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CHRONOLOGIE APOLLO

LE VAISSEAU APOLLO 

DEVELOPPEMENT DU CSM

1958, les américains lancent leur premier satellite artificiel autour de la terre Explorer 1 propulsé par une fusée Jupiter. Ce Jupiter crée par l'équipe de Werner Von Braun est un petit lanceur construit à la hâte pour remplacer le "fiasco" du Vanguard de l'US Navy. Von Braun et ses équipes basées à l'Arsenal Redstone en Alabama ont dans leur carton des projets de lanceurs beaucoup plus performant, Juno et Nova basés sur un moteur de 680 tonnes de poussée. Le 28 octobre, deux mois seulement après la création de la NASA, l'agence qui regroupera les activités spatiale, le rapport Stever propose la mise en orbite par les Etats Unis d'une station orbitale en 1961 et le débarquement d'un homme sur la lune pour 1965-66. 

L'année 1959 est consacrée à étudier la propulsion des étages supérieurs des nouveaux lanceurs qui deviennent Saturn et Nova. En décembre, la filière cryogénique est recommandée et l'étude d'un moteur de 90 tonnes commandée chez Rocketdyne, filiale de North Américan. Alors qu'aucune décision n'est prise concernant l'envoi d'homme sur la lune, les USA commencent le développement de moteurs pour équiper de gros lanceurs. Dans le même temps, d'autres équipes commencent l'étude d'un vaisseau spatial multiplace pour survoler la lune.

Le 18 janvier 1960, le programme de lanceur Saturn devient une priorité nationale placée sous la responsabilité du nouveau centre Marshall MSFC, né du regroupement des équipes de l'Arsenal et de la NASA sur l'ancien territoire de l'US Army. Pour la préparation de son budget 1962, la NASA chiffre son projet lunaire et trouve un nom pour la mission circumlunaire, ce sera Apollo (le nom est suggéré par Abe Silverstein, Directeur de l'Office des vols habités et officialisé par la NASA le 28 juillet). Le projet présenté aux institutionnels ne reçoit guère d'écho. Même si le Pt Eisenhower est un grand partisan de la conquête spatiale, il ne s'intéresse qu'aux gros lanceurs. 

Dans l'été, Kurt Strass et John Disher du QG de la NASA proposent d'utiliser des "Boiler Plate" Apollo sur quelques vols Saturn C1. Ces BP sont en fait des cabines de développement et d'essais ayant la forme, la masse et la taille d'un véhicule de vol. Quatre vols sur cinq sont planifiés. Le 5 septembre, un accord est signé entre le centre Marshall et le Space Task Group de Cap Canaveral. 
Fin août, le projet Apollo est présenté à l'industrie américaine qui aura 6 mois pour proposé une étude de faisabilité.

Le 1er septembre, le Apollo Project Office est formé, Robert Piland est à sa tête. 

Octobre, les études sur la faisabilité d'Apollo commandées à l'industrie US sont reçu par le STG. Sur les 64 firmes qui ont répondu à l'appel, 14 ont remis des propositions :  Boeing Airplane Company; Chance Vought Corporation; Convair/Astronautics Division de General Dynamics Corporation; Cornell Aeronautical Laboratory, Inc.; Douglas Aircraft Company; General Electric Company; Goodyear Aircraft Corporation; Grumman Aircraft Engineering Corporation; Guardite Division de American Marietta Company; Lockheed Aircraft Corporation; Martin Company; North American Aviation, Inc.; et Republic Aviation Corporation. Ces 14 compagnies sont réduites à 12 quand Cornell et Guardite sont éliminés.
Le 25 octobre, Convair, Général Electric et Martin reçoivent 250 000 $ pour des études sur Apollo, leur rapport sera remis en décembre. D'un autre coté, des études sont menées par le centre de Langley sur la configuration du module de commande CM Apollo.

1961, LE PARI

1961, un nouveau Pt arrive à la Maison Blanche, John F Kennedy. Devant le coût "astronomique" du projet présenté (8 milliards $ pour la mission circumlunaire et 30 milliards pour le débarquement sur la lune), il refuse tout net. Quand l'URSS met en orbite le premier homme à bord de la cabine Vostok et après le fiasco de "la baie des cochons "à Cuba, il lance le défi de conquérir la lune avant 1970. Lors de son discours du 25 mai devant le congrès, il déclare:
"Notre pays doit se vouer toute entière à cette entreprise: Faire atterrir un homme sur la lune et le ramener sain et sauf sur la terre avant la fin de la présente décennie". 

Printemps 1961, le Space Task Group présidé par Robert Gilruth recommande pour Apollo une cabine conique comme Mercury tandis que le Ames Space Center étudie un "lifting body". Martin propose un véhicule conique, General Electric propose un vaisseau qui ressemble au Soyouz russe et Convair propose aussi un " lifting body". Les trois constructeurs se rallient aux études de Langley, et la configuration conique est adoptée. Max Faget qui dessina Mercury propose un Apollo de grande taille, 4,3 m de diamètre contre 1,8 m pour Mercury. Des essais de maquettes sont demandés aux équipes de Marshall. Les premières Saturn 1 qui n'avait pas de charges utiles utilisait un "cône Jupiter" comme coiffe en bout. Douglas avait ainsi construit son étage S4 en conséquence pour s'adapter à ce cône. Le modifier pour l'adapter au module de commande demandait d'agrandir l'étage ce qui économiquement n'était pas rentable. L'équipe de Faget doit s'y résoudre. Toutefois un compromis est trouvé en mai, Douglas modifiera le S4 pour l'adapter au 3,8 m de diamètre du CM lors des missions SA 7, 8, 9 et 10.
A ce moment, la cabine Apollo ressemble à Mercury mais en plus gros. Pour la protection thermique, l'équipe de Faget propose d'utiliser sur la partie conique du Bérylium comme Mercury. Le centre de Langley propose d'arrondir les bords de la cabine entre le cône et le bouclier et d'entourer complètement la cabine de matériaux ablatif ce qui assurera une protection contre les radiations mais alourdira le vaisseau.

5 mai, à bord d'une cabine Mercury, Alan Shepard réalise un "saut de puce" de 15 mn atteignant une altitude de 180 km avant de retomber en mer sain et sauf. 

En juillet, près de 300 personnes représentant les responsables de la NASA, les grandes firmes aérospatiales US, les politiques se réunissent à Washington pour définir le vaisseau Apollo. Les premiers appels d'offres sont lancés à l'industrie dans la foulé. A la fin du mois, la NASA invite 12 firmes à proposer un premier projet sur Apollo avant le 9 octobre Boeing Airplane Company, Chance Vought Corporation, Douglas Aircraft Company, General Dynamics/Convair, General Electric Company, Goodyear Aircraft Corporation, Grumman Aircraft Engineering Corporation, Lockheed Aircraft Corporation, McDonnell Aircraft Corporation, Martin Company, North American Aviation, Inc., et Republic Aviation Corporation. Le cahier des charges comprend l'étude d'un vaisseau capable de rester deux semaines en orbite terrestre basse. Ce vaisseau servira de base pour développer le véhicule lunaire et testera les différents systèmes nécessaires à cette mission (rentrée, environnement, support sol). Il sera lancé par un Saturn C1. La version lunaire sera testé par un Saturn C3 et le NOVA. La firme choisie devra développer le Command et Service Module CSM, l'adaptateur SLA, la logistique sol et le système de guidage en vol. Apollo sera un vaisseau triplace conique équipé de moteurs de contrôle d'attitude, d'un moteur pour les mises en orbite, d'un système d'éjection en vol LES et d'un système de récupération par parachutes ELS. L'intérieur recevra trois couchettes, un système de conditionnement de l'air, un système de récupération des déchets. L'atmosphère sera composée d'un mélange d'oxygène et d'azote sous 7 psi, de piles à combustible assurant la fourniture en électricité et en eau potable. Enfin un système de communication permettra les différentes liaisons en vol.  

Le 9 août, le premier contrat pour Apollo est passé avec le MIT Instrumentation Laboratory pour l'étude du système de guidage et de navigation G&N. Le MIT avait été contacté en début d'année pour six mois d'études.

Fin novembre, le Manned Spacecraft Center MSC (ancien STG) contracte North American Aviation pour étudier un système de récupération en vol des cabines Apollo à base de para-pente. Le 28, alors que Martin annonce avoir remporté le contrat de développement du module de commande et de service Apollo, la NASA et le MSC annonce que c'est North American Aviation qui a reçu le contrat fort de ces nombreuses années d'expériences. Un autre contrat sera passé dans les 6 mois pour développer le module lunaire. NAA est aussi chargé de développer l'étage S2 du Saturn C5 tandis que sa filiale Rocketdyne développe l'ensemble des moteurs. Avec ces nouveaux contrats, NAA peut s'agrandir. A Downey, en Californie, les bureaux d'études n'occupent que les deux étages d'un modeste bâtiment. A coté, d'autres bâtiments abritent les activités spatiales. Du personnel est alors recruté et du terrain acheté pour construire d'autres bâtiments et installations. Au cours des 6 premiers mois de 1962, NAA doublera son effectif de 7000 à 14000 personnes. Une des plus grandes structures fabriquée pour Apollo est le Impact Test Facility. Avec ses 46 m de hauteur, il ressemble à une gigantesque balançoire. Sa mission, ester les modules de commande lâcher sur le sol ou dans un bassin afin de vérifier leur solidité et leur intégrité. 

Décembre, les premiers contractants sont désignés, Collins radio, Garrett Corp, Honeywell Inc et Northrop Ventura Division.

