982, Spacelab 3 en décembre 1982, Spacelab Physique & Astronomie en juin 1983, Spacelab OMFT 1 en novembre 1983,, Spacelab 2 physique & astronomie en avril 1984 et Spacelab Applications en mai 1984. La NASA offre la possibilité d'avoir des ressortissants de pays étrangers comme spécialistes 'mission ' sur les vols de la Navette lorsque la charge utile du vol particulier de la Navette incombe a I'ESA pour la moitié ou plus. L 'ESA procéderait a son propre concours de recrutement des spécialistes 'mission ' en se fondant sur des critères fournis par la NASA. Avant le vol, les candidats aux fonctions de spécialistes 'mission ' de I'ESA suivraient un stage de formation de un ou deux ans très semblable aux stages actuels des candidats astronautes de la NASA.

"En 1979-1980, le programme complet est dans une mauvaise passe : la navette semble affligée de tares insurmontables, dont celles concernant le système de protection thermique choisi pour protéger la machine lors de sa rentrée dans l'atmosphère. Les 36000 tuiles de silicate collées une par une, à la main, sur la peau d'aluminium du premier des orbiteurs, Columbia, ne demandent qu'à se décoller au moindre coup de vent. Columbia est depuis mars 1979 au centre Kennedy, les techniciens de Rockwell tentant de recoller la moitié de ces tuiles à la main avant son premier vol désormais repoussé à 1980. 
La NASA est hypersensible, à cette époque. Et pas d'humeur à rendre l'existence facile à ses fournisseurs, y compris les Européens. Il y a de nombreux obstacles techniques lors des essais de compatibilité entre le matériel Spacelab et les systèmes de l'orbiteur, donnant l'impression aux uns et aux autres qu'on ne s 'est pas bien compris au niveau technique. Et il y a des problèmes d'épicerie, lorsque la NASA n'accepte pas facilement d'acheter une unité de vol, accompagnée d'un système de pointage d'instruments, contrairement à ce qui semblait acquis d'après les accords de 1973. La NASA propose d'échanger ce matériel, d'une valeur de 162,4 millions de dollars, contre des vols de navette. Mais s'il est facile de chiffrer le coût d'un Spacelab plus un système de pointage, il est plus délicat de donner un prix ferme pour un vol de navette. L'ESA se bat pour une transaction en bonne forme, et place son second Spacelab."

Configuration du Spacelab, de la simple palette à 5 palettes, du module court au module long, module court avec une à 3 palettes et module long avec une à 2 palettes. La NASA offre 4 configuration de base, module long (config 1), module court et 3 palettes (config 5), 3 palettes individuelles (config 6) et 5 palettes attachées ensemble dans la soute (config 8). A cela s'ajoutent 4 autres configurations, module long et une palette (config 2), module long et 2 palettes (config 3), module court et 2 palettes (config 4) et 4 palettes par groupes de 2 (config 7). L'Igloo est installé seulement sur les configurations palettes seules.

 

1980, l'accord NASA-ESRO de 1973 prévoyait que l'agence US achète un second exemplaire du Spacelab LM2 au plus tard 2 ans avant la livraison du premier exemplaire. Le 4 juillet 1979, la NASA et l'ESA ont conclu un contrat-lettre pour l'approvisionnement en équipements essentiels à long délai de livraison, nécessaires à la production d'un deuxième Spacelab. Parmi ces équipements figuraient des matériaux de base tels que l'aluminium et le titane, ainsi que les travaux nécessaires à la préparation des commandes de composants électriques, électroniques et électromécaniques. De nouvelles propositions industrielles étaient attendues pour le 31 juillet et un contrat finalisé espéré pour décembre. Les nouvelles propositions semblant beaucoup plus cohérentes, l'ESA a ajouté sa proposition de frais généraux de gestion et a soumis sa proposition à la NASA le 17 septembre 1979. La NASA a répondu par une liste de commentaires sur les points à résoudre avant les négociations, et les deux parties ont continué à discuter des termes et conditions d'un contrat global. L'objectif était toujours d'obtenir le feu vert pour ERNO en décembre ; cependant, ce dernier feu vert serait retardé jusqu'à la fin de la revue critique de conception du système de pointage des instruments. En arrière-plan de ces négociations se posait la question de savoir si la NASA pourrait obtenir du Congrès le financement nécessaire au calendrier de paiement proposé à l'ESA pour l'acquisition ultérieure. Une réponse unique à cette question a été trouvée lorsque l'ESA a proposé d'emprunter de l'argent si nécessaire pour financer les travaux, et que la NASA a accepté de rembourser l'ESA avec intérêts dès que les fonds seraient disponibles. Dans la demande de budget du Président au Congrès en 1981, une grande partie des 150 millions de dollars demandés pour Spacelab servait à couvrir les coûts d'acquisition initiaux de la deuxième unité. Finalement, fin janvier 1980, le contrat a été signé par le Marshall Space Flight Center (en tant qu'agent d'approvisionnement de la NASA) et l'ESA pour l'achat de la deuxième unité, pour un montant d'environ 184 millions de dollars.

La dernière version du manifeste STS prévu par la NASA compte 487 vols entre 1982 et 1993, dont 7 en 1982, 14 en 1983, 22 en 1984, 30 en 1985, 39 en 1986, 46 en 1987, 54 en 1988 et 55 sur chacune des cinq années restantes. Sont prévus 95 vols Spacelab de 1982 à 1993 depuis le KSC ( 5 vols en 1985, 7 en 1986, 8 en 1987, puis une dizaine parès) et 21 depuis Vandenberg AFB (un à 3 vols par an).

Février 1980, la configuration de la charge utile du vol Spacelab 2 change. A l'origine, la mission devait tester une configuration uniquement avec des palettes et un Igloo. 2 trains de 2 palettes ont été proposés, mais en 1977, les planificateurs de mission proposent de réaliser une expérience de grande envergure sur les rayons cosmiques avec un matériel ressemblant à un très gros oeuf avec son support dédié. Une configuration d'un train de 3 palettes avec la structure spéciales est proposée à l'ESA et validée en juin 1978. Maintenant, la configuration de Spacelab 2 passe pour des raisons de répartition de charge à une palette avec l'Igloo et un train de 2 palettes, la structure spéciale ne changeant pas.

Mai 1980, la NASA commande un second système IPS pour son second Spacelab LM2.

2 astronautes ESA, Claude Nicolier et Wubbo Ockels sont au JSC pour leur entrainement en vue du vol Spacelab 1. Les deux candidats européens ont suivi une procédure d'examen et de sélection analogue a. celle qui est imposée aux candidats américains. lis participent au programme de formation des spécialistes 'mission' dans les mêmes conditions que les autres candidats sélectionnes par la NASA, c'est-a.-dire qu'ils passeront par tous les stades de la formation qui les préparera à une éventuelle affectation comme spécialistes d' une mission utilisant le Space Shuttle. Le 3e astronaute ESA, Ulf Merbold ne participe pas à cette entrainement, la NASA ayant refusé sa formation pour des raisons de santé.

20 octobre, le modèle d'engineering du Spacelab est démonté en vue de son envoie au KSC. La revue d'acception se déroule du 4 au 25 novembre.  Le 13, un voyage en B 707 permet le transport des équipements rack et quelques unités de test.

Le 28 novembre 1980, le dernier segment du modèle d'engineering quitte le hall d'intégration d'ERNO pour Hanovre rejoignant les autres éléments en attente d'être expédié aux USA. Le modèle d'ingénierie EM, 4 palettes et les équipements sol sont transportés par avion au KSC en trois grandes expéditions. Le premier CSA, contenant le segment principal du module, une palette (EM001) et divers EGSE et MGSE, pour un poids total de 33 tonnes, arrive au KSC le 5 décembre. Un 747 de la Lufthansa, transportant deux palettes , divers EGSE et MGSE, ainsi que de la documentation, pour un poids total de 40 tonnes, arrive au KSC le 8 décembre. Un deuxième C5A, transportant le segment expérience du module, deux palettes (EM004 et 005) et divers EGSE et MGSE, pour un poids total de 37 tonnes, arrive au KSC le 13 décembre. Toutes les activités liées au transport se déroulent sans problème majeur ; en fait, seule une caisse d'emballage a été légèrement endommagée. À Noël, la NASA avait terminé ses activités de déballage et d'inspection à la réception. Ce modèle d' identification "Engineering Model" est identique au modèle de vol FU en tout, mais des tests rigoureux sont requis pour certifier le matériel qui volera dans l'espace. Le modèle sera utilisé au KSC par chaque agences pour certifier les systèmes et installations en prévision de la livraison du modèle de vol, FU1, un module long et sa palette.

Décembre, l'ESA décide que le traineau SLED volera sur la mission Spacelab D1. Lorsque le programme de développement sera terminé en mars 1981, le traineau de formation et le modèle de vol seront stocké à l'ESTEC.

       

       

Déballage et intégration du modèle d'identification dans l'O&CB du KSC en 1981. Le modèle d'engineering sera mis sous tension en février 1982 pour commencer les tests simulant ceux qui seraient effectués ultérieurement avec la première unité de vol. Le modèle d'ingénierie s'avérera être un élément clé de ce programme : formation d'un équipage presque entièrement nouveau au KSC, vérification des opérations de manutention dans les nouveaux postes de travail du bâtiment O&C, utilisation d'équipements de soutien au sol développés aux États-Unis, puis correction des anomalies lors de la réactivation des deux ensembles d'équipements électriques de soutien au sol dans la nouvelle installation

1981, la palette du modèle d' identification E0002 vole avec Columbia STS 2 en novembre (OSTA-01- Shuttle Imaging Radar SIR-A). Le 30, le premier modèle de vol FU1 est présenté à Brême. 