COMMAND MODULE: PROBLEMES ET SOLUTIONS 

Comme prévu, la première année d'études concerne les structures, le bouclier thermique et la protection contre les radiations. La fabrication de maquettes qui n'est pas juger utile dans un premier temps va prendre une proportion importante au fur et à mesure du développement. Des Boiler Plate, ainsi nommé à cause de leur aspect de cocotte minute sont construits et testés. Un atelier de 305 personnes est chargés de les construire.

Janvier 1962, le Apollo Spacecraft Project Office (ASPO) est crée au MSC présidé par Charles W. Frick. L'ASPO sera le responsable technique auprès des contractants pour le développement du vaisseau Apollo. Les premiers dessins du CM sont présentés, ils préconisent une réduction du diamètre, la possibilité de retour en para pente, 160 kg d'eau pour la protection contre les radiations, des réservoirs de carburant redondant pour le système RCS et une augmentation du poids et du volume. Les propergols solides proposés pour le SM sont remplacés par des ergols stockables alimentant un unique moteur le SPS. Le premier ordre de fabrication de la première maquette est passé le 22.

Février, un contrat est passé avec Lockheed Propulsion Company par NAA pour développer le système d'éjection du CM à propergols solides Launch Escape System LES. Afin de tester en vol la configuration, un booster Little Joe 2 est proposé comme pour le programme Mercury pour lancer la cabine. 5 lancements sont programmés entre 1963 et 1964 (décision prise en avril).

Mars, la firme Marquard est sélectionnée pour développer le système RCS du CM Apollo. Aerojet General corp est choisit pour le moteur SPS, Pratt & Witney pour les piles à combustible et Avco Corp pour le bouclier thermique.
La direction du programme Apollo est transféré de Langley à Houston le nouveau centre spatial des vols habités. 

Le 4 avril, une maquette du CM Apollo, construite par Space and Information Systems Division de NAA, est présenté au public pour la première fois durant une visite de la presse chez NAA. Thiokol Chemical Corporation est sélectionné pour réaliser le moteur de la tour d'éjection Apollo le LES.
Le 11, le Pt Kennedy fait du programme Apollo une priorité nationale. 

Mai, c'est General Dynamics/Convair qui fabrique le lanceur Little Joe pour tester les BP Apollo et la tour d'éjection LES depuis le centre de White Sands au nouveau Mexique.

Juin, l'utilisation d'oxygène à 100% permettra de sauver 12 kg sur le CM et de réduire la complexité du système de contrôle environnemental.

Juillet, la première maquette d'Apollo est examiné chez NAA. La firme termine l'étude du bouclier thermique en fibre de verre pour le CM. Il reproduit la rigidité d'une coquille en aluminium et sera utiliser sur les BP. Beechcraft Aircraft Corp est sélectionné pour construire les réservoirs de stockage pour les ergols super critique.

Alors que les études sur les moteurs et les lanceurs vont bon train, le choix de la méthode pour atteindre la lune n'est pas encore définie. Trois modes sont en concurrence: le mode direct, le rendez vous en orbite terrestre et le rendez vous en orbite lunaire. Le mode direct nécessite l'envoie d'un gros lanceurs de 9000 tonnes, NOVA. Avec le rendez vous en orbite terrestre EOR, Von Braun prévoit l'envoie de pas moins de 15 Saturn pour assembler un véritable train lunaire destiné à s'envoler vers la lune.
La dernière méthode, rendez vous en orbite lunaire LOR est de loin la moins coûteuse. Un seul Saturn envoie le train lunaire qui est assemblé sur le trajet terre-lune. Après la mise en orbite lunaire, un module  s'en détache avec deux astronautes et se pose sur la lune. Au retour, une partie s'en détache pour ramener les deux hommes vers le vaisseau mère. Seul revient sur terre le module d'habitation avec son moteur. Le gain en masse par rapport au EOR est de 4500 kg et ne nécessite pas de développer un module lunaire complexe et lourd. Inconvénient majeur, les manoeuvres orbitale autour de la lune seront plus difficile et risqué qu'en orbite terrestre. L'approche EOR ou ascension directe aurait requit que l'équipage atterrisse sur la lune sur le dos et utilise une série de miroir et caméra TV pour déterminer leur point d'impact au sol. La technique LOR demandera une approche type hélicoptère, l'équipage ayant le sol en vue devant eux. Selon les études, le LOR permettra de gagner 6 à 8 mois et coûtera 9,2 milliards $ au lieu de 10,6. 
Ce concept LOR est finalement choisit après des mois de bataille en juillet. NOVA est alors abandonné au profit de Saturn. En novembre, Grumman sera choisit pour développer le module lunaire et en décembre, le centre Marshall officialisera le lanceur Saturn C5 capable de placer 129 tonnes en orbite terrestre et 45 vers la lune. 

Août, le développement du système RCS du SM est réassigné à Rocketdyne à la place de Marquardt. La longueur du module passe de 3,5 à 3,9 m afin d'augmenter la capacité en ergols.
Le 2, le bouclier thermique du Boiler Plate 1 est terminé avec 5 jours d'avance sur le calendrier. 
Le 7, le BP 25 est soumis à des essais au 1/4 d'impact sur l'océan Pacifique à l'entrée d'Habort à Los Angeles. Trois autres essais ont lieu le 9. 

Selon le nouveau calendrier NASA, le développement du CSM Apollo sera terminé en 1965. Les dessins du SM seront termine en mai 1963 et ce du CM en juin, la construction du premier CSM est prévu en février 1964 pour un premier vol en mai 1965. 

Septembre, la NASA annule 5 maquettes de modules de commande, trois BP et quelques équipements au sol suite à des restrictions de budget. Le 7, le premier Boiler Plate BP 1 est accepté par la NASA. Il sera destiné au NAA Engineering Development Lab pour des essais d'impact sur terre et dans l'eau. Le 10, le BP 3, montrant l'aménagement interne de la cabine est envoyé au MSC 
Le 25, le BP 1est testé suspendue à des parachutes avec de bon résultats. Les impacts sur terre permettent de tester les systèmes d'atténuation et d'absorption pour les sièges de l'équipage et les déformations d'impact.
La masse du CSM Apollo est limitée à 36 000 kg. La masse du CM est estimé à 3800 kg mais devra être réduite à 3400 tandis que celle du SM sera réduite de 4600 à 4400 kg.

Octobre, les vols Apollo seront définis par des lettres et des nombres suivant les missions: 
- Pad Abort PA 1, PA 2, pour les tests de vol avorté au sol, 
- A 001, A 002 pour les vols avec le lanceur Littke Joe 2, 
- A 201, A 202 pour les vols avec le lanceur Saturn C 1B et A 501, 
- A 502 pour les missions avec les lanceurs Saturn C 5.
L'abandon de parachutes individuels pour les astronautes dans le CM élimine le système d'éjection de l'écoutille latérale. Un ensemble de verrou rapides pour ouvrir la trappe de l'intérieur serait nécessaire en cas d'atterrissage forcé. Ces verrous devront être fonctionnels aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur.

Novembre, NAA sélectionne Raytheon Company pour développer le système de guidage d'Apollo. Aerojet termine avec succès les premiers essais du prototype du moteur SPS du SM. 

Le développement du module lunaire LM est confié à Grumman.

Décembre, le premier test du système de parachute du CM réalisé au Naval Air Facility, El Centro, en Californie est un semi échec, un des trois parachute ne se gonfle pas en totalité, un se disreefed prématurément et le troisième se disreefed et se gonfle après.
Premier tests de mise à feu du moteur à propergol solide de la tour d'éjection du CSM chez Thiokol Chemical Corporation. 
Le 21, le BP 3 est livré au Northrop Ventura afin d'y installer son système de récupération au sol. Ce BP est prévu pour des tests en parachute avec atterrissage au sol en 1963 à El Centro californie. 
La division Rocketdyne de NAA réalise ses premiers essais du système RCS du SM.

Le CM M18 en décembre 1963

Les hésitations dans le choix du mode de vol pour atteindre la lune retardent les premiers travaux de développement du CSM chez NAA. Lorsque le LOR est choisit, il s'avère que le CSM ne sera pas adapter à une mission lunaire. Conçue pour des missions en orbite terrestre le CM Block 1 n'est pas équipé de sas d'amarrage avec le module lunaire. Autre changements, NAA transfère la construction du SLA, l'adaptateur avec l'étage S4B à Tusla en Oklaoma n'ayant plus de place à Downey. En cette fin d'année, NAA a construit 6 véhicules de test et deux maquettes à l'échelle 1. La grande variété et la complexité des pièces composants le vaisseau Apollo ainsi que le degré de faisabilité et de qualité demandé pour chacune impose de nombreux problèmes de fabrication. Ces problèmes demandent des avancés dans de nombreux domaines comme l'électronique, les matériaux anti feu, les isolants plastiques et cryogéniques, la métallurgie (soudure et brasure), les adhésifs, la mécanique et la conception de nouveaux outils de fabrication. Construire Apollo, c'est fabriquer et assembler 5 sous ensembles, le Command et Service module, le Lunar Module, le Lauch Escape System et le Spacecraft Adapter. Seul le LM est assemblé en dehors chez Grumman à Bethpage. Le SM et le SLA étant assemblé à Tusla.  De nombreux sous traitants participent au développement, MIT pour le système de guidage, Collins Radio Cie pour le système de communication, Garret Corp pour le système ECS, Mineapolis Honeywell Regulator Cie pour le système de contrôle d'attitude et Northrop Corp pour le système de parachutes.  