Le 4 décembre, la première unité de vol FU1 du Spacelab, composée du module long LM1 (Long Module) et une palette est acceptée par l' ESA et la NASA. FU1 avec sa documentation et ses rechanges pèsent environ 100 tonnes. La livraison se fait en 3 vols sur un B707 en novembre avec les racks d'expérinces avec quelques unités de tests et autres MGSE, un avion C5A depuis Hanovre le 11 décembre avec les parties principales et expérience du module et 2 palettes (F001 et 002) et un B747 de la Lufthansa le 21 décembre pour acheminer le reste des MGSE, lesas et divers équipements. Le lancement est programmé pour septembre 1983. La livraison du modèle de vol FU2, avec 3 palettes et un Igloo est prévu pour mai 1982. Il volera en novembre 1984. Au KSC, dans l'O&C Building l'intégration du modèle d'identification est terminée et en service. Il a servit notamment pour vérifier le second ensemble d'équipement. Le modèle servira aux activités de dépannage.

1982, le 5 février, lors d' une cérémonie au KSC, dans l'O&C Building, l'unité de vol FU1 est accepté par la NASA. Le point culminant de la cérémonie est la présence du vice-président George Bush, qui apporte son soutien à l'événement. Plus de 300 invités venus d'Europe et des États-Unis se sont rassemblés dans le bâtiment, d'où ils pouvaient admirer en arrière-plan la maquette technique et le matériel de l'unité de vol sur les chantiers du Spacelab. La cérémonie fut brève mais significative : le mot de bienvenue du directeur du KSC, Dick Smith, suivi des remarques du Dr Johannes Ortner, aujourd'hui président du conseil d'administration du programme Spacelab de l'ESA, du directeur général de l'ESA, Erik Quistgaard, et de l'administrateur de la NASA, James Beggs. Dans son discours d'ouverture, le vice-président Bush a qualifié Spacelab de « fruit d'un travail acharné », a souligné que la contribution européenne de Spacelab permettrait à l'homme de retourner dans l'espace avec tous les outils nécessaires à la paix et a déclaré : « On peut considérer aujourd'hui l'anniversaire de Spacelab comme un grand anniversaire, et de nombreux parents fiers de le célébrer.» Il y en avait. Après la cérémonie, les participants ont visité les ateliers et ont eu l'occasion d'observer de près le matériel Spacelab et de rencontrer les spécialistes de mission et les candidats spécialistes de charge utile pour la mission Spacelab 1. Une réception, organisée au centre des visiteurs du KSC, a ressemblé à une réunion de famille, où les participants des premiers jours du programme ont côtoyé la nouvelle génération qui allait mener le programme à son terme.

Le vice président G Bush entouré de O Garriott et U Merbold dans le Spacelab


INTEGRATION DU SPACELAB DANS L'O&C BUILDING

L'O&C Building construit initialement pour Apollo (MSOB, Manned Spacecraft Operation Building) se compose de 3 éléments principaux: une immense salle blanche, longue comme 2 terrains de football, 198 mètres, une zone attenante de laboratoires, d'ateliers et de salles de surveillance pour les équipements de soutien et un immeuble de bureaux adjacents. Dans l'immense baie, les postes de travail Apollo Skylab du hall ont été démontés, laissant uniquement les 2 chambres à vide Apollo d'un coté et la salle blanche utilisée pour le montage de l'ATM du Skylab de l'autre.
Les postes de travail nécessaire pour l'intégration du Spacelab sont mis en place dès 1976 et opérationnelle en 1978. En septembre 1977, une dalle plus épaisse est coulé en guise de plancher, 2 fois plus épaisse que l'originale. La construction des postes de travail débute
(postes d'intégration, postes à palettes, postes à racks, postes à cônes d'extrémité et postes pour maquettes d'ingénierie).

L'agencement final prévoyait quatre postes d'intégration, bout à bout ; cependant, seuls deux seraient initialement construits pour la vérification de niveau III de Spacelab et un troisième pour un poste d'équipement d'intégration et de test de fret (CITE Cargo Integration Test Equipment) de la navette, où la charge utile de la navette pourrait être vérifiée horizontalement avec le matériel d'interface prototype de la navette. Un poste CITE similaire serait construit dans un autre bâtiment pour la vérification verticale des charges utiles de la navette. Initialement, un seul ensemble de sous-systèmes de la navette serait fourni et partagé par les deux installations CITE.