BLOCK 1 vs BLOCK 2

Entre 1963 et 1964, la construction des modules Block 1 destinés aux vols circumterrestre et Block 2 destinés aux vols lunaires se poursuit en parallèle. En juin 1963, le contrat renégocié avec NAA porte sur 889 300 000 $ plus 50 000 000 $ d'honoraire, soit 934 400 000 $ pour la fourniture de 11 maquettes, 15 Boiler Plate et 11 vaisseaux de vol. Le 12 mars, le premier Boiler Plate de vol, le BP 13 est terminé et accepté par la NASA. 

CSM BLOCK 1

Pour la stabilisation du CM lors de son éjection en cas de mission avorté, des ailerons sont montés près du nez. De forme semi circulaire, ils permettent à la cabine de se placer en bonne position sur son nez. Les récents changements dans les sous systèmes de bord ont déplacé le centre de gravité de la cabine ce qui a conduit à allonger ses ailerons et à alourdir l'ensemble. La solution de NAA est de mettre ses ailerons dits "canard" sur le moteur de la tour d'éjection LES. La NASA accepte d'utiliser ses dispositifs sur le Block 1 et de voir si ils pourront être enlevé plus tard sur les Block 2.

Le système LES (Launch Escape System) en soufflerie  dans le tunnel du centre Ames de la NASA.

Janvier, le MSC annonce les nouvelles tâches des 7 premiers astronautes américains: L. Gordon Cooper et Alan B. Shepard seront responsables du restes des phases pilotés du programme Mercury, Virgil I. Grissom sera spécialisé sur le programme Gemini, John H. Glenn sera sur Apollo, Scott Carpenter couvrira l'entrainement aux activités lunaires et Walter M. Schirra sera responsable de l'enrainement et des opérations pour Gemini et Apollo. Pour coordonner l'ensemble des activités des astronautes, Donald K. Slayton assurera la supervisation du bureau des astronautes.
Pour les astronautes du groupe n°2 l'assignation est:
Entrainements et simulation, Neil A. Armstrong;
Boosters, Frank Borman;
Dessin du cockpit et intégration des systèmes, Charles Conrad;
Système de récupération, James A. Lovell; 
Guidage et navigation, James A. McDivitt; 
Planification des missions Elliot M. See;
Communications, instrumentation Thomas P. Stafford;
Contrôle système de vol Edward H. White II; 
Système de contrôle environnemental, équipement personnel et de survie John W. Young;

Mars, NAA termine la construction du BP 9 constitué du CSM et du LES. Il est livré au MSC pour des tests de vibration. En avril, il sera envoyé au centre Marshall pour être intégré au lanceur Saturn C1.

Mai,  à El Centro, Californie, Northrop Ventura réalise une série de tests pour qualifier le système de récupération au sol ELS. Le BP3 est ainsi largué d'un avion C 133 et freiné par trois parachutes.

Juin, un premier essai grandeur nature de mise à feu du moteur SPS est réalisé au centre Arnold Engineering Development. Mais lors de la séquence d'arrêt, une valve reste ouverte et le moteur reste en fonctionnement à pression réduite ce qui détruit partiellement la tuyère.

Juillet, le BP 6 est envoyé à White Sands. Le lanceur Little Joe est aussi envoyé de chez Genral Dynamic au White Sands Missile Range pour un test en août. 

Août, le contrat avec North American s' élève à finalement 934 millions $ pour la fourniture de 11 maquettes, 15 véhicules de test et 11 modèles de vol. Le 28, le lanceur Little Joe 2 est lancé pour un vol de qualification QTV 1 de White Sands.

Revue à Downey en août 1964 pour Apollo

Septembre à El Centro, le boilerplate (BP) 3 est détruit pendant un test, son parachute se s'est pas déployé lors d'un essai de largage. il sera remplacé par le BP 19.

7 novembre, premier test Pad Abort (PA-1), qui permet au BP 6 de s'envoler propulser par un lanceur Little Joe 2 de White Sands. Après une trajectoire nominal, le CM est séparé du lanceur grâce à la tour d'éjection et atterrit soutenu par ses trois parachutes 165 secondes plus tard.

Décembre, Pratt and Whitney Aircraft livre trois prototypes de piles à combustible pour le CM Apollo à NAA. Une première est mise en route en janvier produisant de 20 à 50 A durant 4 heures ainsi que 1 500 cm3 d'eau. 

1964

1964 marque le début des études officielles du CSM Block 2 destiné au vol lunaire et équipé d'un système d'amarrage. En discussion depuis 1962, la façon de revenir du module de commande dans la mer ou sur terre reste en suspens. En ce début d'année, NAA recommande de faire revenir le CM sur mer, l'atterrissage sur terre étant une option secondaire. Finalement, la NASA se rallie à ce choix comme pour Mercury.

Durant les années 1963-64, de nombreuses réunions permettent de définir les sous ensembles du CM en fonction des missions planifiées. Ainsi pour les missions de longue durée, une procédure de réparation ou de remplacement du matériel avait été mis au point dès le début des études. La création de ce concept et de l'outillage associé avait pour principal défaut d'augmenter la masse de la cabine. En avril 1964, la NASA fait savoir que ce concept ne lui plait pas, préférant que le travail se fasse au niveau de la fabrication et de la qualification des composants par des tests vigoureux. Si un problème devait intervenir en vol, l'équipage aurait pour instruction d'utiliser un autre système en doublon. NAA se devait d'améliorer son programme de fiabilité, de fabrication, d'essai, de traçabilité, de normalisation et de soutien sol. De tels engagements avaient déjà été pris pour le développement du Block 2. De plus NAA doit maintenant travaillé avec un nouveau partenaire, Grumman le constructeur du module lunaire LM. Ce dernier se plaint des nombreux changements dans le plan de vol qui l'oblige à changer ses propres composants. 

La simulation au sol d'une mission lunaire complète avec pour but la récupération de 160 kg d'échantillons lunaire est proposée, baptisé DRM. Elles permettra aussi de rechercher les éventuelles défaillances dans les procédures et déterminer les réponses à apporter dans la planification et les besoins  sur les vaisseaux. Quatre mois de travaux intenses, de planification, d'analyses sont réalisées par des douzaines d'ingénieurs de la NASA et les principaux contractants. Afin de rendre possible un lancement précis en tenant compte des positions célestes de la terre et de la lune une date est sélectionnée, le 6 mai 1968. Chaque phase du vol est ainsi décortiquée, analysée, simulée et éventuellement corrigée. Un des résultats de cette revue de vol fut de définir la fonction "chaloupe de sauvetage" pour le LM. En fonction des pannes rencontrées au cours d'une mission, le LM pourra servir de de canot de sauvetage en utilisant son moteur, son système de guidage, son système de support vie et les autres systèmes destinés à assurer la survie de l'équipage jusqu'au retour sur terre avec le CSM. Afin de satisfaire à ce cahier des charges, les consommables de bord du LM (eau, vivres, oxygène, électricité) sont augmentés de 15%. Six ans après cette décision, la méthode se révèlera très utile lors de la mission Apollo 13 ! Les résultats de cette simulation permet d'accélérer le développement du Block 2 quelques peu délaissé. Différents du Block 1, le CM Block 2 possède un sas d'amarrage avec le LM et un tunnel de liaison. Ce système d'amarrage "tige-cône" permet au CM équipé d'une sonde male d'entrer en contact avec le cône récepteur du LM. 12 verrous assurent une liaison définitive entre les modules. La sonde enlevée libère le passage entre les deux modules. Les études sur la sonde du CM ont commencé fin 1963.

Février, un carénage de protection appelé Boost Protective Cover est rajouté au système d'éjection en vol LES. Son rôle est de protéger les hublots du CM des flames du moteur d'éjection et d'éviter l'échauffement du module lors de l'ascension. Le centre des vols habités MSC demande à NAA d'étudier la possibilité d'utiliser les moteurs RCS du SM lors de la désorbitation en cas de panne du moteur principal SPS.  
En Californie, le BP 19 est testé à El Centro simulant les conditions d'un vol réel et de la récupération du BP 12. 

Mars, la version Command Module Block 1 est finalisée et une première maquette est présentée. Les équipes du MSC et NAA passe en revue le Block 1: 70 requêtes sont acceptées, 14 repoussées à plus tard et 26 rejetées. Les couchettes inquiètent plus particulièrement les ingénieurs: Trop serrées, elles ne permettent pas aux astronautes de se mouvoir facilement dans la cabine même avec un scaphandre non pressurisé. Trois pilotes se situant côte à côte dans leur couchette seraient pratiquement immobilisés. En juillet, des ajustements sont été faits pour améliorer cette situation. Après une seconde revue en septembre, NAA commence la production du bloc 1, les modules de commande et de service destinés aux missions terrestre. Un prototype de batteries est livré par Eagle-Picher Industries, Inc chez NAA. Elles seront utilisé dans le CM lors de la rentrée dans l'atmosphère.

Maquette du CSM Apollo expoisé à New York pour la grande foire internationale, en fait exposition universelle qui couvrira 2 années de avril à octobre 1964-65. Elle s’est déroulée dans le parc de Flushing Meadows-Corona Park dans le quartier de Flushing. Le thème de la manifestation était ” Peace Through Understanding ” (La paix à travers la compréhension).