   

La grande salle blanche est divisé en 2 baies, une grande à l'Est par où rentre et sortent les charges utiles et la petite baie, c'est l' aire principale pour l' intégration des charges utiles. Elle accueille:
_ Deux postes d' intégration 1 et 1A (rails Sud et Nord) des expériences sur les palettes, dans les racks et sur le plancher du module, à l' Ouest du bâtiment;
_ Deux postes d' intégration 2 et 3 pour l' assemblage du module et des palettes et leur contrôle ;
_ Le poste n° 4 CITE, Cargo Integration Tests Equipment sert pour les simulations des connections électriques et interfaces avec les charges utiles en liaison avec le centre de contrôle des opérations PCC, les membres des équipes expériences et les astronautes ;
_ Le poste palette, rack et plancher Spacelab situé le long du mur Nord du bâtiment pour l'assemblage de racks simple ou double dans le module et les palettes ;
_ L' aire de maintenance du tunnel, de stockage des cônes avant et arrière du module et de travail sur l'Igloo ;
_ Les aires de montage et d' assemblage mécaniques des charges utiles sur le coté Sud du bâtiment ;
_ La salle "propre" en class 10 000;

Le hall est une salle blanche de propreté niveau 100K. Une fois terminée, la zone de grande hauteur a offert un espace efficace pour le traitement prévu de Spacelab. Lorsqu'il a été décidé d'effectuer la plupart des activités de niveau IV en salle blanche, les installations de soutien ont facilement été hébergées dans la zone réservée au quatrième poste d'intégration. Bien que cette zone soit parfois très encombrée, cet aménagement était réalisable jusqu'à une augmentation significative de la cadence de lancement de Spacelab.

Vue générale de l'O&C Building au maximum de son activité en avril 1984 avec à gauche, devant, les palettes du Spacelab 2, et juste derrière la palette MPESS des expériences Spacelab 3. Les rack d'expériences du Spacelab 3 sont à droite devant, le module Spacelab 3 derrière et le module d'engineering juste après. A gauche du module SL3, les 2 palettes de la mission STS51A.

 

Au cours du vol STS 3, en mars 1982, le second modèle d' identification de la palette, le E0003 vole avec Columbia avec la charge OSS 1. 

La partie européenne de la première mission Spacelab est livré le 7 mai. 
Chez ERNO, la revue de réception du modèle de vol FU2 a lieu du 1er juin au 3 juillet.
Les 26 et 29 juillet, le modèle de vol FU2 est livré au KSC, un B747 de la Lufthansa emporte le second lot d'EGSE et divers éléments et un C5A emporte le premier Igloo (fabriqué par la SABCA), 3 palettes (F003, 004 et 005). Le matériel restera stocké jusqu'à la fin du premier trimestre de 1983, n'étant nécessaire que pour le vol Spacelab 2, dont le lancement est prévu en novembre 1984.
Cette année marque aussi la commande du second modèle de production de l'IPS par la NASA en aout après la revue critique de conception CDR du premier exemplaire et la livraison du tunnel reliant le module à l'Orbiter par Mc Donnel Douglas en décembre.
 
Au KSC, les équipes NASA préparent la charge utile du Spacelab 1. L' astronaute européen Ulf Merbold, RFA est désigné comme Payload Mission Spacelab 1. L' astronaute Brian Lichtenberg est confirmé comme Payload Mission américain. L' équipage se compose de John Young, Brevster Shaw, Owen Garriott et Robert Parker et les 2 PAS européen et américain.

Lichtenberg et Merbold, Payload Specialist pour Spacelab 1

Maquette de l'IPS sur sa palette exposé au UNISPACE 82 qui se déroule du 9 au 21 aout à Vienne

- La Revue des Exigences Préliminaires (Prelimary Requirements Review) de 1974 a établi une base conceptuelle pour les revues ultérieures et a donné une approbation préliminaire aux spécifications et plans du système de niveau supérieur.

- La Revue des Exigences Système (SSystem Requirements Review) de 1975 a mis à jour les exigences système et a servi de point de départ à la phase finale de définition et de conception du sous-système.

- La Revue de Conception Préliminaire (Prelimary Design Review) de 1976 était une revue technique de l'approche de conception de base, conduisant à l'autorisation de la conception et de la fabrication du modèle d'ingénierie.

- La Revue Critique de Conception (Critical Design Review) de 1978 a officiellement établi la base de production de la première unité de vol.

- Lors de la Revue d'Acceptation Finale (Final Acceptance Review) de 1981, l'ESA a officiellement accepté l'unité de vol du module de laboratoire spatial et 2 palettes d'ERNO, et la NASA les a acceptées de l'ESA.