Avril, les tests de mise à feu du moteur SPS phase 1 se termine au centre Arnold Engineering Development et sur le site de Sacramento de Aerojet-General Corporation's. Le dernier essai en simulation d'altitude a duré 635 secondes.
Fin avril se déroule la première revue d'inspection de la maquette du Command Service Module Block 2, à Downey CA, avec les équipes du MSC et NAA. Les principales modifications portent sur : 
_ l' intérieur de la cabine, complète mais sans l' écoutille, l' éclairage du panneau de contrôle, l' équipement de survie, les connections ombilicales et limitation des charges en zéro G 
_ l' extérieur du CM, complet mais sans l' écoutille et le couvercle de protection avant 
_ le système d' atterrissage 
_ le système d' évacuation d'urgence LES 
_ Le module de service SM
Près de 111 requête de changement sont demandées au cours de cette inspection présidée par Robert O. Piland (Pt), Christopher C. Kraft, Jr., Donald K. Slayton, Caldwell C. Johnson, Owen E. Maynard, et Clinton L. Taylor du MSC; et H. G. Osbon et Charles H. Feltz de North American.

Après l'abandon de pièces de rechange dans le CM et le LM, les travaux sur le Block 2 se font plus rapide. Comme pour le LM, un important programme "minceur" est demandé à NAA (avec notamment la réduction du bouclier thermique et l'allégement de la structure du SM). 

Pour la première fois, 3 scaphandres représentatifs de l' équipement des astronautes Apollo sont utilisés dans les couchettes du CM (pressurisation des scaphandres et mise en place dans les couchettes cote à cote, test sur un scaphandre pour vérifier la mobilité). Les scaphandre de Gemini utilisés dans les mêmes conditions sont jugés mieux adaptés. Leur utilisation dans le cadre des missions en orbite terrestre conduirait à économiser de l'argent. La décision sera prise en mai suite à d' autres tests. Parallèlement les scaphandres pour Apollo seront redessinés.

Le BP 12 est testé en vol le 13 mai 1964 sur la base de White Sands au Nouveau Mexique avec une fusée de type Little Joe 2. Cette fusée était capable de propulser le CM avec le système d' éjection du CM à 10 km d' altitude. Ces tests permettent de valider la tour de sauvetage et le retour du CM en parachute. L'atterrissage se fait avec seulement deux parachutes, les suspentes du troisième s'étant cassés.
Le premier Boiler Plate de vol, le BP 13 est lancé avec succès avec un Saturn 1 lors de la mission SA 6 A 102 le 28 mai. Le BP, un LM adapter (le tronc de cône reliant le S4B, troisième étage du lanceur et qui s' ouvre en quatre pétales, libérant le module lunaire) le SM, module de service, ainsi que le cône protecteur avec la fusée d' éjection LES, Launch Escape System, sont mis en orbite pour la première fois. 

11 juin, début du mandatoire réalisé par NAA pour changer le CSM Block 1 et Block 2. 

Septembre, seconde revue de la maquette du Block 2. 67 changements sont acceptés, 23 repoussées à plus tard et 12 rejetées. Elle est suivit par le début de la fabrication des premiers modules.. 
Le 18 septembre, le lanceur SA 7 met en orbite le BP 15 pour des manoeuvres , avec notamment des test sur le système de guidage.

8 octobre, la configuration du système de manœuvre orbitale RCS est établie pour le SM et le LM. Le même jour, la conception des radiateurs chargés du contrôle de l'environnement ECS est rejetée par le centre des vols habités. Sur la base des simulation des rentrées dans l'atmosphère, NAA recommande de nombreux changements sur le CM. Une autre inspection visuelle du système de contrôle environnemental est demandée. Le système de stabilisation et de contrôle en vol devra lui aussi être modifié afin d'éviter une catastrophe. Trois piles à combustible de Pratt & Witney sont soumises à des tests en chambre à vide chez NAA. A Downey, North American réalise un premier test de saut avec le BP 28 simulant un atterrissage avec trois parachute dans l'eau. Un second saut simule un atterrissage avec seulement deux parachutes. 

26 novembre, le système de contrôle environnemental s'avère inadéquat sur le Block 1. Lors d'un essais mécanique simulant une rentrée à 20g, un bouclier thermique d'un CM casse à 120% de sa charge maximale. 

Le 8 décembre, la mission A 002 (Q Abort test) permet au BP 23 lancé par un lanceur Little Joe 2 de White Sands de gagner une altitude de 9 km. Après éjection, le BP déploie ses parachutes et revient en mer après 7 mn de vol.
18 décembre, NAA livre le CSM 001 à White Sands. Le SM est envoyé quelques jours plus tard pour des tests de moteur. Aerojet enverra le système de propulsion du module dans ses installations le 6 janvier prochain. NAA reçoit le feu de la NASA pour fabriquer le CSM Block 2.

Fin 1964, le programme de développement du CSM Block 1 et 2 est sur la bonne voie tout comme le programme du LM.

1965, GEMINI ENTRE EN SCENE

Le programme Gemini est décidé à la hâte fin 1961 pour combler le trou entre les derniers vols Mercury et le premier vol Apollo habité prévu en 1966. Gemini permet de tester les techniques qui seront appliquer à Apollo, les vols de longues durée, les EVA et les amarrages. En un an et demi 10 vols habités sont lancés permettant de réaliser des EVA et travailler dans l'espace (GT 4, GT 9, 10, 11 et 12). GT 5 et 6 restent 8 et 15 jours dans l'espace tandis que les 5 dernières missions tenteront divers amarrages avec des étages de fusées Agena. L'expérience Gemini permet de sélectionner les astronautes qui partiront vers la lune dès 1966. Avec Gemini, la NASA inaugure son nouveau centre de contrôle, le Mission Control Center à Houston qui remplace la petite salle de Cap Canaveral utilisé pour Mercury. Le MCC servira à contrôler les missions lunaires.

La NASA mène de front deux programmes, Apollo et Gemini. Comme les astronautes seront amenés à rester plusieurs jours dans l'espace lors du voyage terre-lune, la NASA avait besoin de données concernant le danger des micrométéorites dans la proche banlieue terrestre. Trois satellites Pegasus seront lancés par les dernières missions du Saturn 1 pour mener à bien cette étude. En parallèle, les sondes Ranger 8 et 9 transmettent toute une série de photos de la lune et d'images TV.

Janvier, premier revue de concept du CSM Block 2 chez NAA à Downey. 10 groupes de travail évalue le dessin du vaisseau et résolvent quelques problèmes mineurs.
La NASA décide pour économiser 5 millions $ de modifier le LC16 des lanceurs Titan 1 pour y tester les mises à feu du SM en milieu d'année et plus tard du LM en 1966. Les travaux démarre le 20 janvier pour se terminer en mai. Les pads Titan sont conçues pour tester les premiers et seconds des lanceurs séparément. Le pad principal testera le SM et le pad secondaire le LM. Comme les Titan utilisent les même ergols les modifications seront simples (mécaniques, électrique et structurelle).

11 janvier, Dalmo-Victor est sélectionné par NAA pour développer les antennes bande S grand gain qui seront utilisé au delà de 14 816 km de la terre.
L
ors d'un test sur la séparation du CM et du SM, la coupure du bras ombilical cause d' importants dommages au bouclier thermique. Le système pyrotechnique de coupure sera redessiné par NAA. Le développement du système de mortier permettant d'éjecter les parachutes du CM est terminé. Il sera maintenant tester en vue de sa qualification dans les prochains mois. 
18 janvier, General Motors' Allison Division termine les tests de qualification des réservoirs de propergols du SM.
28 janvier, le BP 28 réalise son second test d'impact en mer. Malgré la solidité de la partie arrière, et d'autres tests en février, le module est sérieusement endommagé. 

5 février, le SM 001 est mis à feu durant 10 seconde à White Sands. Ce module est la première pièces de vol du programme.
8 février, le centre MSC annule le radar de rendez vous sur le CSM.
10 février, tests de compatibilité avec les systèmes électromagnétiques à bord du CSM et du LM. Ses tests prévus en septembre 1964 sont menés dans une chambre anéchoique avec des maquettes.16 février lancement d'un Saturn 1, mission SA9 porteuse du CM BP 16 avec logé dans le SM le satellite Pegasus destiné aux études des micro météorites. Ce BP est équipé d'une tour LES éjecté après l'allumage de l'étage S4. 
15 février, après réflexions, le MSC et NAA décident de confirmer les commandes de matériels sur les CM 012 et 014. Un test de mise à feu du moteur SPS du SM 001 a lieu à White Sands. 
17 février, Jo Shea du MSC clarifie les capacités pour un vol non habités du CSM Block 1. Les CSM 017 et 020 voleront sur Saturn 5 et réaliseront des tests de rentrée dans l' atmosphère. Les CSM 012 et 014 seront livrés au KSC pour des vols habités sur Saturn 1B. En outre ils pourront être modifiés pour des missions non habités. Le calendrier pour le CSM 012 prévoit une décision 5 mois avant le lancement du AS 204, dont la date est toujours retardée.
25 février, en utilisant une maquette, la division équipement de l' équipage du MSC teste les conditions d' endos sage d' un scaphandre à l' intérieur du module (9 à 10 minutes au maxi et 4 à 5 minutes en moyenne).
Le 26 février, le vol SA 201 place sur trajectoire suborbitale le CSM 009 qui est récupéré dans l' océan par le USS Boxer. 