- Lors de la revue d'acceptation finale (FAR) de 1982, l'ESA a officiellement réceptionné les unités de vol de l'igloo Spacelab, ainsi que 3 autres palettes de l'ERNO, et la NASA les a reçues de l'ESA.

La revue de certification de conception (Design Certification Review) a été finalisée aux États-Unis en 1983 ; la direction de la NASA, de l'ESA et de leurs principaux sous-traitants ont certifié la navigabilité, la sécurité et la conformité aux spécifications du Spacelab.

KSC, O&C Building, les opérations avec le FU1 se déroulent comme prévues, avec les préparatifs pour l'installation dans le module de l'ensemble bâti et plancher sont achevés. La NASA commence l'installation de ses instruments de vérification en vol. Les essais intégrés de niveau 4 des expériences ont été menés à bien, la charge utile du premier vol sera installée début 1983. Le lancement du Spacelab 1 est toujours prévu pour le 30 septembre avec l'Orbiter Columbia. Un 5e réservoir cryogénique a été rajouté pour ce vol longue durée de 9 jours. l'atterrissage se fera en Californie. Concernant le FU2, l'organisation en vue du vol Spacelab démarrera en mars 1983 pour un lancement en décembre 1984. L'IPS sera livré en décembre 1983.

       

1er décembre, 4 autres palettes (F006 à 009) sont livrés au KSC.

1983, SPACELAB 1 VOLE

Janvier 1983, la NASA certifie tous les composants du Spacelab pour un vol spatial et le premier des 2 IPS fabriqué par Dornier est livré au KSC en février 1984.

Retard de livraison pour l'IPS, reportée à début avril 1984.

Les spécialistes de mission STS 9, le patch de vol et l'équipage

1983, O&C B, tunnel de liaison en intégration

Le principal contractant pour l'intégration physique et les tests du la première charge utile Spacelab FSLP est ERNO à Brème. La charge utile a été intégré dans la hall d'intégration, là même où Spacelab 1 l'a été. En mai 1982, la partie européenne de la charge utile est envoyée au KSC. Dans l'O&C Building, les éléments NASA et ESA ont été mis ensemble. Parallèlement, les autres éléments du Spacelab de vol ont été assemblé, les expériences mises dans les racks puis dans le module et les expériences sur les palettes. Les expériences ESA sont à gauche et celle de la NASA à droite.  L'expérience 1ES 034, avec senseur de micro-ondes est une des premières réponses aux opportunités du premier vol Spacelab. L'antenne de presque 2 m de large.

   

1er juillet 1983, fin des vérifications du Spacelab 1 dans le stand CITE de l'O&C Building. Le 25, l'ensemble Spacelab1 est déclaré "ready to flight". Le 16 aout, le précieux laboratoire est installé dans la soute de l'Orbiter Columbia dans l'OPF 1. Le tunnel est mis en place.

   

   

       

Du 7 au 9 septembre on lieu des tests de communications entre l'Orbiter et les satellites relais TDRS et DOMSAT, le MCC de Houston et le POCC. 23 septembre, Columbia est transféré dans le VAB et assemblé au son stack de propulsion et rejoint le pad 39A le 28.

   

Le lancement prévu le 30 septembre et repoussé au 28 octobre à cause de soucis avec le seul satellite TDRSS disponible en orbite, lancé par STS6 en 1982. Un ouragan sur Houston et des problèmes avec une érosion sur les tuyères des SRB du vol STS8, le lancement est de nouveau retardé. Mi octobre, un délaminage d'un des boosters équipant Columbia oblige les techniciens à ramener le stack complet dans le VAB pour changer le booster. Columbia retourne dans l'OPF.

3 novembre, Columbia retourne dans le VAB pour être assemblé à son stack et rejoint le pad 39A le 8. Le lancement du Spacelab est prévu pour le 28 novembre. La majorité des expérimentateurs préfèrent un lancement fin novembre plutôt que février prochain afin que tous les expériences puissent être réalisées. L' ESA indique qu' aucune ne sera débarquée, seules 4 n' apporteront pas les résultats espérés. Elles voleront avec le Shuttle lors d' une prochaine mission, de même que la caméra LAS dans Spacelab 3 en novembre 1984. En fait selon la période du vol, la NASA s' engagera à faire revoler certaines expériences. 

18 novembre, la revue d'aptitude au vol confirme un lancement pour le 28.

STS 9, COLUMBIA, 28 novembre au 8 décembre 1983, Spacelab 1,
premier vol du laboratoire européen

Les prochains vols Spacelab prévus sont Spacelab 3 dans un an pour le vol n° 18 le 26 septembre 1984 version double module et une palette (microgravité). Suivra Spacelab 2 le 13 mars 1985 pour STS 24 version double module et palette (astronomie et biologie), puis Spacelab D1 affrété par l' Allemagne le 7 juin 1985 version double module (biologie et médecine). Sont ensuite prévus :
_ Spacelab 4 est prévu le 3 janvier 1986 STS 34 pour des expériences biomédicales, répétition de SL1. 
_ Spacelab D4 (D2 et D3 ont été annulés) partira le 21 mars 1987 STS 53 en version palettes seules.
_ Spacelab 8, le 1er mai 1987, STS 53 avec un double module et une palette (microgravité). 
_ Spacelab 6, le 11 novembre 1987, STS 65 avec un module et des palettes (physique des plasmas). 
_ Spacelab J1, le 26 janvier 1988 affrété par le Japon, STS 69 avec un module et une palette (matériaux). 
_ Spacelab 10 en mai 1988, STS 75 avec un module pour des expériences biologiques. 
Les missions Spacelab D2, 5, 7, 9 et D3 ont été annulés.

Spacelab 3 est une mission placée sous le signe d'expériences en micro gravité dans le cadre du programme Life Sciences & Material Sciences & Technology. En tout 2500 kg d'expériences embarquées. Le module volera à 370 km d'altitude, sur une orbite inclinée à 57°.

Spacelab 2 est une mission sans module, uniquement avec des palettes exposées au vide dans la soute de l'Orbiter. Parmi les instruments embarqués, le détecteur de rayons cosmiques installé dans une structure spéciale à l'arrière de la soute avec son antenne en dôme de 4 mètres (1800 kg). L'orbite visée est à 400 km d'altitude. Devant se trouve le télescope IR, refroidit par de l'hélium liquide à- 269°C et le Plasma Diagnostic Packtage qui sera extrait de la soute par le bras télémanipulateur et largué volant librement à 10 km de distance. La palette médiane emporte 2 télescopes rayons X identiques montés sur leur systèmes de pointage propre. La dernière palette embarque l'IPS, le système de pointage d'instruments, 1265 kg, développé par Dornier Systems. L'IPS assure un contrôle d'attitude selon les 3 axes avec une précision de 5 secondes d'arc.

Spacelab D1 est une mission en microgravité sponsorisée par la RFA, sans contrôle de la NASA. Le module long embarque le siège SLED pour des expériences vestibulaires et un Biorack recherche sur les plantes, tissus, cellules, bactéries et insectes). L'équipage de 8 astronautes comprend les MS Bonnie Dunbar et Guion Blufford de la NASA, 3 PS Wubbo Ockels de l'ESA (backup sur SL1) et 2 astronautes Allemand, Ernst Messerschmid et Reinhard Furrer.,

Début 1984, la NASA planifie le vol 51Ble 21 novembre, Challenger, mission Spacelab 3, à bord Overmayer, Gregory, Lind, Thagard, Thornton et deux SM. En mai, Spacelab 3 est repoussé de novembre à janvier 1985, la confirmation a lieu en juillet. Ces retards décalent les vols de 1985, l'astronaute suisse C Nicolier, qui devait voler en juin avec EOM, pourrait voler en novembre ou décembre. En aout, Spacelab se retrouve planifié pour le 17 janvier 1985 et Spacelab 2, le 17 avril, Spacelab D1 avec 2 astronautes Allemands et un hollandais, le 14 octobre, Spacelab EOM avec le suisse Nicolier, le 27 octobre . Pour 1986 sont prévues les missions Spacelab 4, le 28 janvier et STS61E, Astro 1, le 6 mars.
Fin 1984, la NASA confirme les retards des missions Spacelab avec Spacelab 3 repoussé à avril-mai 1985, la mission STS51H EOM 1, prévu en novembre 1985 est annulée, la NASA ayant décidé de fusionner OEM 1 et 2. Spacelab 2 partira en juillet. Spacelab D1 sera lancé en octobre. Pas de
mission Spacelab en 1984, seules volent des palettes MPESS et palettes Spacelab pour les vols STS41D, 41G et 51A.

C'est en aout de cette année 1984 que l'ESA livre le second modèle de vol du Spacelab, le LM2 FOP (Follow on Production), le second Igloo et la dernière palette F010.

Au total, l'ESA aura livré à la NASA:
- un module EM, un Igloo EM et 5 palettes EM;
- 2 unités de vol FU1 et FU2 comprenant le LM1, un Igloo et 5 palettes (F001 à 005);
- Une unité de vol FOP comprenant le LM2, un igloo et 5 palettes (F006 à 010);

1985, la NASA annonce pour 1986, STS 61DSpacelab 4 pour janvier et 61E Astro 1 pour observer la comète de Halley.
Spacelab 3 (STS51B) est lancé le 29 avril.