CM 009 en exposition

2 mars, troisième tests d'impact en mer du BP 28.
3 mars, le MSC recommande l'ajout 45 kg d' eau dans un compartiment du SM pour le système de refroidissement du vaisseau.
9 mars, la société AVCO découvre des fissures dans le bouclier thermique des CM. Selon la firme ils seraient dus à un remplissage incomplet des nids d' abeille constituant la base du bouclier. De nouvelles procédures industrielles sont décidées et le bouclier du CM 006 réparé sans problème.
11 mars, le MSC donne son accord à NAA pour changer l'angle de suspension des parachutes du CM (27° et demi). Les modifications seront prises en compte dès le CM 017.
16 mars, le MSC demande à NAA d' inclure 9 expériences sur la mission CSM 012 SA 204 pour étudier le comportement des astronautes en vol. Le 25 juin, les 5 dernières expériences seront annulées et une autre ajoutées.
26 mars, début des essais en parachute du BP 1 avec des impacts dans l' eau sous de très grands angles. Ils se termineront le 15 avril. Des mesures seront réalisés sur différentes parties de la coque afin de modéliser les efforts.

Dans une des grandes salles de NAA à Downey, un CSM Apollo en phase de test "polarity checker". Les tests ont pour but le système de guidage et de navigation du vaisseau. Un boitier est installé sur les couchettes du CM chargé de mesurer la réponse des gyroscopes. Le vaisseau est posé sur un support qui peut s'incliner de 6 dégrés à gauche et à droite et tourner sur lui même selon les 3 axes roulis, tangage et lacet.

2 avril, NAA présente ses modifications finales de l' installation électrique du 011. Trois nouvelles batteries seront installées.
5 avril, afin d' évaluer le contrôle manuel du pilotage du CSM 011, cinq pilotes dont deux astronautes volent en simulateur à Honeywell.
6 avril, les tests de qualification de vibration du 006 sont terminés.
16 avril, NAA termine les tests de qualification des réservoirs de propergols des moteurs RCS du SM.
16 avril, deux piles à combustible tombent en panne pendant des tests de qualification après 10175 heures de fonctionnement. Elles seront redessinées et requalifiées.
20 avril, l' inspection initiale du 009 commence à Downey CA. Le MSC et NAA évalue les capacités du vaisseau avec les besoins de la mission SA 201.
22 avril, NAA met à jour les besoins en puissance électrique du CM 011 :
_ Prélancement 159 W par heure
_ Ascension 4457 W par heure
_ Rentrée 1032 w par heure
_ Post atterrissage 2288 W par heure
Pendant le vol, la rentrée et l' atterrissage ce sont les batteries qui assureront l' alimentation en électricité. Trois batteries auxiliaires assurent l'alimentation des programmes de contrôle de mission et des instruments. A l'amerrissage, toutes les batteries prennent le relais pour l'alimentation post amerrissage.
23 avril, NAA termine les essais à bord d'un avion zero g du système de conditionnement des déchets à bord du CM. 
26 avril, le premier bouclier thermique avec revêtement ablatif est livré pour le CM 009 par AVCO. Le BP14 simule la mission que réalisera le CM 009.
28 avril- 4 mai, le MSC demande à NAA d' équiper les CM 012, 014, 017 et 020 de systèmes de contrôle de la combustion du moteur du module de service contre les vibrations.

6 mai, la firme SMD, structures & Mechanics Division détermine que l'adaptateur LM SLA ne survivra pas à l'éjection de la tour de sauvetage en cas de vol avorté. NAA consolidera les charnières supérieures et les attaches et redimensionnera les amortisseurs du 009.
7 mai, le premier LES est terminé et installé sur le 009.
12 mai, NAA envisage de monter une fusée de freinage dans le bouclier thermique du CM afin de réduire les forces d'impact lors d'un retour sur terre.
16 mai, trois séries d'impact en mer sont réalisés avec le BP 1. Le premier rapport préliminaire sur Apollo est réalisé par le MSC.
19 mai, mission A 003, avec le BP 27 lancé par un Little Joe 2. Après 25 secondes de vol et à 5400 m d'altitude, le booster se désintégre suite à un violent mouvement de tournis. Le système LES fonctionne sans problème éjectant le BP loin du lanceur. 
25 mai, lancement d'un Saturn 1 mission SA8, similaire à la mission SA9 avec le CM BP 26

3 juin, Northrop Ventura termine les essais de qualification du système de récupération au sol ELS à El Centro avec le BP 19.
29 juin, mission PA 2 au centre de White Sands. Le BP 23A simulant une avarie au sol sur le pad est éjecté à plus de 120 m. 
Juin, le centre MSC demande à NAA d'étudier un pré projet de fusée pour faire atterrir le CM Block 2 sur la terre ferme. Le centre a étudier la faisabilité du procédé avec des essais à échelle 1 le 26 mai.

19 juillet, NAA contracte Pratt & Witney pour développer des piles à combustible pour Apollo pour 30 millions $.
26 juillet, un mauvais fonctionnement d' un mécanisme oblige le BP 1 à atterrir sur la terre au lieu de l' eau initialement prévu. Cet incident pourrait retarder le programme.
30 juillet, lancement d'un Saturn 1, mission SA10 porteuse du BP 9A.

2 août, c'est Marqauard Corp qui réalisera le système de contrôle d'attitude RCS du SM Block 2 pour un montant de 6,5 millins $.
5 août, le BP 6A est endommagé lors d'un test en parachute à El Centro

18 août, premier inspection du CSM 011 pour la mission SA 202.
Le vol SA 202, le 26 août, permet la récupération du CSM 011 par l' USS Hornet. 
30 août, 55 changements sont approuvés par la commission d' inspection du CSM 011.

16 septembre, c'est le CSM 012 qui réalisera le premier vol habité Apollo, mission AS204.
27 septembre, NAA évalue le système de communication du CM en bandes S en utilisant les données du AS 501 CSM 017. 
29 septembre, la firme IES, Instrumentation & Electrics System Division fait état de problèmes avec les antennes du vaisseau Apollo.
30 septembre, le MSC demande à ce que l' épaisseur du bouclier thermique du CM soit réduite dès les modèles 011, 012 et 014 ce qui coûtera 500 000 $ et retardera les vols de 4 mois. Les tests de pression sur les hublots du CM Block 1 sont terminés.

1er octobre, lors de la revue d'aptitude finale chez NAA, le CM 002 est accepté par la NASA. Il est envoyé à White Sands.
12 octobre, les attaches du mortier des parachutes du CM 006 cassent pendant un test statique. Elles sont redessinées mais pas testées à nouveau.
20 octobre, pour gagner du poids, des études sont entreprises pour utiliser trois radeaux de survie une place et un système de survie dans le Block 1. 
La NASA accepte le CSM 009 pour son premier vol au cours d' une cérémonie à Downey. Le 009 comprenant le CM, SM, LES et l' adaptateur seront envoyés au Cap Canaveral et mis en place au sommet du Saturn 1B vers le 26 décembre.
21 octobre, les tests statiques du CM Block 1 sont terminés chez NAA. La date des lancements des Saturn 1B est révisé par le MSC à cause du retard de livraison des CSM 009 et 011. AS 201 partira en janvier 1966 et AS 202 en juin. Les vols AS 203 à 205 restent inchangées (juillet et octobre 1966 et janvier 1967).
23 octobre, la livraison du module de service 009 est retardé de trois jours à cause de la panne d' un moteur de l' avion de transport Guppy.

11 novembre, le moteur SPS du Block 1 termine ses tests de qualification. 
23 novembre, un incendie se déclare au cours d' un test sur le système RCS du CM 009. Trois semaines de retard sont à craindre. 

15 décembre, le dernier test statique du CSM (012) a lieu avec un facteur de charge de 140% simulant les efforts en vol du S1C.
31 décembre, le système RCS du SM est qualifié.

Fin 1965, NAA a livré 18 maquettes, 18 BP et deux vaisseaux de travail à la NASA.

1966

La première mission habité du vaisseau Apollo est planifiée pour la fin de 1966 après les dernières missions Gemini. Nommée AS 204, elle sera piloté par  Gus Grisson, Ed White et Roger Chaffee et testera le CSM Block 1 autour de la terre au cour d'un vol de 14 jours. Si la qualification du CSM pour les vols habités n'est pas autorisée, la mission sera inhabités. 

Janvier, essais du moteur SPS du Block 1 durant 600 secondes lors du troisième tests de qualification, soit 100 de plus que la durée nominale. Le moteur du SPS du SM 002 devra fonctionner durant 310 secondes
Début des essais des piles à combustible du SM à White Sands.
20 janvier, mission Little Joe 2, vol 004 sur la base de White Sands NM. C' est le premier essai en vol utilisant le BP 1 et le 6 eme et dernier test du programme de développement du CSM Apollo au WSMR. Les principaux objectifs de cette mission sont de démontrer les performances du LES en cas de vol avorté et l' intégrité de la structure du LES en vol. Le lanceur Little Joe 2 Propulse le BP de 4536 kg à 24 km d' altitude .

7 février, le programme d' amaigrissement du CSM est revue par NAA à Houston. 
26 février, lancement du premier Saturn 1B mission AS 201. Le CSM Block 1 009 est placé sur orbite, puis après une rentrée dans l'atmosphérique à 28 000 km-h, il est récupéré dans l'océan Atlantique. c'est la premier rentrée d'un CM Apollo.

14 mars, les dates des livraisons des CSM pourraient changer, CSM 008 en avril 1966, CSM 011 le 15 avril et le 007 le 31 mars. La NASA déclare que la date reste le 28 février pour chacun des modules. 

12 avril, une réunion a lieu à Bellcomm Inc sur l' état d' avancement des scaphandres Apollo crée par David Clark en modifiant ceux des Gemini. 
18 avril, livraison des CM 007 et 011 par NAA. Le 007 est envoyé à Houston où il servira pour des tests d' impact et de flottaison sur l' eau dans le golfe du Mexique. Il sera ensuite envoyé à Ellington AFB. Ce CM possède tous les équipements de récupération nécessaire à un vol. Le 011 est semblable aux modules qui voleront plus tard avec des SM équipés des systèmes de contrôle de l' environnement, des piles à combustible et du moteur SPS. Le 011 sera lancé fin 1966. 

Août, le CM 012 est livré à Cap Canaveral. Durant tout l'automne, l'équipage s'entraîne pour sa mission tandis que les techniciens prépare le vaisseau. De nombreux problèmes retardent la date de lancement désormais fixée au 21 février 1967. Un second vol piloté est annulé remplacé par un vol du LM 1, suivit d'un vol avec le CSM 101 Block 2 qui devra s'amarrer au LM 2 (AS 205-208).

27 août, lancement d'un Saturn 1B, mission AS 202. Le CSM 011 est placé sur orbite puis récupéré dans le Pacifique après une rentrée atmosphérique après 1 h 33 mn de vol.

14 septembre, les coûts des tests des vaisseaux Apollo en chambre à vide au MSC sont estimés. Ainsi les tests du 008 ont coûté 7 034 000 $ en main d' œuvre plus 321 00 $ pour la chambre et 277 000 $ pour le matériel. Le vaisseau est resté 83 jours dans la chambre avec simulation d' une mission de 96 heures inhabité et 163 heures. 

Octobre, début des essais en parachute du CM Block 2 à El Centro.

25 octobre, les réservoirs de carburant du SM 017 se fissurent après un tests de mise en pression chez NAA. Le SM 017 prévu sur AS 501 a été choisi pour ce test après que des fissures aient été détectés sur les réservoirs du SM 101. Le SM 017 avait subi d' autres tests de mise en pression sans aucun problème. La commission d' enquête conclut à un défaut de corrosion du à l' utilisation de méthanol dans le réservoir. Du fréon et de l' alcool seront maintenant utilisés le tout nettoyé avec de l' azote.

Le vol SA 204, prévu fin 1966 est retardé au 27 février 1967. Il doit utiliser le CSM 012 avec trois astronautes à bord pour une mission en orbite terrestre. 
Le vol SA 205A est lui prévu le 1 avril 1967, avec trois hommes à bord, Cunningham, Eisele et Schirra. Avant les retards du SA 204, un second vol avec le CSM Block 1 était prévu sur Saturn 1B. Il est annulé le 22 décembre. Ce second vol est remplacé par un autre prévu en août avec un équipage différent. Cette mission SA 205B doit embarqué Mc Divitt, Schweickart et Scott dans le CSM Block 2 avec arrimage d' un LM 2 lancé séparément par un Saturn 1B 208. 

TRAGEDIE AU CAPE

Le 27 janvier 1967, c'est le drame. Lors d'une banale répétition de compte à rebours sur le LC 34 où est érigé le lanceur Saturn 1B 204, les trois astronautes Grisson, White et Chaffee meurent dans leur cabine après le déclenchement accidentel d'un feu. Dans l'impossibilité de sortir et d'être rapidement secouru, les trois hommes sont rapidement asphyxiés par la fumée.  

Ce jour là, Dick Slayton est au centre de contrôle du Cap au coté de Stuart Roosa, le Capcom. Les astronautes prennent place dans la cabine 012, pour une seconde simulation de compte à rebours. A 19 h 50 TU, la cabine est pressurisée, le CD doit se terminé vers 23 h 31. 
Soudain, à 23 h 20, un membre de l' équipage s' écrit: "Je sens une odeur d' incendie". Puis c' est White qui crie: "Le feu dans la cabine". Trois secondes après, une autre voix: "Il y a un violent incendie à bord". Suivent sept secondes de silence. Au sol, les contrôleurs entendent des bruits divers, les astronautes essaient de se détacher et de sortir en ouvrant la porte. Chaffee appelle: "Nous brûlons, sortez-nous de là". Dans la chambre blanche, un technicien surveille la caméra de TV. Il aperçoit White, élevant les bras, il tente d' accéder à l' écoutille. Un hublot éclate, les flammes sortent de la cabine. La chambre blanche est envahie par la fumée. La température à l' intérieur dépasse les 500°C. Les astronautes sont asphyxiés dans leur cabine, sans que personne n' est pu les secourir. Ce soir là, il y a un certain relâchement dans les équipes au sol, beaucoup d' employés sont absents. Les astronautes ne sont pas là, on fête à Washington le traité sur l' espace. De plus, les équipes présentent sur la base n' ont apparemment pas eu le matériel adéquat pour porter secours à l' équipage, et de plus, elles ont été prévenues avec retard. 27 hommes sont hospitalisés, ayant risqué l' asphyxie pour tenter d' aller délivrer les 3 hommes. En vain.

Des questions sont posées: 
__ Pourquoi les astronautes n' ont ils pas pu ouvrir la porte de la cabine ? 
__ Comment est il concevable qu' un incendie se soit déclaré "spontanément" ?

Le 28 janvier, une commission d' enquête, avec 22 membres experts, est constituée. A sa tête, Floyd Thompson, le directeur du centre de Langley. A ses cotés : 
_ Frank Borman, astronaute ; 
_ Maxime Faget, directeur ingénering et développement ; 
_ E Barton Geer ; 
_ Georges Jeffsq, de North American Aviation ; 
_ Frank A long ; 
_ Le colonel Charles F Strang, de l' USAF ; 
_ Georges C White Jr, de la NASA ; 
_ John Williams, du KSC ; Georges Malley est membre conseiller.

Le 31 janvier ont lieu les funérailles des astronautes Grisson, White et Chaffee.

Le 2 février, le CSM 014 prévu pour le vol de Shirra arrive de Downey en Californie au KSC, dans le Pyrotechnic Installation Building PIB. Ce module doit servir comme simulateur pour le démontage du CSM 012. En outre, la maquette n°2 et une maquette de l'intérieur du CM doivent servir pour l' enquête. La tour de sauvetage LES, apparemment non concernée par l' incendie est retirer du CM afin de réaliser des photos. 
Ces trois morts mettent la NASA et le peuple américain en état de choc. Webb l' administrateur de la NASA offre sa démission au Pt Johnson qui la refuse. Le 5 février suivant, la commission d' enquête met en évidence l' origine du drame: un court circuit qui, intervenu dans une atmosphère d' oxygène pur, avait très rapidement provoqué l' incendie. 7 février, un premier rapport d' enquête confirme plusieurs anomalies dans la préparation du vol 204 : 
_ L' utilisation d' une atmosphère avec 100% d' oxygène sous pression pendant le compte à rebours. 
_ Le système d' ouverture de l' écoutille du vaisseau.
10 février, le SM 012 est déclaré inapte et ne sera pas utilisé dans le programme des vols apollo. Il servira comme support au sol. 
15 février, la commission met en avant des anomalies avant le vol 204 : 
_ Mauvaises liaisons entre le sol et la cabine. 
_ Des taux importants d' oxygène ; 
_ Problèmes de courant électrique. 
_ Problèmes de télémétrie et 
_ Problèmes sur le système de contrôle d' attitude de la cabine.
20 février, la commission demande que le SM 012 soit enlevé du lanceur 204 le 21. Il est amené au MSOB au KSC pour des tests. Le LC 34 sera remis en état après cette opération. Dans le PIB les techniciens préparent le démontage du bouclier thermique du 012 pour permettre l' accès au plancher de la cabine. 

On apprend aussi que la course aux délais avait fait faire des impasses dans la gestion du développement et de la fabrication du module de commande. Prés de 20 000 incidents avaient émaillé sa réalisation. 

Le 2 mars, des problèmes de câblage affectent le CM 017 qui doit voler avec le premier Saturn 5.
Le 3 mars, la commission d' enquête demande une classification de tous les matériaux utilisés sur le vaisseau Apollo. L'astronaute Frank Borman membre de la commission annonce que le démontage du 012 sera terminé le 10 mars. Le 7, le bouclier thermique est enlevé.
Dans les jours qui suivent, l'ordre des missions est modifié: le vol Apollo 2 (en fait Apollo 7) permettra l'arrimage d'un CSM et de son S4B en orbite et le lanceur  AS 204 emportera un LM pour une mission non habitée (ex mission AS 206) depuis le LC 37. Le lanceur sera démonté du pad 34. Une nouvelle désignation des missions Apollo est proposé par la NASA:
_ Tous les vols Apollo porteront un numéro suivant leur envol. Ainsi le prochain sera Apollo 4, le suivant Apollo 5, etc… 
_ Les vols d' application Apollo, seront désignés AAP sans distinction entre les Saturn 1B et 5, mission habité ou pas. Georges Low de la NASA propose de nommer la mission CSM 012 Apollo 1. La NASA avait approuvé cette décision avant l' accident, quand Grisson, White et Chaffee étaient toujours vivants. La même demande est faite par les veuves des astronautes. Georges Low du MSC demande de considérer AS 201, 203 et 202 comme mission faisant partie des vols Saturn 1 et de réserver la désignation Apollo 1 au CSM 012. Le prochain vol sera nommé APOLLO 4. Pour l' histoire, AS 201 est Apollo 1 A. AS 202, Apollo 2 et AS 203 Apollo 3.