1er mai, les charges utiles pour Spacelab D1, affrété par la RFA arrivent au KSC.
Juin, la NASA NASA a programmé 5 vols Spacelab d'ici fin 1987: 
_ Spacelab 2, 15 juillet, 51 F. 
_ Spacelab D 1, 16 octobre, 61 A, Columbia. 
_ EOM 1 et 2, 3 septembre 1986, 61 K, Columbia. 
_ SLS 2, 22 février 1987, 71 G, Atlantis. 
_ EOM 3, 23 novembre 1987, 81 C, Columbia.
Aout, le Shutlle observera la comète de Halley lors de 3 missions OSS utilisant des palettes Spacelab en novembre 1985, mars et mai 1986.
Spacelab 2 (STS51F) est lancé le 29 juillet.

       


Spacelab D1 (STS61A) est lancé le 30 octobre.

       


Novembre 1985, la NASA publie un calendrier des missions STS avec les équipages connues jusqu'à la mission 71D
, bien que le programme de vol aille jusqu'à la mission 82B (STS-5V) et la mission 81N (STS-72 !). Il y a beaucoup lancements de Spacelab (y compris Sunlab 1, 2 et 3, ainsi que Spacelab D-4, Spacelab D-3 ne s'est pas dedans).

  • Mission 61K/STS-42 : 27 octobre 1986 : EOM-1/2 sur Atlantis (SM+1P+MP)
  • 71A/STS-45 : 12 janvier 1987 : ASTRO-2 sur Atlantis (IG+2P)
  • 71E/STS-48 : 16 mars 1987 : SLS-1 sur Atlantis (LM) - il s'agit de la mission Spacelab 4/Mission 61D, longtemps retardée, reportée de janvier 1986
  • 71I/STS-52 : 27 mai 1987 : IML-1 sur Columbia (LM)
  • 71M/STS-56 : 18 août 1987 : ASTRO-3 sur Challenger (IG+2P)
  • 71O/STS-58 : 28 septembre 1987 : SUNLAB-1 sur Columbia (IG+1P)
  • 81F/STS-64 : 2 février 1988 : EOM-3 sur Columbia (IG+1P)
  • 81G/STS-65 : 23 février 1988 : Spacelab-J sur Challenger (LM)
  • 81M/STS-71 : 20 juillet 1988 : SLS-2 sur Challenger (LM)

Quant aux autres vols Spacelab réservés mais non encore clairement manifestés, on a pacelab D-2, pour un vol en septembre 1988 et Spacelab D-4, pour octobre 1988. Il y avait aussi les vols EOM 4 à 12 prévus ; un deuxième IML ; SLS-3 et 4 ; SOT-1, un télescope optique solaire utilisant un Igloo et 2 palettes et deux vols de Spacelab, le laboratoire de plasma spatial utilisant un Igloo et une palette pour le premier vol et un Igloo et 2 palettes pour le second, ainsi que SUNLAB 2 et 3, qui n'ont pas tous reçu de vols de navette précis.

Décembre 1985, la mission Spacelab STS61K, EOM est prévu en octobre.
En 1985, volent 3 missions Spacelab, Spacelab 3 et 2, vols intervertis suite aux retard de l'IPS, et Spacelab D1, pour l'Allemagne. Volent aussi des missions avec des palettes MPESS, STS51G (Spartan) et STS61B.

Début 1986, le calendrier publié en janvier planifie Spacelab EOM, STS 61K pour octobre et MSL sur une palette MPESS STS61L en novembre. Avant l'accident de Challenger vole la mission 61C avec la charge MLS 2 sur une palette MPESS. Le jour de l'accident de Challenger, la charge utile Astro termine sa préparation dans le stand CITE de l'O&C Building prête à être placé dans le Canister pour être lancé sur STS 61E. 

La mission EOM 1 (Earth Observing Mission 1) devait utiliser un module court pour étudier la 
physique des plasmas spatiaux, la physique solaire, la physique atmosphérique,
l'astronomie et l'observations de la terre en utilisant l'équipement existant développé pour OSS 1, Spacelab 1 et 3. 7 expériences de SL1 revoleront sur ce vol ainsi que 3 expériences solaires avec une palette Spacelab à l'arrière de la soute et une MPESS. Le dernier astronaute Spacelab de l'ESA, Claude Nicollier devait volé pour cette mission avec Owen Garriott et 2 PS américain, Michael Lampton et Bryon Lichtenberg.

Après Challenger, les missions EOM 1 et 2 sont annulées, mais quelques charges utiles pourront éventuellement volé sur les missions ATLAS. Les missions Spacelab Life Sciences vont survivre mais pousser très loin dans le manifeste.