Mi mars, le CM 017 est mis hors vol suite aux problèmes de câblage rencontrés en début de mois. L'assemblage avec Saturn est prévu le 29 avril. Le SM 012 sera utilisé comme support au sol après désactivation de ses systèmes. Il sera placé dans un coin éloigné au KSC pour 4 semaines. 
18 mars remise du rapport d' enquête de l' accident du 27 janvier dernier confirmant l' origine et la propagation du feu dans le CM 012. 

27 mars le démontage du CM 012 se termine. Près de 1261 morceaux ont été découpés et entreposé dans le PIB. 

Début avril, NAA doit remplacer les réservoirs d'oxygène du SM 017 tandis que l'on découvre que les soudures des réservoirs de combustible des SM sont contaminées. Le IMU système de mesure inertielle du CSM 017 est remplacé à cause d' un problème avec les condensateurs. Ce qui ne retardera que de 2 jours l' assemblage avec le lanceur. 
26 avril, puisque les CSM 017 et 020 utilisent toujours des matériaux inflammables, la NASA décide de purger les deux vaisseaux sur le pad avec de l' azote.

Le rapport de la commission d'enquête sur Apollo 1 est remis le 5 avril à l' administrateur James Webb. Il comprend 3000 pages. Le programme se poursuivra avec 500 millions de $ en plus au budget et de nombreuses modifications dans les procédures et les spécifications du vaisseau :

_ Tous les tests réalisés sous environnement 100% d' oxygène sont maintenant considérés dangereux, l' adoption d' une atmosphère composée de 60% d' oxygène et 40 % d' azote pour les opérations au sol sera appliquée; depuis le début de la conquête spatiale, c' est l' oxygène pur qui est utilisé pour assurer la pressurisation des cabines et scaphandres (sous une pression de 270 et 380 mm de mercure soit 1/3 de la pression atmosphérique). L' avantage de ce système outre sa simplicité était le gain de masse. Dans Mercury, il suffisait d'une réserve de 6 kg d'oxygène (dans une bouteille de 54 kg) et d'un système d'absorption de gaz carbonique, ce qui correspondait à un allègement notable par rapport à une solution où il aurait fallu emporter de l'azote. Le système de climatisation était également simplifié. La réduction de la pression intérieure permettait aussi d'alléger la structure et diminuait le taux de fuite de gaz. L'utilisation de scaphandres pour les EVA était également simplifié puisqu'ils utilisaient - même chez les Russes - une atmosphère d'oxygène pur. La solution qui avait bien fonctionné avec les vols Mercury et Gemini a été conservée sur Apollo, même si de nombreux spécialistes avaient souligné le danger d'incendie accru par cette atmosphère d'oxygène voisin du bars. En effet, a ce niveau tout brûle dans une atmosphère d' oxygène pur. Pour la santé, on note un dessèchement des muqueuses et cela empêche de boire chaud. Les effets à long terme ne sont donc pas géniaux, les stations spatiales ne pourront pas se permettre cette économie. L'utilisation d'un mélange d’azote et d’oxygène à faible pression avait été testé au sol au début du programme Mercury. Malheureusement ce mélange à basse pression est irrespirable pour l’homme et un technicien en avait fait les frais. Depuis, l’emploi d’oxygène pur permettait d’avoir toujours une atmosphère respirable.

_ Les responsabilités pour les procédures de test au KSC et au JSC sont redéfinies ;

_ Un office de la sécurité des vols est crée, indépendant de l' office des programmes de vols pour que chaque quartier général et centre revoient leurs spécification sur la conception, la fabrication et les tests des véhicules en toutes sécurité ;

_ Un entraînement spécial sera demandé aux équipes sol et sur le pad afin d' être apte à combattre d' éventuels feu et de se servir du matériels de secours prévu ;

Les principales modifications sur le vaisseau sont les suivantes : 
_ Tous les vols habités se feront désormais avec le CSM Block 2, modifié selon les recommandations de la commission d' enquête ;
 _ Des changements seront apportés sur la sélection des différents matériaux susceptibles d' être installé dans le vaisseau Apollo. De nombreux contrôles seront nécessaire avant leur intégration dans le module ;
_ Une nouvelle écoutille sera réalisée pour accéder au CM, avec une ouverture plus facile et plus rapide ;_ Des extincteurs seront placés dans le CM pour lutter contre d' éventuels départs de feu ; 
_ Un système d' alimentation en oxygène de secours sera installé pour l' équipage, séparé du système principal des scaphandres; 
_ Les installations de lancement seront modifiées pour faciliter l' ouverture de l' écoutille du CM et extraire l' équipage rapidement en cas de problèmes ;

Au total 1697 modifications seront proposées et 1341 approuvées. Pendant près de 18 mois, 150000 américains vont travaillés à l' application de ces modifications. 2582 substances combustibles seront recensées dans la Cabine. Le câblage électrique sera complètement refait. 

Le module de commande est pressurisé avec de l'oxygène à 100%. Dans la cabine, les trois astronautes sont installés dans trois couchettes ayant au dessus d'eux le panneau des principaux instruments de bord. Le CM est recouvert d'un cône de protection appelé BPC, Boost Protection Cover qui le protége entièrement pendant la traversée de l'atmosphère lors de l'ascension. Sur ce cône est fixé la tour d'éjection LES Launch Escape Tower chargé d'éloigner la cabine en cas de problème au lancement. 

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Pour sortir du module, le pilote du CM doit tendre ses bras au dessus de sa tête et dévisser les 6 boulons de l'écoutille interne et ouvrir l'écoutille ablative externe.  L'écoutille interne assure l'étanchéité de la cabine tandis que celle externe protége seulement de la traversée dans l'atmosphère au retour de mission. 
L'écoutille du BPC est fixé après que les astronautes soient entrer dans le CM. Lors d'Apollo 1, elle n'avait pas été verrouillée.

CM hach 204.jpg (260318 octets)

Sur cette photo, l'écoutille du BPC est sur la gauche. L'écoutille à droite est celle du CM 012 après qu'elle est été enlevé. On peut voir sur la partie supérieure les 6 boulons de fermeture qui sont en fait sur la partie inférieure, celle ci étant ici posé à l'envers. Deux poignés permettent de la positionner sur l'ouverture de la cabine.

Les changements après l'accident permettent de développer le CM Unified Crew Hatch, une écoutille d'une seule pièce à ouverture facile. Réalisée en aluminium et fibre de verre, elle s'ouvre de l'intérieur en 7 secondes et 10 secondes de l'extérieur grâce à un système complexe de contre poids. L'ouverture se fait sur 100°. L'écoutille du BPC est de plus attaché par un système de tringle à l'écoutille et s'ouvre avec elle.

C'est le BP 004A et 007A qui testent le nouveau mécanisme en 1967.

Fin mai, suivant les changements sur le CSM Block 2 suite aux recommandations de la commission d'enquête sur Apollo 1, la NASA demande à NAA la fourniture de CSM supplémentaires. Cette demande sera confirmée en octobre. Quatre CSM seront construits après le 115A.

Le 9 juin, Apollo 7 sera le premier vol vol habité Apollo avec un CSM Block 2. Trois autres missions suivront avec le CSM LM avant le débarquement sur la lune. en octobre, la NASA commande 4 CSM supplémentaires après le 115A. 6 missions sont prévues en 1968 et 5 en 1969. L'année 1967 se termine néanmoiuns en beauté avec le succès du premier vol du lanceur Saturn 5 le 9 novembre. Le CSM 017 est placé sur orbite terrestre. Après un vol dde 8 h 37, il est récupéré dans le Pacifique.

Le 9 novembre, premier lancement d'un Saturn 5, mission AS 501. Le CSM 017 est placé sur orbite terrestre. Après un vol de 8 h 37, il est récupéré dans le Pacifique.

Présentation du CM 004 avec la nouvelle écoutille en bois à Downey

1968

Février, des tests de vibration acoustique sont réalisés dans le bâtiment 49 du centre Johnson, le Vibration & Acoustic test facility, avec le CSM 105 et l'astronaute Gordon Cooper. Le test a pour but de déterminer si l'équipage a des problèmes visuels pendant le lancement du Saturn 5 à cause des vibrations basses fréquences. L'astronaute réalise 2 "runs" totalisant 2 mn 40 s. Il ne rapporte aucun problème visuel. Le vaisseau 105 sert aussi pour vérifier le système de plonberie et les connections du cablage qui seront utilisé pour le premier vol habité.

Mars, certification des CSM 101 et LM 3 au centre MSC de Houston.

4 avril, lancement du second Saturn 5, mission Apollo 6. Le CSM 020 est placé sur orbite terrestre basse. Allumant son moteur SPS, il est mis sur une orbite à grand apogée (22 300 x 330 km) qui lui permet de revenir traverser l'atmosphérique à grande vitesse. Le CM est récupéré 9 h 50 mn plus tard dans le Pacifique.

5 avril, les astronautes James A. Lovell, Stuart A. Roosa et Charles M. Duke participent à une récupération du CM 007 lors d'un test réalisé par les équipes du MSC dans la zone de récupération du golfe du Méxique. L'équipage très secoué par ce voyage de 48 heures ne recommanderont pas le module pour des balades en mer !

27 avril, la NASA va préparer trois missions lunaires avec le Saturn 5 en parallèle en fin d'année.

Juillet, la NASA et ses sous traitants terminent avec succès le dernier test en parachute d'un CM. Le CM Block 2 est maintenant considéré comme fiable et prêt pour les vols habités après 12 tests du Block 1, 4 tests du Block 2 et 7 tests "amélioré" du Block 2. Auparavant 77 Block 1, 6 block 2 et 25 Block 2 "amélioré" avaient participé aux tests de développement.

CSM BLOCK 2
LE LAUNCH ESCAPE SYSTEM
LE SPACECRAFT LM ADAPTER 
LE COMMAND MODULE BLOCK 2
LE SERVICE MODULE BLOCK 2
LE LUNAR MODULE

10 septembre, définition de nouvelles procédures pour la sécurité des vols Apollo : 
_ Changement des procédures en cas d' urgence, l' équipage pouvant manuellement commuté l' interruption en vol jusqu' à 1 mn 40 après le lancement. 
_ Procédures d' abandon en haute altitude, elles ont été révisées en simulation avec le CSM 101.
_ Sauvetage en cas d' incapacité de l' équipage. 
12 septembre, le CSM 101 est préparé pour son premier vol.

22 juillet, le CSM 102 est enlevé du programme de vol. Cette décision permettra d'économiser 22 millions $ sur le programme. De plus après ces essais au sol, le CM aurait subit trop de contrainte pour être à nouveau certifier pour un vol habité.

Août, la NASA décide d'envoyer Apolo 8 autour de la lune en décembre suite aux retards du LM3. Frank Borman commandera l'équipage du CSM 103.  L'annonce sera officielle après le vol Apollo 7.

Après modifications du CSM, c' est un nouveau vaisseau qui est testé le 11 octobre 1968. La mission Apollo 7, avec Cunningham, Eisele et Schirra au commande permet de tester en orbite terrestre le premier CSM Block 2, le CSM 101. 

31 octobre, les missions AS 504 et 505 deviennent Apollo 9 et 10.

12 novembre, la mission Apollo 8 CSM 103-LTA autur de la lune est confirmé. C'est Apollo 9 qui sera chargé de tester le LM3 en orbite terrestre avec le CSM 104. 

1969

3 mars, lancement de la mission Apollo 9, CSM 104-LM3 pour tester le LM en orbite terrestre. La mission suivante Apollo 10 sera une répétition du débarquement sur la lune. Le LM4 survolera la lune à 15 km de distance sans s'y poser.

18 mai, mission Apollo 10 avec test du CSM 105 et du LM4 en orbite lunaire. 

27 juin, la NASA annonce officiellement qu'Apollo 11 sera la première mission à tenter le débarquement sur le lune en juillet.

16 juillet, mission Apollo 11, CSM 106, LM5, l'homme est sur la lune.

Octobre, la NASA décide d'augmenter la durée du séjour sur la lune pour les missions Apollo 16 jusqu'à 20. Les scaphandres A7l seront modifié et leur autonomie accrues. Apollo 12 rendra visite à la sonde Surveyor 3 tandis que les astronautes récupéreront la caméra TV.

14 novembre, mission Apollo 12 avec le CSM 107 et le LM6.

1970

Janvier , la NASA annule la mission Apollo 20 et replanifie les missions restantes avec un intervalle de 6 mois.

11 avril, mission Apollo 13. L'explosion d'un réservoir d'oxygène dans le SM 108 oblige l'équipage à annuler le débarquement sur la lune et à utiliser le LM7 comme "chaloupe" pour revenir sur terre.

Septembre, peut être à cause de l'accident d'Apollo 13, la NASA annule deux missions lunaire et reprogramme les missions restantes Apollo 14 à 17. Les raisons officielles font état de réductions de budget. 

1971

31 janvier, mission Apollo 14 avec un nouveau CSM modifié, le 109 et le LM8.

31 juillet, mission Apollo 15 avec le CSM 112 et le LM10. Pour la première fois l'équipage dispose d'une jeep le Rover construite par boeing. L'annulation des missions l'année dernière a interrompue la fabrication du CSM 111 et du LM9, qui ne seront pas réassigné à un autre vol.    

1972

16 avril, mission Apollo 16 avec le CSM 113 et le LM11.

Juin, il n'y aura pas de mission pour les CSM 115 et 115A, les travaux sont donc arrêtés.

7 décembre, mission Apollo 17 avec le CSM 114 et le LM12. C'est la dernière mission lunaire Apollo.

1973

Janvier, le matériel Apollo en surplus est mis en sommeil.   

Pour les missions Skylab, la NASA utilise les CSM 116, 117 et 118 commandés en 1968. Le vol commun Apollo Soyouz en 1975 utilise le CSM 111 prévu initialement pour Apollo 15 avant les remaniements de 1970.

Toutes les cabines Apollo récupérés en mer sont aujourd'hui exposées dans des musées à travers les états Unis et le monde. Apollo 7 est au Canada et Apollo 10 en Grande Bretagne.

Utilisation des CSM Apollo Block 1

Boiler Plate Block 1 construits et acceptés (NAA)

 
         
NOM DATE UTILISATION LIEU
BP 1 CM 24-nov-62 Test d' impact terre et eau MSC
BP 2 CM 11-déc-62 Test d' impact terre et eau MSC
BP 3 CM 15-avr-63 Déploiement parachute  
BP 6 CM 01-juil-63 Interruption vol sur Pad WSMR
  LES 01-juil Interruption vol sur Pad  
BP 6A CM   Tests parachutes  
BP 9 CM 11-mars-63 Test dynamique  
  SM 11-mars    
  LES 11-mars    
  Adapter 11-mars    
BP 12 CM 16-févr-64 Interruption vol transonique WSMR
  SM 25-févr Interruption vol transonique  
  LES 22-févr Interruption vol transonique  
BP 13 CM 17-févr-64 Booster et lanceur  
  SM 25-févr compatibilité environnement  
  LES 15-févr    
  Adapter 14-févr    
BP 15 CM 14-juin-64 Booster et lanceur  
  SM 05-juin compatibilité environnement  
  LES 14-juin    
  Adapter 05-juin    
BP 16 CM 17 aoùt1965 Booster, compatibilité en vol  
  LES 17 aoùt    
  Adapter 17 aout    
BP 19 CM 19-févr-63 Déploiement parachute  
BP 23 CM 17-sept-64 Interruption vol WSMR
  SM 14-sept    
  LES 19-sept    
BP 23 A CM   Interruption vol

 

 
WSMR
  SM    
  LES    
BP 25 CM 02-oct-62 Récupération en mer, tests équipements MSC
BP 26 CM 10 août 1964 Vol orbital tests micrométéorites  
  SM 18 août    
  LES 18 août    
  Adapter 18 août    
BP 27 CM 25-sept-64 Tests dynamiques MSFC
  SM 28-sept   MSFC
  LES 25-sept   MSFC
CSM OO2 CM   Etudes dynamiques. Réponses structurelles

aux charges. Retombe après interruption vol.

WSMR
  SM    
  LES    
SM OO1 SPS du SM   Tests moteur SPS  
SLA     Tests Spacecraft LM Adapter  
CSM OO4 CSM   Tests statique de structure, charges et  
      rentrée  
CSM OO7 CSM   Tests acoustique CM SM  
      Tests de récupération en mer  
CSM OO8     Tests en chambre vide  

KSC, Kennedy Space Center
MSFC, Marshall SpaceFlight Center
WSMR, White Sands Missile Research

Maquettes, simulateurs d' entraînement (NAA)

 
NOM DATE UTILISATION LIEU
M2 CM 29-sept-62 Aménagement interne KSC
M3 CM 10-sept-62 Aménagement interne KSC
M4 SM partie 14-nov-62 Etudes interfaces  
  Ad partie 14-nov-62    
M5 CM 12-oct-62 Aménagement externe NAA
M7 SM 04-nov-62 Etudes "design" MSC
M9 CM 04-janv-63 Etudes de transport et tenue Tulsa
  SM 04-janv   KSC
  LES 04-janv    
  Adapter 04-janv    
M11 CM 04-janv-63 Etudes de transport et tenue KSC
  SM 04-janv   Tulsa
  LES 04-janv   KSC
  Adapter 04-janv    
M12 CM partie 12-oct-62 Etudes support équipage  
M22 CM 18-mars-64 Aménagement interne et externe  
M23 CM partie 01-déc-64 Tests ombilicaux MSFC
  SM partie 01-déc   MSFC
  LES partie 01-déc   MSFC

Le SM 12 a été mis en pièces pour l' enquête d' Apollo 1, comme le SM 14. Le SM 17 ayant explosé, c' est le SM 20 qui vole avec le CM 017 sur Apollo 4 et le SM 14 remonté avec le CM 020 sur Apollo 6  Après l' incendie de janvier 1967, aucun Block 1 ne revolera avec un CM et SM ayant le même numéro

BLOCK II Programme de test principal au sol

Test Article Test Fonction
BP-6B Test en parachute Qualification du système de récupération par latguage depuis un avion
F-2A Tests du moteur SPS  
180 degree SM segment Tests acoustiques du SM  
CM 28-1 Tests dynamiques structuraux Evaluation de la structure du CM lors d'impact en mer

Tests d'interface lors d'amarrage CM/LM

CMS 2S-2 Tests dynamiques structuraux Tests CM et SM
CMS 2TV-1 Tests des systèmes complet en chambre à vide Démonstration de la validité des systèmes et sous systèmes lors de tests en chambre à vide avec équipage

BLOCK II Programme de test principal au sol après révisions et ajouts

Test Article Test Fonctions
2TV-1 Tests complet en chambre à vide Qualification des nouveaux matériaux ininflammable
004A, 007A Qualification nouvelle écoutille  
CSM Tests vibration acoustique CSM SLA  
Material Evaluation de matériels ininflammable  
Boilerplate   Evaluation de la propagation d'un feu à bord du CM
EMU articles Qualification scaphandres EMU  
ECU articles Qualification Environmental control unit