Dans les 10 années qui suivront l'accident, les missions Spacelab sont divisées en 2 divisions: palettes et MPESS et ceux qui comportaient principalement la configuration module long. Dans la première séries se seront les missions Astro 1 (STS35, décembre 1990) et Astro 2 (STS 67, mars 1995), ATLAS 1 (STS45, mars 1992), ATLAS 2 (STS 56, avril 1993) et ATLAS 3 (STS 66, novembre 1994), USMP 1 (STS 52, octobre 1996), USMP 23 (STS 62, mars 1994), TSS 1R et USMP 3 (STS 75, février 1996), USMP 4 (STS 87, novembre 1997), SRL 1 (STS 59, avril 1994), SRL 2 (STS 68, septembre 1994), LITE (STS 64, septembre 1994), HST SM1 (STS 61, décembre 1993), STRM (STS 99, février 2000).

Dans la seconde série, les missions avec module long, SLS 1 (STS40, juin 1991),  SLS 2 (STS 58, octobre 1993), IML 1 (STS 42, janvier 1992),  IML 2 (STS 65, juillet 1994), USML 1 (STS 50, juin 1992), USML 2 (STS 73, octobre 1995), Spacelab J (STS 47, septembre 1992), Spacelab D2 (STS 55, avril 1993), Spacelab-MIR (STS 71, juin 1995), LMS (STS 78, juin 1996), MSL 1 (STS 83, avril 1997), MSL 1R (STS 94, juillet 1997), et Neurolab (STS 90, avril 1998).

 

 

 

EPILOGUE

Cet environnement de marchandage se répercuta sur la perception que les Européens, et pas seulement les spécialistes de l'espace mais aussi les politiques et évidemment la presse, eurent de l'affaire Spacelab. Lors du premier vol, fin novembre 83, il y eut bien des réflexions pleines d'amertume, y compris dans la presse allemande : l'Europe, pourtant pas riche, faisait cadeau à la NASA d'un engin ayant coûté aux pauvres contribuables de l'Ancien Continent un milliard de dollars; en effet, aux termes du contrat, ce Spacelab, propriété de l'ESA pour toute la durée de la mission, devenait américain dès Columbia posée sur la piste d'Edwards. L'Europe abandonnait tout droit sur l'engin, et réintégrait le rang des clients normaux; la meilleure démonstration de cette situation fut la mission Spacelab baptisée D-1, pour Deutschland One, entièrement payée par l'Allemagne. Il s'agissait de l'affrètement pur et simple d'une navette, équipée du Spacelab, pour un vol consacré à l'exploration du phénomène de la microgravité; ce fut la mission la plus scientifique jamais réalisée par une navette depuis le début du programme, et I'ESA participant à l'opération via l'agence spatiale allemande, le DFVLR, y a appris quelque chose. Mais si ce vol avait dû être affrété par le Japon, le tarif aurait été le même: pas de préférence, pas de discount amical, rien que du business, pur et dur. On comprend que les Allemands, après avoir signé le contrat du vol D-1, se soient montrés extrêmement exigeants vis-à-vis de la NASA, partant du principe que le client a toujours raison. En particulier, le DFVLR imposa sa manière de concevoir l'entraînement des membres d'équipage américains devant participer aux manipulations scientifiques, en plus de la présence de deux astronautes allemands, physiciens de haut vol, et d'un astronaute ESA, lui aussi physicien...

Spacelab fut une rude leçon, la découverte pour des Européens enthousiastes, et préoccupés de se montrer à la hauteur, d'une NASA dure en affaires, appliquant à la lettre des contrats signés dix années auparavant tout en essayant de tirer le maximum d'avantages des paragraphes en tous petits caractères... 
Ce fut aussi l'occasion pour l'Allemagne de hisser sa technologie vers des étages plus élevés, en se mettant au défi de faire aussi bien que les Américains. Le premier vol Spacelab, ainsi que les suivants, confirma que les Européens n'avaient pas de complexes à avoir; on entendait, dans les couloirs du Johnson Space Center de Houston, la boutade suivante : Si Spacelab réalise 80 pour cent du programme prévu pour le premier vol, ce sera un triomphe; s'il n'en fait que 60 pour cent ce sera un succès. Le vol dura une journée de plus que prévu, et il fallut bien admettre que le laboratoire avait fonctionné à 110 pour cent au moins, effectuant plus de travail que ce qui était programmé, en raison de cette journée supplémentaire; et cela même si quelques expériences européennes (rarissimes), ne tournèrent pas impeccablement...

On fit donc cadeau aux Américains d'une fantastique panoplie scientifique, abandonnant toute espèce de propriété ou copropriété sur Spacelab. En échange, ERNO et ses contractants Aeritalia, Matra, British Aerospace, et d'autres encore pouvaient avoir la certitude de savoir désormais aborder et traiter les problèmes du vol habité. Ou presque, Spacelab n'étant pas un engin autonome.

D' après Bernard Chabbert, "Les fils d' Ariane" Edition PLON 1985 et A Ducrocq 1974.

 

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